Chapitre 9 - Zarbal Cadim
Alix
L’animal s’immobilisa, le nez en l’air. Seules ses longues oreilles dressées frémissaient de minuscules rotations à la recherche du son étranger qu’elles avaient perçu. S’il détectait la moindre alerte, il s’enfuirait en bondissant sous l’impulsion de ses puissantes pattes postérieures. Cependant, comme aucun autre bruit suspect ne confirma le premier, le livère reprit son grignotage en imprimant de légères secousses à la touffe d’acresse qu’il avait choisie pour repas.
Le bras que Maître Elric avait levé en un signal d’arrêt se baissa pouce après pouce pour dégager son arc du quartier de selle. Tandis qu’il l’armait avec une infinie lenteur, Alix se laissa de nouveau envahir par le flou cotonneux dans lequel elle évoluait depuis le matin. Pas étonnant qu’elle se sente amorphe, bercée comme elle l’était par le pas de sa monture. En plus, elle n’avait pas très bien dormi, la nuit dernière. Et puis, ce n’était pas le bavardage de son taciturne compagnon de route qui la maintiendrait éveillée. À peine s’il prononçait dix mots par jour. Il était si concentré, si grave, tout le temps… Elle l’avait connu plus enjoué. Il avait raison bien sûr, leur situation ne prêtait pas vraiment à la détente. Ils traversaient depuis deux jours une plaine marécageuse où le gibier se faisait rare. Des bancs de brume grise et nauséabonde les trempaient jusqu’aux os et gênaient leur orientation. Celle de Maître Elric, plutôt. Elle, elle se contentait de suivre en frissonnant. Heureusement qu’il était là… Entre les îlots émergés encore tapissés de neige, de minces plaques de glace sur lesquelles ils évitaient soigneusement de faire marcher les chevaux emprisonnaient une eau fangeuse. Alix préférait ne pas savoir ce qui se décomposait là-dedans. Beuuuh… Ça lui coupait l’appétit rien que d’y penser. De toute façon, elle n’avait pas vraiment faim, mais elle ne dirait pas non à de la nourriture chaude. Si tant est qu’ils parviennent à allumer un feu. Et si ce livère voulait bien se laisser tirer… Comment Maître Elric avait-il pu le voir ? Son épaisse fourrure beige se confondait avec les tiges d’acresse. Elle ne distinguait que ses pattes plus foncées qui dansaient sur la neige. C’était peut-être ça qui avait attiré l’œil du précepteur ? Des taches brunes qui dansaient… Il avait l’air très doux, ce livère. Elle aurait bien enfoui ses mains gelées dans son pelage…
Le flot lénifiant de pensées décousues s’interrompit : sa gorge picotait. De plus en plus. Elle allait tousser.
Elle avala plusieurs fois sa salive, porta son poing à sa bouche, inspira à fond, mais rien n’y fit : elle produisit un râle à mi-chemin entre toux et gémissement au moment même où la flèche quittait l’arc. Rapide, le livère se propulsa cinq pas plus loin tandis que le trait se plantait à sa place. Il s’enfuit en bonds nerveux.
– Désolée… souffla Alix comme Albérac lui adressait un regard agacé.
Les sourcils froncés de l’aventurier s’arrondirent sur son front quand il la dévisagea.
– Ce n’est pas grave, nous en trouverons un autre, dit-il, la mine perplexe. Remettons-nous en route.
Alix talonna son cheval. Ses bottes avaient dû prendre l’eau : elles pesaient des tonnes au bout de ses jambes. Maître Elric ralentit sa monture et se plaça à côté d’elle.
– Si ce brouillard ne nous a pas trop égarés, nous devrions sortir de là dans une ou deux heures, expliqua-t-il. Ensuite, nous traverserons un défilé rocheux et nous pourrons dormir au sec. Et puis surtout, demain en milieu de journée, nous atteindrons un village. J’y ai séjourné, lors de mon ancien voyage. Les habitants sont accueillants, nous pourrons nous reposer un peu. J’espère que la langue de la région me reviendra facilement.
Il venait de parler autant en une seule fois que pendant les trois derniers jours, songea Alix. Elle voulut le lui faire remarquer mais se ravisa. Trop fatigant. Elle se contenta d’un hochement de tête auquel Albérac répondit par un sourire soucieux.
Deux heures plus tard, la tourbe spongieuse dans laquelle pataugeaient les chevaux laissa place à un sol rocailleux. Ils mirent pied à terre pour prendre une collation.
Assise près du feu, Alix sirotait son bouillon. La ration de viande séchée qu’elle avait avalée et la chaleur des flammes la ranimèrent.
– Il devait y avoir quelque chose d’étrange dans cette brume, pour que je me sente si fatiguée ! Depuis que nous en sommes sortis, je me réveille !
– Vous croyez-vous capable de tenir encore une heure à cheval ? demanda Maître Elric en montrant la muraille de grès ocre qui se dressait devant eux. De l’autre côté, nous trouverons plus facilement un endroit pour le camp.
– Allons-y, dit-elle en bondissant sur ses pieds pour ranger la gamelle dans ses fontes.
Elle fut la première à entrer dans la faille étroite qui cisaillait la falaise sur toute sa hauteur.
– C’est tout droit et nous ne resterons pas longtemps là-dedans, dit Albérac sur un ton encourageant. Ne vous laissez pas intimider : il n’y a rien de dangereux même si l’impression est saisissante.
C’est peu dire, pensa Alix en levant les yeux.
Loin de la verticale, le pâle soleil n’éclairait que les arêtes supérieures du défilé, incendiant la roche fauve à une centaine de pas au-dessus d’eux. Le contraste accentuait l’obscurité dans laquelle ils baignaient. Alix eut l’impression désagréable d’être tombée au fond d’un puits. Les parois minérales renvoyaient les claquements des sabots en un écho sans fin qui martelaient ses tempes. Inutile de penser à lancer les chevaux au trot : le bruit serait insoutenable. La quinte de toux qui la secoua brièvement se réverbéra tant de fois qu’elle crut avoir introduit sa tête dans une cloche. Elle s’efforça de garder en mémoire les paroles de Maître Elric : ils sortiraient vite de cet endroit.
Ils avancèrent un moment le long de la gorge, jusqu’à ce que l’obscurité soit trop profonde pour continuer.
– Je n’avais pas pensé à ça, s’excusa le précepteur en allumant une torche. J’ai dû emprunter ce passage plus tôt dans la journée, la première fois.
Dans l’écho des derniers mots, un crissement lointain effleura les oreilles d’Alix.
– Vous avez entendu ?
Les traits d’Albérac affichèrent le doute, mais il écouta l’ombre en écartant le flambeau qui crachotait dans sa main.
– Non, rien.
Il remit sa monture en marche d’un claquement de langue. Alix le suivit en ignorant les tremblements qui descendaient le long de son échine. Au moins, l’ambiance de l’endroit la tenait éveillée, malgré la lourdeur qui s’abattait peu à peu sur ses membres. Elle bâilla sans prendre la peine de se couvrir la bouche. Ce n’était peut-être pas la brume qui la fatiguait autant, tout compte fait. Elle avait dû imaginer ce bruit, tout à l’heure. À présent, elle n’entendait plus rien que le pas de leurs chevaux. Elle ne voyait plus rien non plus, d’ailleurs, hormis le halo de la torche au bout du bras de Maître Elric. Il danse dans le noir. Beaucoup de choses dansent aujourd’hui. Normal : le tintement des sabots fait comme une musique. Un, deux, trois, quatre. Un, deux, trois, quatre. Les mèches blondes de Maître Elric aussi volettent dans la lueur de son flambeau, et les flammes sautillent. Tiens, elles ont disparu… Pourtant, il fait chaud, comme dans une cheminée. Qu’est-ce qui crisse contre mon front ? Des cheveux ? Non, des crins. Quelle bécasse ! Je me suis endormie sur l’encolure de mon cheval. Il faut secouer la tête pour se réveiller, comme un canite. Oh non, ça fait trop mal… Je vais reposer un peu la joue. Mais je ne ferme pas les yeux…
– Alix !
Elle revint à elle juste à temps pour se rendre compte qu’elle basculait. Dans un réflexe, elle serra les jambes et agrippa le pommeau de la selle pour ne pas s’écraser au sol. Albérac mit pied-à-terre et l’aida à descendre de sa monture, un bras autour de ses épaules. Il avait l’air affolé. Ce n’était pourtant pas si grave de s’endormir.
– Vous auriez pu vous rompre le cou ! Je vous ai réveillée juste à temps ! Vous êtes épuisée…
Il la serra plus fermement, le regard plein de sollicitude. C’était réconfortant, ces bras solides tout autour d’elle. Elle appuya sa tête sur la poitrine du précepteur avec un sourire.
– Alix ! Reprenez-vous ! Il faut sortir de…
Cette fois, il l’avait entendu tous les deux : un tintement métallique amplifié par l’écho. Une décharge d’énergie traversa le corps de la jeune fille qui se redressa silencieusement. Le cœur battant, elle attrapa son arc tandis qu’Albérac dégageait son épée du fourreau attaché à sa selle. Ils se tournèrent en même temps vers le coude que formait le défilé, une trentaine de pas plus loin. Le mouvement donna le vertige à Alix qui dut se retenir aux étriers. De nouveau, un cliquetis argentin emplit l’espace. Si c’était un autre voyageur, pourquoi n’entendait-on pas les sabots de son cheval ? Albérac souffla la torche et attendit. Une lueur troua l’obscurité, s’intensifia, découpant une ombre immense qui tremblotait sur la muraille. Qu’est-ce que c’était ? Un être avec une tête énorme, un corps long et difforme, un dos bossu, trop de pattes… Alix devait encore rêver ! Elle entendit Maître Elric inspirer et bloquer sa respiration. Dans un instant, le monstre allait passer l’angle…
– Oya !
Le cri enthousiaste qui rebondit autour d’eux les fit sursauter. Quand leurs yeux se réhabituèrent à la lumière, ils distinguèrent un homme coiffé d’un très large chapeau qui marchait en tenant deux chevaux en longe et leur adressait de grands gestes amicaux. Le cœur d’Alix ralentit sa course tandis que l’inconnu lançait une longue phrase qu’elle ne comprit pas.
– Oya ! Eï fericio metchia trabehies ! Lu echit eï prochisseihma, lo acompargeï e camparon con ! O bon feïgho !
Il montrait un point derrière lui, désignait le paquetage de son cheval de bât, puis sa pelisse râpée et enfin, une zone sur le sol au-dessus de laquelle il se frotta les mains comme pour les réchauffer à des flammes imaginaires. À sa grande surprise, Albérac répondit dans la même langue, tirant un rire joyeux à son interlocuteur.
– Il parle marmanien, expliqua-t-il ensuite à l’intention d’Alix. Il propose de faire demi-tour pour que nous campions ensemble. La sortie est toute proche, d’après ce qu’il dit.
L’arrivant ôta son chapeau avant de reprendre son bavardage d’une voix forte dont les accents chantants ricochaient en tous sens, y compris sous le crâne d’Alix. Dans son visage mangé par une barbe noire, ses dents étrangement brillantes et le blanc de ses yeux formaient des taches inquiétantes dans l’ombre. Cependant, le calme de Maître Elric suffit à la jeune fille pour se raisonner. S’il estimait qu’il n’y avait pas de danger, elle voulait bien le croire, malgré l’apparence sauvage de l’intrus. Cet homme devait vivre dehors depuis longtemps, comme l’attestaient l’usure de ses nombreuses couches de vêtements, sa chevelure emmêlée comme un nid et sa peau tannée. Ses deux chevaux étaient chargés de toute sorte d’équipement de camp, d’armes, même de fagots de bois. Leurs pieds étaient emmaillotés dans des chiffons, probablement pour empêcher les sabots de claquer dans le défilé.
Lors d’une énième tirade interminable dans laquelle Alix reconnut le mot « cabalhes » qu’elle interpréta « chevaux », il traça du doigt une boucle dans l’air. Sa pelisse s’écarta l’espace d’un instant.
Alors qu’il reculait vers ses bêtes pour exécuter son demi-tour, Alix se pencha vers Albérac :
– Sous sa fourrure, il porte une veste vert foncé avec un blason aux armes du Haut-Savoir.
***
Albérac
Saisi par la révélation d’Alix, Albérac décida de suivre l’inconnu malgré tout. Il n’aurait pas juré que cet homme ne représentait aucun danger, mais il avait du mal à croire que c’était un pélégri. Le moins qu’on pouvait dire, c’est qu’il n’avait pas leur allure martiale. Il resterait sur ses gardes jusqu’à mieux le cerner, voilà tout. Il serait trop dommage de se priver d’une rencontre qui pouvait leur apporter des renseignements précieux pour la suite du voyage. Le début de leur périple avait montré à maintes reprises qu’il n’avait rien perdu de sa science du terrain ni de sa dextérité aux armes. De plus, Alix était devenue en quelques lunes une parfaite seconde. Elle prouvait régulièrement son habileté à l’arc. À deux contre un, ils ne risquaient pas grand-chose.
Quoique…
Il jeta un œil préoccupé à sa jeune compagne qui suivait en menant son cheval en longe. Le pas traînant, le front baissé, elle semblait absente. Il avait remarqué ses cernes noirs qui s’assombrissaient d’heure en heure. Peut-être avait-il imposé un train trop rapide ? Les longues journées de chevauchée qui s’ajoutaient aux nuits inconfortables dans une nature hostile, c’était trop pour Alix ; elle était épuisée. Il leur accorderait quelques jours de repos dans le village tout proche. Si les habitants n’avaient pas changé, ils y trouveraient l’hospitalité. Lui-même y avait séjourné douze ans auparavant, pendant que l’un de ses chevaux se remettait d’une blessure. Ensuite, il ralentirait leur allure.
Une pointe de culpabilité lui serra la poitrine. Il avait agi en égoïste : il aurait dû refuser qu’Alix le suive, mais plus le temps passait, plus il appréciait son ancienne élève. Le voyage paraissait beaucoup plus agréable avec elle, mais il la mettait en danger.
Il devait se l’avouer : il savait très bien pourquoi il les menait ainsi à marche forcée. Il espérait atteindre Teleria, leur but, et même en repartir avant que Venzald, Ensgarde et Pique-Cerle les aient rattrapés. Alix était si jeune qu’il pourrait lui cacher ce qui l’attendait là-bas, mais les trois autres…
Le convoi émergea du défilé face à une plaine vallonnée où subsistaient quelques tapis de neige. Ils trouvèrent sans peine un terrain plat pour établir un campement adossé à la falaise. Pendant que le Marmanien sortait de son paquetage une multitude de sachets, de gamelles et d’ustensiles en annonçant avec volubilité la confection d’un repas hors du commun, Albérac alluma un feu en couvant de regards de plus en plus anxieux les gestes lents d’Alix qui déballait leurs couvertures. Lorsque les flammes mordirent les bûches en projetant leur chaleur autour du foyer, il l’incita à s’asseoir et enveloppa ses épaules de son propre manteau.
Le souper que leur offrit le voyageur s’avéra en effet bien au-dessus de leur ordinaire. Il avait réussi, lui, à abattre un gros livère qu’il prépara en ragoût. Les écuelles qu’il leur tendit diffusaient un parfum de viande mijotée mêlé de senteurs végétales qui mettaient l’eau à la bouche. Albérac dégusta en écoutant le bavardage du cuisinier. Il se nommait Zarbal Cadim, né dans le sud du royaume de Marmane, presque cinquante ans plus tôt. Il arpentait les terres de l’ouest depuis plus de quinze ans, peut-être seize ou dix-sept, il ne se rappelait pas très bien. À force, il maîtrisait la plupart des langages utilisés depuis les villages septentrionaux où la neige ne fondait jamais jusqu’aux cités troglodytes du désert, à la pointe sud du continent. Il vivait de commerce et de troc, passait parfois quelques jours chez les autochtones, mais la plupart du temps, il préférait voyager seul. Ce qui ne l’empêchait pas d’apprécier la compagnie, surtout si elle parlait marmanien, se hâta-t-il d’ajouter.
À la fin du repas, Alix annonça qu’elle allait chercher du bois, puisqu’elle ne comprenait rien à la conversation. Albérac approuva après un coup d’œil à son écuelle vide. Si elle mangeait, c’est qu’il n’y avait pas trop à s’inquiéter. Une bonne nuit la remettrait d’aplomb.
Tandis que la lueur de sa torche s’éloignait du campement, Cadim se rapprocha du feu en ôtant sa pelisse. Il ne faisait donc pas mystère de la veste verte.
– Je crois reconnaître le blason du Haut-Savoir, risqua-t-il en désignant l’écusson cousu sur le vêtement.
Le Marmanien fronça le nez.
– J’ai été pélégri autrefois. Comme beaucoup de jeunes hommes de Marmane. Ce n’était pas encore obligatoire et je n’étais déjà plus si jeune que ça, mais le sud du royaume était très pauvre à l’époque. À moins d’être noble — et ça ne suffisait même pas —, on crevait de faim et on mourrait avant quarante ans. S’enrôler, c’était l’assurance de manger tous les jours. Tous ceux qui le voulaient, paysans ou seigneurs, étaient les bienvenus ; l’Ordre avait trouvé son or quelques années auparavant et commençait déjà à s’étendre, ils avaient besoin de têtes et de bras.
– Son or ? Quel or ?
– Celui des mines de la mer de Cortina. Vous ne connaissez pas cette histoire, en Cazalyne ? Comment croyez-vous qu’ils ont financé leur soudaine multiplication ?
Devant la figure ébahie de son interlocuteur, Cadim se redressa en s’éclaircissant la gorge comme un conteur s’apprêtant à relater la geste d’un héros antique.
– Le Haut-Savoir est apparu au sud de Marmane, il y a plusieurs siècles. Ils ont bien envoyé quelques missionnaires pour créer d’autres Hauts-Collèges en dehors de cette région — notamment en Cazalyne, je crois — mais l’Ordre est resté discret, enfermé sur lui-même, pendant la plus grande partie de son existence. Seulement, voilà un peu moins de trente ans, de l’or a été découvert sur leurs terres. Beaucoup d’or, une réserve inépuisable, semble-t-il. C’était la richesse qui leur manquait pour réaliser les projets d’expansion que caressaient les Maîtres-Erudits de l’époque.
Bouche bée, Albérac buvait les paroles du Marmanien sans croire à sa chance de l’avoir rencontré.
– Quand je me suis enrôlé, poursuivit Cadim, on nous répétait ça sans cesse : l’âge de la discrétion avait assez duré, il était temps de répandre la connaissance à travers les doctrines de l’Ordre ! En ce qui me concerne, les doctrines en question me sont entrées par une oreille, et ressorties par l’autre. J’ai toujours été convaincu que chacun devait vivre en paix en croyant à ce qu’il voulait. Par contre, j’étais très curieux de nature. Et ambitieux, je l’avoue. J’ai donc gardé mes opinions pour moi, suffisamment pour grimper dans la hiérarchie et me lier avec des Érudits bavards.
– Et qu’avez-vous appris auprès d’eux ?
Cadim lui répondit par un sourire de carnassier repu.
– Que l’Ordre avait œuvré dans l’ombre pour raccourcir le règne du roi Borial qui ne les portait pas dans son cœur. Son jeune fils Païem, en revanche, a volontiers accepté toute l’aide financière offerte par le Haut-Savoir, à la condition non négligeable de les laisser diriger le royaume. Aujourd’hui encore, Païem est un pantin inféodé à l’Ordre qui tient le pays entier sous son joug. Enfin… c’était le cas quand je suis parti, mais ça m’étonnerait que la situation ait changé entre-temps. C’est peut-être même l’inverse : leurs plans ne s’arrêtaient pas à Marmane, ils concernaient tout le continent, à commencer par la Rémance et Cazalyne. Sauf que Guilhem de Rémance et votre roi Einold descendaient tous deux de lignées de souverains adulés par leurs peuples respectifs.
– Et en ce qui concerne Cazalyne, seule la Loi Régalienne définit l’accession au trône…
– Exactement, conclut le Marmanien. Et les Maîtres-Juristes veillent à l’application des lois. Rassurez-vous, l’ami, votre royaume ne risque rien !
Un rire amer échappa à Albérac.
– J’ai bien peur que ces obstacles ne les aient pas arrêtés. Einold Kellwin est mort il y a vingt lunes et ses fils sont trop jeunes pour régner. Le régent a laissé l’Ordre prendre place au Conseil et occuper Cazalyne. À l’heure qu’il est, plus personne ne doit se préoccuper de l’avis des Juristes.
Zarbal Cadim ouvrit des yeux ronds, puis il pinça les lèvres pour exprimer sa compassion. Pour une fois, il ne trouvait rien à dire.
Albérac observa les alentours. La torche d’Alix se déplaçait lentement à une centaine de pas.
– Finalement, pourquoi avez-vous quitté les rangs des pélégris ? interrogea le précepteur au bout d’un long silence.
– Comme je vous l’ai expliqué, les doctrines du Haut-Savoir me laissaient froid. Mais à force d’étude et d’amitiés bien placées, j’avais espéré franchir le mur qui sépare les pélégris des Érudits. Je me croyais intelligent… En fait je n’avais rien compris : mes origines roturières étaient rédhibitoires et le seraient toujours. Au moment même où j’ai réalisé ça, j’ai été envoyé en garnison dans la capitale. J’ai pu constater de mes yeux la façon dont le Haut-Savoir inculquait ses principes au peuple. Par la violence, la terreur et la mort… Dans mon Haut-Collège du sud, j’entraînais de jeunes recrues, je servais des Maîtres-Erudits, loin de toutes ces exactions. J’avais bien entendu des bruits, mais je ne les avais pas crus. J’ai pris les préceptes de l’Ordre en horreur.
– Ils vous ont laissé partir ?
– J’ai tergiversé quelque temps ; je me détestais de faire partie de la confrérie, mais je ne connaissais pas d’autre métier que celui de soldat. Et puis on m’a recommandé pour une mission particulière. Une expédition sur le continent ouest. La perspective de voir du pays m’a convaincu de rester pélégri.
Il fallut quelques instants au maître d’étude pour prendre conscience de ce qu’il avait entendu.
– Mais… vous voulez dire que l’Ordre est venu ici ? s’exclama-t-il en sautant sur ses pieds.
– En effet. Une trentaine d’hommes et deux érudits. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien ! Nous sommes allées jusqu’aux roches rouges, à trois cents lieues au sud d’ici. Sur le retour, je suis tombé malade. La troupe m’a abandonné tout seul en pleine nature et pas un de mes « camarades » n’a protesté. J’ai manqué crever vingt fois, j’ai rampé jusqu’à un village que nous avions croisé la veille. Les habitants m’ont soigné. Il a fallu deux lunes pour me remettre sur pieds. Je ne suis jamais retourné à Marmane, depuis, mais j'ai gardé la veste ; la honte d'avoir été pélégri me taraude encore, pourtant je dois admettre que le Haut-Savoir fournissait de l'équipement de qualité. Voyez ça : du cuir de corneux presque intact, après tout ce temps !
Albérac n’entendit que très vaguement la fin du récit que le Marmanien conclut d'un rire joyeux. L’Ordre avait parcouru le même chemin qu’Alix et lui suivaient, une quinzaine d’années plus tôt ? Il avait la sensation que l’information était primordiale sans parvenir à la relier à ce qu’il savait. Il se frotta le front nerveusement, comme pour en faire jaillir les idées.
– Voilà la petite qui revient, dit Cadim en montrant le point lumineux qui avançait vers eux.
Il avançait bien lentement, d’ailleurs. La torche rasait le sol, comme si Alix n’avait même plus la force de la porter. Un sifflement étrange accompagnait la petite silhouette. Quand elle entra dans la lumière, ses yeux étaient si creux qu’on ne les voyait pas. Elle s’arrêta, muette.
– Alix ? Vous vous sentez bien ?
Pour toute réponse, Alix s’effondra. Les deux hommes se précipitèrent ; son front était brûlant, sa respiration poussive, ses lèvres bleues. Un violent tremblement s’empara de son corps tandis que ses paupières noircies s’écarquillaient sur ses yeux révulsés.
Ahh, en effet ! Sacré changement d'ambiance, les différents personnages font voyager, tu ne m'avais pas menti xD
Les explications sur le Haut-Savoir sont très intéressante même si je reste un peu sur ma faim. Quand il a terminé ses explications, je me disais : quoi déjà ? Mais bon, je suis conscient que si tu en fais trop ça gênera certaines lecteurs, je te donne juste mon impression.
"– Sous sa fourrure, il porte une veste vert foncé avec un blason aux armes du Haut-Savoir." Ca ferait un joli cliffhanger (si jamais tu venais à réorganiser tes chapitres)
Bon, Alix a pas l'air trop dans son assiette. On sent qu'elle est pas loin de craquer et c'est ce qui semble se produire en fin de chapitre. Evidemment c'est intrigant.
Je plussoie Rachael pour livère, c'est en effet assez proche et on a d'abord l'impression que c'est une faute.
Quelques remarques :
"Alix préférait ne pas savoir ce qui se décomposait là-dedans. Beuuuh…" j'ai été supris vu que tu utilises presque jamais d'onomatopées^^
"lors de mon ancien voyage." -> un précédent voyage ? (vu qu'il en a fait beaucoup)
"en un écho sans fin qui martelaient ses tempes." ->martelait ?
Je continue...
Ah, tu es le premier à me dire que les explications sur le Haut-Savoir sont trop courtes ! Au contraire, plusieurs commentaires disent que la Marmanien parle trop :) Ceci dit, si je rajoute le fameux arc sur Lancel qui montrerait l'intérieur du HS, cela devrait résoudre la question puisqu'on en saura nettement plus.
La réplique d'Alix, ça fait un cliffhanger au pov, à défaut d'en faire un pour le chapitre XD, Mais tu verras qu'au fur et à mesure, ce genre de scoop en fin de pov ou de chapitre sont légion. Enfin j'espère : j'ai vraiment tout fait pour rendre ce tome haletant !
"Livère" : oui, tout le monde me l'a dit, je vais changer le nom (ça coûte pas très cher !)
Merci pour tes remarques sur la forme (ouch, les coquilles bien moches...)
Elle ne craque pas, Alix, elle a chopé une saloperie, surtout !
Détails : livère : j’avais lu lièvre en première lecture, et c’est en effet une anagramme de lièvre. C’est peut-être trop proche (surtout qu’il a de longues oreilles, où alors il faut décrire l’animal plus clairement pour qu’on comprenne que cela n’a rien à voir ? ?
L’Ordre avait parcouru le même chemin qu’Alix et lui suivaient, une quinzaine d’années plus tôt ? Comment alerac sait que c’est 15 ans plus tôt ? à moins que j’ai raté un truc ?
Je note pour l'introspection d'Albérac. "Lourde", c'est en terme de contenu ou de longueur ? Quelqu'un m'a aussi dit que le "délire" d'Alix, au début, était un peu long. Il va falloir que je taille.
Et pour Lièvre/Livère, tu n'es pas non plus la première à me dire qu'on dirait une coquille XD. Je vais trouver un autre nom et peaufiner la description.
Et enfin, Albérac sait que l'Ordre est venu quinze ans plus tôt parce qu'au début de la discussion, le Marmanien lui dit qu'il vit sur ce continent depuis une quinzaine d'années. Du coup, quand il raconte qu'il y est arrivé avec l'Ordre, Albérac déduit que l'Ordre est venu à ce moment-là. Mais je vais lui faire poser la question, comme ça ce sera plus clair.
Honnêtement je ne vois rien à redire. Il y a un bon rythme, un bon dosage entre dialogue, introspection des personnages et description des alentours. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce chapitre.
Coup de ❤ pour cette langue que tu as inventée ! C'est chantant, c'est frais, ça sonne méditerranéen. Entre ça et le changement de décor, on sent qu'on est entré dans un nouveau territoire. Comme je suis une grosse curieuse et que je lis les commentaires des autres et tes réponses, j'ai lu tes explications sur la "genèse" de cette phrase de Zarbal Cadim. Vraiment, je trouve qu'entre les noms et prénoms de tes personnages, ceux des animaux et les toponymes, tu as un talent certain pour inventer et jouer avec les mots sans que tout cela ne sonne trop fantasque. Au contraire, il y a un côté très authentique à tes petites inventions :)
Que de mystères et de nouvelles questions qui se soulèvent en tout cas ! Je fonce lire la suite !
Merci pour le rythme, ça me rassure. Je crois qu'il y a quand même quelques coupes à faire au début, dans l'introspection d'Alix. Mais pour une fois, je crois que je n'en ai pas trop fait :).
Je me suis bien amusée à créer cette phrase en marmanien. J'aurais eu du mal à en faire plus, quand même XD
Et c'est vrai qu'on m'a déjà dit que mes noms sonnaient bien. Je trouve ça important pour l'ambiance. Tant mieux si ça te convainc.
Je file répondre à ton commentaire suivant.
Si l'Ordre est venu là 15 ans plus tôt... cherchait-il déjà un remède au blé de cendres, ou, à effacer toute trace de la solution, ou, à trouver comment propager la maladie efficacement ?
Et Albérac... ok tu avais besoin d'un moment de discussion seul avec Zarbal, ok tu n'aurais pas laissé Alix seule avec lui en t'en méfiant, mais laisser une gamine malade chercher du bois... mauvais plan, bonhomme ^^
L'Ordre était là 15 ans plus tôt, en effet ;)
Et Alix... Serait ce le début du réveil de son pouvoir de devineuse ?
Et qu'est ce qu'alberac veut cacher ????
Au risque de te décevoir, non Alix n'est pas devineuse, elle est juste malade. Mais je pouvais pas rendre tous mes persos devineurs, ça aurait été bizarre !
J'ai d'abord cru que livère était le mot "lièvre" avec une faute de frappe xD comme il s'agit d'un mot inventé, je décrirais l'animal aussitôt qu'il est mentionné la première fois pour que les lecteurs puissent se l'imaginer plus vite ^^
Le paragraphe en discours indirect libre du PDV d'Alix est un peu long à mon avis. Il sort de ce que tu nous as habitués en employant le registre familier (ex: "Beuuhh") alors que le narrateur parle en soutenu/courant. A mon avis, le "ça coupait l'appétit" fonctionne bien tout seul ;)
J'aime beaucoup le marmanien ! Je ne sais pas si tu t'es inspirée de langues qui existent, on reconnaît des mots issus de langues latines (cabalhes → caballos en espagnol), mais c'est très joli a regarder et on sent que les mots appartiennent à une même langue, ils ont une sorte de même identité ^^
Alix qui s'endort à répétition sans savoir pourquoi, qui pique du nez et gagne conscience sur son état sans pouvoir y agir... flippant ! Et cet homme bizarre qui apparaît de nulle part, d'abord décrit comme un monstre, puis reconnu par Albérac, bien qu'Alix continue à remarquer des aspects étranges chez lui (ses yeux et son uniforme du Haut-Savoir) Je ne sais pas ce qui fait plus peur : cet individu ou le fait qu'Albérac l'ait amenée à lui...
J'ai été rassurée en lisant son PDV d'Albérac; le vieillard semble avoir de bonnes intentions. Par contre, je ne sais pas pourquoi Albérac veut aller à Téléria, ni ce qui I l'attend là bas ni pourquoi il tient à ne pas être rattrappé par les autres... On verra !
Si Zarbal déteste autant l'ordre, pourquoi garde-t-il l'uniforme au lui de le brûler par exemple? Pour se protéger? Quand à Alix, c'est très affligeant ce qui lui arrive. A-t-elle respiré quelque chose d'empoisonné ? Tiens bon Aliiiix * se jette sur la suite *
Remarques:
Cette fois, il l’avait entendu tous les deux → ils l'avaient entendu ?
J'avais un peu peur que le mot "livère" passe pour une faute de frappe, en effet :) Mais je fais exprès de garder des noms proches de ce dont mes bestioles sont inspirées, justement pour qu'ils évoquent immédiatement quelque chose sans que j'ai besoin de les décrire en détail. Mais j'avoue que je ne sais pas si ça marche !
Tu as tout à fait raison pour le paragraphe de "délire" d'Alix, surtout que ce n'est pas des pensées en italique. Je vais couper un peu et enlever ce "Beuuuh"
Ah ah, ma phrase en marmanien ! Je me suis bien amusée à la faire. Comme tu l'as deviné, je me suis inspirée des langues (surtout latines, mais pas que) tout en tentant de faire une structure qui tenait la route. Bon, je n'aurais pas pu en écrire beaucoup plus, hein, mais ça m'aurait amusé d'en tenter une ou deux autres. Mais comme on passe au pov d'Albérac, qui lui, parle marmanien, ce n'était pas nécessaire. Allez, traduction littérale "Oya (Salut, du Ola espagnol) ! Eï (je suis, du "Soy" espagnol) fericio (content, de feliz en espagnol) metchia (de rencontrer, meet en anglais) trabehies (des voyageurs, de trabajar espagnol) ! Lu (la) echit (sortie, de exit) eï (est) prochisseihma (proche), lo (je vous) acompargeï (accompagne) e (et) camparon (nous camperons) con (ensemble, de con/avec en espagnol) ! O (un) bon (bon) feïgho (feu) !". Et j'ai mis des h et des trémas partout pour donner un petit accent portugais)...
Alix se rend compte qu'elle est fatiguée, mais pas forcément qu'elle est malade. Tout comme Albérac, mais lui il est dans le déni parce que ça ne l'arrange pas qu'elle soit malade et il culpabilise.
Qu'est-ce qui te fait croire qu'Albérac connait le Marmanien ? Et qu'il amène Alix à lui ? Ça m'intéresse parce que ce n'est pas l'impression que je voulais donner : Albérac ne connait pas cet homme et ils tombent sur lui par hasard.
Albérac veut aller à Téléria parce que c'est là qu'il a entendu parler du blé de cendre. Mais c'est vrai que je n'avais pas encore donné de nom à leur village de destination (je l'ajouterai dans les premiers chapitres en correction). Ce qui l'attend et la raison pour laquelle il ne tient pas à ce que les autres le rattrapent, on comprendra plus tard :)
Zarbal déteste l'ordre mais c'est un homme pragmatique : il a gardé la veste d'uniforme parce que c'est un vêtement d'excellente qualité qui lui sert encore dans sa vie de voyageur.
On saura ce qui arrive à Alix dans le chapitre 11. Il faut juste que je me mette à l'écrire !
Merci pour la coquille !
Je vais répondre à ton commentaire suivant.
Et merci pour tes explications sur comment tu as créé le marmanien, c'était très intéressant ! Les langues c'est trop cooool. *mode geek mode enclenché*
Oh, j'ai réalisé que mon commentaire restait dans le vague ! En fait, j'ai écrit mes impressions au fur et à mesure que je lisais. J'ai d'abord cru qu'Albérac connaissait Zarbal parce qu'il le saluait chaleureusement (maintenant que j'y pense, mon cerveau a dû avoir un beug parce que j'ai dû croire que Elric disait "Oya" alors que c'est Zarbal). Mais par la suite, on comprend tout à fait qu'ils ne se connaissent pas ! (comme Zarbal lui raconte sa vie et tout ça) Désolée si ça a porté à confusion !
Je ne saurais dire à quel point je suis contente d'avoir un nouveau chapitre ! C'est quoi cette frayeur que tu m'as fait en me disant que ce n'était pas très Despentes ? Du coup je m'attendais à des tortures en tous genres ! C'est juste un chapitre "normal" en fait ! J'ai pas besoin d'y voir cette chère Virginie pour apprécier ;)
BON, passons aux choses sérieuses ! Je trouve le chapitre très bien. Je pense que la partie biographie en discours rapporté de Zarbal n'est pas forcément nécessaire, je pense que tu pourrais simplement la résumer en disant simplement qu'Albérac n'y trouve pas d'explication pour son costume de pélégris ou aucun indice justifiant de se méfier de lui. Je pense aussi que tu peux un peu tailler dans le dialogue Albérac/Zarbal, j'ai l'impression qu'ils s'étalent un peu et que ça ne va pas suffisamment droit au but. Je pense que c'est l'affaire de quelques phrases, mais voilà, c'est mon impression globale. Mais clairment la matière est là, elle est bien, j'aime beaucoup l'alternance du pdv d'albérac entre les éléments exétieurs et son inquiétude pour Alix, mâtinée de déni et d'autorassurance.
Un peu plus tôt tu dis que les pieds des chevaux sont emmaillotés de tissus : les sabots peut-être ?
"L’Ordre avait parcouru le même chemin qu’Alix et lui suivaient, une quinzaine d’années plus tôt ?" : je ne comprends pas le "une quinzaine d'années plus tôt". De ce que je comprends du dialogue, l'ordre vient de passer sur la route, quelques semaines plus tôt. Ou alors il y a un truc dans le dialogue qui manque. Ou alors Albérac pense au chemin que lui-même a parcouru quand il était plus jeune, mais à ce moment-là sans Alix.Bref, j'ai raté un truc ou y a une erreur quelque part.
Aussi, au début j'ai compris que Zarbal ne faisait plus partie de l'Ordre alors qu'en fait ce n'est pas le cas ; je ne sais pas si faire croire qu'il n'en fait plus partie est volontaire mais si d'autres personnes comprennent de travers comme moi peut-être qu'il faudra que tu corriges cela.
(Bien sûr, étant habituée à comprendre de travers et à tirer des conclusions hâtives, j'insiste sur le fait que je ne suis pas forcément très représentative !)
Par rapport à la partie sur Alix : j'aime beaucoup mais après la scène avec le livère je pense qu'il y a des pitites longueurs (encore affaire de quelques phrases selon moi) mais rien de grave. Il y a une redondance au niveau de l'idée "Albérac taciturne" : tu dis qu'il est taciturne, une phrase plus tard qu'il ne dit pas dix mots par jour, puis quelques paragraphes plus tard qu'il n'a jamais autant parlé en trois jours, et j'ai trouvé ça un peu répétitif.
Bon j'ai pas mal pinaillé mais clairement j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire (comme toujours) et je veux la suiiiiiiiiiiiiiiiite siteplaiiiiiit c'est ton obligation citoyenne d'écrire les PLs vu la situation !
Alors la biographie de Zarbal n'a effectivement pas dû te passionner, car si c'était le cas, tu aurais compris la suite XD. Dans ce passage, je dis que Zarbal vit sur ce continent depuis plus de quinze ans. Ça fait donc bien quinze ans que l'Ordre est passé au même endroit, en le laissant à moitié mort, sur place. Et quinze ans qu'il n'est plus pélégri. Qu'est-ce qui t'a convaincu que l'Ordre était passé quelques semaines avant et qu'il en faisait toujours partie ?
Quant à tailler le dialogue Zarbal/Albérac, je peux regarder. C'est vrai qu'il y a pas mal d'éléments biographiques (dont on se fout effectivement un peu), mais c'est pour la véracité : ce serait bizarre que Zarbal raconte l'histoire de l'Ordre sans que ce soit de son point de vue à lui. Mais à part ce qui le concerne personnellement, toutes les autres infos sont importantes.
Bien noté pour les redondances dans la partie d'Alix. Tu as compris dès le début, qu'elle était malade ?
Ah ben si les PL sont une question de santé publique, je suis obligée d'écrire la suite ! Bon en vrai, je pense que tu es la seule à le voir comme ça, mais ça me fait chaud au cœur ♥
Merci pour ta lecture rapide ! Bisous
J'ai compris dès le début qu'Alix est malade : ça ne peut que être louche et puis sinon ça ne serait pas drôle, HEIN.
Chuis sûre que Sorryf sera d'accord avec moi ! Arrête de faire ta victime de l'écriture et va scribouiller !
Merci !