Chapitre final - La souffleuse de Mirane

Par Hylla
Notes de l’auteur : Bonne lecture !

Durant les six longs jours de voyage éreintants pour regagner la capitale, Authave ne quitta pas les esprits de Maeve. Elle se souvenait de ses conseils, quand elle jouait à l’épée avec son frère, de son retour à la Citadelle une fois la Révolte des Chefs terminée, des mots durs qu’elle regrettait de lui avoir dits lors de leur dernière entrevue. Elle lui en avait tant voulu, depuis le mariage, qu’elle en avait oublié de lui pardonner. Comment aller de l’avant, quand il n’était plus possible de revenir en arrière ?

Elle n’avait pas pu retrouver le légionnaire, le responsable de tout ce carnage. Elle n’avait pas été écoutée par le Grand Commandant, quand elle lui parla des Argons et de leur trahison. Le débarquement fut annoncé le lendemain de l’attentat, et tous attribuèrent à une troupe de repérage royaliste l’attaque du camp norlandais. Mirane restait sa seule option. Là-bas, elle serait écoutée, et elle pourrait écrire à son père pour le prévenir. Mais d’abord, elle devait en parler à Darion, et faire libérer Primo.

 

Le cabinet du Ministre des Sûretés était plongé dans la pénombre. Seul l’éclairait un chandelier, découvrant le visage aux noisettes ébahies.

« Je suis désolé, pour votre frère. »

Elle déglutit avec peine et leva les yeux au ciel. Les larmes montaient, mais elle les réfrénait. Elle lui devait cet honneur, cette fierté à la norlandaise des cœurs durs qu’aucune émotion ne pénétrait.

« C’est justement de cela que je suis venue vous parler. »

Darion l’écouta d’une oreille attentive. Dès qu’elle mentionna le bracelet qui l’avait alertée sur le camp allié, il se munit d’une feuille et trempa la pointe de sa plume dans l’encrier. Une fois le récit terminé, ce fut l’avalanche de questions. Elle dut lui dessiner le camp de son trait approximatif, indiquer les positions respectives de chacun, lui détailler les traits du légionnaire qui s’était enfui.

« Vous me croyez, cette fois.

— Cette fois, vous avez été une victime directe. Je ne peux pas porter une accusation sur les simples soupçons d’un témoin.

— J’en avait déjà été victime la veille du mariage !

— Les faits sont plus probants aujourd’hui. »

 Darion se mura dans le silence. Ses yeux étincelaient de réflexions qui fusèrent bientôt à travers sa plume telles des fulgurances dont il ne devait perdre le moindre mot.

« Vous avez donc assisté à ces… manifestations…

— Souffleries.

— Les jardins la veille du mariage, le jour de votre fuite, donc de la disparition de Samaon… griffonnait-il en même temps. Et le soir où mon père a été tué.

— Lors du sommet à Rica, aussi. Je n’ai pas pu nimber pour vérifier… Et je n’en étais pas la cible. Mais mon bracelet a vibré.

— Pourquoi ne m’aviez-vous pas rapporté cela quand vous êtes rentrée ?

— Ce n’est pas comme si vous m’aviez crue, la dernière fois.

— La dernière fois, je n’avais pas de preuves.

— Vous devez libérer Primo.

— Il me sera difficile de faire quoi que ce soit sans avoir mis la main sur les coupables, finit-il par dire au terme d’un long silence. N’oubliez pas que c’est lui qui vous a parlé de la magie perdue, la première fois.

— Ne me dites pas que vous croyez encore Primo coupable.

— Je n’écarterai aucune piste jusqu’à avoir débusqué les coupables. Je chargerai quelques hommes triés sur le volet, pour plus de confidentialité.

— J’ai du mal à croire que cela sera suffisant.

— C’est pourquoi j’aurai aussi besoin que vous me confiez votre bracelet. »

Maeve serra son poignet. Depuis qu’Authave le lui avait remis, il ne l’avait jamais quittée. Sauf le jour de son mariage, ce compromis nécessaire auquel elle avait préféré consentir plutôt que de voir ces pierres brutes taillées en morceaux par elle ne savait quel orfèvre des panœuvres. Ils auraient incrusté leurs ornements ridicules, sans considérer que les gemmes perdraient leur puissance. Aurait-elle pu détecter alors les vibrations ? Ce bracelet lui avait ouvert la voie, il avait sonné l’alerte et montré le chemin. Mais surtout, c’était le dernier souvenir qu’elle avait d’Authave, et elle n’était pas encore prête à s’en séparer.

« Rendez-le-moi dès que vous avez identifié le coupable. »

Elle lui remit le bracelet, effleurant cette main qu’elle n’avait encore jamais touchée.

« Nous ferons tout ce qui est possible pour les démasquer. Au moment où vous franchissez cette porte, je prends ma plume, j’ordonne, et vous… »

Ses yeux la dévisageaient à présent d’une intensité bien différente. Ce n’était plus le masque incisif du Ministre des Sûretés, mais le jeune homme qui de son seul regard la mettait soudain à nue.

« Et moi… »

Et elle ? Avait-elle seulement eu l’intention de dire quelque chose ?

« Et moi, je m’en vais retrouver mon époux. »

Pourquoi ses lèvres avaient-elles articulé ainsi cet enchaînement de sons ? Sous son sourire niais, elle se maudissait de sa réponse.

Darion se releva brusquement, et attrapa les premières feuilles qu’il avait à portée de main pour les tasser, droites, alignées, avant de les reposer devant lui.

« Odrien s’est fait beaucoup de souci…

— Nous ne devrions pas l’inquiéter davantage, alors.

— Ne l’inquiétons pas davantage » reprit-il d’une voix perdue.

Maeve se leva brusquement quand son hôte passait devant elle pour la raccompagner. Il était tout proche. Si proche qu’elle n’en dévorait que les noisettes qui, dans leurs tremblements infimes, semblaient vouloir lui dire mille mots. Des picotements assaillirent le bas de son dos et soudain, elle se mit à espérer que ce moment ne prit jamais fin.

« Si Madame me le permet, j’ai des affaires qui exigent la plus grande urgence. Et toute mon attention » finit-il en la parcourant du regard tout entière.

Elle crut que ses pieds ne bougeraient jamais. Son corps ne lui répondait plus. Elle ne voulait pas partir. Mais le jeune homme se détourna et partit toquer. Respin entra.

« Raccompagne la princesse jusqu’à la Cité. Je vous tiendrai informée de mes avancées » lui souffla-t-il au creux de l’oreille.

 

Même si Primo n’avait pas encore été innocenté, le Ministre des Sûretés lui avait accordé un droit de visites. Maeve s’étonna d’apprendre qu’elle n’était pas la première à se rendre dans les cachots pour le rencontrer, et qu’une personne avait même fait l’objet d’une dérogation spéciale de la part du Régent Nirien.

« Cilia est venue vous voir ? »

Assis par terre dans sa cellule au sol froid, le vieux maître acquiesça.

« C’est donc vrai, continua-t-elle. Votre frère est le père de mon époux.

Son regard azur s’était d’abord troublé. Puis il s’était perdu dans sa tasse avec mélancolie.

« Je ne voulais pas vous embarrasser, finit-elle par lui dire.

— L’amour, les rencontres, les instants… Enon et Sycida se sont longtemps aimés. Mais de là à savoir qui est le père d’un enfant… Ils se retrouvaient parfois, même si elle venait passer des nuits dérobées chez nous, je suis loin d’être au courant de leurs moindres ébats. Sycida était mariée, et ces choses-là… sont loin d’être des certitudes pour celui qui n’est que le frère d’une des personnes concernées. »

Il finit par prendre une gorgée si longue qu’il en reposa ensuite sa tasse, puis toussota.

« Et votre frère, où est-il ?

— Enon et moi étions très proches. Même pour les affaires, nous faisions la paire. Lui comme mage d’arène, et moi comme maître. Nous faisions toujours la grande saison, à voyager à travers tous les Pays de Dennes pour aller de foire en tournoi. Mais un jour que nous étions rentrés, il m’a dit qu’il allait rejoindre des amis à la taverne. Il n’y est jamais allé, pas plus qu’il n’en est revenu. Et moi, j’en parle encore comme s’il était simplement parti. »

Primo détourna le regard, et ses yeux s’écumèrent de mélancolie. Si la jeune fille respecta son silence, elle ne put se retenir de fixer son iris azuré. Le même que son mari. Le même que Cilia aussi. Que cette peste puisse avoir un lien de parenté avec Primo lui paraissait encore incroyable.

« Il ne fait pas bon d’être l’amant d’une princesse. Je l’avais mis en garde… Il avait même commis l’imprudence de faire le voyage pour la retrouver, sur le Nouveau Continent. Il était resté quelque temps à Rica, en Brême. Il était fou amoureux, personne ne pouvait lui faire entendre raison lorsqu’il s’agissait de Sycida.

— Mon mari vous ressemble beaucoup, finit-elle par dire.

— La première fois que je l’ai aperçu, j’ai cru voir Enon au même âge. »

Le récit de Primo ne remettait pas en cause les craintes de la jeune fille, bien au contraire. Lorsqu’elle retrouvait son époux, à la salle des mets comme lors de leurs promenades, elle ne pouvait s’empêcher d’y penser, mais Odrien ne laissait jamais rien transparaître à ce sujet. Se voilait-il à ce point la face ? Peut-être se permettait-il pas de le montrer. Pour une fois, Cilia était celle qu’elle comprenait le mieux.

Maeve vérifia que les gardes se tenaient à l’autre bout du couloir des geôles avant de s’asseoir à côté de Primo pour murmurer dans le creux de son oreille les détails de l’assaut du camp norlandais par la Légion argone.

« Il n’est pas certain que les faits soient attribuables à la Légion, chuchota Primo. L’Argonie est une nation aussi vieille que l’arrivée des premiers marchands de la confédération des royaumes du Trian sur le Nouveau Continent. Ce sont les marchands qui ont inventé la langue commune, pour faciliter leurs échanges. S’il y a bien un Etat ici qui n’a pas de dialecte classique, c’est bien celui-ci. Et ils n’auraient aucun intérêt à manipuler les leurs pour faire une attaque, si c’était réellement leur intention.

— Je dois retrouver les coupables. »

Maeve repensa à ces voix, à ce Nimbe à la puissance effroyable, à ce légionnaire qui lui avait échappé. Elle sentait la rage lui monter dans les veines.

« Ces voix qui ont pris le contrôle de votre corps, et de celui des autres soldats… J’avais déjà lu au sujet d’une forme de magie perdue qui s’en rapprochait. »

Les yeux de la jeune fille s’écarquillèrent.

« La soufflerie. Une vieille pratique dont des traces ont été trouvées parmi les anciens peuples des montagnes de Paars. La magie agit par vibrations, bien que je n’aie aucune idée de son mode opératoire.

— Les chauves-souris…

— Et Kipoutt aussi. »

Plus le temps passait, et moins elle savait à qui elle faisait face. Il y a deux lunes encore, Nirien était son ennemi, ralliant bientôt les Pays de Dennes avec lui. Maeve avait toujours détesté les Argons pour avoir déclaré la guerre à la mère patrie, elle les avait haï pour avoir causé la mort de Mayha. A présent, elle ne savait même plus qui blâmer pour l’attaque du camp norlandais. Pour la mort de son frère.

La guerre contre les royalistes avait duré deux huitaines. Si les troupes alliées avaient contenu le débarquement sur le littoral, les Pays de Dennes avaient créé la surprise en abordant au large des jungles du sud. Le Grand Commandant, persuadé que le lieu était trop escarpé et hostile, n’avait pas prévu suffisamment de troupes. La ville de Gondola tomba aux mains des soldats du Roi Ferinan. La contre-offensive prit du temps à s’organiser, mais les troupes alliées finirent par venir à bout du siège de la ville. Odrien comptait sur les prisonniers royalistes pour discuter avec son cousin le roi d’une armistice entre les deux pays.

 

« Vous aviez raison » lui annonça Darion.

Il ne tenait pas en place, et marchait compulsivement aux quatre coins de son cabinet.

« Compte-tenu de ce que nous avons découvert, j’ai sollicité un nouvel entretien avec le juge afin de réexaminer le cas de Primo sans jurés, au nom de l’intérêt d’Etat. Je sors de son cabinet, votre ami va être libéré. »

Maeve ne cacha pas sa joie, et remercia le ministre de lui apporter si heureuse nouvelle. Après tout ce temps, elle n’osait plus espérer que ce jour n’arrive.

« De qui s’agissait-il ? » s’enquit-elle.

Darion se mordillait les lèvres. Elle avait envie de s’approcher et de le secouer dans tous les sens, pour faire jaillir de cette bouche tous les mots qu’elle attendait tant.

« Le bracelet les a menés jusqu’aux Jardins d’Ailleurs. Seules deux personnes y étaient. Odrien et Asha.

— Asha ? répéta-t-elle hébétée.

— Asha Cassiope, la fille de l’ambassadeur brêmois » détailla-t-il en écartant toutes les syllabes comme si elle allait ainsi mieux comprendre.

Pourtant, elle avait bien entendu, et elle connaissait le prénom. Asha… Maeve repensait à ce visage, ces cheveux bruns et cet air confiant. Ce sourire avec lequel il lui avait d’abord semblé que la Brêmoise avait envoûté son mari. A y réfléchir de plus près, elle l’avait bel et bien charmé, mais la jeune fille s’était méprise sur ses intentions.

« La soufflerie viendrait donc… De Brême ?

— Ou d’Odrien, releva l’autre.

— Odrien ? répéta-t-elle incrédule.

— J’ai du mal à y croire également.

— Pourquoi Odrien aurait-il besoin de manipuler insidieusement la fille d’un ambassadeur à qui il peut déjà s’adresser ?

— Alors que Brême…

— Nous a convoqués pour proclamer l’indépendance des pays. »

Elle avait beau réfléchir à voix haute, la question ne faisait pas l’ombre d’un doute.

« Pourquoi auraient-ils besoin de faire cela s’ils sont arrivés à leur but ?

— Peut-être que leur but est ailleurs. Peut-être aussi que l’indépendance ne se serait jamais imposée si le contexte n’avait pas été favorable.

— Ce sont des traîtres… maugréa-t-elle.

— Restons prudents. »

Les yeux bruns ne lâchaient pas leur emprise, mais ne la regardaient pas vraiment non plus. Darion était ailleurs, et elle devinait les mille pensées qui se bousculaient dans sa tête.

« Et mon père…

— Je suis désolée. »

En camouflant leur attentat derrière la magerie des soldats de la Légion argone, Brême s’était assuré de ne pas se faire prendre au cas où leur plan aurait mal tourné. Les pertes essuyées par les rangs norlandais, ainsi que le décès de leur chef le plus redoutable affaiblissaient le pays, qui venait de se tenir à l’écart d’une alliance à laquelle les Brêmois semblaient être les premiers à avoir intérêt. Si les mages responsables de l’incendie du camp avaient été débusqués, le prétexte aurait été parfait pour remettre le feu aux poudres entre le Norlande et l’Argonie, qui avaient déclaré à Rica leur premier cessez-le-feu depuis les premières invasions. Mais ce leurre ne fonctionnerait pas.

« Il faut arrêter Asha.

— Ce n’est pas aussi simple que cela.

— Vous n’aviez pourtant pas hésité à arrêter Primo.

— Ce n’était pas pareil » coupa-t-il sèchement en haussant la voix.

Darion laissa choir sa tête dans ses mains, et ébouriffa ses cheveux de ses doigts tendus.

« Asha Cassiope est la fille d’un ambassadeur. Même si je vous crois, je ne peux pas prendre seul une décision aussi lourde de conséquences. »

Maeve avait protesté. Elle aurait préféré que cette femme soit arrêtée sur-le-champ, mais elle commençait à connaître assez les Dennois pour savoir que chaque chose allait avec son lot de formalités. Le Ministre des Sûretés avait convenu d’en parler à Odrien à l’instant, et elle avait insisté pour être présente. Ils avaient retrouvé l’intéressé dans son Petit Salon, et il n'était pas seul.

« Princesse, se courba Lazare en prenant une dernière baie dans la coupole argentée. Odrien… »

Il se retira plus promptement encore qu’elle n’aurait pu l’espérer, non sans saluer Darion qui restait debout, en retrait derrière les banquettes.

« Il s’est passé quelque chose de grave, commença-t-elle.

— La dernière fois que vous m’avez dit cela, nous avons dû fuir le Palais en catastrophe. »

Maeve sourit jaune. Et, à l’embarras qu’il vit sur son visage, son mari se décomposa. Il était resté silencieux et avait écouté la jeune femme conter avec précision la soufflerie du mariage, et les doutes qu’elle a eu ensuite, jusqu’à cette bataille où cet infame avait utilisé un autre pays comme bouclier pour ravager en leur nom le camp norlandais. Pour tuer son frère.

Darion se chargea du reste.

« Et c’est vous que mes gardes ont fini par trouver dans les Jardins d’Ailleurs. Avec Asha.

— Qu’essayez-vous de dire…

— Asha Cassiope est la souffleuse qui agissait au sein de ce palais.

— Je ne vous crois pas. »

Pendant un instant, elle crut voir les mains de Darion trembler. Son visage paraissait traversé par mille émotions, qu’il s’efforçait tant bien que mal de contenir.

« C’est impossible.

— Ces gens sont capables de manipuler leurs victimes ! dit Maeve.

— Je m’en serais rendu compte.

— Elle vous a si bien ensorcelé que vous n’arrivez même pas à l’envisager coupable. Il n’y a que deux points communs entre les jardins et le sommet à Rica. Vous et Brême. »

Odrien demeurait silencieux.

« Vous la voyez fréquemment, reprit son frère.

— J’aime passer du temps avec elle, c’est vrai. Et oui, je la vois au moins une fois par huitaine.

— Et souvent seul.

— C’est ma plus proche amie » s’étrangla-t-il.

La Brêmoise lui avait probablement soufflé des instructions au cas où elle serait un jour soupçonnée, mais Maeve ne doutait pas de l’affection sincère qui causait maintenant la détresse de son époux.

« Quels sont vos ordres ? » demanda le ministre.

Mais Odrien resta coi. Ce détachement qui tantôt l’étonnait l’exaspérait à présent.

« Je ne suis pas certain, encore. Tout me semble… »

Darion tapotait ses mains le long de ses jambes, pour attendre la suite de la phrase qui ne vint jamais.

« Il faut arrêter Asha, finit-elle par dire.

— Non, répondit aussitôt Odrien.

— Non ? reprit-elle.

— Asha ne sera pas arrêtée. »

Maeve et Darion s’étaient figés.

« En tant que Ministre des Sûretés, je ne peux que m’opposer à cette décision. Odrien, réfléchissez. Nous ne pouvons laisser courir au palais une fille qui assassine des régents.

— Je renverrai tous les ambassadeurs, les Cassiope quitteront Mirane.

— Et s’il y en avait d’autres dans le pays ?

— Alors arrêter Asha ne fera que les mettre en alerte.

— Vous ne comptez donner aucune suite diplomatique à ce qui s’est passé ? interrompit Maeve d’un ton impatient.

— Brême m’a aidé à reprendre le pouvoir. Je ne peux pas prendre de décision hâtive.

— Et faire comme si rien n’était arrivé ? s’insurgea-t-elle.

— On n’arrête pas la fille d’un ambassadeur pour haute trahison sans réfléchir. Sinon, dès demain Brême sait que nous sommes au courant. »

Maeve enrageait. Elle qui voulait voir cette Asha Cassiope payer pour les crimes de ses confrères s’exaspérait de la réaction de son époux. Lui qui n’avait jamais rien commandé venait de donner le pire des ordres. Asha ne serait pas arrêtée. Son cœur béait d’injustice. Cette traître qui avait semé tant de malheurs ne méritait pas de vivre. Elle avait trop de sang sur les mains. Celui d’Orman, et de son tigre. A cause d’elle, Primo croupissait dans les geôles du palais, et les Cieux seuls savaient de quels autres maux elle était responsable.

« Asha ne sera pas arrêtée. » Les mots de son époux résonnaient dans sa tête dans un refrain incessant. Odrien avait donné un ordre, et il était porteur de l’autorité la plus haute dans ce pays. Maeve n’avait jamais désobéi. Même lorsque son grand-père lui avait commandé d’abandonner sa vie pour un futur qu’elle ne voulait pas, elle n’avait pas désobéi. L’idée n’avait traversé ses esprits qu’un court instant, le devoir l’avait écartée aussitôt. Mais cette fois, elle germait et ne la quittait plus.

Un ordre est un ordre. Mais n’était-il pas de son devoir de venger son frère ? D’arrêter celle qui avait semé le chaos dans les affaires de son nouveau pays ? Asha Cassiope était sa seule piste pour retrouver le commanditaire du meurtre d’Authave. Et Odrien voulait qu’elle quitte le pays ? Maeve ne pouvait pas l’accepter. Elle devait agir avant qu’Odrien n’annonce la révocation des ambassadeurs. Si elle ne l’imaginait pas aussi prompt à agir que le Ministre des Sûretés, elle était bien incapable de savoir quand celle-ci interviendrait.

Maeve se rendit à son pavillon, où Arnile montait la garde. Elle le missionna de réunir des hommes de confiance et de se tenir prêt. Il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen d’intercepter la Brêmoise sans que celle-ci ne se sente menacée. Elle ne savait même pas où vivait l’ambassadeur, ni si sa fille résidait encore sous le même toit que lui. A peine avait-elle parlé à Asha une fois, elle n’avait aucune raison valable de lui rendre visite. Encore moins si elle voulait avoir des gardes auprès d’elle. Elle devait lui tendre un piège. Il lui fallait une personne de confiance. Et soudain, ses yeux s’illuminèrent.

Elle y sera sûrement.

Maeve traversa la Cité Inviolable jusqu’au pavillon de Cilia. Depuis leur retour de Rica et la fuite de Nirien, la princesse ne quittait plus ses quartiers, et ne partageait même plus ses repas avec eux. Le désespoir et la fatigue rongeaient son visage aux joues plus creusées qu’à l’ordinaire. Elle n’avait plus la force des mondanités.

« J’ai besoin que vous invitiez Asha Cassiope à vous rencontrer.

— Et pourquoi devrais-je vous aider ?

— Je sais que vous avez été voir Primo en prison. »

Les yeux azurs tremblèrent. Sous ses boucles d’or, son visage se referma.

« Je ne reçois pas, en ce moment, vous le savez bien.

— Je vous demande seulement de l’inviter. Le ferez-vous ? »

Cilia se mordillait les lèvres.

« Vous ne direz à personne que je lui ai rendu visite. »

 

Cilia avait invité Asha à la retrouver pour le goûter dans le pavillon des rosiers. La petite verrière aux fleurs éclatantes était réservée aux membres de la famille princière, qui y invitaient leurs amis les plus proches, ou ceux qu’ils souhaitaient honorer d’une politesse considérable.

Maeve attendit dehors le signal d’Anusile pour entrer dans le pavillon aux roses. Asha sursauta et se leva d’un bond. Désorientée, elle salua la princesse.

« J’espère que Son Excellence n’a pas été blessée sur le front ? »

La Norlandaise se mordit la joue d’ironie. Cilia, elle, était restée assise. Elle ne reposait jamais cette tasse dans laquelle fuyait son regard.

Elle hocha la tête à l’intention d’Anusile, et les quatre gardes entourèrent leur proie et lui ligotèrent les mains et les jambes.

« Que se passe-t-il ? »

Les yeux écarquillés, la Brêmoise affichait désormais un teint livide. Maeve ne pouvait nier le jeu convaincant de la traîtresse. Si elle n’était pas elle-même convaincue de son crime, elle aurait toutes les raisons d’en douter. Elle ausculta ses moindres formes, examina ses cheveux, aucune arme n’était cachée. Depuis sa chaise, Cilia guettait la fouille du coin de l’œil.

Soudain, Maeve toucha une chaîne autour de son cou. Elle la fit remonter à la surface pour mieux découvrir une pierre en pendentif. Brute, les bords saillants, elle brillait de ce noir de jais... Le même que celui de son bracelet.

Au creux de sa paume, le pendentif frémissait. A peine eut-elle le temps de sentir la pierre chauffer, et son bracelet réagir à son tour que sa tête lui fit mal.

« Arrê… »

Mais elle n’arrivait pas à articuler. Comme les gardes, Maeve avait reculé de plusieurs pas. Son corps ne répondait plus, et elle luttait contre cette masse qui tempêtait dans ses esprits.

Je dois la capturer. Je ne peux pas échouer.

Sa main tremblait. Elle parvenait à fléchir un genou, mais ce n’était pas assez. Maeve sentit alors ses jambes avancer vers sa proie. Ses bras se tendirent, et ses mains détachèrent une à une les cordes que les gardes venaient de nouer. Asha lui adressa un large sourire avant de disparaître. L’écho de ses pas s’éloigna sans qu’aucun corps ne put bouger, puis la soufflerie quitta leurs esprits telle une enclume assommante. Maeve s’élança vers la sortie, mais la Brêmoise avait disparu.

« Où est-elle partie ? lança-t-elle aux gardes chargés de surveiller l’entrée du pavillon des rosiers.

— Personne n’a quitté le pavillon depuis l’arrivée de Son Excellence. »

Elle scrutait le visage du garde à la recherche de la moindre inflexion. Avait-il été victime lui aussi de la soufflerie ? Asha avait-elle pu provoquer si rapidement deux ordres à autant de cibles différentes ?

Dans le pavillon, Maeve remarqua la porte dérobée de service, et s’y engouffra aussitôt. Les va-et-vient des domestiques dans le couloir étriqué s’interrompirent.

« Avez-vous vu quelqu’un sortir d’ici ? »

Ils avaient bien vu une femme, et elle était passée par ici. L’un des hommes à la toge blanche confia un plateau chargé de fruits à un jeune garçon et l’accompagna dans une pièce annexe.

« Elle est descendue par ici… »

Les souterrains… Maeve connaissait que trop peu de ce dédale, et son adversaire avait de l’avance. Elle interrogea à la hâte les servants qu’elle croisait, courait en suivant leur direction, mais bientôt, les yeux hésitaient et les lèvres demandaient à répéter le portrait de la personne recherchée. D’aucun n’osait admettre qu’il n’en savait rien. Elle n’avait plus le temps.

Alors, elle s’élança à l’aveuglette et erra dans les couloirs sombres jusqu’à admettre l’inacceptable. Elle avait perdu sa trace.

 

Dans son cabinet austère, le Ministre des Sûretés frappa du poing son bureau.

« Avez-vous perdu la tête ? »

Maeve avait sursauté.

« Je ne pouvais pas savoir… »

Ses mains se crispèrent sur ses genoux.

« Si justement. Vous auriez dû savoir. Vous l’avez dit vous-même, Asha est une souffleuse. Ne vous est-il pas venu à l’esprit de m’en parler avant ?

— Je ne pensais pas que vous me laisseriez faire.

— Cette fille a tué mon père. Mais vous, vous avez agi de façon inconsidérée, et vous l’avez laissée s’échapper. »

Darion se leva brusquement. Elle s’inquiéta de le voir se diriger vers la porte. Il va me mettre dehors ?

Mais ce fut Respin que le ministre appela, pour donner l’ordre de chercher et arrêter Asha par tous les moyens possibles. Au pavillon de l’ambassadeur de Brême, Monsieur Rejnontrjn Cassiope, celui de l’ambassade de Brême, mais aussi au port et à la Grande Porte, toutes les unités devaient agir par double paire. L’une d’elle, cachée, ne devait agir que si Asha recourait à la soufflerie.

« Voilà la précaution que vous auriez dû apporter, siffla-t-il une fois la porte refermée.

— Et maintenant ? »

Maeve attendait sa réaction avec crainte. Qu’allait être sa peine pour avoir désobéi à un ordre royal ? Elle avait voulu faire bien, mais elle n’avait fait qu’empirer les choses.

« Il faut prévenir Odrien. Et espérer que les gardes la retrouvent. »

 

« Très chère, à vous l’honneur » entonna Darion une fois qu’ils furent tous trois réunis dans le Petit Salon.

Maeve avait d’abord balbutié. Et puis, elle avait récité les faits dans leur forme la plus brute, la plus directe, et la plus vraie. Elle avait décidé d’arrêter Asha, mais elle l’avait laissée fuir. Odrien tapait le sol du pied dans un tic frénétique. Avec ses yeux qui s’écarquillaient et la veine qui ressortait sur son front, Maeve n’avait jamais vu son époux si en colère.

« Pourquoi avez-vous fait ça ?

— Je ne pouvais pas la laisser partir en toute impunité.

— Et vous, vous étiez d’accord ? adressa-t-il à son frère.

— Je n’ai su qu’après.

— Je croyais que rien ne vous échappait. Elle a eu recours à des gardes, quand même.

— Les gardes n’ont rien à voir avec cela, s’empressa-t-elle de couper. J’ai tenu à mener l’opération dans le plus grand secret.

— En cela, au moins, vous avez réussi » ironisa Darion.

Odrien se laissa choir sur le coussin. La tête appuyée sur sa main, son regard se posa sur le plafond.

« Est-ce vraiment comme cela que vous me percevez, Maeve ? finit-il par dire d’un ton vexé.

— Je ne comprends pas…

— Toute ma vie, Père m’a formé pour ce moment. Est-ce là le peu de respect que j’inspirerai à mon peuple ? »

Maeve préféra garder le silence. Après avoir si directement été à l’encontre de sa volonté, elle savait qu’aucune parole de circonstance n’arrangerait son cas.

« Ce sont nos actes, et non nos ordres, qui inspirent le respect, reprit Darion.

— Qu’insinuez-vous donc ?

— Vous savez très bien ce que j’insinue. »

Maeve n’avait jamais vu Odrien avec un visage si renfrogné. Darion, lui, le regardait d’un œil mauvais.

« Vous devriez rester à votre place.

— Et vous devriez assumer la vôtre. »

Odrien avait le souffle coupé. Il se mordait les lèvres, mais ne répondit rien.

« Jour et nuit, depuis des années, je veille à la sécurité du pays…

— C’est donc de cela qu’il s’agit ! pouffa Odrien. Après tout ce temps… Mon propre frère ! »

Darion eut un rictus tinté de mépris.

« Si c’est ce que vous croyez, alors vous me rendez encore plus difficile la tâche de conserver quelque estime pour votre personne. Par les Cieux, réveillez-vous, Odrien ! »

Les azurs avaient tremblé avant de retomber en coin. Maeve ne savait plus où se mettre. Elle sentait dans le regard lourd de reproches du ministre que cette conversation devenait trop personnelle et que sa place à elle n’était plus dans cette pièce.

« Je vais vous laisser » avait-elle débité à toute vitesse en se levant aussitôt.

Les deux hommes n’avaient rien ajouté, et ce ne fut qu’une fois la porte refermée qu’elle entendit la voix de Darion s’élever à nouveau.

« J’ai besoin de savoir si je peux croire en la personne qui prétend gouverner ce pays.

— Prétend ? »

Maeve se figea. Elle se sentait honteuse d’être si indiscrète, mais elle voulait connaître la suite de cette conversation.

Au terme d’un long silence, Odrien prit une voix plus rauque qu’à son habitude :

« Ce n’est pas parce que je ne ressemble pas à Père que je ne suis pas son fils.

— Vraiment ? »

Un murmure rit.

« Ne me faites pas croire que vous ne vous êtes pas posé la question.

— Vous dites n’importe quoi.

— Vous ne pouvez pas ne pas y avoir pensé.

— Père ne m’aurait jamais élevé comme son fils si je ne l’étais pas.

— Père a fait avec la femme qu’il avait.

— C’est la couronne que vous voulez ?

— Vous ne voulez pas comprendre, n’est-ce pas ? »

Maeve était pendue au silence. Puis Darion reprit plus fort encore.

« Vous n’avez jamais rien voulu comprendre, de toute façon. Pourquoi s’en soucier, quand ce sera toujours vous, de toute façon ? Vous par-ci, vous par-là. Tout ce que vous avez voulu, vous l’avez toujours eu.

— Vous savez bien que ce n’est pas vrai.

— Ça l’est bien plus que vous le pensez.

— J’ai dû me marier. »

Son cœur était piqué à vif. Elle aussi, avait se marier. Mais l’entendre le dire ainsi la vexa davantage qu’elle ne pouvait l’attendre.

« Vous n’avez jamais fait grand effort pour elle. »

— Vous êtes encore jaloux, c’est ça ?

— Arrêtez. »

Son ton sec ne laissait place à aucune discussion. A travers le bois, elle ne percevait que le silence entrecoupé par des respirations soupirantes. Elle retint son souffle. Avaient-ils entendu qu’elle était ici ? Si elle partait maintenant, ses pas seraient trop indiscrets.

« Je me fiche que vous croyiez que Père est votre père ou non. Je me fiche d’ailleurs que vous ressembliez davantage à ce Darrell, même si vous semblez être le seul à ne pas le voir. Je ne veux pas de votre couronne. Elle est à vous. Prenez-la, ou déclinez-la, mais ne me prêtez pas de fausses ambitions pour vous cacher derrière. »

Maeve tendit l’oreille, mais il n’y eut aucune réponse. Seulement des pas. Et sans qu’elle n’ait le temps de s’en apercevoir, la porte s’était ouverte, et elle s’était retrouvée nez à nez avec Darion. Ses joues éclatèrent d’un rouge vif tandis qu’elle se morfondait de honte.

« J’aimerais passer.

— Bien sûr… »

Et tandis qu’elle s’écartait de son chemin, elle se sentit plus ridicule encore. Dans le Petit Salon, son mari se tenait la tête entre les mains. Était-ce un sanglot, qu’elle crut entendre ?

« Odrien… »

Mais son époux ne répondit pas. Maeve était bouleversée. Le voir ainsi lui nouait la gorge, et une larme poignit dans le coin de son œil. Alors, elle entra dans le Petit Salon de nouveau, et vint prendre place à ses côtés.

« Vous savez, j’ai beaucoup réfléchi, avait-elle fini par annoncer au terme d’un long silence. Ce palais, il est peut-être bien Royal, après tout. Mais vous, tenez-vous réellement à en devenir le nouveau roi ?

— Que ferais-je d’autre ? C’est ce qui a toujours été attendu de moi, de toute façon.

— Vous pourriez décider de proclamer quelqu’un d’autre.

— Abandonneriez-vous si on vous en donnait le choix ? »

Il avait parlé sur un ton de défi passablement irrité.

« Je n’ai pas fui, lorsqu’on m’a demandé de venir ici.

— Vous comprenez alors ce qui me pousse à prendre mes responsabilités.

— Le devoir.

— Et l’honneur, aussi. »

Odrien se leva et, les mains dans le dos, se mit à marcher dans la pièce.

« Que pourrais-je bien faire de ma vie, si je n’avais pas cela ? » finit-il par lancer.

Et elle, que ferait-elle, demain, si elle avait tous les choix ? Retourner au Norlande ? Reprendre sa vie, comme si de rien n’était ? Il n’en était plus question. Ses camarades avaient tous fini leur formation. Certains avaient peut-être même connu le même sort que son frère… Qu’y aurait-il pour elle, là-bas, après tout ce temps ? Sa vie d’avant lui semblait si lointaine, maintenant. Même ses anciennes aspirations avaient maintenant la saveur d’un rêve déçu. Elle avait été formée pour devenir mage au sein de l’armée et elle en avait voulu au monde de l’avoir éloignée de cette carrière. Mais maintenant, elle avait été sur un champ de bataille. Un sournois et cruel. Elle avait vu l’horreur. Et elle n’était pas mécontente de ne plus être promise au fer et au sang.

Odrien regardait ailleurs et nulle part. Maeve posa sa main sur son avant-bras, le rassura d’un sourire, puis plongea ses yeux résolus dans ceux encore tremblants de son époux.

« Tout ira bien, Odrien. Nous avancerons ensemble.

— Et vous ferez une excellente reine. »

Dehors, les gouttes frappaient le parvis du Palais Royal avec violence. La pluie faisait rage, mais Maeve n’en fit que peu de cas. Elle ne craignait plus les orages à venir, ni les regards atterrés de ceux qui la regarderaient les affronter. Elle serait couronnée reine, et elle foulerait le sol d’un pas assuré. Elle ne s’offusquerait pas de la cérémonie. Trop longue, devinait-elle par avance. Elle soutiendrait le regard fuyant de Cilia quand elle lui prêterait allégeance, et elle s’émoustillerait de celui de Darion, quand elle croiserait ses noisettes. Maeve savait maintenant où était sa place dans tout ce tableau. A Mirane, au palais, et partout où ses prochains combats l’emporteraient.

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Talsa
Posté le 20/05/2022
Le premier combat est d'une grande poésie, tous ces mots mystérieux de potions et de sorts sonnent vraiment joliment.
Le deuxième est très bien écrit aussi mais comme c'est Nirien j'ai moins fait attention aux sonorités j'étais énervée XD.
Alors autant je m'attendais à ce que Maeve ait des choses à apprendre de ce nouvel enseignement autant je ne m'attendais pas à ce qu'elle se fasse massacrer comme ça.
Un truc m'est revenu en mémoire en lisant la description de la mage : elle a les cheveux argentés comme Odrien qui si je ne dis pas de bêtises est le seul de la famille. Y'a comme un truc...
MariKy
Posté le 27/12/2020
Non mais quoi ?! Tous mes préjugés sur la magie des Dennois ont explosé, comme pour Maeve... Moi qui pensais qu'elle avait un meilleur niveau qu'eux... Peut-être pas tant que ça ! J'espère qu'elle pourra prendre sa revanche sur Nirien, je ne l'aime pas celui-là... Un arrogant ravi de la mettre au tapis, tel un Drago Malfoy de Poudlard !
La réaction du Régent m'a surprise quand Maeve a prononcé le nom de Primo : il ne l'aime pas ? Il a peur de lui ? Il y a anguille sous roche... Mais du coup pourquoi accepte-t-il quand même de signer le papier ? Il ne veut peut-être pas que Maeve se doute de quelque chose.
Quant au bruit au début du premier duel, d'où vient-il ? J'imagine que c'est un mystère de plus à résoudre ?
Hylla
Posté le 27/12/2020
Je vois que ce chapitre soulève bien des questions ! Espérons que la suite réponde à tes interrogations ;)
Sinead
Posté le 02/12/2020
Bonsoir,

J'adore ces chapitres où le Nimbe entre en action, il peut être doux comme une plume lorsque Maeve exécute un dessin ou brutal lorsqu'elle combat. C'est une dualité super intéressante que tu as créé.
Hylla
Posté le 03/12/2020
Ravie que la magie te plaise !
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