Cesare
Les conversations des autres étudiants m'agacent. Ils ne savent pas se tenir. Ils ont de la chance que la doyenne ne soit pas encore arrivée. D’habitude, je ne fais pas trop attention aux autres élèves, car nous ne gravitons pas dans les mêmes cercles, mais aujourd’hui, leur manque de savoir-vivre m’irrite au plus haut point.
Taddéo, à ma gauche, essaie de me dire quelque chose, mais je ne comprends rien à ses zozotements. Sa tarentule lui court sur le bras et je dois bien avouer que cela participe à mon énervement. Je ne comprends pas sa passion pour l’animal. À ma droite, Isabella a déjà commencé à manger en faisant fi des conventions. Elle a encore grandi pendant l’été, son corps musculeux me bloque la vue et je n’aperçois d’Artémisia que ses doigts qui dessinent. Le bras articulé de la jeune femme se dresse au-dessus de nos têtes avant de déposer sur ma table un petit morceau de papier.
Ça va ?
Cette question pourtant simple entraîne un bouillonnement cérébral.
Non, cela ne va pas. Rien ne va.
Je pensais que revenir à l’Académie, changer d’air, me ferait du bien, mais l’anxiété me monte à la gorge. J’ai envie de m’enfermer dans l’atelier et de commencer mon chef-d'œuvre. Même si je n’ai aucune idée de ce que je veux peindre ou sculpter. Même si je suis sûr d’avoir perdu toute inspiration.
En plus de ça, j’ai compris que j’allais devoir partager ma chambre avec Taddéo et que Salvatore, lui, serait avec Andréa. Je suis maudit, c’est sûr.
Enfin, il y a mon père et ses mots corrosifs : je m’y attendais.
Il parlait évidemment de mon tableau que j’ai brûlé.
Je suis lamentable.
— Laisse-moi ta place.
L’ordre d’Artémisia m’extirpe de mes pensées. Il est adressé à Isabella qui a déjà dévoré deux plats de viande.
— Va chier, l’intello, rétorque-t-elle alors que mon amie insiste en pianotant sur le rebord de sa chaise.
Isabella lui lance un regard noir tandis qu’Artémisia utilise ses deux bras mécaniques pour reculer le siège de la jeune fille - au mépris de ses protestations- puis elle prend immédiatement sa place pour être à côté de moi.
Isabella revient à la charge et tente de soulever la chaise roulante d’Artémisia, mais celle-ci a ancré ses roues dans le sol avec un mécanisme dont elle a le secret.
La jeune héritière s’essouffle en continuant son manège alors qu’Artémisia déblaie la table d’un geste vif.
— Isabella, va-t’en ! Laisse parler les grands ! s’insurge-t-elle.
— Nous mangerons une prochaine fois ensemble si tu veux.
Mon intervention obtient deux réactions : Artémisia lève les yeux au ciel et Isabella rougit. Elle abdique, puis vole la chaise d’un autre étudiant, menace de le frapper s’il râle, s’assoit près de nous et poursuit son repas comme si de rien n’était.
Artémisia se penche vers moi sur le ton de la confidence.
— Tu sais que la Doyenne est en retard, c’est vraiment très étrange ! Ma mère dit qu’elle ne va pas rester toute l’année, apparemment, ton père juge qu’elle n’est pas assez compétente. Après, j’ai entendu le père de Taddéo l'informer que cette année on aurait des moments “parents-enfants”, des réunions en fait. C’est vraiment très très étrange. Moi, je n’ai pas besoin de voir mes mères en dehors des demi-périodes. Tu imagines si maintenant on doit montrer toutes nos avancées. Comme si j’avais besoin d’être assistée… Apparemment, on n’aura pas le droit aux Prodiges secrets pour le concours, tu y crois toi ? Moi, je ne pourrais pas me passer du mien.
Elle se met à triturer le médaillon en forme d’horloge autour de son cou. Je me penche vers elle pour chuchoter :
— Tu ne devrais pas parler de ton Prodige secret en public. C’est dangereux.
— Merci, Cesare d’énoncer de telles évidences ! Sans toi, qu’est-ce que je deviendrais ?
Je soupire. Je ne suis pas d’humeur. Vraiment pas d’humeur à être raillé.
— Ton père, il t’a parlé du Prodige familial ? Tu m’avais dit que tu l’aurais pour le concours.
— Non, je ne sais toujours pas ce que c’est et je crois que ça fait trois fois que je te le dis.
— Tu es vraiment irritable aujourd’hui. C’est parce que tu es anxieux de voir Salvatore ?
— Entre autres.
— Tiens, regarde, le voilà. Oh, il est avec ton frère. Ils ont l’air de bien s’entendre. Donc, ils doivent être dans la même chambre ? C’est mieux que ce soit lui. Tu as besoin de concentration et puis…
— Tais-toi.
Artémisia s’arrête. C’est rare quand je lui dis de se taire. Mais là, je n’en peux plus. Ma tête est une enclume, et la vision d’Andréa et de l’amour de ma vie ensemble, j’ai l’impression d’avoir les yeux qui saignent. Andréa a l’air tout étonné de découvrir les lieux. Tout le monde le regarde. Des chuchotements suivent son passage et encore plus quand il s’assied à la table des héritiers. Salvatore évite soigneusement mes yeux. Il s’assied près d’Andréa et sort sa nourriture. Comme d’habitude, il ne mange pas ce qui est proposé par l’Académie. Il dit qu’il n’a confiance qu’en ce qu’il cuisine lui-même.
À peine installé, Andréa se jette sur les plats ; son attitude me répugne, on dirait un chat de gouttière qui n’a pas mangé depuis trois jours. Entre deux bouchées, il dit quelque chose à Salvatore celui-ci éclate de rire.
Il a un rire qui s’éparpille, ça ricoche partout et ça crève des cœurs.
Je le sens.
Je ramasse en ce moment le mien.
Je me sers un grand verre d’eau, mes doigts tremblent contre la carafe ; je suis vraiment pathétique, il faut que je me ressaisisse.
Une femme entre dans le réfectoire, mettant fin à mon supplice. C’est la doyenne. Immédiatement, la salle se tait : la directrice n’est pas connue pour sa tempérance. Il ne demeure que le cliquetis des couverts, le crissement des fesses sur les chaises et le bruit de ses talons sur le parquet. Cette année, elle s’est surpassée. On la croirait presque montée sur échasses avec ses trente centimètres au-dessus du sol. Elle est accompagnée de deux enfants de 1ère année qui lui arrivent à la taille. Pour marcher, elle s’appuie sur la tête des petits afin de garder l’équilibre.
C’est absurde, pourtant personne ne dit rien.
Elle a opté pour une coiffure en ratepennade, avec le front dégagé et les cheveux retenus en masse en arrière dans une cascade de laque et une robe pourpre à corsage pointu. On peut dire qu’elle a fait plus d’efforts que les vingt dernières années de sa vie. Je dirai même que c’est un peu trop. Maintenant qu’elle arrive devant nous, je comprends mieux pourquoi elle était en retard, elle est fardée à outrance et ses yeux ressemblent à deux charbons incandescents.
Je fixe les deux petits dont le visage est devenu tout rouge : ils ont l’air au bord de la syncope. Les mains gantées de la Doyenne se détachent de leurs cheveux et elle fait demi-tour pour faire face à l’ensemble des étudiants. Ses chopines suivent difficilement le mouvement et l’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’elle va perdre l’équilibre. C’est sans compter sur les bras articulés d’Artémisia qui la retiennent par les hanches.
Elle se stabilise. Je note que les doigts de mon amie lâchent son médaillon.
— Tu ne vas pas me dire que tu as remonté le temps pour lui éviter une chute ?
— Exactement, siffle-t-elle.
— Elle ne mérite pas les cinquante minutes de vie que tu viens de perdre pour elle.
— C’est ma vie, je donne mon temps à qui je veux, rétorque Artémisia, piquée au vif. Tu n’as pas vu sa chute, c’était vraiment la honte.
Je soupire. Vraiment, je ne comprends pas Artémisia. Jamais, je n’aurais donné mon temps de vie pour la doyenne.
Celle-ci s’exclame d’une voix perçante :
— Voilà trente ans ! Trente années que nous attendons ce jour ! Le Sérénissime, dans sa grande miséricorde, nous a permis de mettre fin aux guerres et aux luttes intestines pour mettre à l’honneur ce que l’être humain peut faire de mieux : l’art ! Le Sérénissime, dans sa toute-puissance créatrice, nous laisse la possibilité de l’émouvoir, de le surprendre, de le bouleverser ! Cette tâche difficile, mais ô combien palpitante, est confiée aux héritiers des grandes maisons. Ils auront donc six mois pour présenter, dans le plus grand secret, le chef-d’œuvre qui rendra fière leur Maison. Le gagnant sera choisi par notre honorable Sérénissime, et l'œuvre prendra vie, devenant ainsi un nouveau Prodige. Oui, je vois vos yeux pétillants, je vois l’excitation dans vos prunelles ! Vous aussi, chers étudiants, vous serez partie intégrante de ce concours ! Certaines et certains d’entre vous seront choisis par nos héritiers pour les assister dans cette compétition. Si c’est le cas, vous devrez respecter le serment de silence pour rester à leurs côtés sous peine de déshonneur et de renvoi immédiat. Il y a trente ans, c’est la Maison des Tailleurs d’Images qui a gagné. Qui succédera à cette illustre famille ? Qui deviendra le nouveau Doge ou Dogesse ? Élèves de l’Académie, héritiers et héritières des grandes familles, j’annonce l’ouverture du 20e Concours de l’Inspiration Divine !
Un tonnerre d'applaudissements emplit la salle. Le brouhaha monte jusqu’au plafond. Les centaines d’apprentis frappent le sol de leur semelle, et le son résonne dans ma tête, c’est un cheval au galop. J’aimerais plonger ma tête dans l’eau pour assourdir le tapage environnant.
C’est trop pour moi. Je me lève. Artémisia fronce les sourcils et je lui fais comprendre que je ne veux pas qu’elle me suive. À grandes enjambées, je passe devant la doyenne, puis traverse le hall sous les applaudissements constants et les regards perçants des étudiants.
Filer. Disparaitre. Respirer.
* *
*
J’ai l’impression que mes pas me mènent toujours dans ce jardin à chaque début d’année. Peut-être parce que c’est beau et que j’aime la beauté.
C’est magnifique de voir les fleurs et les arbres susurrer sur mon passage, c’est magnifique d’entendre le bruissement du vent dans les branches, c’est magnifique de savoir que chaque plante est le souvenir d’une personne.
Vraiment, la solitude est un trésor.
Je ne comprends pas pourquoi mon père méprise la Maison du Vivant, car ce lieu est si inspirant, si précieux ! Ce Prodige public est ce qui ressemblerait le plus à mon havre de paix : du silence, des couleurs vives, des effluves et un certain ordre dans le chaos. Chaque plante semble avoir toute sa place comme si elle était là depuis des millénaires.
Normalement, il y a du monde, mais en ce jour de rentrée où tous sont rassemblés au réfectoire, il n’y a pas âme qui vive.
Le jardin ressemble à un cloître entre les murs de l’Académie ; une clairière où chacun peut se perdre dans ses souvenirs.
Alors que je m’avance vers le fond du jardin, en direction de la statue, j’aperçois une silhouette.
Je me fige.
Il est reconnaissable entre tous : mon père. Sous le saule pleureur, son ombre se découpe. Il est penché au-dessus d’une fleur et contemple un souvenir. Les minutes passent. Je suis étonné de sa présence. Mon père est plutôt de celui qui s’occupe de l’avenir et non du passé : il regarde devant lui, chasse les détails, anticipe les moindres faits et gestes de la moitié de l’île. Un tel comportement ne peut s’expliquer que par l’arrivée d’Andréa dans nos vies. Cherche-t-il dans sa mémoire, un souvenir le concernant ?
Son corps s’affaisse soudain et il tombe à genoux. Ses doigts s'enfoncent dans la terre et sa tête s’incline davantage vers le sol.
Ma respiration s’arrête. Mon cœur se serre. Je ne pensais pas voir un jour mon père aussi bouleversé. C’est comme si pour la première fois, je découvrais qu’il était un être sensible, capable d’éprouver la tristesse et la mélancolie. Cette vision me fissure ; je suis persuadé que ce qu’il regarde n’a rien à voir avec moi.
Sa main se referme autour de la fleur. D’un geste brusque, il l’écrase dans sa paume. Je discerne quelques pétales s’envoler dans la brise.
L’oxygène réintègre mes poumons. Il faut que je fasse demi-tour. Il n’aime pas être vu dans une position de faiblesse.
Il se relève et je croise son regard. Mon esprit abdique. Je ne sais plus quoi faire. Partir alors qu’il m’a vu ? Rester et accepter le sermon ?
Il marche dans ma direction. Chaque pas me met au supplice. Pourquoi suis-je le maître de l’indécision ?
Lorsqu’il arrive à ma hauteur, il a une expression que je ne connais pas et que je ne sais pas interpréter.
— Tu aimes venir ici ?
J’acquiesce. Je ne suis capable de rien d’autre. Il plante son regard dans le mien. J’y aperçois les vestiges de son récent bouleversement.
— Tu sais que tu es important, Cesare ?
Je ne réponds rien.
Sans s’étendre sur sa tirade, il me dépasse.
Les minutes s’écoulent sans que je n’aie esquissé le moindre geste. Je rumine les mots proférés par mon père.
Je suis important.
Oui, je suis important parce qu’il a besoin que je gagne le concours.
Je m’avance à mon tour vers le saule pleureur. La statue représente un enfant androgyne tenant un bol devant lui. Je me rapproche et tends une main vers le récipient. À l’intérieur, on y trouve des graines. Je me saisis de l’une d’entre elles ; elle est ronde et brune, un peu humide.
Je me décale de quelques pas et laisse tomber la graine au sol. La terre se met à frissonner, comme lorsqu’une pluie drue s’y abat. Une tige vert pousse ainsi qu’un bourgeon, qui se transforme en rose blanche. Les pétales sont d’une douceur incommensurable, on dirait de la soie.
Mes doigts abandonnent la fleur pour effleurer les épines et l’une d’entre elles m'égratigne. Une goutte de sang s’incruste dans la tige, rougissant la plante.
Les pétales de la rose s’ouvrent et des images apparaissent dans le bouton. Je pensais voir Salvatore, mais c’est mon père que je discerne. Sa silhouette droite et ses cheveux poivre et sel. Je reconnais facilement le décor. Il s’agit de la cérémonie de remise des prix deux ans auparavant à l’Académie ; lorsque les professeurs m’ont remis la broche du peintre de l’année. Je revois ma mère si heureuse, Artémisia, avant son accident, qui n’arrête pas de me donner des claques dans le dos, mon père qui sourit, chose rare : il était fier de moi. Ce jour-là, je l’étais aussi. La peinture que j’ai réalisée est peut-être la seule œuvre dont je suis toujours fier. Aujourd’hui, je ne mets plus cette broche : je n’en suis plus digne. Comment le pourrais-je alors que toutes mes toiles sont bourrées de défauts et que je suis incapable de retrouver mon talent ?
L’image se délite puis disparaît. Stoïque, je continue à contempler la rose. Le souvenir était trop court. J’approche à nouveau mes doigts des épines : sans succès. Mon temps de souvenir est écoulé.
Je soupire. Je pensais que la vision me redonnerait du courage, pourtant, en moi, tout est toujours aussi sombre.
Je prends une grande respiration et me dirige vers ma chambre : je vais devoir m’apprêter pour le bal.
Au plaisir, Le Diable.
J'espère que cette mise en bouche vous a plu !
J'avais pas capté que c'était l'heure de la pause, je les imaginais dans leur salle de classe à attendre que le prof arrive.. ça me perturbe parce que j'avais cru comprendre que y avait les quelques enfants des grandes familles à intégrer l'Académie : 12 à tout casser. Mais la façon dont Cesare parle jarrive pas à m'empêcher d'imaginer une foule d'étudiant.es. Ou alors c'est mon biais de pas arriver à imaginer une école suelmeent pour 12 gamins, je sais point.
""Il a un rire qui s’éparpille, ça ricoche partout et ça crève des cœurs.
Je le sens.
Je ramasse en ce moment le mien. " je sais pas si j'aime ou si jpp xD
Wtf la doyenne avec les deux gamins qui la soutiennent ? Ce qui m'intrigue c'est pourquoi cesare dit qu'elle fait plus d'efforts que jamais niveau tenue : j'arrive pas à percevoir les faits dans nuance ironique : est-ce que d'habitude effectivement elle ne fait rien de spécial et là pour une raison x ou y elle a fait un effort et auquel cas je veux savoir la raison x ou y ; ou au contraire elle est toujours comme ça, à donner l'impression de s'habiller comme si c'était la plus grande soirée au monde ?
Artemisia aide la doyenne à se stabiliser ? La doyenne lui adresse même pas un regard en retour ?
"— Tu sais que tu es important, Cesare ?" javais lu "tu sais ce qui est important ?" et j'étais : wouaaah c'est cryptique, Cesare a déjà des insomnies bien remplies, c'est pas cool xD (bref c'est pas constructif du tout sorry not sorry)
il n'a pas l'air d'avoir trop la côte, Cesare, au sein de l'Académie... En vrai ça m'intéresserait, pour mieux cerner le quotidien de Cesare, d'avoir plus d'infos sur qui est à l'Académie, quels sont les rapports des enfants des grandes familles avec les autres étudiant.es, pusique si j'ai bien compris y en a d'autres ? Quel est lobjectif de l'Académie en tant que telle ? Former les élites des différentes corporations ? Ou c'est l'équivalent de la fac en mode c'est nécessaire pour avoir un taf derrière ?
Sinon en soit j'ai bien aimé le chapitre, surtout le passage avec le jardin. (Mais j'adore les jardins donc je suis biaiséo :D )
Sorry je suis pas inspiréo pour les compliments :( Je crois que je suis plus douéo pour poser des questions d'abord, puis faire des compliments globaux :(
Plein de bisous !
En lisant tes commentaires, je me rend compte que je pourrai un peu plus tôt donner des explications sur l'Académie. Je vais voir où insérer ces éléments.
En effet, c'est une école avec de nombreux étudiants qui doivent avoir leur diplôme et être recruté par les grandes familles pour espérer avoir un travail à la cour.
Pour la doyenne, elle s'habille ainsi car c'est l'évènement de la décennie donc elle en fait un peu trop ! (le fait qu'elle s'appuie sur la tête des enfants est une référence historique, Catherine de Medicis portaient des talons immenses et utilisaient ses "nains de compagnie" pour ne pas tomber...
Je suis contente que tu aies apprécié le passage avec le jardin !
J'espère que tu prends toujours plaisir à lire :)
merci de tes retours <3
J'avais pas capté que c'était l'évenemnt de la décennie ; peut-être qu'il manque un peu de panache à la scène ? Je trouve que ça se perd un peu dans le côté 'je découvre l'académie donc je sais pas ce qui est normal ou non"(tou sles directeurices d'école sont en mode "cette année est spéciale parce que x, y, z, alors j'étais passé à côté de "y avraiment un truc particulier")
En effet, grâce à ce chapitre on en découvre beaucoup sur les Prodiges, et je n’ai pas été déçue ! Remonter dans le temps, c’est un pouvoir gigantesque, et je suppose qu’Artémisia ne se cantonnera pas à éviter une chute en public à cette pauvre Doyenne. Je suis curieuse de voir les autres utilisations qu’elle fera de son pouvoir (Cesare a intérêt à la garder comme alliée…). La contrepartie est simple mais bien pensée, avec en plus la limite de temps que tu as évoquée dans les commentaires, ça évite à Artémisia d’être trop puissante ou d’utiliser son pouvoir pour un oui pour un non. Ceci étant beaucoup de choses peuvent se produire en quelques secondes, c’est quand même très fort comme pouvoir ! (Et je me demande ce qu’Artémisia a à voir avec la Doyenne…)
Le prodige secret de la famille de Cesare, c’est le crayon magique du père ? Je ne sais plus si ça avait été mentionné… Je me demande s’il y a aussi une contrepartie. Est-ce que la froideur du père pourrait venir de là ? Après je ne vois pas tellement de lien entre le pouvoir du crayon et la froideur du père, alors qu’il y en a entre remonter le temps et perdre des minutes de vie, donc… à voir.
Je suis un peu intriguée par la relation entre Artémisia et Cesare maintenant. Ils ont l’air de bien se connaître vu la façon dont Artémisia devine que Cesare va mal ou à quoi il pense, ou le fait que Cesare devine qu’Artémisia a remonté le temps. Mais d’un autre côté Cesare reste très discret sur les éléments importants de sa vie, il ne dit rien à Artémisia sur son père par exemple. Et je le trouve un peu infect avec elle dans ce chapitre – le sort s’acharne un peu contre lui avec son père et Salvatore, mais ce n’est pas une raison…
La scène dans le jardin est intéressante, déjà pour le jardin en lui-même : l’idée est très bien trouvée, j’aime la poésie qu’il y a dedans et c’est touchant de voir Cesare l’admirer.
Le revirement du père est spectaculaire, je n’aurais pas anticipé un tel craquage de sa part, encore moins dans un lieu public (désert, certes, mais accessible). Quel souvenir a-t-il vu ? Étant donné ce qu’il dit à Cesare juste après, je ne suis pas sûre qu’il ait raison de croire qu’il n’était pas concerné. J’avoue que j’ai du mal à imaginer ce qui peut causer un tel choc chez un type qu’on a jusqu’ici connu froid et distant.
Le souvenir auquel accède Cesare me convainc un peu moins, j’avoue… Il est utile pour nous transmettre pas mal d’infos sur le passé des personnages, mais j’ai trouvé qu’il ne nous disait rien de nouveau sur la psychologie de Cesare, ce que j’ai tendance à attendre de ce genre de souvenir.
Mais ceci mis à part, j’ai beaucoup aimé le principe du jardin et le protocole que suivent Cesare et son père pour accéder à leur souvenir.
Je me permets quelques remarques :
« Il a un rire qui s’éparpille, ça ricoche partout et ça crève des cœurs.
Je le sens.
Je ramasse en ce moment le mien. »
La dernière phrase me semble de trop, elle vient expliquer ce qu’on devine déjà en lisant la première. C’est très subjectif, mais j’aurais trouvé ce passage plus fort s’il n’y avait eu que la première phrase, voire éventuellement la deuxième.
« […] l’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’elle va perdre l’équilibre. C’est sans compter sur les bras articulés d’Artémisia qui la retiennent par les hanches. »
C’est peut-être parce que je sais que dans la première version des évènements, elle tombe, mais je trouve un peu étrange de parler d’une *impression* de perte d’équilibre alors qu’elle le perd vraiment, puisqu’elle a besoin d’Artémisia pour se rattraper.
« C’est magnifique de voir les fleurs et les arbres susurrer sur mon passage, c’est magnifique d’entendre le bruissement du vent dans les branches, c’est magnifique de savoir que chaque plante est le souvenir d’une personne.
Vraiment, la solitude est un trésor. »
Je ne saisis pas le lien entre les deux paragraphes… Ils me semblent tous les deux pertinents pour le personnage de Cesare mais j’ai du mal à voir le lien entre ce qu’il décrit dans le premier et la solitude. Avoir de la compagnie n’empêche pas d’apprécier les arbres, les fleurs ou les bruits du jardin, ni de prendre conscience de ce qu’il est…
« Ma respiration s’arrête. Mon cœur se serre. Je ne pensais pas voir un jour mon père aussi bouleversé. C’est comme si pour la première fois, je découvrais qu’il était un être sensible, capable d’éprouver la tristesse et la mélancolie. Cette vision me fissure ; je suis persuadé que ce qu’il regarde n’a rien à voir avec moi. »
J’ai trouvé ce passage un brin trop explicatif, je n’ai pas ressenti les émotions que Cesare évoque… Le fait qu’il soit tout de suite dans l’analyse me coupe de ses sentiments. Ça m’a frappée parce que je ne compte plus les passages de peinture où j’ai senti la tristesse et la jalousie de Cesare me prendre à la gorge…
Je chipote pas mal mais j’ai apprécié cette plongée dans l’univers de l’histoire à travers le jardin… Et j’ai hâte d’en découvrir plus sur la compétition, de voir comment Andréa s’en sort !
C'est sûr que remonter le temps c'est un puissant pouvoir, mais il y a une forte contrepartie ! Oui, le crayon magique est bien le Prodige secret des Tailleurs d'image et il y a bien une contrepartie ! Tu l'apprendras un peu plus tard mais il y a un énorme indice avec la seconde partie de ce chapitre :p
Cesare était, en effet, pas très sympa avec Artemisia dans ce chapitre, il va se rattraper plus tard !
Je note pour le souvenir de Cesare que tu ne trouves pas forcément instructif, pour l'instant, il me va, mais ce n'est pas arrêté, je vais peut-être trouvé mieux par la suite.
Tu as raison de chipoter, ça me servira à la réécriture pour améliorer le texte :)
Du coup je note précieusement toutes tes remarques au sujet du jardin et des réactions de Cesare !
Me revoilà pour la suite (même si je cours partoooouuuut !!!)
Très sympa cette idée des Prodiges secrets... tu en dis un peu sans dévoiler
On comprend que celui d’Artémisia permet de retourner dans le passé, et que cela lui coûte des instants de vie… on se demande si chaque Prodige secret coûte quelque chose au porteur dans son utilisation… Le prodige secret de la famille de Cesare, pour moi, c’est assurément le pinceau magique. Curieusement donné à Andréa !!
Et du coup je comprends que l’œuvre qui gagne à chaque concours devient Prodige : elle prend vit grâce au Sérénissime
J’ai adoré ma scène dans le jardin magique. On ressent la poésie, la sérénité par ton écriture. Cela donne envie de le visiter et d’y méditer ^^ C’est très beau ce passage du souvenir avec la fleur. On comprend après coup que son père est venu retrouver un souvenir important pour lui, on y ressent toute la nostalgie (de mon point de vue, son amour perdu, la mère d’Andréa ^^ je fais mes petites théories haha)
Et on apprend aussi que Cesare a l’impression d’avoir perdu son talent, du coup cela donne vraiment envie de savoir pourquoi : il y a eu l’accident d’Artémisia, peut-être un lien avec le tout ? Un trauma qui fait que ça le bloque ?
Quelques suggestions :
Il manque la ponctuation ici :
« Entre deux bouchées, il dit quelque chose à Salvatore celui-ci éclate de rire. » soit une virgule, un point-virgule ou un point après Salvatore
Il faut reformuler cette phrase je pense pour éviter les deux « et » + longueur :
« Elle a opté pour une coiffure en ratepennade, avec le front dégagé et les cheveux retenus en masse en arrière dans une cascade de laque et une robe pourpre à corsage pointu. »
Ici :
« Il ne demeure que le cliquetis des couverts, le crissement des fesses sur les chaises et le bruit de ses talons sur le parquet. » peut-être enlever « le crissement des fesses » too much et phrase longue parmi plusieurs phrases longues, cela redonnera du rythme à tes paragraphes ; )
Une interrogation sur l’arrivée de la phrase : «C’est sans compter sur les bras articulés d’Artémisia qui la retiennent par les hanches. » dans le contexte ce n’est pas très clair
Bravo pour ce chouette chapitre qui nous en apprend un peu plus et en même temps soulève plus d’interrogations ; )
Me revoilà pour la suite (même si je cours partoooouuuut !!!) => Pareil que moi ! On fait une course ? :p
Je suis contente si tu aimes le principe des Prodiges secrets :)
"on se demande si chaque Prodige secret coûte quelque chose au porteur dans son utilisation"=> Oui, tu as tout à fait compris !
"Le prodige secret de la famille de Cesare, pour moi, c’est assurément le pinceau magique. "=> Hihi bien deviné :p. Mais pour l'instant, André ne l'a pas en sa possession, le père lui a juste montré comment il fonctionne.
"Et du coup je comprends que l’œuvre qui gagne à chaque concours devient Prodige : elle prend vit grâce au Sérénissime"=> Oui, tout à fait.
Je suis trop contente que la scène du jardin t'ai plu ! Elle est importante pour la suite :)
Je note pour les soucis de ponctuation dans les phrases listées ! Merci de ta lecture attentive !
Merci encore de ton retour rapide et ô combien précieux <3
A bientôt,
Mak'
Avec plaisir, tu peux compter sur moi :)
On m'a informée qu'il y a de gros soucis de plagiats sur le site ADA, j'ai retiré mon tome 2 du coup, je te préviens pour que tu puisses également faire attention :)
Ravie de découvrir ce nouveau chapitre :)
Petit détail, mais j'ai trouvé la mise en page un peu bizarre ! Sûrement le fait d'avoir mis sur PA mais certains passages d'une ligne à l'autre, ou d'un paragraphe au suivant m'ont paru "décalé".
Quelques remarques :
"Il a un rire qui s’éparpille, ça ricoche partout et ça crève des cœurs.
Je le sens.
Je ramasse en ce moment le mien. "
-> le rapport entre "crever un coeur" et "ramasser le mien" m'a semblé abstrait. Je crois que la liaison entre les deux aurait pu être plus parlante.
"— Tu ne vas pas me dire que tu as remonté le temps pour lui éviter une chute ?"
-> Oh je n'anticipais pas ce genre de pouvoir dans ton récit ! C'est surprenant (malgré toute l'idée du Sérenissime, je n'avais pas vu venir que ça puisse conférer un tel pouvoir aux simples humains). J'aime bien, c'est intrigant, et cette capacité-là est d'autant plus intéressante de par les possibilités qu'elle ouvre ! Je me dis juste, en lisant un peu plus loin, qu'Artémisia a eu un accident, et qu'elle aurait peut-être pu l'éviter grâce à ça ? Mais bon c'est juste une pensée comme ça.
"Il y a trente ans, c’est la Maison des Tailleurs d’Images qui a gagné. Qui succédera à cette illustre famille ?" -> Vu le nombre de prodiges cités au cours du récit, j'imaginais que c'était beaucoup plus récurrent que tous les trente ans ! C'est logique si ça choisit le futur doge, et que le père de Cesare l'est depuis un moment, mais j'ai été surprise quand même.
Pour finir, j'ai trouvé la fin intéressante. Je ne sais pas si c'est utile de dire que le père de Cesare déteste la Maison du Vivant pour l'y retrouver dix secondes plus tard, mais c'est intéressant de voir cet échange. Je n'arrive pas à décider si je suis convaincue ou non par ce revirement d'attitude de la part du père. C'est assez radical avec ce qu'on connait de sa personnalité, et en même temps ça a de quoi mettre du baume au coeur de Cesare, qui est dans l'attente permanente d'approbation de sa part.
Le souvenir qu'il voit, en revanche, me laisse un peu perplexe. Il aurait peut-être eu plus d'impact sans la scène précédente, sans cette approbation non voilée du père de Cesare. Ici, c'est deux éléments rassurants, qui me font moins comprendre ses doutes.
Voilà pour mes retours sur ce chapitre ^^
À très bientôt !
Je note pour la mise en page. Je ne sais pas d'où ça vient. je vais essayer d'améliorer ça, si ça gène le confort de lecture !
"-> le rapport entre "crever un coeur" et "ramasser le mien" m'a semblé abstrait. Je crois que la liaison entre les deux aurait pu être plus parlante."=> Tu penses à quoi ? Moi, j'aime bien ces phrases.
" Je me dis juste, en lisant un peu plus loin, qu'Artémisia a eu un accident, et qu'elle aurait peut-être pu l'éviter grâce à ça ? "=> Elle ne peut remonter le temps que 50 secondes ou 5 min max mais je l'expliquerai mieux dans les prochains chapitres ! Tu verras qu'on ne connait pour l'instant qu'une toute petite partie du LORE de l'histoire.
" Vu le nombre de prodiges cités au cours du récit, j'imaginais que c'était beaucoup plus récurrent que tous les trente ans "=> Non, il n'y en a pas tant que ça (19 en tout, et je les ai presque tous trouvés :p).
"e ne sais pas si c'est utile de dire que le père de Cesare déteste la Maison du Vivant pour l'y retrouver dix secondes plus tard, mais c'est intéressant de voir cet échange."=> C'est utile car ce n'est pas la première fois qu'on le voit faire des choses en contraction avec ce qu'il dit ou l'inverse. L'attitude du père s'explique avec le mystère autour de son propre Prodige secret :p
"Cesare. Ici, c'est deux éléments rassurants, qui me font moins comprendre ses doutes."=> la confiance en soi est difficile à retrouver et ici Cesare ne prend pas la remarque de son père comme quelque chose de positif.
Voilà, j'espère que j'ai répondu à tes questions ! Merci de tes retours :)
A la prochaine !!
Mak'
Pour le cœur : c'est juste que "crever" je verrai ça mieux avec réparer, recoudre, enfin une action qui consiste à réparer un trou plutôt que ramasser que je verrai mieux avec des miettes ou des lambeaux ! Mais c'est purement lexical.
Merci pour tes explications ! J'ai hâte d'en découvrir plus sur les prodiges :)
À bientôt !