Chapitre 10 - Ami ou ennemi
Flore
Le souterrain avait beau aboutir dans l’ombre profonde du renfoncement où se trouvait le vieux puits, l’ouverture de la porte constituait toujours une étape angoissante. On n’était jamais à l’abri que les charnières rouillées attirent d’un grincement l’attention d’un passant ou pire, qu’un promeneur aux pieds sensibles se soit offert un instant de repos, assis sur la margelle. Heureusement, les toiles d’araignées épaisses et poussiéreuses, les déchets accumulés au sol n’incitaient pas à s’attarder.
Un coup d’œil par l’interstice du battant lui ayant assuré que la voie était libre, Flore se faufila à l’extérieur en vérifiant que le chapeau qu’elle avait déniché emprisonnait bien sa chevelure. Toujours dissimulée dans l’obscurité, elle tendit l’oreille. Aucun claquement de talon, aucun son de voix ; la ruelle semblait déserte. Elle s’avançait prudemment jusqu’à l’angle du mur pour s’en assurer — il s’agissait de ne pas débouler sous le nez d’un Tercien plus discret que les autres —, quand une main s’abattit sur son épaule, manquant lui arracher un cri.
– Ne sortez pas ! souffla Johan en la retenant par le bras avec une rudesse qu’elle ne lui connaissait pas.
Comme une corde imposée à un poulain rétif, le ton impératif et la main crochetée sur le coude de Flore lui donnèrent envie de ruer. Elle se ravisa pourtant en remarquant l’inquiétude qui transparaissait sous les traits mécontents du jeune homme.
– Ne vous mettez pas inutilement en danger, Demoiselle, s’il vous plaît.
– Ce… ce n’est pas inutile, se défendit Flore. J’ai raconté trop de mensonges, j’ai commis trop d’erreurs. Je dois les réparer.
– En sortant seule, en plein jour ? Vous vouliez aller jusqu’aux entrepôts pour dire aux bouchevreux que vous ne pouviez pas les aider à quitter la ville, c’est ça ?
Elle rougit, mais s’abstint de répondre.
– Après ce qui vous est arrivé, poursuivit Johan, vous savez bien que vos frusques de garçons ne suffisent pas à vous protéger. Si un soldat remarque la couleur de vos prunelles, que se passera-t-il ? Surtout que les patrouilles sont plus nombreuses autour du château depuis que vous… depuis que ce pélégri a été tué. Si vous devez vraiment sortir, pourquoi ne me demandez-vous pas de vous accompagner ?
Flore baissa les yeux. Johan se pencha pour vérifier que la ruelle était toujours vide, puis lui releva le menton d’un geste délicat.
– Je fais partie de vos erreurs, n’est-ce pas ? C’est ce que vous croyez ?
Les prunelles brunes qu’il riva dans les siennes lui firent monter des larmes de honte.
– Flore, murmura-t-il, je ne regrette rien.
– Vous dites ça sans savoir…
–… que vous ne m’aimez pas ? Mais si, voyons, je le sais. Je ne suis qu’un valet.
Il interrompit ses protestations d’un doigt sur sa bouche.
– C’est ce que j’ai cru, d’abord. Ensuite, j’ai compris que ce n’était pas important pour vous. C’est qu’il y a quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ? Le prince Venzald, peut-être ?
Son visage ne portait plus trace de colère, ni même de tristesse, d’ailleurs. Son regard bienveillant la mettait à la torture.
– Comment pouvez-vous ne pas m’en vouloir ?
– Depuis que nous nous connaissons, je n’aspire qu’à vous protéger. De vous-même, parfois. J’ai beau savoir que vous êtes trop forte pour ça, que vous n’aimez pas qu’on vous protège, ça ne m’empêche pas de vouloir à tout prix vous éviter de souffrir ou d’avoir peur.
Après un nouveau coup d’œil aux alentours, il prit sa main dans la sienne.
– L’autre nuit, vous m’avez permis de le faire. Vous avez abattu le rempart de bravoure que vous dressez toujours autour de vous — et pour lequel je vous admire tant — pour me laisser vous réchauffer et soigner vos blessures. Vous ne m’avez pas seulement donné votre corps, vous m’avez offert votre confiance.
Il porta la fine main de Flore à sa propre joue en souriant.
– Comment pourrais-je vous reprocher de m’avoir fait de tels cadeaux ?
Il se tenait si près d’elle, à présent, que Flore pouvait percevoir le parfum sucré de sa peau. Elle se revit nue contre lui, baignant dans sa tiédeur, apaisée… Quand elle sentit les lèvres de Johan effleurer les siennes, une immense tendresse l’envahit. Elle rendit le baiser.
– Merci, dit-elle en s’écartant.
Il rougit à son tour, puis, cherchant à retrouver une contenance, il l’entraîna vers la porte du souterrain.
– Allons, faites-moi confiance encore une fois et revenez à l’intérieur.
Ils parcoururent le couloir et les escaliers en silence. Lorsqu’ils débouchèrent dans les sous-sols déserts du château, le jeune homme avait repris son teint doré.
– De toute façon, dit-il avec un air faussement crâne, ce n’est peut-être plus à vous que je volerai des baisers. L’arrivée d’Aénor me donne d’autres perspectives.
Son sourire complice et sa main qui serrait toujours celle de Flore démentaient ses propos, mais cette dernière entra dans son jeu pour lui montrer qu’ils se comprenaient. Une façon de le laisser se détacher, s’il en avait envie, puisqu’elle n’avait rien d’autre à lui offrir que de l’affection. C’était le moins qu’elle pouvait faire.
À bien y réfléchir, elle avait remarqué que les garçons, qu’ils soient valet ou prince, ne semblaient pas insensibles aux yeux rieurs de la jeune bouchevreuse qui s’était présentée comme prévu aux Cimiantes, quelques jours auparavant.
– Elle est très jolie. Et elle n’a pas la langue dans sa poche ! Je crois que Dame Renaude est ravie de l’avoir à son service.
– Et son… autre mission ? interrogea Johan à voix très basse. Est-ce qu’elle donne des résultats ?
– Pour l’instant, pas beaucoup. Themerid commence à « sentir » son pouvoir, mais son cœur lui fait mal dès que c’est le cas.
La dernière séance avait en effet tourné court aux premiers signes de douleur du prince. Flore ne pouvait s’empêcher de penser que ce n’était pas la seule raison pour laquelle les conseils d’Aénor ne portaient pas leurs fruits.
***
Renaude
Les huit tours élancées des Cimiantes, coiffées de leurs bonnets pointus d’ardoises bleutées, surmontées des girouettes qui leur valaient leurs noms — tours de la Lune, du Selyx, du Fleuve, tour Sylvestre, tour du Roi, tours des Blés, du Matin et des Sciences — se reliaient au corps principal du château et entre elles par un réseau de coursives qui imposaient à qui les empruntait de ne pas être sujet au vertige, sous peine de se tétaniser au-dessus des toitures hérissées de gargouilles. Renaude n’avait jamais éprouvé la peur du vide, mais comme la plupart des occupants des lieux, elle trouvait plus pratique de passer par la cour ou par l’intérieur de l’édifice. Aussi n’avait-elle pas profité de la vue depuis plusieurs années. Aujourd’hui, cependant, le timide soleil hivernal lui avait donné envie de gravir les innombrables marches qui permettaient d’y accéder. Une sorte de défi contre elle-même, pour dérouiller ses vieilles jambes en se prouvant que son séjour à la prison du fleuve n’avait pas eu totalement raison d’elle.
Les parapets de pierre qui bordaient les passages aériens se constituaient de milliers de sculptures dont chacune était à elle seule un chef-d’œuvre. Les figures humaines, animales ou même démoniaques paraissaient si vivantes qu’il fallait les fixer un instant pour se rappeler leur nature minérale. C’est pourquoi la nourrice ne comprit pas tout de suite que la silhouette immobile qu’elle distinguait à une quinzaine de pas au-dessous d’elle appartenait bien à un être de chair et de sang, et non à un monstre de granit. Sur la terrasse suspendue jouxtant le cabinet royal, les yeux plongés dans la grande cour à la verticale de sa position, Abzal contemplait quelque chose qui semblait l’absorber totalement.
D’où elle se tenait, Renaude ne pouvait voir ce dont il s’agissait. Alors qu’elle se penchait en se demandant si elle ne dépassait pas les limites du raisonnable, elle perçut un bruit rauque déchirant qui ramena son attention vers le régent. Elle observa mieux sa posture ; épaules voûtées, mains crispées sur le garde-fou à s’en faire blanchir les jointures, nuque fléchie par l’affliction… Pas de doute, ce qu’elle venait d’entendre était un sanglot. Un de ceux qu’on lutte pour retenir, mais qui finissent par s’extirper tout seuls en vous arrachant la poitrine. Qu’est-ce qui pouvait bien lui tirer ce râle, à cet animal sans cœur ? Renonçant à sa canne pour éviter son claquement sur la passerelle, elle fila aussi vite qu’elle put vers l’accès le plus proche. Dût-elle se rompre le cou dans les escaliers, il fallait qu’elle sache ce qui se trouvait dans la cour. En descendant par la tour du Roi, elle déboucherait dans le corridor qui menait au cabinet.
Elle atteignit son objectif les genoux tremblants, prit à peine le temps de respirer, puis se rua sur une fenêtre. À travers le vitrail, à la même hauteur qu’elle, sur sa droite, la silhouette d’Abzal n’avait pas bougé de la terrasse. Lorsqu’elle se pencha, elle vit d’abord Elvire, légèrement déformée par les défauts du verre, assise sagement sur une chaise d’extérieur. Sa façon de remuer les mains et de hocher la tête montrait qu’elle était en pleine discussion. Renaude se haussa sur la pointe des pieds en s’appuyant sur sa canne. En face d’Elvire se tenait Themerid, emmitouflé de couvertures et enfoncé dans un fauteuil muni de roues et de poignées pour le soulever.
Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la vieille dame. Ainsi, c’était la contemplation du prince dans cette chaise d’infirme qui troublait autant le régent ? C’était la culpabilité, sans doute, qui lui tirait ces gémissements clandestins. Tant mieux ! Cette torture n’était que justice. Après tout, sans sa lâcheté, sa cupidité ou quelle que soit la raison qui l’avait poussé à s’allier à l’Ordre, le royaume n’en serait pas là, ni les jumeaux. Elle se réjouissait d’autant plus facilement de ce qu’il endurait qu’elle savait le fauteuil inutile à Themerid. Le garçon marchait de mieux en mieux. Il se fortifiait chaque jour davantage grâce à l’exercice qu’Elvire l’encourageait à prendre. C’était Renaude elle-même qui avait suggéré qu’il continue à feindre une extrême faiblesse. Quelque chose lui disait qu’un prince cloué au lit, incapable de monter sur le trône paraîtrait moins gênant aux ennemis du royaume. Après tout, dans quatre lunes, il aurait dix-sept ans, l’âge du couronnement. Pour le moment, il valait mieux renoncer à régner que mourir d’un coup de couteau ou d’un empoisonnement.
Absorbée par ses pensées, elle ne s’aperçut de la présence d’Abzal que lorsqu’il se trouva à quelques pas d’elle. Un réflexe stupide lui fit tourner les yeux vers la terrasse. Déserte, évidemment. La nourrice serra le pommeau de sa canne — la reine Blanche l’avait fait tailler pour elle, à l’effigie du rapace nocturne qu’elle avait choisi pour emblème quand elle l’avait anoblie — et se prépara à la joute verbale qui allait probablement suivre. Cependant, Abzal semblait défait. Les yeux rougis, les épaules affaissées, il promenait un regard égaré autour d’elle sans jamais la fixer. Il tenta de contrôler le tic nerveux qui agitait sa joue avant de se tourner vers la fenêtre, juste à côté d’elle. Un reste de pitié serra la gorge de Renaude. Elle se demandait si elle devait dire quelque chose quand il la devança.
– Vous saviez, n’est-ce pas ? souffla-t-il avec un mouvement du menton vers la cour.
Étonnée, la vieille dame le dévisagea sans répondre. De quoi parlait-il donc ? Était-il en train de devenir fou ? À moins que…
– Elle a dû vous le dire, vous étiez sa confidente, dit-il la voix vibrante, à un pouce de son visage.
Elle lâcha un hoquet de surprise. Non, il ne pouvait pas savoir ! Elle était la seule à connaître ce secret ! Il n’avait pas pu simplement deviner, c’était impossible !
Lorsqu’il se tourna vers elle, elle sentit que son effarement la trahissait.
– Oui, vous étiez au courant, bien sûr.
Il lui saisit brusquement le poignet.
– Pourquoi ne m’avez-vous jamais rien dit ? continua-t-il en se penchant sur elle.
– Lâchez-moi.
Sa poigne s’accentua. Il lui secoua le bras, les paupières écarquillées sur des yeux étincelants.
– Elle vous a fait jurer, c’est ça ?
– Vous me faites mal, s’écria-t-elle. Je ne sais pas de quoi vous parlez.
Elle voulait s’exprimer d’une voix ferme, mais sa protestation sonnait comme une plainte. Il lui tordait le coude et l’intensité de son regard l’effrayait, à présent. Si elle appelait, quelqu’un oserait-il intervenir contre lui ?
– Si j’avais su, je n’aurais pas… j’aurais pu…
Renaude profita de sa confusion pour faire glisser sa main le long du bois de la canne. Elle asséna un coup de pommeau sur le nez du régent qui la lâcha au moment où la porte s’ouvrait.
– Seigneur Abzal, salua une voix alors qu’elle cherchait son souffle, le front posé sur le vitrail.
Il n’y eut pas de réponse, mais des pas s’éloignèrent dans le couloir en direction du cabinet royal.
– Allez-vous bien, Madame ? s’enquit l’arrivant.
Elle prit encore le temps de respirer trois fois.
– Oui, mieux, merci, dit-elle en se redressant.
– Tant mieux. En fait, je me demande si ce n’est pas plutôt au régent qu’il faudrait poser la question, murmura l’inconnu sur un ton malicieux. C’est lui qui était en mauvaise posture, non ?
Le rire nerveux qui échappa à Renaude s’interrompit lorsqu’elle se retourna. Devant elle se tenait un homme à l’air avenant, dont le visage lui rappelait vaguement quelque chose, mais qui portait l’uniforme vert foncé des Érudits.
– Qui êtes-vous ? souffla-t-elle sans réfléchir.
Il s’inclina avec respect.
– Je suis le commandant des pélégris de Terce. Je me nomme Lancel de Kelm. Vous êtes Dame Renaude, n’est-ce pas ? Heureux de vous avoir rencontrée. Voulez-vous que je vous raccompagne à vos appartements ou que j’appelle un valet ?
Renaude secoua la tête en signe de dénégation. Avec un nouveau salut et un sourire charmant, il prit congé, laissant la nourrice abasourdie.
– Lancel de Kelm ! Vous en êtes certaine ?
Themerid arpentait la chambre, mu par l’énergie qu’il n’avait pas pu dépenser dans son fauteuil d’infirme. Son esprit semblait tourner à plein régime. Elvire le suivait des yeux d’un air inquiet, tandis que Renaude buvait à petites gorgées l’infusion qu’Aénor lui avait apportée en tentant de se remettre de ses émotions.
– Certaine, oui. Autant que les dix premières fois où vous m’avez posé la question.
– Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi ce nom produit sur vous un tel effet ? demanda Elvire.
Le garçon s’immobilisa enfin en face d’elle.
– Lain de Kelm était le cousin de mon père. D’après la Loi Régalienne, il devait hériter du trône si le roi mourait sans descendant ou si ses enfants étaient âgés de moins de quinze ans à sa disparition. Après son décès, la succession s’est reportée sur son fils aîné Baudri de Kelm. Mais personne n’a vu celui-ci depuis quinze ou seize ans. Comme son corps n’a jamais été retrouvé, sa mort n’est pas prouvée et c’est toujours lui l’héritier reconnu après Venzald et moi. Mais si son décès devient officiel, alors le nouvel héritier sera Lancel de Kelm, son frère cadet ! Qui fait partie du Haut-Savoir !
Le visage d’Elvire prit une couleur de craie. Sans un mot, elle quitta la chambre en courant.
***
Themerid
– Non, vraiment, je n’arrive à rien ! Je veux bien « penser très fort », comme vous dites, mais si je ne sais pas à quoi, ça ne nous aide pas beaucoup ! Pourriez-vous vous efforcer à un peu plus de clarté ?
Themerid sentait qu’il faisait preuve de mauvaise foi, qu’il dépassait les limites de la bienséance, mais les paroles acerbes sortaient de sa bouche comme si quelqu’un d’autre les prononçait. Il ne se reconnaissait pas. Jamais il n’avait eu à subir cette colère sourde qui lui montait sans arrêt à la gorge et qu’il éructait à la manière d’un enfant capricieux. Si au moins il avait pu en trouver l’origine… La présence d’un Érudit si proche du trône découverte l’avant-veille le préoccupait beaucoup, certes, mais son aigreur datait d’avant.
Aénor peinait à expliquer des phénomènes qu’elle appliquait elle-même d’instinct — et qui dépassaient l’entendement ! Si on lui avait demandé le même exercice, le prince ne s’en serait pas sorti mieux qu’elle, il devait bien l’admettre. Et il aurait probablement perdu patience. Cependant, face à lui, la jeune femme ne semblait pas se formaliser de ses éclats. Arborant toujours le visage ouvert et le demi-sourire qui la caractérisait, elle réfléchissait à une nouvelle image pour illustrer ses propos, la main encore posée dans celle de Themerid. D’ailleurs, le garçon n’aurait pas juré que ce contact soit très propice à sa concentration. Pour ne pas aggraver les choses, il évitait au maximum de regarder ses longs cils et ses pommettes aux allures de pêches mûres.
– Est-ce que vous avez déjà bu avec un brin de paille ? demanda soudain Aénor, rêveuse, comme si elle pensait à voix haute.
Themerid ouvrit stupidement la bouche. Où voulait-elle en venir, avec cette nouveauté ?
– Quand j’étais petite, reprit la jeune femme, je cherchais parfois une belle paille, intacte, je la trempais dans l’eau et j’aspirais pour boire. Vous n’avez jamais fait ça ?
– Euh… si, bien sûr, comme tous les enfants.
– Parfait ! Alors peut-être qu’on peut essayer ça : pensez que ma tête est un lac ; mon bras serait le ruisseau qui en coule, et votre main à vous, la paille qui vous permet d’y boire. Sauf qu’au lieu d’aspirer avec votre bouche, vous aspirez avec votre esprit.
Themerid leva un sourcil dubitatif qu’Aénor fit semblant de ne pas voir. Il fixa son regard sur son front en soupirant, puis s’efforça de superposer un lac à l’image réelle. Il découvrit avec surprise qu’il ne s’en sortait pas si mal. La transformation imaginaire du bras en ruisseau s’avéra plus ardue, car il se laissa distraire par la finesse du poignet qui émergeait de la tunique bleue. Il se reprit, parvint à stabiliser sa projection mentale, puis passa à la paille sans trop y croire. Un souvenir très net de Venzald et lui penchés sur le courant de la petite rivière qui traversait Arc-Ansange émergea dans sa mémoire. Il entendait des éclaboussures, les cris d’Alix en arrière-plan et tout près le rire de son frère qui soufflait dans le brin creux au lieu de d’aspirer l’eau. Un sourire lui monta aux lèvres ; il aurait voulu continuer à se repasser ces heures joyeuses, mais ce n’était guère le moment. Ah oui, la paille. Avec son esprit. Comment pouvait-on faire ça ? Une autre image du ruisseau, de cris, de clapotis surgit dans ses pensées. Il soupira encore : c’était peine perdue, il n’arrivait pas à se concentrer ! Pourtant, cette fois, ce n’était pas Venzald à ses côtés, mais un petit garçon qu’il ne connaissait pas. Et ce bosquet, là-bas, cette ferme, ces champs, ce n’était pas Arc-Ansange. Le visage qui se reflétait par vague à la surface du ru tandis qu’il buvait dans le tuyau doré était celui d’une fillette aux cheveux blonds et aux joues roses : Aénor. Il prit alors conscience du fourmillement dans sa main, du courant frais qui montait le long son bras. Ça marchait ! Il lisait dans la tête de la jeune bouchevreuse !
À peine avait-il compris qu’une douleur vive lui piqua la poitrine. Le souvenir s’interrompit, toutes ses pensées centrées sur la brûlure que subissait son cœur. Aénor l’obligea à s’étendre, l’encouragea à respirer lentement, donnant elle-même le rythme avec ses deux mains plaquées sur ses côtes. Peu à peu, la douleur diminua, puis disparut, les laissant tous les deux muets et tremblants.
– Prince, finit par dire Aénor, ça a marché, vous avez vu dans ma tête. Vos yeux se sont même éclaircis un peu ! Mais… est-ce que c’est très prudent de continuer ?
– Je ne sais pas. Je crois que mes problèmes de cœur sont liés au pouvoir. En dehors des moments où je les utilise — volontairement ou non —, je n’ai plus mal.
– Peut-être que c’est parce que c’est fatigant ? suggéra Aénor en haussant les épaules. Moi je me sens toujours épuisée, après. Sauf quand je parle avec quelqu’un par la pensée, ça, c’est facile. Nous essaierons plutôt ça, demain.
Elle sortit après une révérence, laissant Themerid se demander si cette nouvelle expérience serait vraiment facile — et indolore — pour lui. À quoi bon, de toute façon ? Même s’il parvenait à maîtriser ces étranges facultés, que pourrait-il en faire, sinon continuer à se morfondre dans cette pièce en regardant par la fenêtre le royaume sombrer dans le chaos ?
Il n’eut pas le temps de ruminer cette sombre perspective, car il entendit la porte de l’antichambre s’ouvrir et les voix surexcitées de Flore et de Dame Renaude.
– Themerid, il n’y a plus de gardes devant tes appartements ! s’écria la jeune fille dès qu’elle entra. C’est la première fois depuis le début de la régence.
– Tu es sûre ? interrogea Themerid. C’est peut-être l’heure de la relève ? D’autres vont arriver, sans doute, et…
– Moi j’en suis sûre, coupa Elvire en pénétrant à son tour dans la pièce. C’est un ordre de Lancel de Kelm.
Sous l’effet des trois visages interloqués qui accueillirent son annonce, elle rougit violemment et prit le temps de s’asseoir pour donner l’explication qu’on n’allait pas manquer d’exiger d’elle. Qu’allaient-ils encore découvrir ? Themerid faillit lui intimer de se dépêcher, mais se ravisa.
– Il se trouve que… commença Elvire en regardant ses pieds, que je connaissais déjà le commandant des pélégris. Je ne savais pas son nom, mais je me suis entraînée avec lui à l’épée.
– Quoi ? Toi, une fille ? Avec un Érudit ? protesta le prince. Tu es complètement inconsciente ! Il va te…
– Justement, coupa-t-elle, il n’a rien fait jusqu’ici, alors qu’il aurait eu amplement le temps de me dénoncer à Abzal, à Bréol, ou bien de m’arrêter lui-même s’il avait voulu. Non seulement il ne m’a pas causé de tort, mais il a même été un professeur remarquable, pendant toute la période où nous nous sommes retrouvés dans la salle d’armes.
– Parce que ça a duré longtemps ?
– Environ deux lunes…
Themerid s’affala dans un fauteuil, assommé par la surprise. Elvire n’était pourtant pas si naïve, qu’elle s’était laissée berner par cet homme ! Ou est-ce que c’était pire ? Était-elle passée à l’ennemi ? Non, ça, non, impossible ! C’était d’Elvire qu’il s’agissait ! Si droite et si loyale. Il eut honte d’avoir eu une telle pensée après tout ce qu’elle avait fait pour lui.
– Je sais que ce n’était pas très prudent, reconnut la jeune fille. Mais j’ai songé que s’il ne m’était rien arrivé, et s’il avait proposé de me servir de maître d’armes, c’est qu’il n’avait peut-être pas de mauvaises intentions. Après que tu nous aies expliqué qui il était, je suis allée le voir pour savoir pourquoi il ne m’avait pas fait jeter en prison quand il m’avait surprise dans la salle d’armes, la première fois.
De mieux en mieux ! Lui avait-elle aussi demandé s’il comptait le tuer pour monter sur le trône ?
– Après s’être assuré que personne n’entendait, poursuivit Elvire en baissant la voix comme une conspiratrice, il m’a répondu que tous les membres du Haut-Savoir n’approuvaient pas ses préceptes. Il m’a prié de croire qu’il ne me ferait jamais aucun mal, mais qu’il ne pouvait m’en dire plus pour l’instant. Comme j’avais l’air de douter de sa parole, il m’a dit qu’il s’engageait à te débarrasser des pélégris qui gardaient tes appartements, et il a même ajouté « dans le cas où tu aurais besoin d’un peu plus de liberté ».
– Mais… Elvire ! Il est membre d’un Ordre qui enferme les filles et leur interdit de lire et d’écrire ! Je ne sais pas ce qu’il escompte en cherchant ton amitié, mais je suis sûr qu’il ne faut pas lui faire confiance ! Dites-lui, vous ! ajouta-t-il en se tournant vers Flore et Renaude.
Pourtant, celles-ci restèrent muettes tandis qu’il s’avisait qu’elles n’avaient émis aucune protestation.
– Pourquoi l’instinct d’Elvire serait moins fiable que tien ? interrogea enfin l’aînée sur un ton de défi avant de se tourner vers sa sœur. Je pense que tu as eu raison d’aller lui demander des explications.
Atterré, le prince chercha du regard un soutien auprès de Renaude.
– J’ai beau y réfléchir, dit celle-ci, impassible, je ne vois pas quel intérêt aurait cet individu à se rapprocher d’Elvire. Peut-être serait-il sage de ne pas couper ce lien, mais d’essayer au contraire d’en savoir plus sur ses intentions ? D’ailleurs, maintenant que je le connais, je pourrais discuter avec lui, moi aussi.
Pour la première fois, Themerid regretta que Johan soit absent. Il se serait sans doute allié à lui pour raisonner ces inconscientes ! Il garda pour lui cette pensée, car le valet demeurait introuvable depuis la veille, ce qui inquiétait Flore. À court d’arguments, il tenta le tout pour le tout.
– Je le vois, moi, son intérêt. Il en veut à ta vertu, Elvire. Et toi, pour ne t’apercevoir de rien, ne serais-tu pas tombée sous ses charmes ? lança-t-il.
Elvire se leva d’un bond, le visage crispé par la colère et la déception. Elle s’approcha de lui à grands pas pour le toiser. Allait-elle le gifler ? Mais, elle fit demi-tour sur un dernier coup d’œil furieux et sortit de la chambre en claquant la porte.
– C’est malin, soupira Flore en réponse à son regard abasourdi avant de quitter la pièce à son tour.
Apparemment, il n’avait pas choisi le bon argument.
– Les femmes ne sont pas motivées que par la romance et le mariage, Prince Themerid, dit Dame Renaude en secouant la tête avec indulgence. Surtout les sœurs de Hénan. Connaissez-vous donc si mal nos amies ?
Il ouvrit la bouche pour protester, mais rien n’émergea. La vieille dame avait raison : il venait d’agir en parfait idiot en soupçonnant Elvire d’un comportement qui ne lui ressemblait en rien. Peut-être que la pensée de la jeune fille croisant le fer avec ce commandant — charmant, d’après Renaude — avait fait germer ces inepties dans son esprit ?
– Est-ce une lettre que je vois là ?
La nourrice désignait l’un des oreillers du grand lit, sous lequel dépassait le coin clair d’un morceau de papier. Themerid souleva le coussin. Il s’agissait bien d’un pli, fermé par un sceau lisse.
– Le destinataire n’est pas précisé, dit le garçon en montrant l’objet. J’imagine que c’est pour moi.
Il brisa le cachet et déplia la lettre qui ne comportait que quelques lignes d’une écriture maladroite.
« Une organisation de résistance contre l’Ordre s’est créée il y a plusieurs lunes. Ses membres se réunissent à Terce, dans une taverne proche de la porte d’Altamonte. Je ne sais pas exactement où, mais vos amis devraient pouvoir trouver. »
– C’est tout ? questionna Renaude. Pas de signature, pas de sceau, pas d’en-tête… et une écriture curieuse. Je me demande si elle n’est pas volontairement modifiée.
– C’est peut-être ça, le piège de Lancel de Kelm, suggéra Themerid au risque de paraître très insistant. Il me libère le passage à point nommé pour que je sorte du château à la recherche de cette soi-disant résistance… ce qui permettrait de me trancher la gorge dans une ruelle comme à n’importe quel contrevenant au couvre-feu.
– La coïncidence incite en effet à la réflexion. Nous demanderons leur avis à Elvire et à Flore, déclara Dame Renaude avec un sourire espiègle.
Themerid soupira. Encore un piège dans lequel les deux sœurs voudraient se jeter…
Quel chapitre ! Quel chapitre ! La hype de fin de tome 1 me reprend de plus belle ! L'enchaînement du merci/pardon plus la découverte de Lancel, c'est du pain béni pour moi !!!
Si je devais avoir une petite réserve, c'est peut-être l'accroche entre Flora et Johan, ça part un peu loin pour un prétexte qui m'a paru un peu faible. (tu peux garder mais je pense qu'il faut trouver une meilleure raison).
Renaude cache aussi son secret, pour le coup j'ai peut-être une petite théorie. Je pense que si elle n'est pas complètement exacte, elle doit au moins se rapprocher de la vérité (moi aussi j'aime bien m'adresser des louanges tu vois^^). La reine Blanche était bouchevreuse, le savoir aurait empêché Abzal de se vendre par crainte d'être soupçonné. Ce serait logique puisqu'apparemment ça se transmet plus dans certaines familles.
"Je suis le commandant des pélégris de Terce. Je me nomme Lancel de Kelm." OUI !! je suis excité premier degré !! tu ne pouvais pas me faire plus plaisir (je n'aurais jamais imaginé que c'était lui le maître d'armes, c'est pourtant si logique) génial !! Le maître d'armes et Lancel étaient sans doute le podium des personnages les plus intrigants (avec Baudri, le manteau bleu et Albérac, oui un podium de 5 et alors?) donc qu'ils soient réunis dans une seule chaire, je trouve ça incroyable. Son comportement laisse cogiter, ce personnage m'intrigue ENORMEMENT ! (tu sens cette odeur de marathon de lecture ce WE xD)
Je suis complètement perdu dans l'enquête du manteau bleu, indice HELP !
Mes remarques :
l'avertissement n'est plus utile, si ?
"les toiles d’araignées épaisses et poussiéreuses, les déchet et à la place de virgule avant les déchets ?
Un immense plaisir de parcourir cette histoire incroyable ^^
See you soon !
Rachael m'a fait la même remarque sur l'excuse de Flore pour sortir du château. Il faut en effet que je trouve autre chose. Peut-être un message d'Aenor à transmettre aux bouchevreux ?
Très intéressante, ta théorie sur ce que cache Renaude et que tente de savoir Abzal ! Evidemment, je ne confirme ni n'infirme : je te laisse découvrir ;)
J'adore le podium à 5 marches XD ! Dans ce tome, Lancel est effectivement l'homme dont on ne sait pas quoi penser, comme Abzal dans le tome 1. Il m'en fallait bien un autre ;)
Ah ah, j'espère que le marathon de lecture ne va pas t'épuiser ! Mais sans parer de marathon, je suis déjà assez impatiente de lire ton commentaire sur le chapitre 12 (le dernier de la partie 1). Je ne devrais pas te teaser (tu es déjà suffisamment accro sans ça XD), mais je ne peux pas résister : il y a un scoop, qui a été accueilli par des points d'exclamation et des majuscules dans plusieurs commentaires...
Dans l'intervalle, le chapitre 11 est plus calme mais il contient aussi des choses inattendues, je pense ;) Bon, j'arrête de te pousser...
L'enquête sur le MB... je ne peux pas te donner d'indice : il y en a déjà pas mal dans le tome 1 ! Et puis, ce serait trop facile ;)
Merci beaucoup pour tes compliments et tes remarques pertinentes. Tes commentaires sont vraiment très agréables à lire !
Passionnantes, ces révélations sur lancel de Kelm. Personnage bien intrigant ! En même temps, il a tout à gagner si le trône reste vacant, puisqu’il pourrait l’occuper. Raahhh, que de questions dans ce chapitre ! si tu veux nous faire tourner en bourrique, c’est réussi ! XD
Théméride qui se fait remonter les bretelles par Flore et Renaude, c’est excellent ! On peut le trouver un peu condescendant envers les deux sœurs, théméride. En même temps, on peut l’excuser, car il les connait bien mais il n’a probablement pas conscience qu’elles ont gagné en maturité avec tous les évènements.
Détails
Les parapets de pierre qui bordaient les passages aériens se constituaient de milliers de sculptures : cette tournure me semble bizarre. Etaient constitués ? étaient émaillés ? étaient formés ? étaient ornés ?
Lancel de Kelm et ses mystères... il remplace un peu Abzal dans ce tome : c'est l'homme dont on ne sait pas si on doit l'aimer ou le craindre.
Et tout ce qui tourne autour de la loi de succession est évidemment très important (ça va se voir ensuite), donc ça soulève beaucoup de questions. Et j'adore faire tourner mes lecteurices en bourrique... à condition de ne pas les faire fuir !
Je note pour la phrase des parapets, je regarderai.
Je suis curieuse de savoir ce qui t'a fait changer ton fusil d'épaule comme tu nous l'annonces au début concernant Themerid et Venzald. La suite me le dira certainement ;)
Quant à Themerid, si je suis assez agacée par son attitude "personne ne m'écoute" et "ces filles ne sont que des inconscientes", j'avoue me méfier comme lui quand même pas mal de Lancel de Kelm. La méfiance qu'il exprime me semble bien proportionné vu tout ce qu'ils ont traversé comme épreuves avec l'Ordre. D'autant plus que certains proches les ont trahis (coucou Abzal). Donc pourquoi faudrait-il accorder si facilement sa confiance à un gars qui est non seulement commandant des pélégris, mais aussi un héritier potentiel du trône ? Je comprends assez la réaction de Flore qui est logique : elle continue de s'affirmer et de s'opposer à Themerid et franchement ça fait du bien. Pareil pour Elvire, elle qui a passé du temps avec Lancel, on comprend qu'elle ait envie de lui faire confiance. Autant j'ai plus de mal à saisir le raisonnement de Renaude qui ne montre aucune méfiance envers Lancel... quand bien même elle a fait un petit séjour en prison et pas des plus agréables. Je ne sais pas, mais je suis un peu dubitative quant à sa réaction.
Autre petite remarque (mais c'est peut-être moi qui ai loupé quelque chose dans les chapitres précédents) : il me semblait que Flore comptait garder l'identité de Themerid secrète, ne pas la révéler à Aénor. Pourtant celle-ci l'appelle "prince".
J'ai l'air un peu sévère dans ce commentaire, mais je continue d'adorer ma lecture évidemment :D
Pour le changement, c'est juste que je voulais que Venzald et Themerid se donnent un peu plus de mal pour arriver à se parler, il faut que ce soit un accomplissement (qui ne va pas trop tarder, d'ailleurs).
En effet, Themerid n'est pas dans une phase très reluisante (et ça ne va pas s'arranger tout de suite ;p). Il déprime et ça le rend égocentrique...
Je comprends ta remarque pour ce qui est de Renaude vs Lancel de Kelm. Elle fait surtout confiance à Elvire, en fait. Mais c'est vrai que ce n'est pas très rationnel. Je pourrais la rendre moins affirmative, en effet. Plus hésitante. Après tout, ils peuvent ne pas tous avoir un avis tranché.
Je vérifierai pour Aénor, mais si Flore lui dissimule l'identité du prince, ce n'est que temporaire. Pour moi, il est clair qu'elle a dû lui en dire plus à son arrivée aux Cimiantes, pour qu'Aénor puisse mener à bien sa mission. C'est vrai que je pourrais préciser.
Pas de problème, sois aussi sévère que tu veux ! C'est ça tous l'intérêt des lectures ! Et ça me fait plaisir que tu aimes mon histoire ♥
Merci pour ta lecture et tes retours !
J'adore le début entre Johan et Flore. Ils sont si touchants, si mignons, tous les deux ! Certes, Johan est peut-être un peu trop compréhensif, m'enfin, faut bien compenser tous les esprits tordus !
Et Lancel, donc. Je ne m'attendais pas à lui sous les traits du commandant de la garde, néanmoins, contente d'avoir son nom !
Mais du coup, était-ce lui avec Albérac précédemment (quand il est emprisonné / libéré) ou m'étais-je emmêlée les pinceaux ? (quoique, c'était pas si loin....il n'est pas obligé d'être toujours au château, non ? ^^).
Ah, Themerid.... la voix de la raison. J'aime son ignorance en amour :p
Renaude m'a fait quelques frayeurs avec Abzal, j'ai cru un moment qu'elle pourrait passer par-dessus bord...
Donc Abzal croit qu'elle sait alors qu'elle ne sait pas ce qu'il pense qu'elle sait mais tout autre chose... tu croises bien les pistes :p
Je penche pour Maman bouchevreuse côté Renaude, et Abzal... potentiel papa ? vu qu'il est bouchevreux, ça explique aussi le don par hérédité.
La lettre a de bons atouts pour être un piège potentiel, mais en même temps, c'est une piste très aguichante. Et qui sait, ils y retrouveront peut-être Lancel ? ^^
Johan, je ne sais pas où tu es, mais, ça craint :(
Comme tu as tout lu, tu as dû comprendre que la scène du début avait non seulement pour but de faire une petite explication de texte et de poursuivre la relation Flore/Johan, mais aussi ce baiser dans une rue pas si déserte que ça, puisque quelqu'un les a vus... ;)
Bien vu : Lancel est effectivement le Maître-Erudit qu'Albérac a été si surpris de rencontrer quand il était prisonnier, à la fin du tome 1. Décidément, tu es une lectrice très attentive et tes déductions sont souvent proches de la vérité ;)
Themerid n'est effectivement pas très intuitif en amour et avec les femmes, et en plus il n'est pas dans une très bonne phase, ce qui le rend assez peu sympathique dans cette première partie. D'ailleurs, j'ai même cru que je n'allais pas réussir à le rattraper aux yeux de certaines plumes XD Mais apparemment, je l'ai sauvé in extremis.
En fait, Abzal et Renaude parlent bien de la même chose (tu as compris quoi plus tard), mais Renaude ne veut pas confirmer (et puis Abzal est un peu flippant sur ce coup-là, hein).
Pour Johan, no comment, tu sais ce qu'il en est ;)
Et lancel de kelm je me doutais que c'était lui qui apprenait les armes à elvire. Mais j'avais bouffé son nom XD
Je le sens bien. Déjà je me rappelle de ce chapitre où il revoit son frère. D'après ce que je me souviens baudri de kelm l'avais abandonné et lancel à trouvé refuge auprès de l'ordre... Comme de par hasard !!!
Bien joué pour Lancel : c'était bien lui le commandant-professeur d'escrime ;)
“– Je fais partie de vos erreurs, n’est-ce pas ? “ Nooon Isa tu maltraites mon petit coeur ! XD N'empêche que c'est une jolie réplique. D'accord, tout ce que dis Johan dans ce passage me donne envie de lui faire un gros câlin parce qu'il est si compréhensif et maître de ses émotions. Bref, il m'a paru très noble et “adulte” ici et je ne m'y attendais pas. Après, je n'arrive pas trop à croire à cette histoire de “cadeaux” (oui, je continue à résister xD), mais par la suite on a l'impression que même s'il dit à Flore que tout va bien et qu'il a dautres perspectives (Aénor), on a quand même l'impression qu'il s'est entiché de Flore. Du coup, mon interprétation est qu'il essaie surtout de se convaincre lui-même que tout va bien. En tout cas, c'est clair: à partir de maintenant, il n'y aura plus rien entre eux. J'ai trouvé l'ambiguïté momentanée entre les deux intéressante (et je vais avoir mal au coeur pour Johan pendant très longtemps *pleure dans son coin*)
J'ai l'impression que Themerid et Elvire ne sont pas si loin d'Abzal si Renaude peut les voir tous les trois. Themerid et Elvire auraient du coup entendu Abzal pleurer, non ?
Quand Abzal voit Renaude, il lui reproche de savoir quelque chose mais je ne suis pas à 100% sûre qu'ils se réfèrent tous deux à la même chose. Abzal pense-t-il plutôt au fait qu'Elvire ressent quelque chose pour Themerid ? Et comme ils ne mentionnent pas l'affaire explicitement, à mon avis, il y a eu quiproquo ! Et j'ai très envie de savoir ce qu'Abzal n'aurait pas fait s'il avait su !
Je. Suis. Frigorifiée par la révélation sur Lancel de Kelm. Tu m'étonnes qu'il soit si charmant et qu'il soit si à l'aise: il va carrément posséder le château ET le royaume si les jumeaux meurent ! Et moi qui me demandais pourquoi il était sympa... Alors qu'il ne l'est pas du tout ! ARHHHH (frustration de lectrice qui tombe toujours dans tous les panneaux possibles et imaginables.)
Themerid dit que Lancel aurait potentiellement le trône si son frère et lui venaient à mourir, mais il faudrait également qu'Abzal meurt non, vu que celui-ci est le frère du roi. Du coup, Lancel est également un danger pour Abzal... intrigant tout ça !
J'ai l'impression que Themerid savait cette histoire su Kelm depuis longtemps, et pourtant, avec sa façon de réagir, on dirait qu'il vient de l'apprendre. Est-ce parce qu'il ne savait pas que Lancel était dans le château et qu'il faisait partie du Haut-Savoir ? J'ai pourtant l'impression que Lancel est là depuis un bon moment !
Aénor fait de l'effet même à Themerid, on dirait ! À la place d'Elvire, je serais un peu jalouse, parce que deux personnes qui arrivent à communiquer par la pensée et à se partager des souvenirs comme ça, à mon avis, ça doit pas mal rapprocher...
Et je me méfie de la douleur au coeur de Themerid, même si je suis contente qu'il fasse des progrès, il y a de l'espoir !
A mon avis, Lancel veut surtout se marier à Elvire ET monter sur le trône. Les gardes renvoyés, la disparition de Johan, la lettre... tout cela est trop suspect !
Oh là là, quel chapitre, j'ai beaucoup aimé naviguer ce noeuds de mystères et d'intrigues ! Plein de nouvelles questions et de révélations, ça donne envie de se jeter sur la suite !
à bientôt !
Tu as tout à fait raison sur son comportement : il est très classe dans sa manière de prendre les choses, mais il est effectivement très épris de Flore. Mais il comprend qu'elle ne l'aime pas et du coup, il lui fait comprendre qu'elle ne lui doit rien, même s'il est déçu.
Dans le pov de Renaude, Abzal se trouve assez loin au-dessus d'Elvire et Themerid (et Renaude est encore au-dessus de lui, mais pas trop). Donc ils ne l'entendent pas pleurer. Et ensuite, dans la confrontation Abzal/Renaude, j'ai volontairement brouillé les pistes, mais il n'y a PAS de qui proquos : ils parlent bien de la même chose. Evidemment, je révélerai plus tard ce dont il s'agit, mais c'est quelque chose qu'on peut deviner en additionnant des indices du tome 1 et du tome 2 (rassure-toi si ce n'est pas ton cas, il n'y a qu'un ou deux lecteurs qui ont deviné, jusqu'ici). Ça fait partie des cachotteries dont je suis assez fière XD
En ce qui concerne Lancel de Kelm, je dois te dire que les informations qu'on a sur lui sont un peu plus fournies dans la dernière version du tome 1 que dans la version que tu as lue. L'explication que donne Themerid sur la succession figure déjà dans le tome 1, maintenant, donc ce n'est effectivement qu'un rappel, ici.
On ne sait pas encore vraiment, s'il est sympa ou non. Apparemment, tu ne lui laisses pas le bénéfice du doute XD C'est vrai que l'histoire de la succession au trône et son appartenance à l'Ordre ne plaident pas en sa faveur... Dans le tome 1, on le rencontre alors qu'il est Grand Erudit du Haut-Collège d'Orityne, et dans le chapitre 2, il se présente comme "nouveau commandant des pélégris". Donc tu as raison : Themerid sait depuis longtemps qui est Lancel de Kelm, il sait même qu'il appartient à l'Ordre, mais il ne l'a jamais rencontré et il ne savait pas qu'il se trouvait à Terce où il a apparemment été muté. Enfin, Lancel n'est pas un danger pour Abzal puisque Abzal n'est PAS successeur au trône : il ne peut pas régner parce qu'il est issu d'une union illégitime de la reine Blanche (c'est un bâtard, en gros). Il est régent parce que son frère l'a désigné mais c'est tout.
Elvire n'a a priori pas de raison d'être jalouse d'Aénor, puisque de ce qu'on sait (mais il faudrait que je le rappelle), elle n'est pas amoureuse de Themerid. Elle l'aime comme un frère. C'est en tout cas ce qu'elle affirme à sa sœur dans le tome 1 (je l'ai peut-être ajouté après ta lecture).
Ah, intéressante ton hypothèse sur les desseins de Lancel :)
Je confirme, les chapitres à Terce sont trèèèès denses ! C'est un peu chaud à écrire, d'ailleurs !
Merci pour ta lecture et tes commentaires !
Et merci pour tes précisions et tes explications, comme ça, ça me rafraîchit la mémoire ^^ Haaaan Elvire aime Themerid comme un frère ? Pourquoi j'invente des trucs il n'y en a paaaas xD ? Ou alors elle a menti? (ok j'arrête haha)
Ah oui, j'imagine qu'écrire autant de révélations et de retournements les uns après les autres, ça doit être sportif ! :D
Le premier, J'avoue que quand j'ai vu qu'on allait suivre Alix et Albérac j'étais pas super emballée, il y a déjà tant a voir du côté de chaque prince, je pensais que ces deux là étaient sortis du tableau, et qu'on les reverrai au moment de leurs retrouvailles, ou ils apporteraient des infos sur leur voyage (un peu comme Conrad & Warin) (4ever dans mon coeur). Mais je me suis vite retrouvée prise dedans, le nouveau perso avec son grand chapeau est grave cool, et on apprend des trucs... les pélégris sont vraiment partout dans le monde, et ce depuis tellement longtemps !
dans ce chapitre là :
"une main s'abattit sur son épaule, manquant lui arrachait un cri" -> arracher
Abzal qui pleure... Oh le pauvre petit lapin :-( (JE RIGOLE ! C BIEN FAIT POUR LUI). Pour moi c'est clair : il pleure de voir Themerid okay parce qu'inconscient, il était plus a l'abri (d'ou Iselmar qui l'endormait avec ses potions), réveillé, Abzal va devoir lui faire du mal. C'est ma théorie.
A propos de théorie, celle comme quoi Iselmar et le commandant Pélégri ont fui ensemble tombe a l'eau :-( je suis tellement déçue ! mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien entre eux attention ! le vrai amour dépasse les distances <3
A propos du commandant pélégri, c'est donc Lancel... j'ai du mal a me rappeler de ce perso, dont tu avais déjà parlé, donc ton petit rappel est bienvenu ! Et je pense comme Elvire : s'il a pas fait de mal alors qu'il en avait si facilement l'occasion, il mérite peut-être pas qu'on lui fasse confiance, mais au moins le bénéfice du doute, d'autant que si c'est un ennemi, c'est mort pour tout le monde ! et si c'est un allié, il sera un allié de poids. J'ai quand meme du mal a me dire que le commandant pélégri accepte pas le dogme. C'est quand meme le commandant, c'est lui qui commande, non ? Par rapport a Bréol, ou en est-il dans la hiérarchie ? Est-ce qu'il y a des statuts plus haut que commandant ? Je pense qu'éclaircir ça dans le texte pourrait être une bonne chose.
Themerid se conduit comme un mufle, honte à lui ! Moi qui pensais que Venzald était le plus beauf des deux xD
La lettre a la fin, je n'ai rien compris ! était-elle vraiment adressée a Themerid ? ou Flore ? Comment elle a aterri ici ? J'ai peur que tout ça soit un malentendu.
Euh... Conrad et Warin, pour mémoire, j'avais rajouté le récit de leur voyage parce que tu m'avais mise au défi de le faire ! Mais c'était un peu gadget, hein ;)
Et au risque de te décevoir, le nouveau perso au chapeau, c'est un figurant : on ne va pas le revoir. Aurais-je créé un perso trop sympa ? Si tout le monde m'en veut de ne pas le faire apparaître plus longtemps, ça va pas m'arranger !
Merci pour cette très vilaine coquille du chapitre 10 !
Pas mal ta théorie sur les sanglots d'Abzal ! Evidemment je ne confirmerai, ni n'infirmerai, même sous la torture. Ceci dit, ta théorie n'explique pas ce qu'il dit à Renaude. Je dis ça, je dis rien...
Evidemment, Iselmar et Lancel, on y croit toujours : ils ont juste fait une pause pour ne pas se faire repérer ;)
Lancel, en effet, il apparait dans le tome 1. Tant mieux si tu ne te souviens pas des circonstances parce que la version que tu as lue a été modifiée sur ce sujet et qu'en gros, tu en sais plus qu'il faudrait (enfin tu en saurais plus si la mémoire te revenait). Mais le niveau d'info que je donne dans ce chapitre est suffisant pour la suite : il est le frère du successeur au trône et il est Érudit. Et pour répondre à ta question, il est commandant des pélégris, c'est comme un chef des armées, mais il n'est pas au-dessus de Bréol. C'est comme s'il était préfet de police de Paris et que Bréol était ministre de l'intérieur, en fait. En ce qui concerne son adhésion au dogme, il aura l'occaz de s'expliquer plus tard ;)
En effet, Themerid est en mode connard, en ce moment. Alors certes, il est déprimé, le pauvre, mais il va falloir qu'il redresse la barre, quand même (et vite, parce qu'il ne reste que deux chapitres avant la fin de la première partie...).
La lettre, a priori elle était destinée à Themerid puisqu'elle était cachée dans sa chambre (ça serait vicelard de cacher une lettre destinée à Flore sous l'oreiller de Themerid, quand même).
Merci pour ta double lecture et ton commentaire !
Du coup chapitre 9 : je l’ai beaucoup aimé ! Et j’aime aussi beaucoup le personnage de Zarbak
Bref, je disais que j’aimais bien le personnage de Zarbal. J’ai deux-trois remarques de pinaillage sur ce chap quand même :
Même si les chevaux ont les sabots empaquetés ça fait un bruit de pas lourds, ce n’est pas totalement silencieux.
Je suis étonnée que Alberac ne remarque pas qu’Alix est malade malgré toute sa science. Il est tant dans le déni que ça ?
Le discours rapporté de Zarbal est bof, même si ça m’a pas dérangée plus que ça. Je ne suis pas de l’avis de Tac, j’aime beaucoup le dialogue avec Elric du coup je mettrais tout en dialogue perso XD
Voilà pour le chapitre 9. Le 10, je l’ai bien aimé, mais un peu moins parce que certains personnages m’agacent (Themerid majoritairement). Il est très différent du tome 1 et n’a pas eu d’évolution positive.
À part ça, je n’ai pas grand chose à soulever. J’aime bien la scène avec Abzal et le dialogue de Flore et Johan (perso que j’aime beaucoup).
Bon je crois que j’ai fait le tour, je reviendrai vers toi d’autres choses me viennent à l’esprit, bisous !
Alors contente que le personnage de Zarbal t'ait plu, mais ne t'attache pas trop : on ne va plus le revoir.
Oui, Albérac est un peu dans le déni : il est concentré sur le fait d'aller le plus vite possible, et puis Alix a des regains d'énergie un peu trompeurs (comme mon fils quand il est malade !).
Le discours rapporté est bof ? Euh c'est pas très construit comme argument XD Pourquoi bof ? Il n'est pourtant pas très long, c'est si pénible que ça à lire ?
Dans le chapitre 10, c'est normal que Themerid t'agace : c'est ce que je voulais ;) Donc ça me va. La scène entre Flore et Johan, elle n'était pas prévue, mais c'est ton commentaire du chapitre 8, entre autres, qui m'a convaincue de faire une petite explication de texte ;) Moi aussi j'aime bien Johan. Je regrette presque de ne pas l'avoir fait intervenir plus tôt dans le tome 1, d'ailleurs.
Merci pour ta double lecture et ton commentaire. A bientôt !
Ok
Pénible, c'est un grand mot XD disons que ça s'intègre un peu moins bien dans le récit. Franchement je dis vraiment ça pour pinailler. C'est juste que tu nous a pas habitués à du discours rapporté.
^^
A+
J’ai bien aimé le chapitre, ça s’enchaîne plutôt bien sauf peut-être à la fin du pdv de Renaude où il y a une ellipse juste avant un changement de pdv et ça m’a fait un peu bizarre dans la fluidité. Mais je surkiffe toujours alors je n’ai relevé que le négatif (avec tout mon amour).
Au début, je n’ai pas capté sur le coup qu’on est le jour, j’ai vu le mot ombre et direct j’ai pensé qu’on était la nuit + le fait qu’elle s’apprête à sortir, en plein jour c’est pire qu’une imprudence. En soit ça peut se comprendre mais débouler là-dessus en plein début de chapitre hors contexte ça m’a paru brutal. Du coup ça me fait aussi d’autant plus bizarre que si elle était prete à faire cette immense connerie (appelons les choses par leur nom, hein), qu’elle se laisse distraire par Johan, ses trémolos à la Edith et un baiser.
Abzal qui se tient sur le parapet, j’ai cru pendant une seconde qu’il fixait Renaude avec une tête de tueur en série. Vraiment je m’attends à chaque fois au pire dans ton histoire, c’est terrible. Par contre le mec qui est pris de remords mais ne peut s’empêcher de s’en prendre à Renaude parce qu’il la soupçonne de connaître son secret, il n’a vraiment aucune dignité ! Les remords, ça ne sert à rien si tu n’en tires pas des leçons et améliore ton comportement ! Ah, vivement qu’il meurt !
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii le retour de Renaude ça me fait plaisir de la voir aussi déterminée ! Vu l’état dans lequel elle était à sa dernière apparition, j’ai l’impression qu’elle est très « fit » ! Bon je sens qu’elle risque de décéder / de s’en reprendre plein la poire dans le T2, donc je me réjouis en tremblant. Mais très chouette d’avoir cette dame dont l’âge ne l’empêche pas d’être bad-ass.
Themerid pubère : c’est très très drôle. Très bien vu de mettre ça en contre-point de tout le reste, et ça les rend humains aussi, nos petits princes.
Je crois que je comprends ce que tu ressens quand tu es face à Aminthe parce que Thémérid me fait avoir les mêmes réactions que toi face à ce que j’écris :’) Il envisage aussitôt le pire (et je ne peux m’empêcher d’être vexée/énervée qu’il songe qu’Elvire est naïve et doit donc être protégée). Je suis très d’accord avec Renaude lorsqu’elle dit que d’accord, peut-être qu’Elvire peut se faire manipuler, cependant Elvire peut manipuler en retour. C’est pas en restant asssis sur ta chaise que tu vas réussir quoi que ce soit, tu l’as dit toi-même Thémérid ! (oui je m’adresse directement à lui). Je pense qu’il est surtout vexé de ne pas pouvoir faire les choses lui-même. Pourtant, lui qui est censé être le cerveau du duo Venzald-Themerid, il aurait pu être satisfait de penser toutes les opérations en laissant les autres agir. (oui oui je sais il en a marre de se sentir inutile donc il ne supporte plus l’inaction)
« Pourquoi l’instinct d’Elvire serait moins fiable que tien ? » : ose me dire que Flore n’est pas en lutte contre le patriarcat ! merci de lutter contre la misogynie ordinaire de Thémérid !
« Pour la première fois, Themerid regretta que Johan soit absent. Il se serait sans doute allié à lui pour raisonner ces inconscientes ! » NON MAIS OH Thémérid est en chute libre dans mon estime. Je trouve ça vraiment pas anodin qu’il pense à Johan, comme par hasard c’est le seul de leur équipe de rebelles qui a une paire de couilles ! RHA ! Et le mec se sent légitime de parler de la «vertu » de Flore ? PARDON ?
Certes, il ne se reconnaît pas etc. Mais vivement qu’il fasse une petite introspection et commence à se poser les bonnes questions, qu’il arrête d’être aussi exécrable et détestable ! Il va finir aussi détestable qu’Abzal ! C’est bien beau de se cacher derrière l’excuse du « je ne me reconnnais pas » mais au bout d’un moment ça ne va pas suffire… Renaude est vraiment TRES patiente à son égard, j’espère qu’elle va parvenir à lui remettre la tête à l’endroit. Franchement, il pourrait être un peu reconnaissant à l’égard des sœurs qui font bien avancer les choses, parce que si ça ne tenait qu’à lui, on serait toujoursau même stade qu’au chapitre 1 !
Mais du coup Flore n’a pas du tout parlé des bouchevreux et de sa promesse de les faire sortir à Elvire&co ? Clairement je pense que le petit Johan a fait un truc pas très malin mais ça ne m’attriste pas énormément, j’avoue (voir même j’ai un plaisir sadique à l’imaginer dans le pétrin, mais je crois que mon agacement vis-à-vis de Thémérid biaise mes émotions, quoique Johan qui tient à tout prix à protéger d’une façon ou d’une autre Flore ça m’agace aussi. s’il parlait de soutien ça m’irait mieux, mais protection ça fait vraiment « je m’entête à croire que les meufs ont besoin de protection », d’ailleurs dans sa façon de parler Flore n’est qu’une exception, il dit qu’elle est trop forte pour être protégée, sous entendu toutes les autres filles sont à protéger… bref, à mort les misogynes, même s’ils pensent que ce n’est que de la gentillesse !)
Bon, comme tu l’auras constaté, ton texte suscite des émotions assez fortes :D
Plein de bisous ! Vivement la suiiiiiiiiteeeeeeeeee !
Bon, no comment sur l'ellipse à la fin du pov Renaude, je crois que je vais quand même me l'autoriser parce que sinon ça devient vraiment compliqué ! J'aurais pu faire cette petite scène dans le pov Themerid, mais comme il y a ensuite un saut temporel de 2 jours, c'était pourri aussi...
Pour Flore, finalement, sortir le jour n'est pas forcément une si grosse connerie que ça : le jour, elle peut se fondre dans la foule (elle l'a fait plein de fois avec Johan, d'ailleurs), alors que la nuit, comme il y a un couvre-feu la ville est déserte et elle a plus de chance d'être repérée. Evidemment, elle, elle doit cacher ses yeux, donc de toute façon, jour ou nuit, pour elle c'est dangereux de sortir.
Alors c'est clair que je me suis assise sur la dignité d'Abzal il y a longtemps, hein, je ne cherche plus à le cacher. Là effectivement, c'est particulièrement naze de s'en prendre à Renaude. En fait, je voulais montrer qu'il ne fait pas exprès de lui faire mal. Il lui attrape le bras parce qu'il est aux abois et particulièrement intense. Il veut une réponse mais il ne lui veut pas de mal. Est-ce que tu as compris ça ? Sinon, il faut que je modifie un peu. J'ai adoré ton "vivement qu'il meurt" XD Qu'est-ce qui te fait croire qu'il va mourir ?
Renaude est effectivement de plus en plus badass :)
Et oui, Themerid a les hormones qui le travaillent... et il n'est pas DU TOUT Despentes XD. Il est tout chafouin en ce moment, et ta réaction me comble : je ne peux pas faire des héros qu'on aime tout le temps, ça serait pas drôle. Donc ça me va très bien que tu aies envie de le secouer. Surtout quand il regrette que Johan (et sa paire de couilles) ne soit pas là : c'est exactement l'idée que je voulais faire passer. A voir s'il va se ressaisir ou pas ;)
Je confirme : Flore est SO en lutte contre le patriarcat !
"Et le mec se sent légitime de parler de la «vertu » de Flore ? PARDON ?" : alors en l'occurence, c'est de la vertu d'Elvire, qu'il parle, mais effectivement, il outrepasse ses droits :)
Si, si Flore a parlé de sa promesse aux bouchevreux, je ne l'ai juste pas mentionné. Enfin, si, d'ailleurs, on sait qu'elle l'a dit à Johan, au moins. Cette histoire reviendra plus tard.
En revanche, je ne voulais pas vraiment donner de Johan l'impression que tu as. S'il veut protéger Flore, c'est plus dans le sens : prendre soin d'elle et éviter qu'il lui arrive du mal, comme ferait n'importe qui qui tient à quelqu'un. Johan a l'esprit (relativement) ouvert, justement. Il faudra que je revois le vocabulaire, si tu as vu la scène comme ça.
Comme d'habitude : un énorme merci pour ta lecture au quart de tour et ton commentaire si intense ♥
Plein de bisouuuuus
Ce n’est pas très très grave pour le pdv de Renaude, j’avais aussi réfléchit à l’option de la faire avec le pdv de Thémérid mais j’avais pas trouvé ça concluant non plus, c’est pour ça que je ne te l’ai pas suggéré.
Aaaaah oui pour Flore en plein jour. En fait comme tout le monde n’a pas l’air très à l’aise avec les pélégris, je ne peux m’empêcher d’imaginer que les gens restent au max chez eux et que du coup y a pas beaucoup de monde dans les rues, surtout autour du palais. J’imagine un peu la ville désolée avec les gens murés chez eux pour ne pas s’attirer d’ennuis et les pélégris qui patrouillent avec leurs pas qui résonnent dans les rues désertées… Bon je force un peu le trait mais c’est un peu l’image que j’ai en tête, et vraiment c’est moi qui me la suis mise toute seule, mais voilà pourquoi j’ai dis ça sur Flore.
Pour Abzal, j’avais compris que c’était pas intentionnel. Tel que je l’ai compris, c’est qu’il s’est tellement replié sur lui-même, qu’il n’est plus du tout capable du minimum syndical d’empathie, il ne voit plus qu’au travers de sa souffrance et la moindre chose le fait affleurer au désespoir. Du coup il ne peut pas s’apercevoir qu’il blesse les autres, pas plus qu’il ne peut vraiment anticiper la souffrance d’autrui conséquemment à ses actes. C’est un peu un animal terrorisé et surtout, acculé.
Je ne pense pas qu’il va mourir, en tout cas, pas de sitôt, ce n’était que l’expression de mon désir 0:-)
Pardon pour ma confusion Elvire/Flore, j’ai été embarquée par mes émotions !
Aaaah je n’avais pas du tout compris que Flore avait parlé de sa promesse, les uns et les autres se font tellement de cachotteries ces derniers temps que j’avais présupposé que finalement Flore n’avait pas eu le cran de leur avouer tout de son escapade chez les bouchevreux. Ce qui est un peu bête vu qu’il y a Aénor, mais je m’étais dit que Flore avait parlé de tout sauf de sa promesse pour ne pas se faire trop taper sur les doigts par Thémérid et ses sœurs.
Pour Johan, je pense en effet qu’il faut que tu reprennes son vocabulaire et sa façon de tourner ses phrases parce que tel quel je n’ai pas compris sa façon de voir les choses. Bon, si, j’ai considéré l’éventualité qu’il veuille prendre soin de Flore parce que c’est son amie et pas parce que c’est une fifille, mais ça prête quand même à confusion dans son discours, les deux interprétations sont possibles et du coup, c’est gênant. Je pense que ça passe si tu n’es pas habitué.e à lire de façon féministe, mais sinon…
Plein de bisous c’est quand qu’on a la suite ?