Les trois hommes prirent alors le temps de discuter des succès de leurs affaires pour agrémenter leurs retrouvailles, même si Arcturus mettait bien une demi-heure pour répondre à une question simple : comment vont les affaires ?
Car les ambitions du président de Solar Gleam avaient largement dépassé le cadre de Light Hill ou de son site français d’Indochine, elles s’étaient étendues à la planète entière, en seulement huit années de croissance acharnée. Seulement s’il avait maintenant l’influence nécessaire pour se mêler des guerres que se livraient les souverains, ça ne tenait pas qu’à sa richesse ou ses trois amis. Il avait déjà accompli l’un des rêves qui l’avait motivé à intégrer le Conseil du Graal, celui de devenir un prince, grâce à Solar Gleam et au LM.
Arcturus n’avait pas qu’une centaine de sites de production à travers le monde, il avait ses propres villes, installées au plus près des souterrains où reposaient ces liquides qui l’avaient rendu riche. Elles étaient au nombre de quatre à présent, les deux premières situées en Asie, au nord de l’Inde où Solar Gleam avait prospecté deux nouveaux bassins de LM blanc – probablement de la même nappe supposait-on à l’époque. Mais les deux autres Arthuries, comme il les avait nommées en espérant un jour que leur éclat éclipsera la légende des Alexandries, se trouvaient hors du territoire britannique, et en Europe même. Au prix de longs efforts et de beaucoup de concessions, la Suisse et l’Italie avaient toutes deux accepté de céder des hectares de leurs montagnes alpines pour que les travaux des Arthuries Grisonne et Valdôtaine puissent commencer au printemps de l’année 1874. Depuis, et plus que jamais, ces quatre villes avaient connu une expansion phénoménale et le président avait scrupuleusement veillé à leur prospérité comme au fait qu’elles respectent les valeurs libérales et libertaires de Solar Gleam. Les investissements accouraient de toute l’AP, soit presque du monde entier, des cargos entiers de travailleurs y étaient envoyés comme s’ils partaient à une guerre, quand ce n’étaient pas des tonnes de marchandises exotiques qui débarquaient pour rejoindre le chantier du plus grand cartel de l’Humanité.
Et depuis un an, comme si cette formidable molécule qu’était le LM pouvait tout accélérer, Arcturus pouvait vivre comme le prince de ses rêves les plus enfantins, que ce soit dans les meilleurs hôtels d’Europe, dans son palais colonial de Bombay, du Cap, d’Alexandrie, ou tous ceux de ses Arthuries. En plus, le LM était si recherché, si cher, si empli d’espoir, que le président avait à peine besoin de se consacrer à étendre son affaire que cela était déjà fait, par ses associés ou même par le cours naturel du Marché. À vrai dire, il était devenu plus puissant que bien des chefs d’États à travers le monde ou des hommes d’affaires de l’AP - et il tenait un peu des deux. Il était une sorte de prince influent, errant aux possessions floues mais à la richesse bien réelle. Mais les cités d’Arcturus valaient encore bien plus que ça à ses yeux. C’étaient ses réussites, ses gloires qui traverseront les âges même quand Solar Gleam aura disparu, et comme il le disait si bien, quel monument est plus beau qu’une ville heureuse ?
Seulement, au fil de leurs discussions, un prénom ressortait presque aussi souvent que celui d’Arcturus, au point de l’agacer jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se retenir : celui de David, David Rutheyet le maître de l’AP, celui qui l’avait parrainé au point que tout cela se réalise. Et, tandis que James faisait un bref inventaire des centaines de millions que le roi des marchands avait engagé ici ou là dans Solar Gleam, ce dernier ne put s’empêcher de répéter ce nom, avec une haine jalouse cristallisée dans sa voix grognarde.
— Oui, David, et ? » s’étonna James, avant qu’Arcturus ne commence à botter en touche en soupirant. « Non, vas-y dis-nous ! » reprit-il aussitôt en voyant son vieil ami hésiter à livrer ses pensées profondes, à déballer ce qui semblait le ronger si intensément.
— Ce type est mauvais, voilà ce que je pense. Je sais que sans lui, la moitié de Solar Gleam n’existerait pas en ce moment, que les Arthuries ne resteraient qu’un rêve mais … L’AP fonce dans le mur avec lui, et il nous enchaîne tous avec lui, c’est ça le pire. Son … Alliance for Progress, ce sont des alliés pour son progrès, il s’en fout du progrès de l’Humanité entière, c’est même tout l’inverse.
— Tu y vas très fort, Arcturus. C’est grâce à lui que l’AP en est là où elle est maintenant, il est fidèle à nos idéaux, il n’y a pas de problème. » lui répondit alors James, tandis qu’Eli baissait les yeux, comme s’il comprenait où Arcturus voulait en venir.
— David règne sur l’AP comme sur nos idéaux, c’est nous qui lui sommes fidèles parce que tout le monde se pisse dessus, et nous les premiers. Ça n’a rien à voir avec ce qui nous unit à nous, ni avec nos idéaux, la Liberté et la Juste Prospérité pour tous ceux qui les méritent … » affirma sèchement Arcturus, sans pour autant réussir à convaincre ses deux amis, ni à dissuader James de se faire l’avocat du diable.
Pourtant, si les deux plus chers associés du président faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour enterrer le ressentiment du Seafox, ils n’avaient aucun argument valable à lui opposer, ni l’envie sincère de le faire. Après tout, pour eux-aussi, David était à la fois un actionnaire, un associé, un fournisseur et un acheteur primordial, au point qu’ils en étaient dépendants. Et ce n’est certainement pas le monologue de rappel qu’Arcturus leur fit qui allait les faire changer d’avis.
— Je ne sais même pas par où commencer pour décrire à quel point l’influence de cette pourriture est mauvaise. On peut passer sur le fait qu’il descende de l’une des plus grandes familles d’esclavagistes toutes ethnies confondues, mais pas sur le fait que lui ait continué d’exploiter les coolies d’Inde et de Chine bien après que les autorités lui ont déjà interdit … pour ne citer qu’eux parmi tous les peuples où il cherche ses soi-disant salariés. Et je ne parle même pas des conditions de travail dans ses mines, dans ses plantations ou sur ses chantiers, ni de la paye de misère qu’il laisse à ses employés. J’ai eu tout le temps de découvrir qui il est vraiment lorsque les Arthuries ont dû être construites, mais j’avais encore les mains liées, tout comme vous. Cet homme, c’est l’opposé de Solar Gleam et de ce que nous voulons créer : des entreprises solides qui soient comme des secondes familles accessibles à tous, qui deviennent même des villes comme mes Arthuries. David ne voit pas plus loin que l’outil de production et le système de distribution sur le marché. Le Libéralisme que nous voulons voir triompher ne pourra que mourir s’il n’adopte pas une vision des choses humaniste assez tôt. Une fois que le Marché se sera construit sur de l’esclavage et de la spéculation, il sera trop difficile de revenir en arrière, l’AP s’y opposera pour ne pas perdre sa croissance économique, vous le savez. Il faut donc adopter la bonne voie maintenant, car Solar Gleam et le LM vont continuer à transformer et dynamiser l’économie du monde, à grande vitesse. Il faut profiter de ce moment de transition et de prospérité pour réformer le système de l’économie libérale et ses idéaux. Mais vous savez que David ne le voudra pas, qu’il nous empêchera d’accomplir nos rêves, et qu’il en a largement les moyens. » expliqua d’une traite le président de Solar Gleam, avec une assurance qui parut achever de convaincre ses deux amis, malgré leurs mines toujours gênées.
D’autant plus qu’Eli et James avaient toujours été sensibles aux idéaux de l’Anglais du Conseil, à ses espoirs pour le monde aussi heureux que les utopies socialistes, sans être aussi strictes, égalitaires et révolutionnaires. Les deux jeunes entrepreneurs étaient bien loin des caricatures que William aurait pu faire d’eux, et l’idée de s’enrichir en vendant leurs valeurs les répugnait autant qu’Arcturus. James n’était certes pas un bon protestant, tout comme Eli venait d’une famille où le sang juif comptait, mais les deux hommes rêvaient du même universalisme que le président. Alors, après quelques minutes à relativiser les dires de leur ami, ils finirent tous deux par ne plus savoir où se mettre, y compris James, pourtant presque aussi beau-parleur que lui.
— Tu as … raison, en très grande partie, mais c’est ainsi. Et nous sommes tes amis, nous ne dirons rien, mais si David ou un de ses fidèles, ou même nos pères, à Eli et moi, apprenaient ce que tu viens de dire… Tu sais … un chef est un chef … » peina-t-il à lui expliquer, avant que la réponse ne fuse avec aplomb.
— Justement, changeons de chef !
— Pardon ?! » s’étrangla Eli en entendant un tabou se briser, tandis que James préférait en rire nerveusement sous les yeux pourtant bien sérieux du Président.
— Quoi ? Il va faire quoi ? Me flinguer ?
— Enfin, Arcturus. Tu le sais … Il t’écartera … d’une façon ou d’une autre … » balbutia l’Israélite, avec l’air gêné qui le crispait depuis dix bonnes minutes maintenant.
— Oui, et c’est justement parce que je le sais que je dis tout ça, je ne crains pas la vérité, ni les mots. Ça ne vous dérange pas d’être enchaîné à ce type ? On ne peut même pas quitter l’AP ! Si tu pars, ton entreprise se fait attaquer de tous les côtés et tu finis en faillite ou racheté ! » s’emporta-t-il sur son siège, pour ensuite soupirer devant leurs airs résignés. « Et après, tu disparais au large des Bahamas … ou tu vas servir des bières dans un pub ... » conclut-il platement, en se servant un verre de whisky à l’énoncé de ses derniers mots, sous les regards dépités de ses deux amis d’enfance.
Était-ce si dur d’accepter que le monde soit ainsi fait et de passer à autre chose, semblaient se demander ses deux associés, mais pour l’Anglais du Conseil, oui, ça l’était. Pourtant, comme il l’avoua lui-même, il pouvait se contenter de cette résignation autrefois, quand il n’était encore qu’un jeune homme affaire idéaliste et fêtard à l’héritage si particulier – celui de son tuteur, August. Il y a encore quelques années, le maître de l’AP lui semblait si inatteignable qu’il n’imaginait pas le monde marchand sans lui, il en était même si dépendant que l’idée de se rebeller ne lui paraissait être qu’un caprice de son esprit fougueux et libre par nature. Cependant, maintenant que ses villes prospéraient autant que Solar Gleam, maintenant qu’il était en mesure de comprendre que son rêve de liberté ne pourrait jamais advenir tant qu’il resterait lié au roi des marchands, il ne pouvait plus se cacher derrière l’impuissance pour justifier son inaction. Et les membres du Conseil du Graal n’étaient pas du genre à reculer devant leurs utopies, c’étaient précisément ce qui les unissaient si fort, ce qui les liaient. Seulement, pour James comme pour Eli qui s’apprêtait à reprendre, les rêves ou les nobles idéaux ne justifiaient pas tout, et ne résumaient pas tout.
— Mais tout de même, te rends-tu compte de tout ce que tu risques au nom de nos idéaux ? Tout ce que tu as fait jusqu’à maintenant ne servira à rien si David s’en empare sur ton cadavre, sois plus malin, et patient, ne serait-ce que parce qu’il finira par vieillir. » s’épuisait à lui expliquer le plus jeune des fils de Jakob, sans comprendre pourquoi son ami cédait brusquement à ses utopies sans tenir compte de la réalité – ce n’était pas comme ça qu’il gérait Solar Gleam.
— Oui, mais je n’ai pas le choix, ni l’envie d’attendre plus longtemps. Et toi, Eli, tu le comprendras mieux que James, je crois… » lâcha Arcturus sur un ton grave qui vit sa voix s’éteindre lentement, en baissant le regard comme s’il avait le cœur lourd d’un terrible secret prêt à se libérer. « Je dois vous avouer quelque chose à propos de mon père. Vous savez où il se trouve à l’heure actuelle ? » leur confia-t-il, sans qu’aucun d’eux ne comprenne exactement où il voulait en venir.
— Dans son manoir près de Clipsham, non ? » proposa immédiatement James, en repensant au peu qu’il savait sur le mystérieux père d’Arcturus, Cyrus Seafox.
À vrai dire, peu de choses étaient connues sur lui, et encore moins sur son enfance, alors même qu’il était devenu une véritable légende. La seule chose que l’on savait des origines du Seafox, c’était qu’il avait embarqué clandestinement sur un bateau à l’âge de seulement 14 ou 15 ans, après avoir perdu ses parents, tués par des criminels qu’il avait tous assassinés aussi brutalement qu’ingénieusement, avant de fuir Manchester pour échapper aux autorités britanniques à sa recherche. Le jeune Cyrus avait ensuite mené une vie des plus tumultueuses et chanceuses, parvenant à prendre la tête d’un équipage dès ses dix-huit ans pour le mener dans toutes les Amériques et sur ses deux côtes, jusqu’à pousser ses activités illégales en Extrême-Orient, se vantant auprès de qui veut l’entendre qu’il accomplit deux fois le tour du monde – et dans les deux sens. Mais il n’était pas une pourriture comme les pirates d’antan, sauf avec ses ennemis jurés bien sûr. Le peuple l’appréciait et les autorités américaines avaient même fini par le respecter, puis par abandonner toute résistance face au Seafox – le Renard des Mers. Car Cyrus, et son équipage, était avant tout des pirates curieux. Parfois, c’est vrai, il pouvait faire des gros coups qui faisaient les titres des journaux du monde entier, avec des ruses toujours aussi audacieuses qu’originales qui lui permettaient de fuir avec le butin dans la plus grande discrétion. Mais la grande majorité du temps, il était spécialisé dans la contrebande ou le vol d’objets précieux ou antiques, qu’il allait chercher dans les coffres forts ou dans la cale des bateaux, mais également en des lieux plus isolés, pour le plus grand plaisir des riches collectionneurs. D’ailleurs, au fil du temps, toute une légende commença à se former autour du Seafox, le dernier pirate d’Occident, débarquant sur la dernière côte inconnue d’Amérique pour y trouver un vieux trésor ou d’antiques reliques à piller, sans verser la moindre goutte de sang humain. Et à seulement 25 ans, Cyrus avait déjà assez d’argent et de renommée pour laver son passé et officier en tant que corsaire pour la Reine, ainsi que pour se marier et se réinstaller triomphalement en Angleterre, comme il l’avait tant rêvé. Arcturus naquit cette même année où son père épousa une femme qu’il n’aurait jamais cru ne serait-ce rencontrer. Puis il avait fini par croiser la route d’August et, presque dans la foulée, le Seafox devint ainsi l’un des quatre fondateurs de l’AP. Cependant, sans explication, il avait ensuite quitté le cartel des années plus tard, peu de temps avant la mort de son épouse. Et si le fils aîné d’Irvin n’avait jamais compris les raisons de son départ, c’était bien parce que personne n’en parlait jamais dans l’AP, le sujet étant connu pour irriter David, ou August - du temps où il était libre. Seulement, aujourd’hui, l’Anglais du Conseil lui donna la réponse.
— David a exilé mon père de l’AP et lui a interdit de quitter Clipsham. Il est enfermé dans son manoir au beau milieu de l’île, pendant que moi je suis libre et que je joue au prince … » se désola-t-il, tandis qu’Eli s’apprêtait à compatir tant bien que mal.
— Je te comprends, Arcturus. Mais tu ne peux pas - »
— Mais – attends – Tu es sûr de ce que tu dis ? Tu as des preuves ? Et pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ? » s’étonna James, après être resté sans voix durant un instant.
— Parce que mon père a toujours voulu cacher la vérité, quitte à simuler des soi-disant maux d’articulations qui l’auraient obligé à rester dans sa maison alors qu’il était en pleine forme. Bref, toutes sortes de conneries.
— Donc tu n’en es pas certain ! Tu es sûr que tu n’exagères pas ton ressentiment en surinterprétant des incertitudes ? » insista-t-il encore, avec un faible espoir que tout cela ne soit qu’un stupide malentendu, sans qu’Eli ne paraisse en douter le moins du monde.
— Ça ne serait pas bien étonnant non plus … Tu as toi-même rappelé à quel point David savait être sévère. » confia-t-il, avec une certaine résignation quant à cet aveu d’Arcturus qu’il découvrait animé par la vengeance plus que par la jalousie.
Cependant, il était encore loin d’imaginer que James et lui prenaient cette affaire de vengeance en cours de route, comme toujours avec les petites intrigues inavouables de leur ami. Et effectivement, ce dernier n’accusait pas dans le vent, tout comme il ne menaçait pas dans le vide – et ses deux associés le savaient bien. Les agents du président avaient déjà établi avec certitude que David payait les gardes embusqués veillant sur le manoir rural du Seafox, jour et nuit, en été comme en hiver. Quant à Arcturus, à force de questions bien placées ou bien tournées, il avait plus ou moins obtenu la confirmation que c’était bien David qui avait écarté son père de l’AP, à la suite de différends idéologiques - là encore. Visiblement, et sous les regards stupéfaits de ses deux associés, l’Anglais du Conseil préparait sa libération, mais également celle de son père depuis plusieurs semaines déjà.
— Ne me prenez pas pour un crétin, si je dis que je vais libérer mon père, c’est que je vais le faire. Les Nine Springs de Semper Peace ont déjà fait des repérages, ils connaissent déjà le nombre, les positions ou les rondes des veilleurs. Ceux sont d’ailleurs eux qui m’ont offert la confirmation définitive que mon père était sous la surveillance de David. » enchaînait-il sans se démonter, toujours sur cette même assurance.
— Les Nine Springs ? » s’étonna néanmoins l’Israélite, en voyant qu’il était le seul à ne pas comprendre qui étaient ces gens dont Arcturus parlait tout naturellement.
— Eli ne connaît pas les détails de Semper Peace, il sait tout juste que notre société privée existe, et qu’elle bosse bien. » expliqua donc James en essayant encore de se remettre de l’obstination d’Arcturus avec une gorgée d’alcool.
— Tu as déjà dû en entendre parler au détour d’un rapport sans qu’ils soient nommés ainsi. Les Nine Springs sont l’une de nos quatre équipes d’interventions exceptionnelles, ils servent aux opérations les plus sensibles ou les plus dangereuses. Les quatre Neufs sont les meilleurs de Semper Peace et les plus fidèles à Solar Gleam. Les Springs ont leurs quartiers à l’Arthurie Grisonne et les Summers sont installés à l’Arthurie Valdôtaine, quant aux Autumns et aux Winters, ils sont respectivement basés à l’Arthurie Pendjabi et Karnali. J’ai choisi leurs casernements en fonction de leurs noms des valeurs qu’ils incarnent. Ils sont à l’image de leurs villes et, tous les quatre, ils représentent le rayonnement perpétuel de Solar Gleam. » expliqua fièrement l’Anglais du Conseil, alors que son associé n’en demandait pas tant.
— Ah … Très bien. » en conclut sobrement Eli, avant de reprendre sous les ricanements nerveux de James qui s’amusait toujours du côté grandiloquent un brin mystique d’Arcturus - même dans une telle situation. « Et ces Nine Springs sont ceux qui sont dans ton jardin ? » reprit-il, en repensant à cette équipe de mercenaire qu’il avait vu discuter à grands éclats de voix dans la cour intérieure du manoir.
J'ai 2,3 trucs à dire sur la forme, je te mets ça dans les remarques.
Sur le fond c'est de plus en plus intéressant et je comprends de mieux en mieux qui est qui ainsi que les enjeux (même si je n'ai pas encore tout les noms propres).
J'aime beaucoup les questions soulevées dans la note de l'auteur et le fait que ton récit aborde ce genre de problématiques économiques et humanistes. Pour répondre assez directement à la question que tu as ouverte, je ne sais pas. Voilà pour ma contribution utile au débat xD
Il y a un gros monologue d'Arcturus un peu technique, tu pourrais peut-être l'entrecouper par des questions, réactions de ses amis. Ca permettrait de respirer tout en donnant plus de naturel à la situation.
L'histoire de Cyrus et du Seafox est passionnante ! Sacré personnage...
Mes remarques :
"que leur éclat éclipsera" -> éclipserait ? (j'ai du mal avec le futur dans les récits au passé, je trouve le conditionnel bcp plus naturel (sauf dans les dialogues)) "qui traverseront les âges même quand Solar Gleam aura disparu," idem par rapport à ma remarque sur le futur : traverseraient aurait me paraissent mieux "bien après que les autorités lui ont" -> lui aient (subjonctif) ?
"vision des choses humaniste" -> vision humaniste des choses ?
"Était-ce si dur" vu que t'es dans les pensées des personnages, tu peux mettre au présent ?
"parents, tués par des criminels qu’il avait tous assassinés aussi" donc il s'est vengé en les assassinant ? Vu que c'est deux idées différentes je ferai peut-être deux phrases 1 mort parents 2 vengeance ?
"se vantant auprès de qui veut l’entendre" -> voulait ?
"qu’il accomplit" -> avait accompli (passé du passé = plus que parfait)
"Car Cyrus, et son équipage, était" -> étaient et tout le paragraphe qui suit doit être accordé, sauf si le sujet redevient Cyrus seul
Voilà pour mes petites remarques, certaines sont subjectives donc tu n'es pas obligé d'être d'accord.
Bien à toi !
Je garde ces remarques de côté, notamment le passage sur le subjonctif futur, c'est vrai que ça colle mieux dans les deux exemples que tu donnes (j'essaierai de faire gaffe à ça dans les prochains chapitres, et j'aurai une correction rapide à refaire sur tout le livre de toute façon).
Sinon, tu vas pouvoir découvrir à quel point Cyrus est vraiment un sacré numéro, j'espère que le personnage te plaira, il est un peu... rock'n roll. Il a, et aura, une grande importance pour Arcturus.
Pour le monologue d'Arcturus, j'en tiendrai compte aussi, j'essaierai de le rendre un peu plus vivant.
Merci des corrections et j'espère que la suite te plaira.
Toujours est-il que j'ai beaucoup apprécié ce début. Original, intelligent, extrêmement riche, surtout ! On ne suit pas simplement une histoire, mais une véritable réflexion, ici. Peut-être que, du coup, certains dialogues pâtissent légèrement de cet effet "explication". Tout n'est pas toujours très naturel, ou disons oral.
C'est peut-être le seul point sur lequel je pourrais revenir : j'ai tendance à aimer les dialogues efficaces, qui parlent pour dire quelque chose (que ce soit audible ou non, d'ailleurs. J'ai toujours aimé lire des dialogues bourrés de non-dits, de sous-entendus.) Typiquement, la dernière tirade "Ah … Très bien." n'apporte pas grand chose. De même, parfois des personnages interviennent seulement pour poser une question capable de préciser de longues explications. On sent un peu trop l'effet double énonciation, et le dialogue en tant que tel ne construit rien au niveau du personnage - seulement au niveau de l'univers. Je ne sais pas si je suis très clair, mais je me demande si le dialogue ne devrait pas toujours être pensé en fonction de la personne qui parle. Et si ses lignes de dialogue ne correspondent pas à sa personnalité, si elles ne nous apprennent rien à son propos, alors le dialogue a tendance à sortir du récit et à devenir un commentaire de l'univers.
Évidemment, ce sont à des considérations de style assez personnelles ; et elles n'ont rien enlevé au plaisir de lecture.
A bientôt, donc !
Je suis ravi que ça te plaise, et je crois comprendre où tu veux en venir. Je garderai cette critique en tête et j'essaierai d'améliorer ça, de donner plus de personnalités ou de subjectivités aux dialogues quand je reprendrai ces premiers chapitres.
J'espère que la suite te plaira, n'hésites pas à me donner d'autres conseils du genre.