Il tournait dans sa chambre depuis dix minutes. Mais comment pouvaient-ils êtres aussi lâches ? Le faire passer pour un crétin devant Pierre et Sarah alors qu’ils étaient censés leur servir de modèle. Il tapa dans son lit et poussa un petit cri. Lou avait oublié que son lit était en métal. Il s’y assis en se massant les orteils. Le plus gros de sa colère passa sous le coup de la douleur. Il respira un bon coup, se rhabilla correctement et sortit de sa chambre.
Il entendit des cris inhabituels dans le couloir. Lou bifurqua à droite et croisa Anastasia et Django en train de se disputer.
— Et toi t’as fait quoi depuis le début ? Monsieur préfère ne rien faire du tout. Tu te lèves tard, tu traînes et nous qu’est-ce qu’on fait on t’attend.
— Mais tu vas te calmer. On s’est réveillés ce matin tu peux pas me demander tout tout de suite.
— Eh bien si. Nous on se dépêche et toi tu traînes.
Il s’interposa entre les deux.
— C’est quoi cette dispute ?
— Quand t’es parti, on voulait rester dans la classe pour t’attendre, mais elle a décidé que non ça serait mieux qu’on prépare la salle pour la semaine prochaine. Mais c’est justement la semaine prochaine qu’on délibère. Ils n’arrivent que demain.
Django se tourna vers elle.
— Demain, tu sais le jour qui est après aujourd’hui.
La gifle partit si vite que les deux garçons n’eurent rien le temps de voir venir. En quelques secondes, ils se retrouvèrent tous les deux avec une marque rouge sur la joue. Anastasia tourna les talons et s’enfuit en courant.
Sarah vint, accompagnée de son frère.
— Elle vous a pas ratés.
Pierre comme pour confirmer les dires de sa sœur, leur montra un couloir.
— On a tout vu parce qu’on était caché ici.
Ils sourirent, amusés par les deux petits.
— Et si on retournait en classe ?
— Pourquoi tu veux y retourner Django ?
— Je sais pas, on pourrait jouer aux mots-mélés.
Sarah et Pierre se mirent à bouder. Ils croisèrent leurs petits bras potelés et baissèrent la tête.
— Nous on veut pas y jouer.
— C’est vrai, confirma sa sœur, on perd tout le temps.
Elle prit le temps de réfléchir et ajouta :
— Mais on pourrait aller jouer à la cabane. Jacques nous a dit qu’il faudrait la nettoyer.
— D’accord les gamins, le dernier arrivé est…
Lou hésita sur le terme à utiliser. Ils avaient bien une version quand ils couraient contre les plus grands, mais Sarah et Pierre n’allaient pas aimer.
— Nul ? proposa Pierre.
— Oui c’est ça Pierre. Le dernier arrivé est nul.
Les jumeaux s’élancèrent au maximum de leur vitesse. Ils ne virent pas que Lou et Django n’étaient même pas partis. Ils partirent en direction de la salle de classe. Lucie était assise à sa place. Elle leva vers eux un visage étonnée.
— Vous étiez partis ?
— Oui.
— D’accord.
Elle se replongea dans ses calculs. Elle continua à couvrir des pages de chiffres. Quand son cahier fut plein, elle en prit un autre dans la réserve de la classe.
— Lou tu peux aller poser celui-là avec les autres s’il-te-plaît ?
Elle lui tendit son cahier jaune. Il accepta et sortit de la salle de classe. Il courra jusqu’à la chambre de Lucie. Il ouvrit la porte, avança en direction du placard et trébucha. Il se releva en se massant la main. Des piles de cahiers et de livres étaient entreposées à même le sol. En tombant, il avait fait s’écrouler deux piles au moins. Lucie allait tenter de le tuer pour le désordre.
Il avança tant bien que mal jusqu’au placard. Il ouvrit les portes et rangea le cahier. Il rejoignit des dizaines d’autres, remplis de calculs.
— Tu fais quoi dans la chambre de Lucie ?
Anastasia passa sa tête par la porte. Elle devait être là depuis un certain temps puisqu’il ne l’avait pas entendu arriver.
Comme pour justifier sa présence elle ajouta :
— Je voulais voir ce qui avait fait tout ce bruit.
— Moi je range le cahier de Lucie. Elle vient d’en finir un autre.
Elle hocha doucement la tête. Son regard était plein de colère mais aussi de regret.
— Tu veux que je t’aide à ranger ? Elle va essayer de te tuer si elle voit ça.
— Oui je veux bien.
Elle enjamba les livres qui recouvraient le sol pour s’agenouiller devant l’armoire. Anastasia triait les cahiers, pendant que Lou les rangeait dans l’armoire ou sur l’étagère. Ils ne mirent qu’une demie-heure à tout trier.
— Tu sais, intervint Lou, Je voulais m’excuser pour tout à l’heure.
— C’est pas bien grave. Je n’aurais pas dût m’énerver comme ça.
Ils échangèrent un sourire et regagnèrent le jardin. Les jumeaux les y attendaient avec Lucie et Django. Ils disputaient une partie de football et si ils se référaient au tableau des scores, les jumeaux les battaient au la main. Le ballon fut envoyer dans la direction de Django. Il le relança sur le terrain dans un cri de joie général.
— Vous étiez où ?
Lucie venait de leur crier la question depuis les cages. Elle rattrapa le ballon et continua à les regarder.
— On rangeait tes cahiers.
— Depuis quarante minutes ?
— Oui c’est ça.
Elle leur lança un regard intrigué et se concentra sur le match. Le ballon arriva si vite qu’elle n’eut pas le temps de l’arrêter. Les jumeaux entamèrent une danse de la victoire pendant que Lucie jetait ses gants sur un banc.
— On ne devait pas nettoyer la cabane nous ?
Un oui unanime résonna dans le parc. Ils montèrent tous dans la cabane, armés de chiffon qu’ils avaient récupérés dans les cuisines. Ils frottèrent les murs, le sol, le toit et les meubles avec tant de vigueur, que la cabane n’avait jamais parut aussi propre.
Sarah fronça les sourcils et s’approcha de la fenêtre. Elle demanda si quelqu’un pouvait la porter pendant que son frère lui apportait les jumelles. Elle les braqua sur l’allée principale et ne put étouffer son cri. La voiture des Régents venait d’entrée dans le laboratoire. Ils ne devaient pourtant arrivés que demain.
Les enfants descendirent en trombe de la cabane. Ils crièrent à qui veut l’entendre que les Régents venaient d’arriver et les scientifiques sortirent pour constater la même chose. Jacques ordonna aux enfants d’aller se changer. Ils étaient couverts de poussière de la tête aux pieds. Dans la panique générale, l’auditorium fut préparer, les enfants changer et un goûter improvisé recouvrait la table. Les enfants accueillirent les Régents dans leurs belles tenues. Ils portaient tous fièrement le blason du laboratoire.
— Nous nous excusons pour notre arrivée avancée. Nous devions discuter avec vous des nouveaux événements qui se sont produits ces dernières années.
Les enfants hochèrent la tête en signe d’approbation. Pierre jouait avec ses gants. Il les enlevaient t les remettaient sans cesse. Anastasia lui fit les gros yeux et il les remit. Les Régents gravir les marches qui menaient au laboratoire et se dirigèrent vers l’auditorium. Les scientifiques s’étaient installés au fond de la salle et les anges-gardien n’occupaient qu’une place sur deux. Le régent le plus âgé monta sur l’estrade, salua la salle et prit son micro.
— Nous voulons vous adressez nos plus plates excuses concernant notre arrivée imprévue. Des attaques se produisent depuis plus de trois ans. Nous voulions vous en parlez demain, mais six nouvelles ont eut lieu cette nuit. L’état d’urgence a été déclaré sur tout le planète.