PARTIE II : Luminosa
Chapitre 10 : Une manœuvre au poil
Évangile de Portail, chant numéro 1, verset 1
« Au commencement, 'Ilaaha créa la mer. Or la mer était vide et envahie de ténèbres.
'Ilaaha dit : « Que la lumière dévore les ténèbres »
Mais la démone 'Iiblis n’était pas loin et dit : « Que les ténèbres se battent contre la domination de la lumière »
Alors la lumière et les ténèbres se séparèrent. 'Ilaaha appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin : c’était le premier jour. »
'Iilaaha dit : « Que la mer soit limitée, en haut par le ciel et en bas par la terre. »
Mais la démone 'Iiblis n’était pas loin et dit : « Que le ciel et la terre se rencontrent parfois, formant des îles et des continents. Là, le pouvoir d’Ilaaha sera affaibli. »
Et ainsi fut-il. Il y eut un soir et il y eut un matin : c’était le deuxième jour.
'Iilaaha dit : « Que la terre, la mer et le ciel soient peuplés de créatures vivantes et parmi elles, je créerai la femme à mon image. »
Mais la démone 'Iiblis n’était pas loin et dit : « Que les espèces soient toutes séparées en mâles et en femelles et que de la différence naisse la division entre les êtres. »
Et ainsi fut-il. Il y eut un soir et il y eut un matin, c’était le troisième jour.
Ainsi furent achevés la mer, le ciel et la terre, et à la fin du troisième jour, 'Iilaaha bénit le monde qu’elle avait créé.
*
Balthazar courait.
La puissance irradiait dans ses jambes et sans le moindre effort il parcourait le long chemin qui le menait jusqu’à la ville, semant derrière lui une traîne vaporeuse de poussière. La cité bénie de la Déesse était au bout de la piste, entourée de hautes murailles de terres rouges, dont débordaient de luxuriants jardins.
Et la personne que cherchait Balthazar y était.
Debout au milieu de ses jardins aux mille dattiers, le soleil lui faisant une auréole de lumière, la prêtresse tourna dans sa direction son visage aveuglant :
— Fuis ! Ils sont juste derrière toi !
Alors Balthazar eut conscience du bruit des chevaux qui galopaient. C’était là toute une troupe de cavaliers ; des hommes barbares armés de gourdins et de haches primitives le suivaient, et s’il n’accélérait pas, ils le rattraperaient. L’adolescent donna à ses jambes toute la vitesse qu’il était capable de leur offrir et il traversa le désert avec la célérité d’une jeune antilope, bondissant au-dessus des villages et des montagnes ; ses boucles brunes frôlant les nuages à chaque foulée.
— Vite ! Vite ! Il n’est pas encore trop tard !
Il vit les portes de la ville se dessiner en même temps que les guerriers l’effleuraient de leurs ombres ; mais ce n’était pas lui qu’ils voulaient. Balthazar se mit à tousser tandis que la terre projetée dans l’air par les chevaux lui entrait dans la bouche, le nez et les yeux. Il accéléra une dernière fois, les dépassa et, dans un bond qui n’avait rien d’humain, passa la porte de la ville avant que les battants ne se referment.
— Que fais-tu ?
Balthazar leva les yeux. Il était soudainement assis à une petite table, dans un jardin luxuriant de palmiers et dattiers, où scintillait l’eau de mille fontaines. Sa main tenait une plume, posée sur un vélin sur lequel il était en train d’enluminer une lettre de rouge et d’or. La silhouette auréolée de lumière était tournée vers lui et attendait visiblement une réponse. L’adolescent eut subitement très chaud et il passa un doigt entre sa peau et son col pour se rafraîchir. Il voulut répondre, mais l’air brûlant et humide lui bloqua la gorge et le fit haleter.
— Que fais-tu ? Aide-moi Andr !
C’est alors qu’il vit l’œil. Sa prunelle ronde et noire comme les enfers d’Iiblis le regardait. Et soudain, la douleur envahit son corps et lui arracha un cri de souffrance aigu. Sa main balaya le vélin qu’il était en train d’orner. Le flacon d’encre rouge se renversa et de longues coulures carmin dégoulinèrent sur le papier et sur ses genoux. La chaleur et la terreur faisaient rouler la sueur sur son front et ses joues. Un dernier trait de souffrance le transperça de part en part. Il hurla :
— Mes jambes !
Alors Balthazar ouvrit les yeux.
— Mes jambes... mes jambes ! balbutia-t-il.
Il était allongé sur le ventre, sur une table des bains, et autour de lui, les hommes riaient. Debout à ses côtés, un géant au torse glabre, mais à la barbe somptueuse, tenait dans sa main une lanière de cire qui avait servi à arracher une longue bande de poils sur le mollet de l’adolescent, provoquant son réveil.
— Hé, mais ça va pas ! Tu pourrais demander !
Les rires redoublèrent. Même Gaspard, assis à ses côtés, esquissa un sourire :
— Tu t’agitais dans ton sommeil, il fallait bien qu’on te sorte de ton cauchemar.
À ces mots, son tuteur s’étira et se leva de sa propre table. Il enroula autour de ses hanches une serviette humide et marcha jusqu’au bassin d’eau brûlante où trempaient déjà plusieurs hommes. La pièce était basse plafond et éclairée de torches qui illuminaient des bas-reliefs aux figures suggestives. Les termes avaient été construits là où émergeaient les sources chaudes de la montagne et tous s’y retrouvaient pour échanger les derniers potins : par exemple le procès en préparation de Lactae.
Balthazar essaya de se redresser, mais l’esthéticien lui posa une large main sur le dos pour l’encourager à se rallonger.
— Tu ferais mieux de te détendre, tu ne vas pas rester avec ce rectangle nu au milieu de ces horribles poils.
— Est-ce vraiment nécessaire ?
Depuis le bassin, Gaspard se retourna vers son pupille et soupira :
— On en a déjà parlé Balthazar, c’est juste de l’hygiène...
Révolté, le garçon ouvrit la bouche avant d’hésiter. Après tout, ça n’ était pas si douloureux si on serrait bien les dents. Et puis, même lui se sentait parfois gêné en regardant ses jambes poilues. Ce combat en valait-il vraiment la peine ? Il marmonna sans conviction :
— Ça fait mal...
Résigné, l’adolescent appuya son front sur la table de pierre ; elle était agréablement fraîche en comparaison de la chaleur moite qui régnait dans la pièce. L’esthéticien lui enduisit le dos de glaise grise avant de reprendre son travail d’arracheur de poil en chantonnant. De l’une de ses mains, il remuait tendrement la cire chaude au-dessus d’un petit brasero tandis que de l’autre, il arrachait les bandes avec une satisfaction qui s’accompagnait de trémolos et des larmes qui montaient aux cils de Balthazar.
— À quoi sert que je fasse tout ça ? Personne ne s’intéresse à mes jambes et je les couvre bien.
Son bourreau eut un gloussement :
— C’est là que tu te trompes mon garçon. Il y a au moins une personne qui rêve de tremper le biscuit en ta compagnie
Le jeune handicapé tourna la tête vers le côté :
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
Dans le bassin, Gaspard avait posé ses coudes sur le bord et appuyait ses joues couvertes de favoris sur ses bras musculeux. Un pli soucieux barrait son front :
— L’information est arrivée pendant ton sommeil : tu as été choisi. Tu pourras officiellement participer à la cérémonie de passage à l’âge adulte.
Balthazar se rassit brutalement, sous les claquements de langues agacés de son esthéticien :
— Et c’est seulement maintenant que tu me le dis ?
— Hum...
— Qui est-ce ?
Pendant quelques secondes, il vit danser devant ses yeux la silhouette de la mystérieuse 'am saghira de la vie. Arrête de rêver !
Avisant que son client refusait de se rallonger pour épiler sa deuxième jambe, le grand homme barbu lui jeta un seau d’eau brûlante sur le dos afin de nettoyer la glaise. Gaspard fronça davantage ses sourcils à plumeaux :
— C’est ça le problème : la personne ne s’est pas annoncée. Ou bien elle a demandé à garder l’anonymat jusqu’à la cérémonie et la grande mère le lui a accordé. Il est heureux que tu puisses participer, mais tu dois rester sur tes gardes.
Balthazar sentit la chair de poule consteller sa peau malgré la chaleur.
— Vous pensez qu’elle va me battre ?
L’esthéticien lui enduisit le dos avec une huile odorante qui embaumait le miel, avant de se mettre à le pétrir comme de la pâte à pain.
— Ne t’angoisse pas pour rien mon garçon. Il est plutôt probable que la galante ait quatre fois ton âge, c’est un mauvais moment à passer, voilà tout. Encore que, les plus vieilles sont parfois celles qui savent le mieux nous récompenser du plaisir qu’on leur doit.
Il mima un geste obscène, l’assemblée gloussa et Balthazar s’efforça d’avoir l’air moins paniqué que ce qu’il ressentait. Seul Gaspard ne dissimulait pas qu’il était soucieux.
L’homme barbu se pencha vers l’adolescent et lui sourit :
— Alors ? Je te fais l’intégrale ?
*
— Pop !
Le bruit du couvercle du tonneau qui s’ouvrait attira l’attention de Spirale. Elle releva la tête en essayant d’ignorer l’intense douleur qui lui enserrait le crâne, pour observer du coin de l’œil la pâle dénichée par Lù s’extirper du liquide, les épaules dégoulinantes d’algues.
— Eh, toi, là, tu ne voudrais pas me donner un coup de main ?
La jeune femme lui jeta un regard indéchiffrable, secoua la tête et un sourire moqueur fit ressortir ses dents jaunâtres — une couleur habituelle pour ceux qui chiquaient l’algue shifa.
— Compend pas...
Peut-être se faisait-elle un plaisir de ne pas comprendre d’ailleurs, et après ce que les brunes avaient fait à son peuple, Spirale ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Depuis quelques jours, elle s’était habituée au spectacle de la pâle qui rentrait et sortait de son tonneau, pour aller chercher de la nourriture ou encore arpenter le navire, la nuit, quand la majorité de l’équipage dormait. Qu’avait-elle en tête ?
La grande mère de la mort s’agita pour faire circuler le sang dans son corps ; de lourdes menottes lui meurtrissaient les poignets. Combien de temps restait-il avant d’arriver à Luminosa, la capitale des sombres ? Et après, combien de jours avant la corde ?
Elle interrompit ses pensées en réalisant que la pâle s’était déplacée dans son dos, ce qu’elle n’avait jamais tenté jusqu’ici. La jeune femme avait rabattu son épaisse chevelure turquoise et bouclée sur son épaule et s’était gratté le crâne, là où la peau était rasée. Elle manipula doucement les menottes de Spirale afin d’en observer le verrou. La grande prêtresse eut un rire aigre :
— Si tu me sors de là, je te jure que plus jamais je ne toucherai à une pâle de ma vie.
H. ne répondit pas, toute occupée à son examen, et Spirale souffla :
— Si seulement je pouvais savoir si les autres sont en vie et enfermée ici.
La jeune femme se redressa :
— Pas ici. Ici juste femme rouge, H. et chien gentil. Autres peaux moches brunes, autre bateau. Problème pour H.
Spirale en resta bouche bée.
— Qu’est ce que tu dis ? Les autres sont vivantes, mais ils les ont enfermées sur l’autre bateau ? Est-ce que ce bateau est loin ? Est-ce possible de communiquer ?
H. secoua la tête.
— Compend pas. Mais bientôt compend. H. besoin encore...
Elle hésita et tapota ses oreilles en fronçant les sourcils, n’arrivant visiblement pas à trouver le mot qu’elle cherchait. Elle finit par soupirer, se releva et se dirigea vers la porte.
— Hé attends ! chuchota Spirale, mais avant qu’elle ait pu ajouter quoi que ce soit, la jeune femme avait jeté un coup d’œil dans la serrure, puis s’était glissée dehors.
*
Le navire dormait ; H. grimpa sans hésiter les deux échelles jusqu’à voir la nuit par l’écoutille, dont elle s’extirpa lentement tout en parcourant le pont des yeux pour vérifier qu’il n’y avait personne. Elle s’enfonça dans les ombres du gaillard d’avant, avant de filer jusqu’à la poupe. Le vent était tombé ; le navire au mouillage et la nuit piquetée d’étoiles permettaient de dicerner une forme gigantesque posée sur l’horizon où brillaient des milliers de lumières : la terre était en vue et c’était la présence de Luminosa que la pâle devinait au milieu des ténèbres. Ils y seraient demain.
Elle parcourut la mer des yeux ; le Gordo Roberto faisait une petite tache au loin et il lui était impossible de le rejoindre à la nage. Elle aurait eu besoin d’utiliser une chaloupe et adieu la discrétion. Elle soupira, puis s’empressa de retourner à l’intérieur du navire, et plus précisément dans le coqueron, où étaient entreposés les vivres de sombres, ainsi que Raclure qui se redressa en la voyant arriver :
— Alors ?
La pâle se pencha au-dessus d’une barrique, piocha une pomme et s’assit hors de vue de la porte, au cas où ils auraient une visite impromptue. Raclure s’installa plus confortablement sur son arrière-train et elle se mit à communiquer en langage des signes :
— Rien ne se passe comme on veut. L’autre navire est trop loin pour qu’on le rattrape et qu’on libère le reste de l’équipage sans se faire découvrir avant. Et la terre est toute proche à présent, on aura pas le temps d’agir. Ça ne sert plus à rien de libérer la femme rouge maintenant, on devra trouver un autre moyen quand le bateau sera arrivé au port.
Raclure secoua la tête et jappa doucement :
— Toi quand même essayer dénicher la clef des menottes. Toi dois aussi trouver une tenue correcte : si tu es pirate pour eux et alors tuer toi. Toi devoir être esclave pâle pour pas créer méfiance.
— Je comprends pour les vêtements. Mais pourquoi prendre des risques pour la clef ? Ne devrions-nous pas juste chercher un autre bateau quand nous serons à Luminosa ?
Le lycaon baissa les oreilles :
— Si ce que révélé toi vrai, alors Balthazar en danger. Nous devoir rentrer Hàgiopolis très vite. Mais difficile pour Raclure comprendre ce qui se passe. Pourquoi Spirale être prisonnière ? Guerre être déclarée encore ? Nous pas savoir si bateau vers notre île existe, alors besoin mettre toutes chances avec nous.
H. finit de grignoter sa pomme et jeta le trognon dans le tonneau. Le roulis et le tangage du bateau lui donnaient un léger haut-le-cœur.
— Quand y vont débarquer, y vont la tuer tout de suite ? Spirale je veux dire.
— Non, l’emmener d’abord dans la prison d’État, dans quartier des Soupirs. Raclure être né là-bas, avant que Balthazar le trouve et sauve-lui. Très dangereux, mais toujours trouver morceaux cadavres pour manger. Quand Spirale dans prison, sombres prévenir beaucoup de gens pour grand rassemblement. Puis dans quelques jours, pendue avec équipage, devant Parlement.
H. garda le silence. Les pâles ayant pour habitude d’égorger ou d’empoisonner leurs prisonniers de guerre, elle était un peu curieuse de voir une pendaison, mais n’avait vraiment pas de temps à perdre avec ça. Elle finit par se redresser.
— Bon, j’y vais. Je reviens ce soir, c’est plus prudent que je reste avec toi pour que je t’aide à fuir dès qu’on sera suffisamment prêt du port.
La jeune femme ouvrit la porte lentement et se glissa parmi les ombres du couloir. Depuis la prise du navire, la commandante Josepha Gabriela Di Rodrigues avait regagné ses quartiers sur le Gordo Roberto et c’était sa seconde, Dolorès qui avait pris la place de capitaine sur le temple flottant. D’après Raclure, les clefs devaient être dans sa cabine, anciennement celle de Spirale. C’était aussi là que H. espérait pouvoir trouver une tenue de domestique, car la Capitaine était la seule du navire à avoir une pâle à son service, qui partageait ses quartiers. Mais avant d’y arriver, H. devait traverser une deuxième fois le faux-pont où dormait l’équipage.
Elle retint son souffle en longeant la large pièce où étaient accrochés une vingtaine de hamacs et crû que son cœur allait s’arrêter quand une sombre se redressa en grognant avant de se laisser glisser maladroitement sur le plancher. H. se dissimula comme elle pût derrière une table branlante et observa la marine aller vider ses entrailles à la poulaine du navire, avant de revenir se vautrer dans ce qui lui servait de lit pour se mettre à ronfler quelques secondes plus tard.
La pâle se retint de soupirer de soulagement et reprit son chemin à croupetons. La deuxième partie serait plus difficile : il lui fallait entrer dans la cabine où dormait le Capitaine, lui dérober la clef et les vêtements sans qu’elle s’en aperçoive. Son cœur se mit à battre plus fort en voyant qu’une mince raie de lumière perçait en dessous de la porte entrouverte. Elle s’approcha pour y jeter un œil : une flamme vacillait sur une chandelle dégoulinante dont il ne restait plus grand-chose et il semblait n’y avoir nulle vie dans la pièce. D’un doigt, H. entrouvrit légèrement le battant : le lit improvisé sur la banquette n’avait pas été défait, un paravent fleuri avait été déplié, jurant avec la danse macabre représentée sur la mosaïque murale, un squelette d’alligator entourait le haut fauteuil, un gros trousseau de clefs était posé sur le bureau entre une liasse de papiers et une pile de pesos, des étagères croulaient sous des objets inconnus et une armoire était ouverte sur une penderie. Les yeux de la pâle firent un aller-retour rapide entre le paravent et le trousseau de clefs. Où était passée la Capitaine Dolorès ?
Elle n’alla pas plus loin dans ses réflexions qu’un léger ronflement et un bruit de clapotis la tira de ses pensées. À pas de loup, elle osa rentrer dans la pièce et jeta un coup d’œil au-dessus du paravent : la capitaine s’était endormie dans son bain. C’était le moment ou jamais !
Le regard d’H revint vers le trousseau de clefs ; elle hésita. Était-il vraiment prudent d’écouter les conseils d’un chien ? Si elle volait le trousseau entier, la sombre s’en apercevrait sûrement et le bateau serait fouillé de fond en comble... on risquait de la découvrir. Que faire ?
Elle n’eut pas le temps de prendre de décision que la Capitaine eut un sursaut. De l’autre côté du paravent, elle l’entendit se redresser.
— C’est toi Joaquina ? Tu as enfin trouvé ma lotion à la violette ?
H. était pétrifiée de peur. La capitaine avait demandé quelque chose, mais quoi ? Elle avisa un petit tabouret sur lequel étaient posées une serviette et une brosse pour frotter le dos. Elle prit cette dernière et la tendit à Dolorès par-dessus le paravent.
— Mais !
La capitaine s’était redressée et sous le coup de la surprise, son coude envoya valser la savonnette qui se trouvait au coin de la baignoire. Celle-ci rebondit contre le mur et fila de l’autre côté du paravent jusqu’entre les pieds de H. qui le récupéra lestement.
— Qu’est-ce qui te prend, claire idiote ! Ce n’est pas du tout ce que j’ai demandé !
H. vit avec effroi la brosse à gratter bondir au-dessus du paravent, apparemment jeté avec humeur par sa propriétaire. Elle entendit des petits pas précipités derrière la porte et eut juste le temps d’attraper le trousseau de clefs et une poignée de pesos avant de se cacher dans la penderie. Arriva la véritable domestique de Dolores, une jeune femme blanche et replète aux cheveux blonds noués en couronne.
— Je suis là, maîtresse adorée, chantonna-t-elle. Qu’est-ce qui nous vaut encore cette grosse colère ? Tenez, voici votre lotion de violette.
— J’aime mieux, ça ! Viens vite me frictionner les épaules, je suis toute nouée.
La domestique saisit le tabouret et disparu derrière le paravent fleuri.
— C’est d’avoir cette horrible pirate dans vos cales... Tout ce stress, ça réveille votre eczéma, pauvre chérie.
H. les écoutait avec perplexité, puis, contemplant les clefs et le savon qu’elle tenait dans ses mains, elle appuya successivement les premières dans le deuxième, gardant une empreinte des trois clefs qui lui semblaient pouvoir correspondre à la serrure des menottes, choisit soigneusement un costume de domestique dans l’armoire et glissa le trousseau de clefs dans la poche d’une robe de chambre. Elle garda les pesos au fond de sa poche. Elle avait conscience des défauts de ce dernier plan, mais elle avait peur de faire trop de bruit en les reposant sur la table : en s’éloignant du bain, la domestique pourrait la découvrir. En espérant que ses maladresses ne risquaient pas de les perdre tous, elle se glissa silencieusement hors du placard, puis de la pièce et prit ses cliques et ses claques.
*
L’air était empli d’une lourde odeur de camphre et de chair brûlée ; Larifari sentit son esprit s’embrumer davantage, quand elle réalisa la pression de la main de Lù sur son coude.
— Qu’est ce que tu fais, réveille-toi !
Hébétée, Larifari obéit et se leva, au premier rang de la salle où tous les habitants étaient déjà debout. Les grandes portes s’ouvrirent. Ses jambes se mirent à flageoler quand on amena la prisonnière trébuchante, dont le visage était dissimulé dans un sac de jute et les bras soigneusement liés derrière le dos. Quatre soldates lui firent traverser la grande salle du temple de la vie sous les huées de la foule, avant de l’arrêter devant l’autel des offrandes où on avait déposé du raisin, des dattes et sacrifié deux chevreaux. Le jus et le sang avaient coulé sur les marches de l’estrade répandant un parfum écœurant de fruits macérés et de viande crue et c’est dans ce mélange répugnant qu’on agenouilla la prisonnière. Le cœur au bord des lèvres, Larifari la vit tressaillir au contact poisseux, avant qu’on arrache le sac qui dissimulait ses traits.
Aussitôt, les cris de la foule, qui n’avait cessé de s’enflammer, furent soufflés par le regard de pure colère qui jaillissait du visage de Lactae comme une lame. Larifari observa les joues émaciées, les orbites creuses et les courtes mèches turquoise qui, collées par la sueur, faisaient des accroche-cœurs sur le front de leur propriétaire et enfin les prunelles sans pitié qui cherchaient à écraser l’assistance. Larifari accepterait bien de mourir sous ce regard-là.
— Ils ont attendu de l’affamer et de la dessécher avant de la sortir du temple, lâcha Lù à son oreille, d’un ton dégoutté. Que Lactae soit une meurtrière ou pas, notre milice ne brille pas par son courage.
— C’était malin, si elles espéraient continuer à vivre.
Les deux petites mères échangèrent un regard tandis que dissimulée sous son masque de gnou, Dédale montait sur l’estrade et s’installait sur son siège de juge.
— Je suis désolée, souffla Lù. C’était ton amie.
Larifari ne répondit pas. Elle avait beau espérer que Lactae finisse par la chercher parmi les visages haineux, celle-ci semblait embrasser la foule en un seul et unique ennemi. Elle avait considéré Lactae comme... comme son... mais Lactae l’avait-t-elle jamais regardée comme autre chose qu’une imbécile ? Cela avait-il encore une importance d’ailleurs ? Larifari ne se faisait aucune illusion sur le résultat : il n’y avait qu’un seul chemin possible pour celles qui mettaient fin à la vie d’une prêtresse d’Iilaaha.
Elle observa le procès comme dans un rêve, indifférente à la voix grave et faussement contrite de Dédale, indifférente à la colère qui faisait vrombir les habitants, indifférente à Melchior qui dansait bizarrement d’un pied sur l’autre derrière elle, et encore plus aux témoins qui venaient raconter à la foule comment ils avaient pris Lactae la main dans le sac, les yeux fous, les doigts crispés sur le manche du poignard qu’elle avait enfoncé dans le cœur de Portail et...
— Ce n’était pas un serpent, plutôt ? Interrompit Melchior, assez fort pour être entendu de tous.
La soldate eut l’air gênée :
— Euh... oui, en effet, ce n’était pas un poignard, mais un serpent.
Dédale s’agita sur son siège et asséna sèchement :
— Soyez précises, s’il vous plaît ; nous disputons un procès devant 'Ilaahaa, pas une partie de Salamandre et Bigorneaux. Quant à toi, homme, tu n’as pas la parole dans mon temple ; à la prochaine intervention, je te ferais sortir et donner du bâton.
Melchior pencha la tête d’un air innocent et le débat reprit, mais cette fois Larifari était plus concentrée. En dehors de la culpabilité de Lactae, il y avait quelque chose qu’elle ne sentait pas dans ce procès. Si seulement Spirale était là.
Il arrivait souvent que la prêtresse de la Mort disparaisse quelques jours à bord de son temple pour faire le tour de l’île et surveiller les environs. Seulement cette fois, elle n’avait pas prévenu Larifari, et son absence prolongée commençait à faire des nœuds avec les intestins de sa petite mère. 'Ilaahaa, pourquoi tout partait en quenelle en même temps ?
Le procès reprit avec une tension nouvelle et cette fois, plus personne ne se permit de fanfaronner sur des péripéties imaginaires.
Quand Dédale finit par se lever pour annoncer la condamnation à mort, Lactae ne cilla pas ; Larifari ferma les yeux pour ne plus voir son visage.
— Qu’on m’apporte mon sabre, clama la grande mère.
Il était admis communément que les hommes étaient lapidés et les femmes pendues, mais pour une petite mère, Dédale avait l’intention de faire une exception et de mélanger son sang au jus répugnant de ses offrandes.
— Excusez-moi de vous interrompre à nouveau, amy kabira, et il est bien entendu que j’accepte d’être puni pour mon insolence, mais Lactae était tout de même une 'am saghira, et 'Ilaahaa l’a choisie. Ne serait-il pas judicieux de lui accorder de dernières ablutions et une confession avant de l’égorger et faire couler son sang souillé sur vos pavés ?
Melchior avait l’air ingénu et avant que Dédale ne décide de lui arracher la tête, Larifari bondit sur l’occasion :
— Cela me paraît être le minimum si nous ne voulons pas froisser la très grande, amy kabira !
Dédale se pencha en avant d’un air menaçant, mais Larifari ne flancha pas. Son regard glissa imperceptiblement vers Lactae, mais celle-ci n’avait pas bougé. Donne-moi un signe, foutremerde ! Un minuscule indice qui me dit que ce n’est pas toi qui as fait ça ! Mais non, comme d’habitude avec cette tête de nœud, tu peux te brosser, Lari !
Voyant que la petite mère restait sur ses positions et que le bas peuple de truandes se mettait à murmurer craintivement, Dédale soupira en appuyant son masque de gnou contre sa main :
— Bon, qu’il en soit ainsi : je reporte l’exécution à demain matin.
Larifari ne savait pas très bien en quoi tout ceci leur serait utile, mais son attention fût attirée par le fait que Melchior se tenait un peu trop près de son dos. Elle crut tout d’abord qu’il essayait d’échapper à l’attention de Dédale — qui lui signifiait pourtant très clairement en se passsant un doigt sous la gorge et en le fusillant du regard qu'elle n'oublierai rien — , avant de sentir qu’on lui glissait quelque chose dans la main. Elle réussit à ne pas montrer de signe de surprise et coinça l’objet dans sa poche.
Quatre pirates vinrent emporter Lactae, et au moment où elles lui mirent son sac sur la tête, son regard croisa celui de Larifari pendant à peine une seconde et celle-ci en fût toute tourneboulée. Une fois, la prisonnière disparut, tout le peuple se mit à sortir dans un joyeux tohu-bohu et la petite mère de la mort put s’isoler dans un coin pour déplier le papier que Melchior lui avait donné, roulé en boule. Il y avait une simple note griffonnée :
« Spirale ne reviendra pas, tu dois prendre les choses en main. »
Elle leva les yeux vers la foule et chercha le souteneur, mais il avait disparu. Mécontente, elle joua des coudes pour se diriger vers la sortie, non sans écraser des orteils et distribuer quelques taloches à celles qui ne se bougeaient pas assez vite.
— Allez, allez ! Activez vos croupes ! Laissez-moi passer !
Lù lui lança un regard curieux avant de hausser les épaules en la voyant filer. Dès qu’elle fût sortie du bâtiment, Larifari s’élança en courant plus ou moins rapidement au milieu des galets glissants et des nids de macareux. Elle rattrapa Melchior dans les ruelles qui menaient à son bordel.
— Attends !
Elle le rejoignit en haletant et il grimaça en accélérant le pas. Elle gronda :
— Ne crois pas que tu vas t’enfuir comme ça !
— J’aimerai éviter, à la fois de me faire battre et que l’on me voit en votre compagnie, si cela ne vous ennuie pas.
Elle souffla :
— Tu m’as fait passer un message... il va falloir être un tout petit peu plus explicite.
Il atteignit la rue qu’il convoitait, la petite mère sur ces talons et alors qu’il enfonçait sa clef dans le cadenas du double battant de bois peint en bleu, il souffla :
— Des Grecques mouillent dans notre port à l’heure qu’il est, dont certaines ont échangé quelques écus de leurs bourses contre certains des services que propose mon établissement. Il se pourrait bien que leur bateau ait croisé des galères sombres qui s’en retournaient à Luminosa, avec qui elles ont fait commerce. Et ces sombres auraient été accompagnées d’un étrange navire et sa commandante se serait vantée d’avoir capturé une reine pirate.
Larifari resta muette de stupeur et Melchior continua en se glissant derrière le battant :
— Spirale capturée, Portail et Lulla assassinées et maintenant Lactae qui va être exécutée... Il faudrait être idiot pour n’y voir qu’un hasard...
La petite mère de la mort resta les bras ballants tandis que son cœur partait à cent à l’heure. Spirale capturée ? Voguant vers Luminosa ? Sans doute pour y être exécutée, elle aussi ! Et Lactae, Lactae qui ne vivrait encore que quelques heures ? C’était son monde qui s’effondrait !
— Mais que dois-je faire ?
Melchior roula des yeux :
— Etes-vous stupide ?
Comme Larifari ne réagissait pas, il conclut sèchement :
— Sauvez-la !
Et il lui claqua la porte au nez.
Les personnages vivent, sont acculés, renaissent, avancent et reculent. C'est vraiment très bien écrit. L'intrigue est prenante.
Je n'ai eu aucune difficulté à comprendre l'échange entre H et Raclure.
Je file lire la suite mais avant ça, juste eux petits trucs :
- d'abord, je précise que je n'y connais rien en handicap donc je me plante peut-être sans doute complètement mais, si Balthazar est paralysé, ses jambes peuvent ressentir de la douleur? J'ai des références bidons mais je me souviens d'un épisode de Caïn (flic en fauteuil roulant) où le personnage principal se prenait un coup de couteau dans la cuisse (paralysée, donc) et il ne sentait rien du tout.
- le dialogue entre H. et Raclure => pour moi, c'était un peu confus. La transcription des paroles de H. avec ces abréviations alors qu'elle parle en langage des signes, ça m'a un peu perturbée.
Je continue!
Alors pour cette question, j'y ais tant répondu que je te fais un copié-coller de celle pour Sorryf :
"si Balthazar est paralysé, ses jambes peuvent ressentir de la douleur?"
Alors je crois que cete épilation a perturbé tout le monde, mais je te certifie qu'il n'y a pas de règle concernant le rapport douleur/paralysie (si il est vraiment paralysé parce que je n'ai rien précisé pour le moment) : il est courant que la douleur ne soit pas ressentie ou que la douleur soit atténuée. Il arrive aussi plus rarement que la douleur soit ressentie parfaitement normalement.
Les nerfs sensitifs et les nerfs ne sont pas les même donc ça dépend s'ils sont tous les deux touchés ou non. ^^
"le dialogue entre H. et Raclure => pour moi, c'était un peu confus"
Ok je vais y réfléchir. Ca a du sens mais disons que pour moi Honorine mâche ses mots et aussi ses gestes ;) mais si ça affecte le sens, il faut faire quelque chose!
J’aurais aimé en savoir plus sur le passé de Balthazar, ce garçon me rend très curieuse décidément, vivement qu’on voit la scène suivante héhéhé DU CUL \o/
Je n’ai pas tout à fait compris comment il avait perdu ses jambes, les trois scènes (poursuite / écriture / épilation) s’enchaîne vite et nos questions restent en suspens, mais ce n’est que partie remise !
J’ai adoré la scène de l’épilation. Je souffrais tellement pour lui, c’était juste horrible ! Pauvre Balthazar, je souhaite ça à personne...
J’avais complètement oublié que H était avec Spirale sur le bateau XD en plus elle sert pas à grand-chose pour l’instant, même si un grand destin repose sur ses épaules vu que c’est la seule qui peut sauver ma Spirale d’amour pour l’instant.
Le procès de Lactae est une vaste blague. J’adore Dédale, je sens qu’elle va y passer elle aussi alors j’essaye de m’imprégner de son aura autant que je peux avant de la voir clamser. Elle est tellement cool et hautaine.
Et Larifari qui va revenir en fanfare, sauver Lactae, aller chez les sombres pour trouver Spirale (oui j’ai beaucoup d’espoir, t’as vu XD)
Tout était très bien et la note de fin a terminé le job parfaitement !
Bisous <3
Alors en vrai, pour le momeent, on ne sait pas du tout ce qui est arrivé aux jambes de Balthazar et je ne crois pas avoir précisé qu'il ne peut pas du tout bouger par exemple. En vrai tu auras la réponse à cette question... dans la partie 4 :p.
Et bon du coup le plan d'Honorine pour sauver Spirale et le début de la cérémonie de Balthou viennent d'être posté donc je n'en dit pas plus <3 .
" Et Larifari qui va revenir en fanfare, sauver Lactae, aller chez les sombres pour trouver Spirale (oui j’ai beaucoup d’espoir, t’as vu XD)"
Et du coup tu as la réponse à cette question. Je fais beaucoup d'efforts pour être moins une connasse que dans Ville Noire. C'est pas facile pour moi XD.
Mon dieu, franchement, je veux pas que Lactae meurt ! Tu ne vas pas tuer tout le monde, non ? En tout cas, en particulier pour la partie du "procès" (si on peut appeler ça ainsi), je m'y croyais, j'en aurais même voulu plus, même si je suppose que l'effet expédié est voulu !
Bon, j'ai hâte d'avoir la suite maintenant !
et je ne veux pas te faire peur mais j'ai la réputation de ne pas être hyper sympa avec mes persos <3
A bientôt choubidoubidou <3
Merci pour le rappel avec Andr, ça m'a aidée !
J'aime toujours autant les extraits du Livre qui sont toujours si poétiques ! Du coup, il y a des mâles et des femelles parce qu'une démone voulait foutre le bordel ? xD Intéressant !
Le cauchemar de Balthazar est terrible ! La transition entre rêtee et éveil à travers l'encre qui devient cire chaude est très bien menée et comique aussi ! (le pauvre, l'épilation à la cire c'est dur!). Pourquoi la silhouette auréolée appelle Balthazar Andr alors que c'est le nom d'un saint ?
Ok alors moi je panique pour la cérémonie de Balthazar! Qui l'a choisi et pourquoi ne se montre-t-elle pas ? J'ai un mauvais pressentiment... ou alors c'est quelqu'un qui l'emmènera très loin pour le sauver ? (oui j'ai de l'espoir!)
Le Gordo Roberto : épique comme nom de bateau xD
J'ai adoré la scène où H. se fait passer pour une domestique puis se cache dans la penderie, c'était absorbant et très classe :)
Ouh là... Prêtes à être exécutés, assassinées ou capturées; les petites et grandes mères sont en train de se faire éliminer une par une ! Si j'étais Larifari, j'aurais peur pour ma peau ! Mais qui est derrière tout ça ? Dédale ? Ou un homme qui se rebelle contre la société matriarcale ?
Mine de rien, les accusation absurdes contre Lactae m'ont fait rigoler (oui je sais, je ne devrais pas.) Oh et très chouette, le détail-bonus sur les quenelles !
Je crois les doigts pour que les choses s'arrangent bientôt !
Coquilles:
- Que les espèces sont -> soient
- et enfermée ici -> enfermées
- et crû -> crut
- à une occasion tu appelles H. Honorine. C'est voulu de ta part ?
- et disparu derrière -> disparut
- d'un ton dégoutté -> dégoûté
- qu'elle avait enfoncé dans le coeur de Dédale -> mais ce n'était pas Portail qui est morte ?
- Interrompit -> interrompit
- et celle-ci en fût -> fut
- Une fois, la prisonnière disparut, tout le peuple se mis -> Une fois la prisonnière disparue, tout le peuple se mit
- Dès qu'elle fût -> fut
J'aimerai éviter -> aimerais
êtes-vous stupide (majuscule à "Êtes")
à tout bientôt !
"Pourquoi la silhouette auréolée appelle Balthazar Andr alors que c'est le nom d'un saint ?"
Mystère et boule de chewing gum. J'aimerai te répondre mais ca grillerait un peu mon scénario ^^. En tout cas, c'est quelque chose d'important alors merci de l'avoir remarqué.
"Ok alors moi je panique pour la cérémonie de Balthazar! Qui l'a choisi et pourquoi ne se montre-t-elle pas ? J'ai un mauvais pressentiment... ou alors c'est quelqu'un qui l'emmènera très loin pour le sauver ?"
La réponse ans la chapitre 12 <3
"Le Gordo Roberto : épique comme nom de bateau xD"
JE savais que tu me comprendrais mon choubidou XD
Et merci beaucoup pour les corrections! Tu es top! Il faut que je me penche là-dessus!
Ca va mal mais en même temps je le sens bien : H va sauver Spirale, et Lari va sauver Lactae! J'y crois! Bon je serais plus tranquille quand tout le monde sera en sécurité hein, la je stresse un peu :x
Je trouve bizarre que Balthazar ressente la douleur de l'epilation dans ses jambes. Tu me diras, j'y connais rien, peut-être que dans certaines formes d'handicap c'est possible? On voit jamais ca dans les films, a part la douleur fantome mais la ca a pas l'air d'etre le cas. Je me dis que s'il sent la douleur ca veut dire qu'il a encore les nerfs opérationnels, et donc il devrait pouvoir remarcher un jour non? (j'y connais rieeeeeeeeeen)
Je kiffe le plan de prendre l'emprunte de la clé! Super bien trouvé woaaa!
La derniere scene avec lactae est grandiose! Moi aussi j'etais tourneboulee quand elle croise le regard de Lari *.*
Je savais pas pour le quenouille -> couilles! Trop marrant ! Et interessant d'avoir changé.
Allez Gueule de Loup déconne pas! Sauve les!
Merci pour ce message, je suis désolée d'être si en retard pour répondre.
"H va sauver Spirale, et Lari va sauver Lactae! " Tu as déjà la moitié de la réponse du coup et la deuxième réponse est dans le chapitre 12.
Alors je crois que cete épilation a perturbé tout le monde, mais je te certifie qu'il n'y a pas de règle concernant le rapporte douleur et paralysie (si il est paralysé parce que je n'ai rien précisé pour le moment) : il est courant que la douleur ne soit pas ressentie ou que la douleur soit atténuée. Il arrive aussi plus rarement que la douleur soit ressentie parfaitement normalement.
Les nerfs sensitifs et les nerfs ne sont pas les même donc à priori, ça ne favorise pas particulièrement le fait de remarcher.
"La derniere scene avec lactae est grandiose! Moi aussi j'etais tourneboulee quand elle croise le regard de Lari *.*"
Ca me fait trop plaisir <3 Moi aussi je les chippe grave. C'est marrant parce que c'est vraiment un exemple de romance qui m'a échappé. J'avais pas forcément prévue que Lari kiffe Lactae mais c'est arrivé sans qu'elle me demande mon avis. C'était trop évident XD.
"Je savais pas pour le quenouille -> couilles! Trop marrant ! Et interessant d'avoir changé."
Oui ça m'a fait carrément marrer comme anecdote. Nous les humains, on est tellement des poétes <3
Je viens de lire le chapitre, et ya pas à dire, ça m'a bien fait plaisir de retrouver cette histoire <3 Mine de rien, il s'y passe pas mal de choses et tout s'accélère, ça devient un peu la merde quand même la situation ='D
Pour Balthazar, le rêve est assez révélateur, il a perdu ses jambes lors d'une attaque ? C'est bête mais j'étais persuadé que c'était de naissance ^^" C'est peut-être lié au moment où il a sauvé raclure ? Mais du coup, il courrait si vite pour protéger qui ? Je suis curieuse =D Oh, et pendant qu'on y est, je suis curieuse pour l'épilation. Il se fait épiler le dos et les jambes, mais ne sent la douleur que pour le dos, c'est ça ? Parce qu'en se réveillant, il a mal, mais j'ai un peu buggué parce que je pensais qu'il ne pouvait pas sentir ses jambes, surtout qu'il parle de ses honteuses jambes poilues, donc j'ai un peu buggué avant de comprendre ^^" En tout cas, curieuse de voir qui l'a choisi !
Du côté de Spirale, c'est toujours autant la merde ='D J'espère que Honorine va réussir son plan, mais honnêtement, même si elle arrive à libérer tout le monde, je ne vois pas comment elles vont réussir à s'en sortir en étant sur territoire ennemi :/ Mais ça n'empêche pas d'espérer <3 (Et mon petit coeur va tellement souffrir ='D Je te connais !) N'empêche, suivre les instructions d'un chien, c'est tellement surréaliste, j'adore !
Et pour le procès de Lactae, c'est tellement une farce que bon. Le fait que toutes les merdes arrivent en même temps et que les gens ne se posent pas plus de questions, c'est impressionnant ='D Là pareil, je ne sais pas trop comment elle va s'en sortir, mais ça ne m'empêche pas d'essayer d'y croire, yen a bien une sur les deux qui va survivre ! Lari va enfin se prendre en main, j'y crois ! Ou alors, c'est Lou qui va tout défoncer avec subtilité ='D Bref, je suis vraiment curieuse de voir comment la situation va évoluer ^^
Juste deux petits relevés :
"la Capitaine était la seule du navire à avoir une pâle à son service, qui partageait ." Je pense qu'il manque un bout de phrase là ^^
"— êtes-vous stupide ?" Il manque une majuscule là =D
Hâte d'avoir la suite =D Pluchouille zoubouille !
"Pour Balthazar, le rêve est assez révélateur, il a perdu ses jambes lors d'une attaque ?"
Je n'ai pas du tout parlé de ce qui lui est arrivé :p On ne sait même pas s'il est vraiment paralysé ou pas. On peut supposer au moins qu'il a du mal à marcher.
Concernant la douleur, il a bien mal aux jambes. Mais ça ne donne pas de vrais infos. Il est courant de ne pas sentir la douleur ou de la sentir partiellement si on a eu un soucis à la colonne, mais ce n'est pas le cas tout le temps. Et comme en plus on ne sait pas ce qui lui est arrivé...
Et du coup tu sauras qui l'a choisi dans le chapitre 12 :*
Et du coup, tu connais le destin de Lactae donc il te reste à découvrir celui de Spirale ;)