- Direction les Quartiers Maritimes, s’exclama-t-il en invitant le Major à le suivre.
La nacelle s’envola vers les étages supérieurs, abandonnant derrière elle les fumées et cheminées des forges. L’air redevint respirable, l’atmosphère moins lourde. Les Quartiers maritimes se dessinèrent bientôt, avec ses canaux et son odeur iodée. La nacelle s’arrêta devant le débarcadère, et les deux voyageurs en descendirent afin de se rendre, d’un pas rapide, aux dortoirs. Alors qu’ils s’enfonçaient dans un couloir, le Major finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques minutes :
- Que ferez-vous si dame Clavarina s’avérait avoir adhéré à la cause des rebelles ?
- Nous ne sommes pas coutumiers des traitements de faveur ; il nous faudra l’aider à retrouver le droit chemin.
Le ton sans appel de Gaetano déplut au Major qui, se sentant infantilisée, choisit la voix du sarcasme :
- Des Pionniers nous tirons notre savoir, récita-t-elle.
Gaetano ne fut pas sourd aux réticences comme au double-sens qui se cachait dans ses paroles ; la jeune femme lui reprochait de manquer de dévotion ? Qu’à cela ne tienne... Il lui prouverait donc combien était pieuse son éducation.
- Et à leurs Enfants va notre fidélité, compléta-t-il sans hésitation. Mais notre fidélité serait dénaturée si nous faisions abstraction des textes sacrés. Même les dieux peuvent oublier leurs devoirs, et c’est à nous de les protéger de la faute – si toutefois nous tenons au salut.
La Major se contenta de hocher la tête avec une moue dubitative. Gaetano la considéra : il l’avait connue dans les terres Erlkoning, alors qu’elle entrait à peine au sein de la garde nobiliaire. À l’époque, ses attitudes timides et révérentes n’avaient pas attiré son attention ; il était trop occupé, à vrai dire, par la passation de pouvoirs qui se profilaient. Absent de longue années des terres familiales, il avait dû rentrer précipitamment et quitter l’Académie où il occupait un poste important ; sa famille avait péri dans des circonstances mystérieuses, et il en devenait de fait le dernier héritier légitime. À son retour, une guerre civile menaçait d’éclater, car nombres seigneurs des terres Erlkoning voyaient d’un mauvais œil son accession au trône. Aussi avait-il fait l’objet d’une tentative de meurtre lors de son couronnement. C’est l’actuelle Major qui, avec un petit groupe à sa suite, s’était dressée, prête à le protéger contre ce sanglant coup d’état. Son regard, alors, brillait avec ferveur, et c’est avec dévotion qu’elle récitait et obéissait aux textes sacrés. Cette confiance s’était abîmée au fil des années, et ses traits s’étaient durcis, affirmant son autorité, mais détériorant aussi la fougue quelque peu naïve qui la caractérisait alors. Elle portait aujourd’hui élégamment son uniforme, et arborait fièrement sa musculature, gage de sa force comme de sa capacité à défendre ce en quoi elle croyait – mais derrière cette apparente fierté, une part d’elle s’ébréchait au fil des années. Gaetano en avait conscience, et s’interrogeait de fait, et ce de façon graduelle, quant à sa loyauté. Mais comment regagner sa confiance et son respect, songea-t-il en la considérant, légèrement en retrait. Il fit le choix de l’honnêteté – ou tout du moins de son apparence. Un coup d’œil vers le couloir lui permit de s’assurer que ce dernier était désert, aussi s’arrêta-t-il :
- Au risque de vous décevoir, je ne suis pas croyant. Ou tout du moins pas dévot.
Comme la jeune femme écarquillait les yeux, Gaetano fut assuré d’avoir toute son attention ; il esquissa un léger sourire, manière pour lui de signifier à la fois son sérieux, mais aussi la confiance qu’il accordait à son interlocutrice :
- Comme tous les nobles de ma famille, j’ai été élevé selon les préceptes des Pionniers, dans l’adulation de la Tour et des Enfants. Comme tous les nobles, donc, j’ai grandi en ayant l’assurance que mon sang était supérieur à ceux des autres, et qu’en vertu de ma naissance, j’étais, non pas l’égal, mais le messager des dieux. Mes parents comme mes frères en étaient intimement convaincus, et c’est cette conviction qu’ils se sont efforcés de me transmettre – en vain, cependant. En effet, c’est en vertu de cette conviction qu’un homme avec lequel j’avais grandi, avec qui j’avais partagé les jeux, l’éducation et l’amour fraternel que seul un lien du sang saurait construire, c’est selon cette conviction, donc, qu’il a un jour décidé de lever les armes contre moi. Il aurait tué son propre frère pour suivre l’adage des Pionniers.
Gaetano marqua une pause. Il crut un instant que son hésitation était le fruit de son jeu d’acteur – mais il dut admettre que son discours le bousculait plus qu’il ne l’escomptait.
- Un jour, vous m’avez sauvé la vie, articula-t-il. Et de cela je garderai toujours le souvenir – et vous présenterai de fait ma gratitude. Je crois, cependant, que vous ignoriez et ignorez toujours la nature profonde de vos actes passés.
Gaetano sourit en remarquant l’expression d’horreur qui délavait peu à peu le visage du Major.
- En effet, soupira-t-il. L’homme que vous avez tué, ce jour-là, celui qui attentait à ma vie, c’était mon demi-frère. Si cela peut vous rassurer, il n’avait pas été reconnu par ma famille, et n’en portait de fait pas le nom. Votre honneur n’en demeure aucunement entaché. Mais à mes yeux, c’était mon frère ; le garçon aux côtés duquel j’avais grandi. Je devais constamment le défendre contre mes deux frères aînés, et contre mes parents, aussi, car ces derniers étaient justes, mais inflexibles, et je dois admettre que mon jeune frère avait une fâcheuse tendance à s’attirer des ennuis. Je l’aimais, donc. Et c’est avec horreur que je l’ai vu petit à petit se perdre dans l’adoration des textes qui, pourtant, étaient la cause de son malheur. À mesure qu’il en devenait le fervent défenseur, je perdais la foi – et son respect. N’en pouvant plus de mesurer mes convictions aux siennes, de sentir son mépris à mon égard, j’ai fui. Je suis devenu membre de l’Académie, non pas comme théologien – ce qui était pourtant le souhait de ma famille –, mais comme historien.
- L’innocent qui croit, l’interrompit la Major, mais pratique inconséquemment les textes est à blâmer, pas à bannir. Celui qui désavoue, cependant…
En dépit du ton assuré qu’elle avait employé, la jeune femme semblait troublée. Gaetano ne chercha pas à retenir la moue amusée qui égaya ses traits :
- Je désavoue une croyance qui m’enjoint à mépriser mon prochain, à le considérer comme inférieur à ma personne.
- Les Enfants ont traversé les âges ! N’est plus simplement orgueilleux celui qui choisit délibérément d’ignorer ce fait, mais vain, sot et présomptueux. Ce n’est que noblesse de se taire lorsque l’éternité s’adresse à nous.
- Aurais-je remis ce point en question ?
La Major voulut rétorquer, confuse, mais Gaetano l’interrompit :
- J’ai foi, si ce mot vous plaît, en la sagesse de l’Histoire, et donc en celle d’Enfants capables de la traverser. Mais je ne vois nulle raison de vénérer leurs erreurs : l’Enfant Lyslir est une menace qui s’est jurée de mettre en péril la paix qui règne aux Portes. Kholia formula le même vœu. Nous ignorons les intentions de Soren…
- Vous essayez de justifier des actes impies par des présomptions sans fondement, l’interrompit la Major.
- Les rebelles qui se regroupent à nos portes seraient de simples présomptions ?
Gaetano s’était efforcé de donner à sa voix un ton adouci et compréhensif, comme celui qu’un enseignant adopterait pour conseiller un jeune élève perdu et en difficulté – mais ses paroles ne calmèrent nullement la Major qui rétorqua, sourde aux réponses de son supérieur :
- Vous ignorez, car n’en ayant point fait l’expérience, le sentiment qui nous saisit lorsque l’on côtoie un Enfant ; vous ignorez l’étendue de leur pouvoir, et de fait ne partagez pas l’humilité qui sied à celui qui en est dépourvu. Je sais cela. Je sais combien est noble le legs des Pionniers ; il n’est rien de plus horrible que de le voir dénaturé, avili par l’emprisonnement et le sacrilège. L’Enfant Lyslir est condamné, non pas à la prison, mais à la difformité ! C’est un injure aux dieux comme aux Pionniers, à nos valeurs, à nos croyances, à…
Le discours du Major s’étiolait à mesure que la jeune femme se remémorait ses rondes quotidiennes dans les geôles des Portes. Des bulles de colère, frustration et panique surgissaient sous la pression du langage, dévalaient la pente de ses phrases comme de ses souvenirs. Un cri perçant l’interrompit dans son élan : au bout du couloir, provenant des dortoirs des Quartiers Maritimes, leur parvint les échos d’une certaine agitation. Interloquée, elle interrogea Gaetano du regard. Comme ce dernier hochait la tête, elle s’y rendit d’un pas pressant.
Devant l’une des chambre des dortoirs, plusieurs gardes se tenaient là, l’air inquiets. La Major se faufila entre eux et découvrit, à l’intérieur, la silhouette de Soren, hagarde. Se tirant les cheveux, il tournait en rond, baragouinant des paroles incompréhensibles. Un homme tenta de s’approcher de lui, de le rassurer, mais comme il tendit la main pour lui saisir le bras, Soren poussa de nouveau un cri. Ses yeux étaient rouges et injectés de sang, ses épaules tremblantes. Comme Gaetano interrogeait les gardes à l’entrée, La Major se retourna vers lui pour lui lancer un regard accusateur :
- Condamné à la difformité, répéta-t-elle avant de se concentrer de nouveau sur l’Enfant.
Soren étouffait ; difficilement, il s’efforçait de restructurer sa pensée, de redonner de l’ordre à sa raison qui s’effilochait. Il avait conscience des silhouettes qui s’amassaient une à une à la porte de sa chambre, mais un voile masquait leur visage, leur voix, et en lui criait des consciences éparpillées. Comme il se griffait la gorge, La Major voulut intervenir, l’empêcher de se mutiler, mais comme les autres, elle fut écartée : Soren se recroquevilla sur lui-même, frappant tout ce qui s’approchait de lui. Des murmures s’élevèrent, dans le couloir : les gardes, interloqués, commençaient à s’interroger. Gaetano les congédia :
Il ne manquait plus que ça, songea-t-il, cherchant déjà une manière de taire les inquiétudes des témoins, quitte à devoir s’en débarrasser. L’un des gardes, cependant, se démarqua des autres, refusant de quitter les lieux :
- J’obéis aux ordres, expliqua-t-il.
On devinait sans mal le malaise du garde, bien que ce dernier s’efforçât de paraître ferme et assuré.
- Et quels sont-ils ? s’impatienta Gaetano.
- Conduire l’Enfant à sa majesté l’impératrice El’Dawnarya.
Une audience ? Gaetano s’arrêta sur l’écusson qu’arborait l’homme ; certes, il portait les couleurs de la couronne, mais c’était la signature de Li’Dawn qu’il affichait. Ce serait la princesse qui serait derrière tout ça ?
- Nous nous sommes interposés, bien sûr, affirma un autre garde.
Celui-ci, portant les couleurs des Galonnier., était aux ordres du Major. Tentant tant bien que mal de défendre son honneur – et de légitimer ses actes auprès du garde royal – celui-ci arguait avec velléité n’avoir fait que suivre ses ordres, à la lettre et efficacement. Gaetano lui fit signe de se taire, prenant cependant le temps de le remercier afin de ne pas froisser son orgueil. Il lui ordonna de regagner sa garnison quand un cri, soudain, lui coupa la parole : Soren, depuis sa chambre, se débattait contre la Major. La jeune femme s’était agenouillée près de lui et, d’une voix qu’elle tentait de rendre la plus affable, lui murmurait des paroles rassurantes. Si Soren la repoussa de prime abord, il sembla se détendre lorsqu’elle lui assura vouloir l’aider.
- Est-ce que vous avez mal quelque part ? Vous êtes blessée peut-être ?
Soren secoua la tête, osant lever un œil vers le Major qui afficha son plus doux sourire avant de se retourner vers Gaetano, attendant les ordres.
- Nous allons le conduire au palais, affirma ce dernier, davantage pour les gardes royaux qu’à l’intention du Major.
- Sauf votre respect, monsieur, nous ne sommes pas habilités à vous laisser…
- Me laisser conduire un membre, que dis-je, l’égérie du culte que ma famille protège et mène depuis des générations ?
L’impulsion que mit Gaetano dans sa voix, l’autorité, en somme, qu’il incarna, tant par son attitude que par ses mots, n’aida pas le garde à garder contenance. Il semblait se liquéfier sur place : sa mâchoire tremblait, ses jambes de même. Il tint bon, pourtant, et si dans son regard brillait l’indécision, sa voix, pourtant, demeura ferme lorsqu’il affirma ne pouvoir déroger aux ordres de l’impératrice. Quoique cela ne soit pas à son avantage, Gaetano ne put s’empêcher d’éprouver du respect à l’égard de ce garde, lequel faisait grand cas, et d’accomplir son devoir, et de défendre son honneur.
- Eh bien escortez-nous, si ce sont là vos ordres, soupira-t-il.
Sur ces mots, il fit signe au Major de relever l’Enfant. Délicatement, la jeune femme tendit la main vers Soren qui, de prime abord, la repoussa avant de se laisser, comme une poupée de chiffon, mettre debout. Son regard était vitreux, sa bouche entrouverte ; il ne réagissait que par des sursauts, comme rendu sourd au monde extérieur – sinon aux perceptions qu’il en avait, et à la peur qu’il suscitait en lui. Il ne broncha pas lorsqu’on le fit quitter sa chambre ; il semblait même s’en trouver plus calme, moins parasité par les voix intérieures desquelles il tentait maladroitement de se cacher en détournant le regard ou en fourrant son visage au creux de ses bras. Monter à bord de la nacelle, cependant, lui causa davantage de soucis ; devant se séparer du Major pour demeurer accompagné du garde royal et de Gaetano, son anxiété redoubla. On eut dit un enfant que l’on sépare de sa mère : les bras tendus vers la jeune femme, il se mit à crier, refusant de coopérer. Comme les passants se retournaient vers lui, Gaetano n’eut d’autre choix que d’immobiliser Soren :
- Taisez-vous, lui intima-t-il par un murmure.
D’une main, il lui saisit le menton et le força à plonger son regard dans le sien. L’autorité qu’y lut Soren le calma légèrement, mais dès que Gaetano se fut écarté, Soren essaya de nouveau de se débattre pour échapper à sa poigne. Le noble allait demander au Major de le contraindre par la force – et au besoin de l’endormir – quand Clavarina fit son apparition. Apparemment au courant de la situation, elle accourait, à bout de souffle. Remarquant le triste état dans lequel se trouvait Soren, elle se précipita vers lui pour le prendre dans ses bras. Les gardes s’écartèrent à son approche, curieux et avides de savoir comment la situation évoluerait. Gaetano ne douta pas qu’ils se feraient tous une joie de raconter la scène à quiconque le leur demanderait ; il redoutait déjà les ragots qui naîtraient, afflueraient dans les quartiers militaires. Clavarina y fut sans doute sensible également, car elle se hâta de conduire Soren à bord de la nacelle. Le garde y grimpa à son tour, suivit de Gaetano. Lorsqu’ils s’envolèrent, Clavarina invectiva le noble :
- Pourquoi cette agitation ? Soren est sous protection impériale ; auriez-vous eu l’audace de lui porter atteinte ?
Ce chapitre est intéressant je trouve ! On a une meilleure plongée dans les méandres religieux, comprendre ce qui se goupille et est tellement évident pour les personnages qu'ils n'ont pas besoin d'en parler : bravo d'avoir attendu une belle faille pour susciter une conversation qui par ricochet instruit tes lecteurices ! Parfois, cependant, les personnages parlent de manière un peu alambiquée, ce qui rend plus ardue la conversation qui est déjà pas évidente à suivre quand on la découvre - en tout cas j'ai trouvé.
Le passage avec Soren met un peu sous tension ; y a rencontre de lignes telluriques ! Entre les volontés de Gaetano, de la princesse... et Soren qui expérimente des drogues aux effets imprévisibles :') ça promet !
Plein de bisous !
J'ai lu le premier tome de Dune pendant mes vacances et pendant ma lecture j'ai pensé à ton histoire. Il y a pas mal de point commun au niveau du style, des citations de chapitres même si les univers et histoires sont très différents. J'imagine que c'est une source d'inspiration.
C'est cool de développer un peu plus Gaetano par le prisme de (son absence) la foi aux Pionniers et de l'histoire de l'affrontement avec son frère. Ca serait très intéressant en flashback^^
Le paragraphe du début où on raconte le jour où la Major a sauvé Gaetano mériterait à mon avis d'être un peu développé. Il est expédié assez vite alors qu'il y a (je trouve) pleins d'éléments super intéressants.
J'étais content de retrouver Soren, même si clairement pas dans sa meilleure forme...
Sinon, je suis un peu frustré de ne pas trop pouvoir enchaîner ton histoire. Au vu de la richesse de l'histoire et des personnages, j'apprécierai pouvoir la lire d'une traite. Mais c'est le jeu ^^
Comme Claire, j'ai trouvé le personnage de la major bien plus intéressant que prévu.
Une petite remarque :
" des Galonnier., était aux ordres du Major." point en trop
Un plaisir,
A bientôt !
Dune... J'ai lu ce live quand j'avais genre... 12 ans. C'était juste après avoir lu le Seigneur des Anneaux, et bon sang ce que j'avais adoré. Je trouvais ça fascinant toutes ces intrigues politiques, écologiques. J'ai rarement vu un livre où l'intelligence des personnages étaient si bien rendus, sans compter la dimension absolument tragique des personnages (mention spéciale à Paul, tout de même, mais sa petite sœur est pas mal non plus, dans son genre.) Je m'arrête là, sinon je risque de m'étaler, mais effectivement, ça m'étonnerait pas que je garde des inspiration de cette saga tant elle m'a marqué.
Quant au chapitre que tu as lu... Je suis content que les éléments t'aient intéressé, et je m'excuse encore de ne pas publier de façon continue la suite de l'histoire... J'avais un peu décroché, et ça se sentait à la lecture, je pense... La qualité baissait pas mal, surtout dans le chapitre qui suit, je crois. Mais la pause m'a permit de tout remettre à plat, de faire des brouillons beaucoup plus clairs, de préciser des points de l'univers qui manquaient de cohérence... J'espère que cette fois je suis sur la bonne voie. J'ai vu que toi tu avais terminé le premier jet de ton roman ? Félicitations !! J'ai hâte de relire tout ça...
A très bientôt, j'espère !
J'ai aussi fait une grosse pause récemment et j'ai un peu cette même impression d'avoir perdu en qualité et de galérer quand je tente de m'y remettre mais je pense que c'est une impression assez biaisée. Du coup oui, j'ai fini le 1er jet mais je risque de changer beaucoup de trucs xD
En tout cas content de te lire !
La réécriture sera à lire comme une nouvelle histoire.
Merci de ton intérêt !
Les remarques :
- La Major se contenta d’hocher => de hocher
- il était trop occupé, à vrai dire, par la passation de pouvoirs qui se profilaient.
- deux fois profiler à quelques lignes d'intervalle. Deux fois ébrécher aussi.
- mais détériorant aussi sa fougue quelque peu naïve qui la caractérisait alors. => la fougue qui.... (il me semble que la présence de la complétive empêche l'usage du possessif, mais je ne suis pas sûre à 100%, en tout cas ça me gênait ^^)
- Gaetano marqua une pause. Il crut un instant que son hésitation était le fruit de son jeu d’acteur – mais il dut admettre que son discours le bousculait plus qu’il ne l’escomptait. => c'est très riche, comme analyse ! il joue d'abord, il sait qu'il impressionne par sa prestance, et tout de même se trouve surpris d'y exprimer une vérité qui le "bouscule" (je trouve le mot bien choisi). Il y a une belle profondeur, une belle multiplicité dans la manière dont tu présentes ce personnage tout de même antipathique.
- Nous étions tous deux les avortons Erlkoning : sans pouvoir, sans talent, sans honneur et sans héritage. => pour le demi-frère, d'accord, mais c'est moins évident pour Gaetano, qui vient de mettre en avant sa conscience d'être supérieur...
- de sentir sa mépris => son
- Je sais combien est noble le lègue des Pionniers => legs (deux fois)
- condamné à la difformité : pas sûre de comprendre
- Des bulles d’air – colère, frustration et panique – surgissaient sous la pression du langage, dévalaient la pente de ses phrases comme de ses souvenirs. => c'est très fin comme métaphore. Je pense cependant que l'air, paradoxalement, l'alourdit (il est déjà présent dans le mot "bulle") Pourquoi pas seulement "des bulles de colère... etc "?
- Soren étouffait ; difficilement, il s’efforçait de restructurer sa pensée, de redonner de l’ordre à sa raison qui s’effilochait. Il avait conscience des silhouettes qui s’amassaient une à une à la porte de sa chambre, mais un voile masquait leur visage, leur voix, et en lui criait des consciences éparpillées. => joli
- les bras tendu => dus
A très vite !
Claire
Merci, en tout cas, pour ton retour qui m'aide et me motive toujours autant. Je suis ravi d'apprendre que la Major commence à te plaire. Je ne savais pas, par contre, que Gaetano était antipathique. C'est vrai que jusqu'ici, il est toujours présenté comme un obstacle au personnage principal qu'est Soren... Il faudra que je continue à nuancer ses apparitions, car il n'est pas forcément méchant. Il peut être désagréable, mais il est persuadé qu'il agit pour le mieux.
J'ai lu ton deux chapitre de ton conte, de mon côté. Je n'ai pas encore écrit mon commentaire... Mais Bell est de retour ! Je file te dire tout ce que j'en ai pensé car j'ai adoré ce passage.
A très vite !