Chapitre I

Une mutation génétique a eu lieu, la faune et la flore ne font plus qu'un. Certains faunores (c'est comme cela que nous les avons nommés) sont pacifiques, alors que d'autres ne le sont pas. On peut remarquer ces différences grâce au code génétique de l'animal de base, si c'était un herbivore il sera pacifique tandis que si c'était un carnivore, et bien disons que l'on sera sa proie idéale. C'est assez dérangeant de devoir les tuer, alors que ces derniers n'y sont pour rien. Ils survivent, comme nous tous.

Je vous ai parlé des faunores, parlons désormais des humores. Ce sont d'anciens êtres humains qui ont mutés avec la flore environnante. Il y a également deux types d'humores, ceux qui étaient des humains comme vous et moi, d'une classe sociale moyenne voire correcte, et les autres. Les autres sont les pires créatures que j'ai été amené à rencontrer, ils étaient tous sans exceptions, des hommes et femmes influents de l'ancien monde. Ils ont muté avec des plantes toxiques voire mortelles... je ne vous raconte pas ma tête et celles de mes compagnons lorsque nous en avons rencontré tout un groupe... ce ne fut pas très glorieux. Mais je m'égare, je vous raconterai ça une autre fois. Tout comme les faunores, quand nous les rencontrons nous n'avons pas le choix, comme toujours dans ce bas-monde, c'est eux ou nous.

Notre destin est maintenant tracé : nous allons mourir. Peut-être demain, dans une semaine, un mois ou une année, comment savoir ? Peu importe, le résultat sera le même. Nous avons pensé à aller chercher des survivants, mais à quoi bon ? Nous avons déjà perdu les trois quarts de notre groupe en l'espace de dix ans. Ils ont tous été infectés. Pourquoi pas nous autres ? je ne peux pas répondre à cette question. Personne ne le peut. Personne.

 

***

 

Au début de l'année 5010, les scientifiques de l'institut de la recherche des sciences (IRS) ont eu la surprise de trouver un remède contre de nombreuses maladies. C'est grâce à une fusion de deux êtres vivants complexe que ce remède existe. Malheureusement, ils ont mis près de 5 ans pour y arriver. De nombreux tests ont été effectués, notamment sur des êtres humains malades, mais ces tests n'ont pas été concluants. Le docteur Dread avait fait paraître une théorie pour pouvoir développer le remède : « Si nous pouvions extraire de l'ADN de notre souche pour le combiner à de l'ADN humain, cela pourrait fonctionner ». Malheureusement cela fonctionna mais ce ne fut pas un remède qu'il créa.

Ce cher Doc Dread, aussi courageux était-il, avait décidé de tenter l'expérience sur lui. Un soir, alors qu'il était seul au laboratoire de recherche, il prit la seringue qui contenait l'ADN souche et se l'injecta directement dans le bras. Nous avons appris plus tard, qu'il avait fait ça dans l'unique but de se guérir d'une maladie incurable. Malheureusement, cela ne fonctionna pas comme il l'aurait souhaité. Ce que les caméras de surveillances ont filmé ce soir-là, était digne d'un film d'horreur.

Aussitôt l'injection faite, on voyait qu'il était tout pâle, il tremblait de tout son être, puis est tombé au sol. L'image de la caméra s'est soudainement figée, elle est restée bloquée sur le Doc, bavant, allongé par terre. Une trentaine de secondes plus tard, l'image se débloqua et je le vis debout face à la caméra. Comme ça, je cru qu'il me fixait à travers l'écran. Ce qui est était impossible puisque je visionnais ces images deux mois après que cela s'était produit. Son regard était d'une telle intensité, que je du détourner les yeux. Ce n'était plus la même personne.

Il se trouve que des « petits » effets secondaires du traitement sont apparu sur lui. Ses yeux, injectés de sang, sortaient littéralement de leurs orbites ; il bavait une substance épaisse et bleuâtre en grosse quantité, je remarquais sur sa peau, pleins de pustules qui pullulaient. Une ou deux s'étaient percées, et des sortes de petites branches verdâtres en sortait. Sur le bras où la piqûre avait été faite, se trouvait un énorme furoncle bleu-vert prêt à exploser. On vit ensuite le doc D. sortir du laboratoire, et lorsque je changeais de caméra pour le suivre, il commença à courir.

                                                                                                                            ***

Peu de temps avant « l'infection » j'allais me marier. Ma femme, Maria, attendait notre premier fils. Je ressentais une telle joie, un bonheur sans fin.

La vielle du mariage, nous étions en train de finaliser les derniers préparatifs chez nous, lorsque l'alerte de la ville sonna. Je me souviens que le visage de Maria s'est décomposé quand elle a allumé notre téléviseur. On voyait des images du monde entier, toutes similaires, une vision d'horreur : un épais nuage bleuté se formait. Il était gigantesque. On voyait très nettement de fines particules bleues tombées de ce nuage puis s'évaporer dans l'air. Sous le choc, nous décidâmes d'éteindre notre télévision pour regarder par la fenêtre de notre salon. Ce que l'on vit nous laissa sans voix.

Nos voisins, qui étaient sortis à l’extérieur pour voir de plus près ce qu'il se passait, ont commencés à suffoquer, tombant à terre les uns après les autres. Le plus vieux des fils -Alex-, quant à lui, semblait bien aller. Il regardait avec effroi ses parents s'étouffer devant lui, impuissant. Quand il vit son père se relever, il hurla de terreur. Nous voyions son expression terrifiée, et je tapais à la fenêtre pour lui faire signe de nous rejoindre chez nous. Ce n'était plus son père, il était devenu une créature horripilante, moitié humaine, moitié plante. Je remarquais des bouts de ronces qui lui sortaient de ses orbites, alors que ses yeux pendaient au bout des épines...affreux.

J'étais tellement obnubilé par ce que je voyais que je ne remarquai pas que Maria était tombé au sol. Elle convulsait, prise de spasmes musculaires incontrôlables, de la bave bleuâtre s'échappait de ses lèvres. J'étais paralysé, ne sachant que faire. Et puis tout s'est arrêté, elle cessa de bouger. Quand je me suis décidé à afin prendre son pouls, il était trop tard. En l'espace de quelques instants, j'ai perdu ma femme et mon fils.

***

Durant l'été 5002, il y avait un soleil magnifique, il s'était petit à petit, au fil des années, rapproché de nous. On comptait une chaleur de 40°C à l'ombre mais c'était largement supportable. Nous avons connu des températures bien pires, et cet été-là, nous avons eu de la chance.

Je venais souvent au bord de la mer, le soir, après une longue journée de travail. Mais ce soir-là, le 04 juillet 5002, je la vis. Mon cœur a cessé de battre pendant une seconde, j'ai senti son regard se poser sur moi. Je me suis approché d'elle, souriant, je l'ai salué :

- « Bonsoir, je crois que vous avez fait tomber ça. »

Je me penchai pour prendre le mouchoir finement brodé, avec les lettres M.P qu'elle avait fait tomber. Je lui rendis, toujours avec mon plus beau sourire et lui dit :

- « Je pense que c'est une coïncidence, mais ce sont mes initiales sur ce mouchoir.

- Ah bon ? me répondit-elle. Pourtant il est bien à moi, je l'ai fait hier matin, il vous plaît ?

- Non c'est vous qui me plaisez. »

Je ne sais toujours pas pourquoi je lui ai dit ça. Je devais être sous le choc qu'une si belle femme me regarde. Je me suis fondu en excuse, je semblais tellement gêné, qu'elle m'en a fait la remarque. Je l'ai invité à dîner pour me faire pardonner et aussi pour faire sa connaissance. Elle a accepté. Ce fut ma première victoire.

Après notre première soirée, je la raccompagnai chez elle à pied car l'air encore agréable. Arrivé à son palier, je ne savais quoi faire. Mon instinct me disait de l'embrasser mais n'était-ce pas un peu précipité ? Je n'ai pas eu besoin de me poser trop de questions car c'est elle qui fit le premier pas. Debout sur ses pointes de pieds, elle me déposa un baiser au coin des lèvres ; surprit, mais pas décontenancé pour autant, je la serrai dans mes bras et elle m'invita à entrer.

Pour donner suite à ce moment fabuleux - je ne reviendrai pas sur les détails - je rentrais chez moi pour me reposer et continuer à profiter des beaux jours. Je ne la revis pas tout de suite, j'ai dû attendre deux jours au plus tard quant à mon grand étonnement, je la vis sous mon porche. Je me suis approché d'elle silencieusement, elle ne m'avait pas vu, et décidais de lui faire peur. Surprise, elle lâcha un cri et rigola de plus belle.

Nous nous sommes tout de suite entendus sur à peu près tout le sujet de discussion. Mais il y avait un sujet où nous étions opposés : le mariage. Elle me l'avait dit second rendez-vous, elle n'était pas convaincue du tout par le mariage. Elle m'a expliqué que sa mère était mariée à son père pendant de longues années mais que ça n'a pas empêcher ce dernier de la tromper aussi souvent que possible. Elle a vu ses parents se déchirer sous ses yeux. Je pensais que son blocage était par rapport à ce qu'elle a vécu quand elle était petite. Nous en avons longuement discuté, des nuits entières, mais elle ne changera pas d'avis de sitôt. J'étais malheureux comme les pierres, je décidais de la remercier, et de la mettre plus ou moins à la porte. Je me disais à cet instant que nous n'aurions pas d'avenir. Je me trompais.

Près de trois semaines sans nouvelles, je me décidai à aller chez elle pour prendre des nouvelles. Arrivé à son paillasson, ce que je vis me chamboula : elle était en pleine embrassade avec un autre homme... je ne me laissais pas démonter, je sonnai chez elle et c'est cet homme qui est venu ouvrir.

- « Bonjour je souhaiterai voir Maria. 

- Bonjour, oui bien sûr, je vais la chercher tout de suite. » me répondit-il. Ni d'une ni de deux, je pris les devants et alla la chercher moi-même. Quand elle me vit, elle fut si embarrassée que je sus qu'il se passait quelque chose. Quelque chose qui n'allait pas me plaire.

- « alors Maria tu ne nous présentes pas ? » BIM je lui lançais la première pique.

Elle me répondit rouge pivoine :

- « Si bien sûr, Paul, voici Marc mon frère. Marc je te présente Paul, mon compagnon. »

J'étais si mal lorsqu'elle a prononcé le mot « frère », et moi qui croyait qu'elle me trompait... je m'étais bien fourvoyer, je lui en ai parlé, et elle a rigolé.

 

                                                                                                                            ***

Perdre un être cher à nos yeux c'est quelque chose, mais perdre deux personnes qui nous sont cher dont un enfant, c'est quelque chose dont je n'ai pas pu parler pendant longtemps. Mais quand la propagation du phénomène a commencé, je ne pouvais plus me permettre de penser à autre chose. Mon esprit était focalisé sur l'instant présent.

Après quelques recherches infructueuses sur « l'infection », notamment les images des caméras de surveillance au laboratoire du doc Dread, je devais aller chercher des informations directement sur le terrain. Cela ne m'enchantait guère, mais ce n'était pas comme si on m'avait laissé le choix. J'ai dû faire face au dilemme suivant : soit je restais à l'intérieur du laboratoire et je n'étais pas plus avancé, soit je m'étais les pieds dehors avec une chance de survie de 50%, c'était quitte ou double.

J'ai donc décidé de partir à l'extérieur, muni de mon arc, de mes flèches et de quelques vivres puisque je n'avais aucune idée du temps que j'allais y passer. L'air frais m'avait fait énormément de bien au départ puis j'aperçus deux faunores félins et je regrettais déjà d'être sortis. Je décidai de les contourner pour avoir plus de chance d'y survivre. Malheureusement pour moi, ils m'avaient senti.

Une confrontation était donc inévitable. Je décochais une première flèche qui se logea directement dans la jugulaire du premier félin, je n'en cru pas mes yeux. Moi qui ne me pensais pas si bon tireur que ça, je jubilais. Le deuxième m'attaqua de face, je pus esquiver son attaque de justesse mais il déchira ma manche en me blessant légèrement. Le temps que je reprenne mes esprits, il me chargea. Je vis sa gueule ouverte prêt à me dévorer. Quand soudain, sans crier gare, il se stoppa net dans son élan, il huma l'air, prit un air mécontent et partit. Je me demandais ce qu'il avait senti jusqu'à ce que je sentisse cette odeur à mon tour... c'était une odeur de chair brûlée. Quelque chose de mauvais se tramait et je ne pus ressentir à cet instant précis qu'un sentiment de malaise. Que se passait-il ? Pourquoi cette odeur se répandait partout ? Dès lors que je la sentis, je me dis que je ne devais pas être le seul. Je décidais de partir vers la direction de l'odeur tout en faisant attention par où je passais.

Quand je vis cet amas de chair brûlée, j'eu la nausée. A l'époque, mon premier réflexe aurait été de crier mais dans le contexte actuel, j'ai préféré me taire. Même si je voyais cette scène atroce de loin – au vu de la situation il valait mieux ne pas trop s'approcher – l'odeur ne me parut pas si lointaine. En effet entre l'odeur de brûlé et de décomposition, on ne pouvait guère faire pire. C'est ce que je pensai au fond de moi-même, mais malheureusement quand il s'agit du pire – c'est bête à dire mais je dois attirer les situations désespérées et cauchemardesques – je suis le premier sur qui ça tombe, quoiqu'il en soit, le vent ayant fait dériver la si « bonne odeur » de chair en décomposition vers moi-même, me voilà embourbé dans cette odeur nauséabonde. Je dus me reculer pour ne pas vomir.

Dans mon recul précipité, je fis craquer un os, supposais-je. Tous les faunores se retournèrent vers moi, mais, comme lassé de me courir après ou de me chasser, ils ne m’attaquèrent point. Pendant que je stressais comme un fou, les faunores se jetèrent sur cet amas dégueulasse.

Entre la chair qui puait et le bruit des os qui s'écrasaient dans leurs mâchoires, j'ai préféré partir tant qu'on m'ignorait encore. Je repartis sur de bonnes bases, m'éloignant petit à petit de mes prédateurs. Il était hors de question que je serve de déjeuner à ces bêtes répugnantes. Je me mis en quête de vivres et de provisions, mon ventre se plaignait tellement que j'avais des crampes qui me faisaient affreusement souffrir.

Alors que la nuit commençait à tomber, j'atteignais une espèce de grande maison abandonnée. Cela devait faire une éternité que personne n'était venu ici. Elle commençait à partir en lambeaux, la toiture était très abîmée. Et pour cause, à peine avais-je effleurer la porte d'entrée qu'un gros corbeau sortit de la maison par le toit. Je ne suis pas fier de le dire, mais j'ai sursauté instantanément. Je pris mon courage à deux mains, je respirais très lentement pour minimiser au maximum le bruit de ma respiration et ainsi me permettre de mieux entendre les alentours. Il n'y avait pas un bruit, l'écho de la ville fit retentir un hurlement de ce qui ressemblait à un loup autrefois. Je frissonnais d'avance rien qu'à m'imaginer si j'en croisais un. Cette idée me passa seulement par la tête, je décidais de rentrer à « l'abri », car je ne sais toujours pas si, à l'heure actuelle je pouvais appeler ça un abri. Mais c'était toujours mieux que dehors. Je pris ma lampe torche et entra. Le sol, le mur et le plafond étaient recouvert de mousse, « cela ferait un très bon matelas » pensais-je . Je pris le temps de regarder dans toute la maison avant de m'installer dans une des chambres que possédait cette immense maison.

Celle que j'avais choisi était spacieuse, il y avait un trou dans le plafond ou s'écoulait un peu d'eau. Je pris un gobelet, un morceau de tissu et commença à filtrer cette eau. Bien sûr, s'il y avait encore de l'eau potable, je serais allé directement dans la cuisine au robinet, mais l'eau potable n'existait plus et ce, depuis un bon moment. J'eu un éclair de lucidité et alla dans la cuisine.

Je décidais de fouiller tous les placards, en faisant tout de même à faire attention au bruit que je serai susceptible de faire, ne sait-on jamais. J'avais malgré tout trouvé des choses très intéressantes, comme un tuyau en fer rouillé sous l'évier (qui pourrait peut-être me servir d'arme), des tonnes et des tonnes de boîtes de conserve... avec des goûts très variés (choucroute à l'ancienne, petits pois et carottes, saucisses lentilles), pour quelqu'un qui ne s'est pas nourrit correctement depuis très longtemps, j'étais plus qu'heureux de me retrouver dans cette situation. Enfin heureux est un bien grand mot, quitte à choisir j'aurais bien sûr voulu que tout ça n'arrive pas.

La nuit commençait à arriver, je décidai alors de m'installer dans la chambre, en mettant quelques pièges bruyants dans la maison, histoire que cela me réveille la nuit. Même si je n'étais pas certain de dormir cette nuit-là.

***

Comme je l’avais prévu je ne dormi pas beaucoup. Le bruit du vent qui entre dans la maison et le bois qui craque n’était pas très rassurant. Mais au petit matin, la fatigue m’a envahi et je tombais dans les bras de Morphée alors que le soleil se levait tout juste.

Soudain, une envie pressante se fit sentir. Oubliant tous les pièges que j’avais posé la veille, je me pris les pieds dedans et tombais lourdement. Cela créa un sacré bordel sonore. Et, j’en étais certain, cela allait ramener tous les faunores du coin. « Super ! » pensai-je. Je me mis à me parler à voix haute, histoire de me rassurer du mieux que je le pouvais. Mais pas trop fort quand même… histoire de ne pas rameuter tout le monde.

Je décidais quelques minutes plus tard qu’il était plus que temps de quitter le navire. Après avoir tenté de prendre un petit déjeuner digne de ce nom, grâce aux conserves de la vielle (enfin entre nous, choucroute froide de bon matin… ce n’est terrible), je parti alors par la porte de derrière.  

Je pris la décision de ne pas passer par la « route » - si l’on peut encore appeler ça comme ça. Je m’engouffrais dans la jungle envahissante, « peut-être y a-t-il encore des gens comme moi ici ? » pensais-je sans trop d’espoir.

Comme je l’avais pressenti plus tôt dans la matinée, une meute, que dis-je, une horde de faunore était présente et se léchait les babines. Je regardais où je marchais pour faire le moins de bruit possible tout en me camouflant du mieux que je pouvais, mais mon odeur de chair fraîche me trahissait et je le savais. Je vis une grotte ou plutôt un trou au loin et me dis qu’il fallait que j’y aille pour me faire oublier quelques temps. Alors que je marchais tout doucement pour ne pas me faire repérer, je trébuchais sur une espèce de grosse racine gluante. Je n’eus pas trop le temps de voir ce que c’était, mais s’est resté sur ma chaussure alors que j’étais encore à terre. « Ils m’ont forcément entendu » pensais-je, je me voyais déjà dans le ventre de ces grosses bestioles dégueulasses… « s’en est fini de moi », mais je pris mon courage à deux mains et décidais de me relever et de voir où ils étaient, afin de prendre un chemin plus sécurisant.  

                                                                                                                                              ***

J'avais réussi à m'échapper sans qu'aucun faunores ne me sente. Je me croyais chanceux jusqu'à ce que je me retrouve nez à nez avec un petit guépard, qui avait dû perdre sa mère. Partagé entre l'envie de le tuer pour qu'il ne puisse pas appeler sa mère et le reste de la meute, et de m'enfuir aussi vite que possible, je n'ai pas trop eu le temps de me poser dix mille questions, qu'une flèche lui transperça le crâne.

Je reçu une bonne moitié de son sang sur le visage, l'odeur était plus que désagréable. Mille et une questions me traversaient l'esprit à ce moment précis. Je ne vis qu'une ombre avant de m'écrouler au sol. A mon réveil, j'eus la surprise de voir une vingtaine de visages penchés au-dessus de moi. Des hommes, des femmes et quelques enfants. Personne ne parlait, tout le monde murmurait des choses incompréhensibles. Quand ils virent que je ne comprenais rien à ce qu'ils baragouinaient, ils se turent. Des regards de peurs, d'incompréhensions, et de frayeurs pour certains se lisaient sur leurs visages. Je ne savais pas à qui j'avais affaire. Soudain, une femme d'un certain âge, les fit tous se reculer. Elle s'avança vers moi et me demanda ce que je faisais tout seul dehors. Étonné de voir quelqu'un parler ma langue sans difficultés, je ne répondis pas tout de suite. Elle s'énerva d'un coup, pensant que je devais surement cacher quelque chose. En s'énervant, je voyais alors de petites nervures bleues sortir de sa chair. Pensant qu'elle était infectée par le virus, je reculais de moi-même, c'est seulement à ce moment donné, que je me rendis compte que j'étais attaché. Mais pas seulement mes bras et mes jambes, mais également tous mon corps. Je fis alors attention à l'endroit où je me trouvais, c'était une sorte de cabane comme dans l'ancien monde, mais avec un toit qui ne correspondait à rien de ce que j'avais déjà vu.

Tout était en décomposition, plusieurs parties du toit manquaient, je voyais des yeux rouges qui me fixait depuis les planches du plafond. Tout était calme, le vent qui était présent n'était plus qu'une simple brise. Tout n'était que silence et l'air semblait tout à coup glacial. Je ne compris pas tout de suite pourquoi ni comment ce changement était possible, puis, je voyais les deux yeux rouges se rapprocher dangereusement vers moi. Etant attaché je ne pouvais pas reculer, mais j'eu tout de même un mouvement de recul quand ils se rapprochaient à tel point que j'étais nez à nez avec la bestiole à qui appartenait ces yeux. C'était un immense ours brun. Contaminé bien sûr. Sur le moment, je vous avoue que je ne menais pas large, il me huma, mais je remarquais que ces yeux n'avaient rien de normal, quoique je n'ai pas vu de yeux normaux depuis un moment, mais ceux des autres faunores avaient tous quelque chose d'effrayant, alors que ceux-ci étaient comme qui dirait, vides. Il avait le regard sans expression, pas comme s'il allait me dévorer ou me déchiqueter, non, rien de tout ça. Juste vide et inexpressif. Il me faisait de la peine cet ours, tout seul, à me humer comme s'il n'avait rien sentit de tel depuis un moment.

Et puis, un coup de tonnerre éclata, je ne compris pas d'où ça venait, jusqu'à ce que je remarque une silhouette, tapis dans l'ombre, mince et petite. L'ours s'écarta vivement de moi, et partit en défonçant un pan de mur. 

Ces quelques instants m’ont paru durer une éternité mais je savais que quelque chose se passait et ça n’allait pas me plaire.

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J’en appris plus sur ce peuple en les observant. Tout simplement. Tout semblait hiérarchisé. Les plus anciens contrôlaient les plus jeunes, et ces derniers ne discutaient pas les ordres. Tout ce qui se passait ici et maintenant était comme dans l’ancien monde. J’ai déjà lu pas mal d’ouvrage contant les histoires de l’ancien monde mais je ne l’ai pas connu.

Cette tribu sont les « Ouztik », des descendants directs des guerriers de l’ancien monde qui n’ont jamais eu peur de se battre. Muni d’arcs et de flèches, ils aiguisent leurs lances et leurs flèches avec une précision telle, qu’elle en est effrayante, ils les trempent après dans une substance jaune qui a l’air vraiment horrible.

L’ancienne du groupe qui s’était penché sur moi un peu plus tôt dans la journée, revint me voir, en me parlant de je ne sais quoi. Un des grands guerriers Ouztik vient me voir en me traduisant ce qu’elle disait. Elle me demandait ce que je savais à propos des animaux et des plantes, elle disait que j’avais l’air de savoir des choses puisque je venais de la ville. Je ne sais toujours pas comment elle a pu savoir d’où je venais, mais j’ai coopéré chaque instant de mon kidnapping. Je n’avais guère le choix. Je lui ai raconté tout ce que je savais en omettant quelques détails que je gardais pour moi. A la fin de mon récit, elle me regarda droit dans les yeux et se mit à rire. Incrédule, je la regardais avec mépris et tristesse. Elle se foutait ouvertement de moi. Je lui demandais alors ce qu’il y avait de si drôle, et le guerrier n’a pas voulu me traduire sa réponse.

Je suis resté là, tout penaud, à ne pas savoir pourquoi elle riait, toujours ficelé comme un gigot.

Plusieurs heures plus tard, un des Ouztik vint me libérer en me disant que je pouvais rester manger avec eux et qu’après j’étais libre de partir ou de rester pour dormir. Honnêtement, j’aurai dû partir quand on me l’a proposé mais j’ai préféré rester dormir avec cette tribu, que je trouvais fort sympathique au moment de partir le lendemain matin.

 

                                                                                                                                           ***

 

Je décidais de partir au petit matin, quand tout le monde dormait encore pour ne pas me faire remarquer.  J’emportais avec moi quelques vivres que des enfants m’avaient gentiment offert la vielle au soir. Cela me faisait comme un pincement au cœur de partir, alors qu’à la base ils m’avaient séquestré. Syndrome de quoi déjà ? Bref, j’étais en plein dedans.

Le temps était brumeux, on ne voyait pas à deux mètres… J’étais sur un chemin boueux et avec ce temps, je craignais de trébucher. Au loin, j’entendais des cris. Des cris humains me semblait-il.

Ma première pensée a été que ce n’étaient pas mes affaires. Mais je repensais à ce que j’avais moi-même vécu, et je ne souhaitais à personne d’avoir peur comme je l’ai eu. Je décidais donc de partir vers ces cris, en priant silencieusement que ce n’était pas un nouveau cauchemar. Je marchais lentement et sans un bruit, lorsque les cris se rapprochaient de plus en plus. On aurait dit que les cris étaient distordus…un frisson me parcouru lorsque je m’approchais d’un bosquet. Je me cachais dedans pour mieux voir ce qui se passait aux alentours sans être vu. Mais ce que je vis à cet instant, ne m’enchantais guère. Un groupe d’enfant encerclait un faunore et le torturait. C’était un petit faon qui venait de muter.

Cela me fendit le cœur, et je pris la décision d’essayer de le libérer. Je fis bouger le bosquet en faisant des bruits de félins affamés. Cela fonctionna si bien, qu’ils prirent peur et s’enfuirent. Débarrassé de ces garnements, je parti libérer ce petit faon.

Au loin, j’aperçu sa mère me semblait-il, qui me regardait avec méfiance. Ce que je peux comprendre d’ailleurs. En détachant ce petit être sans défense, je vis sur ce petit être, les premières traces des enfants. Il était plein de coupures…le pauvre a dû être torturé pendant un bon moment… Cela me rappelait ce que Maria me répétait souvent à propos de la race humaine « Quand les humains ne connaissent pas quelque chose ou en ont peur, ils le détruisent. » Même après cette catastrophe, je me rendais compte à cet instant précis, que la nature humaine n’avait pas changé d’un pouce.

Malheureusement ma poisse non plus n’avait pas changé. Dans un moment d’inattention, je trébuchais sur une racine, et me voilà tombé dans un trou dont je ne connaissais pas l’existence jusqu’à maintenant. A le regarder, ou plutôt le sentir, de plus près, ce devait être une fosse à faunores morts bien sûr. Un tas de puanteur, de moisissure et de sang séché dans moins de 2m² … peu ragoutant. « Oh ! Quel puanteur… » pensais-je. « Il va falloir que je fasse plus attention et …que je prenne une douche aussi ». En voulant m’extirper de ce tas de truc en décomposition, j’ai malencontreusement mis une patte ouverte dans ma bouche, comme aurait dit Maria « ça a le goût de l’odeur ». C’était ignoble, et je pèse mes mots. Après trois ou quatre litres de vomi, je me réfléchissais à toute allure afin de trouver un moyen de sortir de là et de trouver un abri, avec une source d’eau pas loin.

Bien évidemment, ce fut plus facile à dire qu’à faire, mais en regardant de plus près les parois, je me rendis compte qu’il y avait une multitude de petites racines dans la terre. Je m’en servis pour grimper et sortir de ce trou de charogne à moitié bouffé.

*Avec du recul, quand je repense à ce moment de mon voyage, je me dis que mon sixième sens ou mon flair n’était pas très coopératif à l’époque…*

 

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Avec toutes ces péripéties, il fallait que je me recentre, et que je repense au but de cette expédition. Pourquoi étais-je sorti ? je portais ma main à la tête (afin de mieux réfléchir, c’est bien connu voyons), et quand je la retirai, je voyais de petites taches rouges. Ce n‘était surement pas mon sang, après tout j’étais tombé dans une espèce de fosse communale pour faunores. Mais après quelques minutes de réflexion, c’était possible que ce soir le mien. Après tout, le trou était tout de même assez profond pour plusieurs corps de faunores.  

Soudain, j’eus un vertige. Je m’assis automatiquement en me disant que cela devait être le contre coup, la fatigue, le manque de nourriture… toute cette ambiance cacophonique. Je n’en pouvais plus, il me fallait une pause. Un « break » comme disait les gens d’autrefois. Tout cela me paraissait si lointain mais si proche à la fois.

Il fallait que je puise dans mes dernières forces pour trouver un endroit pour dormir, trouver une source et de la nourriture. « Et un lit douillet, et de l’eau chaude et… » pensais-je. La liste était longue mais tout n’était pas impossible à trouver.

Je réunissais mes quelques forces, essayais de me reconcentrer sur mon objectif prioritaire : trouver une source. « Merde ! Le soleil va se coucher, quel con ! » je n’avais pas fait attention au temps, et voilà que le crépuscule débute. Tous les sens en alerte, je distinguais le clapotis de l’eau au loin, et m’en alla chercher cette eau, en espérant trouver de quoi manger en chemin et un petit abri pour passer la nuit sereinement.

 

                                                                                                                                     ***

Quelques mois plus tard, l’infection avait considérablement changé le monde. Je voulais garder espoir que la race humaine n’était pas éteinte, mais je me trompais.

L’espoir que j’avais eu des années durant pour retrouver des survivants, ou un remède, fut complètement éteins. Je me souviens avoir imaginé il y a quelques mois de cela, un camp de survivants comme moi, de pouvoir tout recommencer à zéro, et peut-être de reconstruire une famille. Mais le fait de retourner dehors, m’a fait prendre conscience que ce ne sera plus jamais pareil. Que notre monde, aussi beau fut-il (ou soit-il) un temps, ne l’était plus.

Je me suis retrouvé seul, isolé de tous, à errer sans objectifs, voulant à tout prix éviter les faunores. Mais quelque chose me faisait penser que non, je ne pouvais pas être seul. L’espoir, peut-être. Je ne faisais plus attention à rien, je ne regardais plus derrière mon épaule, ne me retournais plus. Quelque chose en moi c’était brisé. Je ne ressentais plus rien. Je n’avais plus foi en rien ni personne. Ce ne fut pas la première fois que j’eus ce sentiment, c’était comme si mes sentiments s’estompaient avec le temps ou alors c’était mon cerveau qui me jouait des tours.

Avec toutes ces pensées noires, je marchais à m’en faire saigner les pieds, sans savoir où j’allais. Et puis, il y a eu CE bruit. Un bruit métallique, comme un son de cloche mais plus aiguë, comme si quelqu’un avait frappé deux grosses barres de fer ensemble. Je ne savais pas d’où ça venait. Après avoir regardé un peu partout autour de moi, je le vis. IL attendait. IL m’attendait… une masse énorme et difforme dépassait des buissons, je ne pouvais LE discerner correctement, mais j’eu cette impression qu’IL me regardait. J’ai, à ce moment précis, eu la peur de ma vie. Pire que tout ce que j’ai pu vivre jusque-là.

Mon cœur cessa de battre un court instant, lorsqu’IL bondit furieux vers moi. Je pris mes jambes à mon cou, afin d’échapper à la mort le plus vite possible. Je courrais, sans me retourner car à ce moment précis, c’était LUI ou moi. Plus j’avançais, plus IL gagnait du terrain. Je ne pouvais m’empêcher de vouloir le regarder, mais je savais que si je me retournais, c’était la mort qui m’attendait.

Je courais à en perdre haleine, je ne me retournais pas, et le miracle que j’attendais se produisit. Une petite maison était là, à quelques mètres de moi. Elle n’était pas en si mauvais état que ça. Je sentais qu’IL était tout près de moi. Je me réfugiais vite dans l’abri, en forçant la porte, en la barricadant avec ce que j’ai pu trouver à l’intérieur, soit une vielle commode en pierre. IL faisait un bruit pas possible à l’extérieur.

 

Quand je découvris l’intérieur de la maison, j’étais stupéfait. Je ne pensais pas ça possible. Tout était en parfait état. Le tapis n’était pas abîmé par le temps, rien ne l’était. La petite cheminée était intacte. J’ai dû m’assoir sous le choc. Même le canapé était parfait. Il fallait que j’examine le reste de la maison. Elle était composée d’un petit salon et d’une grande cuisine. Je me disais que cette petite maison devait sûrement me réserver quelques autres bonnes surprises. Etonnement, j’avais raison. Il y avait de l’eau qui sortait du robinet… elle était claire.

J’explorais le reste de la maison, et découvrit un étage, cela me paraissait bien trop beau pour être vrai. Je montais les escaliers, en espérant silencieusement pouvoir prendre une douche… et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, je découvrais une grande salle de bain, avec une baignoire énorme, deux belles vasques. Je commençais à faire couler l’eau du bain, et même si quelques dépôts étaient présents, l’eau commençait à devenir chaude. Pendant que le bain coulait, je descendais les escaliers afin de me confiner dans cette maison. Je comptais bien y rester quelques temps.

La porte de derrière était on ne peut plus fermé, il y avait du ciment dessus. En fouillant les placards de la cuisine, je découvrais tout un stock de conserve. Le temps de tout fouiller, j’en oubliais mon bain. Au moment où je me rendais dans la salle de bain pour couper l’eau, un grognement se fit entendre. C’était LUI, dehors, qui a dût entendre le bruit que je faisais. Cela m’importait peu. Tant que je pouvais enfin me laver, et manger à ma faim. Je coupais l’eau, et partit en direction des chambres. Je trouvais deux portes, derrière la première se trouvait des toilettes en parfait état. Et derrière la deuxième, il y avait une petite chambre où un grand lit se trouvait au beau milieu de la pièce.

Je pu dormir enfin tranquillement après des années de lutte acharnée, à ne plus savoir qui j’étais ou quel était mon objectif à la base. Je pouvais également réfléchir, à tête reposée. « Le toit est-il assez résistant s’IL décide d’y monter ? », « combien de temps vais-je rester ici ? » … tant de question hantait mes nuits. Enfin « hanter » n’est pas tout à fait le juste mot. Je devais trouver une carte. Je devais continuer et ne pas m’arrêter là, même si c’était reposant de pouvoir se poser un peu.

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Trois semaines se sont écoulées depuis que j’ai découvert cette maison. Je m’y sens désormais comme chez moi, à quelques détails près. En fouillant tous les recoins de cette maison, essayant même de trouver des cachettes qui n’étaient pas existantes, j’ai réussi à trouver une carte. Enfin, un bout de carte. Malheureusement, la partie qui m’intéresse a été arrachée. « Pas de chance ! » songeais-je. Mais je découvrais des endroits accessibles à pied, je fis donc des encoches là où je pouvais aller sans m’éloigner trop de mon nouveau « chez moi ».

Je voyais aussi une petite ville à 15km de ma position, je pensais y aller peut-être en début d’après-midi, histoire de ne pas rentrer dans la nuit. Marcher de nuit ce n’est vraiment pas une bonne idée. En plus, j’étais certain de croiser des humores et je ne préfèrerais pas.

Le temps de rassembler quelques affaires et des provisions pour la route, et me voilà partit vers cette ville. En espérant ne pas avoir affaire à d’impitoyables faunores ou pire… humores.

Je partais donc en prenant mes précautions, c’est-à-dire en posant quelques pièges devant ma maison et en condamnant quelques portes à l’intérieur, ne sait-on jamais. « Je pense que c’est bon, il ne faut pas que je traîne de trop » pensais-je.

 

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Après avoir marché au moins deux bonnes heures, je vis au loin, quelques bâtiments. « Ouf, je suis enfin arrivé », ces quelques temps sans sortir de cette maison m’avaient complètement coupé de mes habitudes de longues marches quotidienne. J’étais à bout de souffle. J’avais l’impression d’avoir fait 100km… le retour allait être difficile.

Plus j’avançais vers cette ville, plus un sentiment d’insécurité m’envahissait. Je ne savais pas ce qui m’y attendait et je n’aimais pas trop ça. Je décidais de monter sur une petite butte afin de voir mieux les horizons. Sur le chemin j’ai croisé quelques faunores mais ils ne s’intéressaient pas à moi, ce qui était très étrange. Je pensais de plus en plus aux humores que je pouvais rencontrer et cela m’effrayais. Et mon instinct avait raison de se méfier, légèrement caché sur la butte, je voyais un rassemblement d’une bonne quinzaine d’humores devant le premier bâtiment de la ville. D’après ce que j’ai pu voir, certains étaient énormes.

Je décidais de les contournés comme à mon habitude, mais quelque chose n’allait pas, je ne me sentais absolument pas en sécurité. Plus j’avançais, plus un puissant sentiment de terreur m’envahissait sans que je sache pourquoi.

Le premier bâtiment était cerclé des quelques humores qui semblaient inoffensifs, pas de doutes possibles, quelque chose se tramait et ça ne sentait pas bon. Un des humores me vit, et ce fut le début de la fin pour moi.

Je pris littéralement mes jambes à mon cou. Je courrais aussi vite que possible mais j’étais cerné. J’avais le choix entre combattre ou mourir. J’ai combattu aussi férocement que cela était possible. Mais bien entendu, cela n’a pas suffi. Cet humore, aussi petit et chétif qui soit, m’avait donné un coup de griffe à l’épaule et je saignais abondamment. J’ai craint que l’odeur de mon sang ne sente beaucoup trop. Je pensais qu’il aurait fallu m’amputer ou je ne sais quoi.

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