Chapitre douze

Par Oriane

Nerveuse, Alara passa l’une des robes de novice de sa dame de compagnie par-dessus la tête. Elle écoutait à peine son amie répéter pour la centième fois que ce n’était pas une bonne idée. Elvire semblait dans tous ses états. Depuis qu’elle savait qu’Alara ira seule rencontrer Marco hors de la Maison des Mères, elle ne décolérait pas.

— Tu ne devrais pas faire ça, Alara. Si jamais les Mères l’apprennent, je ne donne pas cher de ta peau.

— C’est pour ça que je compte profiter de la nuit. Elles dorment à cette heure-là. Je ne crains pas grand-chose.

— C’est toi qui le dis.

Alara souffla. Elle ne pouvait rien faire contre les réticences de son amie. Une fois de plus. Autant, retrouver Enric de Lordet pour mettre en place un plan contre les pillards ne l’avait pas dérangé, autant elle ne supportait pas l’idée qu’elle rencontre Marco pour des raisons qu’elle ne comprenait pas.

— Si au moins tu me disais en quoi cela est si important pour toi, Alara. Tu as refusé tous ses messages depuis ton retour, et là, d’un coup, tu acceptes ? Et en plus tu veux y aller seule ? Qu’est-ce que tu me caches ?

— J’ai fait une promesse que je me dois de tenir. Une fois cela fait, tout rentrera dans l'ordre. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus.

— Une promesse ?

Alara se regarda une dernière fois dans le miroir sans lui répondre. Dehors, la lune montait vers son firmament. Il était temps. Elle attrapa la cape posé sur l’un des fauteuils de son salon et l’attacha à son cou. Elle remonta la capuche, vérifia qu’on ne puisse pas la reconnaître. Tout était parfait. Ne manquait plus qu’à convaincre une nouvelle fois Elvire que tout se passerait bien. Cela lui prit un peu de temps, son amie ayant du mal à lui faire confiance sur ce point :

— Tu cours devant un danger que tu ne vois même pas. Dire qui tu es à un homme, encore plus à un archiviste, n’est pas une bonne idée. Alara, tu ferais mieux de rester ici.

— Tu as accepté de jouer les messagères pour nous. Tu devais bien te douter que ça finirait comme ça. Fais-moi confiance. Je sais parfaitement ce que je fais.

— Tu te trompes, Alara. Tu n’en sais rien. Tu agis comme une enfant amoureuse.

Cette fois, il n’y avait pas de masque pour cacher son rougissement. La capuche n’y fit rien. Elvire soupira.

— Ne me dis pas que c’est ça, la supplia-t-elle presque. Ne me dis pas que tu es amoureuse de lui.

— Ce n’est pas le cas, s’insurgea-t-elle.

— En es-tu sûre ?

— Je suis la Kharmesi, Elvire. Je n’ai pas le droit d’être amoureuse. Et je n’en ai pas la moindre envie. Mon devoir passe avant tout.

— Le devoir ne fait pas tout. D’ailleurs, si tu l’écoutais vraiment, tu n’irais pas à ce rendez-vous. Tu ne lui dirais pas qui tu es. Tu ne prendrais pas ce risque-là.

Alara ne répondit pas. Si elle ne se trompait pas, Marco savait déjà. Il avait sûrement entendu sa dernière conversation avec Harken avant qu’elle ne quitte l’armée. Elle n’y allait pas pour ça. C’était autre chose qui l’avait poussé à accepter l’invitation du jeune homme. Elle ne voulait pas l’admettre, mais il lui manquait.

Elle salua son amie. Elle n’allait pas se lancer dans des explications inutiles si elle ne voulait pas être en retard.

— Si on vient me demander, dis que je ne me sentais pas très bien ce soir et que j’ai besoin de dormir. Je rentre le plus vite possible. Fais-moi confiance, c’est tout ce que je te demande.

— Et c’est déjà beaucoup depuis quelque temps.

— Je sais et j’en suis désolée. On en reparle plus tard.

Elle sortit de la pièce, espérant qu’Elvire n’irait pas tout raconter à l’une des Mères. Elle prenait trop de risque en mettant son amie dans la confidence. Elle en prenait tout autant en quittant la Maison des Mères.

Dans les couloirs, elle marcha à pas rapide. Elle prit les chemins détournés, ceux qu’aucune des neufs Mères ne parcouraient en temps normal. Elle se promenait assez souvent de nuit dans la Maison des Mères à cause de ses insomnies pour les connaître. Elle ne croisa personne jusqu’à ce qu’elle arrive dans la cour. Là, quelques femmes en armes surveillaient la grande porte. Tournées vers l’extérieur, elles ne la virent pas. Elle se faufila jusqu’à la petite porte cachée sur l’arrière à côté de la serre.

Elle passa la porte. Accolée au battant, elle regarda droit devant elle. La lune éclairait le chemin menant vers les falaises. Rien ne venait lui gâcher ce paysage qu’elle connaissait par cœur si ce n’était une angoisse sourde. Ce n’était pas le moment de flancher. Elle était dehors, autant en profiter.

Elle s’élança vers les falaises. Marco devait l’attendre là-bas. Elle tentait de ne pas trop y penser. Elle y allait pour… En fait, elle ne savait plus trop. Lui avouer une vérité qu’il savait probablement déjà. Elle lui ferait promettre de ne rien dire et surtout, de ne pas chercher à en savoir plus, quitte à le menacer. Elle n’aurait pas à aller jusque-là, pensa-t-elle. Elle était la Kharmesi, c’était suffisant pour être obéit. Elle se répéta ce mantra jusqu’à ce qu’elle arrive en haut des falaises.

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Ella Palace
Posté le 20/12/2021
Re...

Je n'ai pas compris la fin... Plus haut dans le chapitre, tu répètes qu'elle lui a déjà avoué être la Kharmesi et, au final, tu écris qu'elle le rejoint pour le lui dire et lui faire promettre de garder le secret...

Remarques:

-« Nerveuse, Alara passa l’une des robes de novice de sa dame de compagnie par-dessus sa tête », par-dessus la tête conviendrait mieux.
-« Depuis son retour du château comtal, Elvire semblait dans tous ses états. Depuis qu’Elvire savait qu’elle ira seule rencontrer », redondance de « depuis ».
-« Elle ne pouvait rien faire contre les réticences de son amie. Quoiqu’elle fasse, Elvire était contre ce qu’elle s’apprêtait à faire », tu dis deux fois la même chose.
-« Elle attrapa la cape posé », posée.
-« Elle se promenait assez souvent de nuit dans la Maison des Mères à cause de ses insomnies pour les connaître », phrase un peu lourde et pas très claire.
-« Elle passa la porte », phrase inutile surtout que cela fait trois fois « porte ».

A bientôt :-)
Oriane
Posté le 27/12/2021
SAlut,

Ah mince, j'avais pas fait gaffe à cette incohérence-là. Va falloir que je reprenne tout ça. Non, il ne le sait pas encore. Elle se doute qu'il sait mais elle ne lui a rien dit. Je vais relire le tout et corriger.
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