CHAPITRE I - Une voie pour quatre étoiles - Maria - Partie 2

Notes de l’auteur : ATTENTION : À la suite des différents conseils-commentaires concernant la longueur des scènes, je les mets à nouveau en ligne en plusieurs parties. Il ne s'agit pas de relecture, et de nouveaux chapitres sont à venir chaque semaine comme d'habitude.

Il savait bien à quel point l’enfance de Maria avait été heureuse, mais il se souvenait aussi comment elle s’était achevée brutalement, dans une violence terrible qui avait précédé l’épreuve tout aussi rude sur laquelle son adolescence avait commencé. À l’aube de ses douze ans, la jeune fille vit sa Cracovie natale être réprimée par les armées autrichiennes dans un bain de sang, et son aristocrate romantique de père qu’elle admirait par-dessus tout, tomba sous les assauts de l’occupant. Puis à la fin de l’année, alors que la jeune Anastasia n’avait qu’un an, c’est la mère de Maria qui finit par mourir d’une épuisante maladie et, le lendemain même, les autorités autrichiennes en profitèrent pour porter le coup de grâce : les terres de la famille furent confisquées. Mais le pire pour Henri, c’était qu’il n’avait pas pu être là pour ses deux nièces. C’est toute seule, avec sa jeune sœur dans les bras, que Maria traversa la Germanie jusqu’en France, grâce à une détermination formidable. Seulement il y avait des choses contre lesquelles même la chance ou le courage ne pouvaient rien, tout comme les langes ne protégeaient pas des froids rigoureux. Alors quand le grand-oncle de La Tour vit arriver ses deux nièces, l’aînée était presque aussi épuisée que la cadette, atteinte d’une pneumonie déjà sévère. L’état d’Anastasia était même si alarmant que sa sœur en pleurait toutes les larmes de son corps, persuadée d’être arrivée trop tard, persuadée de n’avoir pas marché assez vite, persuadée que trop peu de gens l’avaient aidée. Mais, heureusement, sous les yeux ébahis de la jeune héritière dépossédée, son grand-oncle avait un espoir, une molécule qui avait récemment été découverte : le LM.

Ainsi, depuis ce jour, Maria n’eut plus que la chimie, la médecine et, surtout, ce LM pour passion, afin de protéger Anastasia contre tous les dangers de ce monde. Henri savait que sa nièce travaillait inlassablement sur un remède parfait, un produit qu’elle enrichissait sans cesse de la moindre découverte, une fiole sur laquelle était sobrement marqué ANA - l’apogée des recherches du Second Conseil. Pourtant, ce n’était que l’une des séquelles engendrées par ce traumatisme sur la psyché de cette jeune femme, aussi hyperactive que l’était aujourd’hui sa petite sœur. Alors l’oncle de Maria n’essaya même pas de la raisonner sur son éthique de travail, même s’il arrivait devant la dernière cellule face à laquelle Maria restait plantée, pensive. Elle doit sûrement regarder le plus martyrisé des cobayes, s’inquiéta Henri en repensant à la noble cause qui animait sa nièce.

Mais lorsqu’il vit le dernier des chimpanzés assis au fond de sa cage, Henri fut surpris de voir qu’il allait très bien, qu’il était simplement différent d’un chimpanzé normal. Les poils du primate étaient tombés sur la majeure partie de son corps pour révéler une peau beige, devenant de longs cheveux châtain foncé, lisses et denses, là où ils étaient encore présents. Ce reste de fourrure du singe ressemblait ainsi à une chevelure, se poursuivant sur ses omoplates et ses épaules, descendant sur son torse, tandis que d’autres zones de longs poils pendaient de son bas-ventre jusqu’aux plis de ses cuisses. Ils n’étaient certes pas assez denses pour recouvrir tout le corps, mais ils paraissaient tout de même parer la bête de haillons naturels – presque d’habits primitifs. D’ailleurs, cet étrange singe semblait loin d’être bête, et c’est d’un air curieux qu’il s’approcha de la paroi de verre pour s’enquérir de sa maîtresse, en lui souriant d’un rictus disgracieux tandis que l’oncle de Maria s’étonnait encore du visage de ce chimpanzé, plus adouci et expressif que ses congénères Ses yeux étaient d’ailleurs eux-aussi bien différents des autres, chacun de ses iris orangés, presque luisants, étaient fissurés par une fine balafre blanche qui les traversait de haut en bas, assez nettement pour que le vieil homme les discerne. Quant à Maria, son regard vert était assez perçant pour qu’elle plonge dans ses fêlures, afin d’y remarquer le fin contour écarlate sur chacune d’elles, une sorte de pellicule rougeâtre qui se diluait lentement dans le blanc des yeux du singe.

— Celui-là t’est cher ? » demanda Henri, en observant la scène d’échange des regards avec étonnement, bien qu’il sache que sa nièce était moins apathique qu’elle en avait l’air.

— Celle-là, c’est une femelle. » le corrigea-t-elle, tout en souriant à sa curieuse favorite qui lui souriait réciproquement. « Elle suit une thérapie différente des autres parce qu’elle est enceinte. »

— Ah ! Tu as dû suivre mes conseils de leur offrir quelque moment de communauté. » s’amusa le majordome en se rassurant sur la condition des singes, avant que sa nièce ne le reprenne aussitôt.

— Seulement à des fins expérimentales et dans un environnement sécurisé, je ne peux pas risquer n’importe quoi. Ça fait partie de son programme à elle. Et elle est un peu spéciale, comme celui qui a voulu se rebeller, mais elle est moins bête que les autres, elle sait ce que j’attends d’elle. »

 

Car il sentait bien dans la voix de sa nièce qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle recherche là aussi, tout comme il savait qu’elle avait un autre rêve que celui d’assurer la prospérité de sa petite sœur : celui d’améliorer l’être humain, littéralement. Plus que n’importe lequel de ses trois pairs du Conseil, la Française voulait faire de l’Humanité une race animale plus évoluée, une espèce qui allait se dépasser pour vaincre les Huit Maux Terrestres, une forme d’existence qui pourrait s’approcher de la divinité tant la réalité n’aurait plus de prise sur elle à la fin de cette lutte. Avec le LM, elle n’espérait pas seulement rendre l’être humain moyen plus intelligent, plus fort, plus sage, plus vif, elle songeait à lui conférer d’autres sens, à lui ouvrir d’autres horizons. Et en bonne eugéniste fière de son sang bleu, Kochanowska de La Tour s’intéressait beaucoup à la reproduction et la génétique, surtout sous un angle darwiniste – elle qui adhérait pleinement aux thèses évolutionnistes qui se débattaient encore dans toute la communauté scientifique. Ainsi, le programme auquel participait cette femelle consistait à étudier les effets de sa mutation sur sa progéniture, et la Française espérait ardemment que le petit singe qui en naitrait porterait lui aussi ses curieuses fêlures blanches dans les yeux, entre autres signes d’évolution. À terme, elle se demandait même si elle ne pourrait pas créer des espèces grâce à cette fabuleuse molécule, tant les possibilités sont infinies, comme elle le résumait si bien sous les yeux fascinés de son oncle, loin d’imaginer qu’une telle magie soit possible.

— C’est un projet sacrément ambitieux, et assez peu… raisonné. Mais je m’en remets volontiers à ton sens du discernement, tu sais sûrement ce qui doit être fait. Et je veillerai sur toi comme toujours, bien évidemment. » lui confia son oncle pour que sa nièce lui accorde enfin son regard, l’espace d’un instant.

— Votre devoir est surtout de protéger Ana désormais, je suis une grande fille qui n’a plus besoin de personne. Mais pour elle, je ne peux me contenter d’espérer suffire à moi seule. » lâcha-t-elle platement, avant de repartir en direction du bureau. « Il faut que je finisse de tout inspecter avant l’heure de son réveil.

— Tu as besoin d’un coup de main ? » demanda Henri en se mettant dans sa suite, lorsque la réponse de Maria cingla froidement, sèchement, comme elle savait si bien le faire.

— Je préférerai être seule à vrai dire.

— Je comprends, ça a toujours été ton talent. Je vais m’occuper de vérifier notre demeure avant que tes petites mains n’arrivent ou que notre petit ange se lève. » se consola-t-il, en repartant vers la porte d’où il était arrivé, non sans déception dans la voix.

— Henri… » l’arrêta-t-elle timidement, sans lever la tête de ses notes, presque hésitante à l’idée des mots qu’elle allait prononcer, au point que son oncle en fut presque inquiet - d’habitude, Maria ne prenait ce genre de ton que pour annoncer des événements graves. « Merci de nous avoir suivis en France, et de nous avoir aidés … quand notre grand-oncle est décédé. » lui confia-t-elle en se retournant vers lui, sur un regard si honnête et résolu qu’il en resta coi – car même s’il l’avait toujours soupçonné, elle ne lui avait jamais exprimée sa gratitude en des termes aussi clairs.

 

Pourtant, il se souvenait très bien de l’accueil à la fois furieux et glacial qu’elle lui avait réservé lors de leurs retrouvailles, puisqu’elle le tenait pour l’une des personnes qui n’avaient pas été là au moment où il aurait dû l’être. Et ce fut encore plus difficile à accepter pour la jeune femme lorsque son grand-oncle prit cette décision incompréhensible pour elle à l’époque : il en fit son tuteur légal dans son testament, après avoir cédé toute sa richesse à Maria. Les premières décisions d’Henri avaient alors été très mal vécues, comme la décision d’aller vivre à Paris pour étudier plutôt que de dépenser la fortune à reconstruire certains des vieux châteaux dont la jeune aristocrate avait hérité – car elle espérait encore retrouver des gens prêts à la servir ou à cultiver ses terres en France. L’idée de retourner vivre dans une ville assez bruyante pour lui rappeler sa Cracovie natale l’avait profondément dérangée, mais maintenant, elle était la première à le remercier d’avoir pris cette décision. Après tout, même si elle n’aimait toujours pas Paris, elle avait pu y rencontrer celle qui allait devenir sa meilleure amie et la meilleure opportunité de sa vie : Alessia, celle qui la conduisit ensuite devant ses quatre professeurs.

Ensuite, la situation familiale n’avait fait que s’améliorer, jusqu’à arriver à ce stade où Maria ne s’inquiétait plus pour son avenir, grâce à son poste dans Solar Gleam France ou les partenariats qu’elle avait déjà noués avec l’État Français, sans même compter tout ce qu’allait pouvoir lui rapporter cette expédition militaire contre ces maudits Russes.

— J’espère avoir fait au mieux en te permettant de croiser la route de toutes ces grandes personnes, je n’avais pas plus d’espoir et de certitudes que vous deux à vrai dire … Quoiqu’il en soit, sache que tes parents seraient fier de toi, même ton grand-père … » lança Henri d’un ton solennel, en repensant à tout ce chemin qu’ils avaient parcouru, tandis que ses mots replongeaient nerveusement Maria dans ses travaux - comme s’ils signifiaient plutôt un avenir à assurer dans ses oreilles. « Je vais cesser de te distraire, à tout à l’heure. N’hésite pas à m’appeler, je vais me mettre au travail moi aussi, à ce midi. » conclut-il en reprenant son chemin vers le couloir.

— Très bien, prévenez-moi si des officiers français reviennent, vous les ferez attendre dans le salon. Pas de visiteur dans le laboratoire, sous aucun prétexte. » lui ordonna sa nièce tandis que le majordome s’approchait de la porte, et qu’une dernière réplique ne lui vienne en tête. « Et dites à mes gardes du corps d’être prêts à temps cet après-midi. Notre train pour le sud part à 14h00, il ne nous attendra pas et vous savez que j’ai horreur de passer pour une imbécile …

— Ils seront prêts et impeccables, je vais leur faire passer le message. » conclut Henri, en hésitant à évoquer un ultime sujet peut-être trop frivole mais dont il se sentait le devoir de faire. « D’ailleurs, l’un de tes gardes du corps semble … intrigué par toi.

— Vous parlez de Jasper. Il est amoureux de moi, je le sais. Ce crétin a essayé de m’épier par la serrure une fois. » s’amusa-t-elle, avec un air moqueur qui stupéfia aussitôt son oncle, il avait dû rater la punition mémorable de ce vulgaire mercenaire légèrement trop audacieux.

 

Pourtant, cela n’avait pas été le cas, Maria en riait lorsqu’elle lui résuma le malaise terrible qu’elle préféra infliger au pauvre homme, une humiliation verbale magistrale qui interrogea tout de même Henri sur les sentiments réels de sa nièce. Cependant, le verdict de l’héritière des Jagellon restait sans appel, on ne coupe pas le bon vin avec de l’eau croupie, et bien qu’elle le trouve beau garçon et sincère, Jasper restait un ancien mercenaire, orphelin du fin fond de l’Alsace, fils d’on ne sait même pas qui, digne d’on ne sait même pas quoi. Alors ce dernier pouvait abandonner l’affaire dès à présent et, finalement, le vieil homme finit par rire de cette anecdote lui-aussi.

— Ce crétin ! même pas foutu d’épier les demoiselles dans les règles de l’art. » s’amusa le vieux majordome alors que sa nièce restait plus étonnée qu’autre chose.

— Les règles de l’art ? Celui d’espionner les femmes en train de s’habiller ? » répliqua-t-elle, assez vivement pour faire balbutier son oncle. « Vous l’avez déjà fait vous ?

— Euh – Quand j’étais plus jeune … » confia le majordome sur un air presque honteux, avant que Maria n’éclate de rire en voyant son vieil oncle commencer à bégayer devant ses erreurs d’adolescence.

 

Sa nièce était maintenant trop curieuse pour qu’il n’échappe à la confidence, d’autant plus qu’elle avait toujours aimé se moquer des innombrables aventures de la jeunesse tumultueuse de son oncle – ou plutôt demi-oncle, puisqu’Henri était enfant illégitime, et c’était bien sa naissance qui avait tant agité la suite de sa vie. C’est ainsi qu’il dut piteusement avouer qu’avec d’autres de ses compagnons, il avait pris l’habitude d’aller épier les jeunes dames aux bains. Et ils avaient un bon stratagème, à tel point qu’ils ne s’étaient jamais fait prendre, au grand amusement de Maria qui sentait déjà l’humour dans la voix de son oncle. Mais un jour, l’un des garçons fit un peu trop de bruit, juste assez pour attirer l’attention de toutes les dames.

— Ah ! Et qui a fait trop de bruit ? C’était vous ? » commença-t-elle à s’amuser, en sentant la pointe d’humour monter dans la voix de son oncle.

— Non, c’était ton père !

— Charmant … » lâcha-t-elle par réflexe, honteuse à son tour, comme si l’image qu’elle avait de son père venait de se briser avant que le demi-frère de celui-ci ne rattrape tout.

— Mais c’était la première fois qu’il venait, tu sais, et ce serait aussi la seule fois où ta mère est venue se baigner. D’ailleurs, c’est lui qui a pris pour nous tous puisqu’il est resté planté comme un innocent.

— Oh, pitié … Comment ça s’est fini pour lui ? » finit-elle par se lasser, regrettant presque d’avoir insisté pour entendre ce récit.

— Ton père est devenu une célébrité parmi les filles, et c’est ce jour-là que ton père et ta mère ont commencé à se fréquenter en tant qu’amis très proches, puis ils se sont mariés puisque leurs familles avaient déjà des intérêts communs, des rangs équivalents et deux fortes têtes pour enfant.

— Hem ! – Eh bien, ça s’est plutôt bien terminé …

— Comme quoi, parfois, la vie entière ne tient qu’à une bêtise … Mais cela s’est moins bien terminé pour nous autres qui l’avions embrigadé, la vie a sa morale aussi ! » ricanait-il lorsqu'un très léger grincement se fit entendre.

— Non, ne me dites-pas que c’est lui … » lâcha donc Maria, en tournant son regard vers la porte, pour qu’une adorable petite silhouette féline apparaisse dans l’embrasure, celle de Moustaches – le chat de la maison.

— Pourtant … Je suis sûr d’avoir bien fermé derrière moi. » lui confia Henri en regardant le félin se lécher la patte, avant que de très fins craquements de bois ne se fassent entendre dans le couloir, attirant l’attention de tout le monde – y compris celle de Moustaches.

— Cet imbécile … Jasper ! Reviens-là ! » s’emporta Maria en se ruant à la poursuite de l’intrus - et de Moustache fuyant terrorisé - sous les ricanements du vieil oncle.

— Hm … J’ai déjà vu ça. » sourit-il avant de se diriger lui aussi vers le couloir dont la porte restait grande ouverte.

 

Si seulement Maria s’ouvrait un peu plus aux autres, ce pauvre Jasper n’aurait pas à écouter aux portes pour découvrir le genre de femmes qu’elle est ou comment il pourrait la charmer, pensa le majordome, en se disant que le mercenaire alsacien n’était peut-être pas si différent de son propre demi-frère. Mais alors qu’il s’apprêtait à quitter lui-aussi le laboratoire, un bruit rattrapa ses pensées et le ramena à l’intérieur, un son provenant de la dernière cellule, des gloussements de la femelle chimpanzé qui avait observé la scène. Ce singe était en train de rire, lui aussi, d’une façon croissante, si humaine et si délirante qu’il finit par manquer de s’étrangler avec sa propre salive, au point de la baver à grands filets. La femelle chimpanzé était définitivement en pleine euphorie dans son petit isolement. Et ce spectacle mit Henri si mal à l’aise qu’il se pressa de passer la porte, afin d’échapper à cette créature … dérangeante, et peut-être dérangée. Pourtant, ce singe malsain était encore bien moins inquiétant que le spectacle que Maria de La Tour comptait offrir au monde entier à son arrivée dans les Balkans …

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Edouard PArle
Posté le 23/03/2022
Coucou !
J'aime de plus en plus le perso de Maria. On explore d'autres aspects de sa personnalité, notamment amoureuse. Pauvre Jasper xD Son oncle Henri est aussi très attachant. Le passage où il raconte ses histoires de jeunesses et la rencontre des parents de Maria est très chou.
Le début où tu expliques la difficile adolescence de Maria et la quasi-folie scientifique qui en a découlé était très bien pour comprendre la personnalité du personnage.
Hâte de découvrir la suite du chapitre.
Mes remarques :
"souvenait aussi comment elle s’était achevée brutalement," -> de son achèvement brutal ?
"son aristocrate romantique de père qu’elle admirait par-dessus tout," virgule après père ?
Un plaisir,
A bientôt !
Deslunes
Posté le 26/03/2022
Bonsoir,
Merci de continuer à suggérer des corrections, je suis content que le quart français des personnages te plaise. Tu auras l'occasion d'en découvrir un peu plus sur eux dans les chapitres suivants, même sur Jasper.
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