Chapitre II. Le Général Waltermann

Notes de l’auteur : Chers lecteurs. Bien que cette histoire fasse un nombre de vues satisfaisant, je reçois très peu de commentaires, m'empêchant donc de juger de la qualité de mon histoire. Si vous pouviez en écrire un strict, critique et nuancé au bas de ce chapitre ou d'un autre, je vous en remercierai donc indéfiniment.

Je sentis qu’on me frappait et les étoiles dansaient devant mes yeux. Je reçus une nouvelle claque bien appuyée sur l’autre joue, ce qui me fit ouvrir les yeux. J’étais assise dans un fauteuil richement décoré avec des dorures, face à un bureau de ministre en bois précieux et sculpté d’une main de maître. Derrière le meuble se trouvait un homme habillé d’une espèce de trench-coat gris à col noir sur lequel étaient agrafés quelques pin’s métalliques ; assis dans un fauteuil encore plus luxueux, une sorte de trône, il était à l’évidence le maitre de ces lieux. La lumière du soleil entrait par des baies vitrées situées derrière l’homme et l'entourait d’une sorte de halo brillant.

En tous cas, l’homme en face de moi était un haut gradé our pouvoir posséder un tel ameublement, si luxueux et raffiné ; et, à l’évidence, il ne venait pas de la Cité Consulaire, ayant trop bon goût, ce qui excluait l’idée qu’il fut d’une envergure plus que régionale.

Il avait l’air d’un aigle avec ses petits yeux sombres qui me scrutaient et voyaient chaque détail de ma personne, avait le front dégarni et des rides sur le visage. Je lui donnai un peu moins de soixante ans. Il était manifestement militaire, officier de la Garde Consulaire, à voir son col, avait de petites lèvres cruelles, un long nez cassé et de grandes mains osseuses qui papillonnaient sur le bureau. On distinguait un uniforme vert émeraude par le col du trench-coat et il avait une posture de supériorité si manifeste qu’il aurait été incroyablement grotesque et ridicule s’il n’avait pas eu deux soldats de la Garde armés de mitrailleuses lourdes qui faisaient le pied de grue derrière son trône.

J’avais mal partout. Je sentais qu’un morceau de peau entier de mon bras droit manquait, laissant mes nerfs à vif frotter sur mon T-shirt et pas un seul endroit de mon anatomie n’avait été épargné, à l'exception de mes pieds qui avaient été protégés par mes chaussures.

L’homme me regarda encore quelques instants et ouvrit sa bouche pour parler — où plutôt siffler comme un serpent entre ses dents —, formant un petit sourire de haine avec ses lèvres et me scrutant de ses yeux flamboyants :

— Alors, jeune idiote, ça va bien ? fit-il de la voix acide que j’avais entendue à la porte et dans la forêt.

Comme je ne réagissais pas, il reprit :

— Ma petite fille, je crois bien qu’il va me falloir être franc avec vous, car nous avons une certaine affaire à régler, dit-il, toujours aussi acide.

— De quoi parlez-vous ? lui demandai-je.

— Eh bien tout d'abord, il devrait y avoir la convocation qu’on vous a fait parvenir pour les phases de sélection des jeux et à laquelle vous n’avez pas répondu ainsi que votre fuite stupide dans la forêt, déclara-t-il ; mais il y a plus grave — du moins, bien plus de mon point de vue.

— Que puis-je donc bien avoir fait ? lui demandai-je, innocemment.

— Mademoiselle, il s'agit là d’une affaire personnelle, expliqua-t-il rapidement. 

Il fit une pause avant de reprendre du ton que l’on utilise pour exprimer une certitude sans pour autant qu’elle ne sente dans les paroles, mais plutôt, justement, dans le ton: 

— Il semblerait que vous m’ayez fait outrage, que vous m’ayez causé un grand dommage, et qu’en retour je veuille me venger.

— Vous venger de quoi ?!

— Petite, voyez-vous, dit-il d’un air faussement contrit et moqueur, je regrette bien que les chiens de la meute ne vous aient pas dévorée après que vous ayez tué Brutus, mais ils ne l'ont pas fait, alors je vais devoir le venger moi-même, et par le sang.

— Brutus ? dis-je, interloquée.

— Oui, mon chien. répliqua-t-il sèchement.

Il continua après une pause passée à scruter ma surprise:

— Je vous ai dit que j’allais le venger par le sang. Vous vous imaginez sans doute que je vais vous tuer de mes mains, mais je ne le peux pas, ce qui est bien dommage.

Comme je semblai me détendre un peu, il ajouta rapidement :

— Ne riez pas, il y a pire que la mort. Voyez vous, ce que je compte vous faire, vous ne le soupçonnerez pas, mais moi, il ne me coûtera qu’une note de service à un ou deux fonctionnaires peu scrupuleux. En plus je pourrais en profiter depuis mon canapé ! éclata-t-il de rire.

Je ne dis pas un mot et, une fois son fou rire passé, il se leva et inclina légèrement la tête. Les deux gardes, en uniforme noir et à liserés bleu roi d’apparat, posèrent leurs armes et vinrent à moi. L’un me détacha les poignets et l’autre me les attrapa immédiatement. Il me tira violemment et me mit sur pieds. L’autre m’attrapa fermement le coude et me fit contourner la chaise. Le premier me saisit le second bras et ils me firent avancer, suivis de leur chef qui me colla un fusil d’assaut modéle FA 635-91 — arme principale de la Garde Consulaire dans le dos.

Nous sortîmes du bureau et empruntâmes un dédale de couloirs. En marchant, nous croisions de nombreux membres de la Garde, la plupart étant sans armes, ni casque ou gilet, en simple tenue de service, une sorte de grande combinaison de ski camouflée en vert forêt. Ils saluèrent tous l’officier qui me suivait et nous débouchâmes dans une grande cour de gravier. Sous un hangar, on réparait des camions, des jeeps et autres véhicules blindés ; des hommes étaient aux bancs de musculation ou faisaient des pompes à même le sol ; d’autres s’affairaient un peu partout, entretenant l’endroit ou pratiquant quelque entrainement ; ce tandis qu’un bon nombre patrouillaient le long des barbelés qui ceinturaient la base ou faisaient le guet dans des miradors. Près de l’entrée, une plaque de métal indiquait :

 

Caserne 01

Garde Consulaire

Département 1

VIIème Province

Haut Commandement  de la IVème Région Militaire

 

Au moins, je savais où je me trouvais. Par contre, la dernière mention me  plongeait dans une légère crainte, car l’homme au trench-coat semblait être au-dessus de tout le monde ici, signifiant qu’il était commandant en chef de toute la Garde Consulaire pour les Vème, VIème, VIIIème, ainsi que VIIème Province, c’est-à-dire ici. En fait, je l’avais imaginé bien plus bas, au niveau départemental, par exemple ; mais là, ses supérieurs se trouvaient à des centaines de kilomètres : nul ne lui donnait réellement d’ordres, et si la fantaisie le prennait de me faire torturer e place publique, nul ne protesterait. Il désigna un poteau en bois, sur une sorte de petit rond-point herbeux qui devait servir aux véhicules à faire demi-tour.

— Attachez-la, dit-il aux gardes.

Ils me passèrent des menottes qu’ils ancrèrent sur des anneaux métalliques encastrés dans le poteau.

— Soldat, amenez-moi le martinet, dit le trench-coat à un des gardes.

— Bien, général Waltermann.

Quelques secondes plus tard, il revint avec un fouet à trois lanières courtes, montées sur un manche de la même longueur. Elles semblaient en cuir, une matière devenue rare après le Long Hiver, période de froid due aux retombées radioactives du Crépuscule qui avaient fait s’éteindre de nombreux animaux et diminué fortement la population de ceux restants, même si dans certaines zones devenues sauvages, ils étaient encore plus nombreux qu’avant. Ce devait être un objet de prix. 

— Alors, ma petite, siffla le général, on a peur ?

— Non, dis-je fermement.

— Ah oui ?

— Oui.

— Eh bien… Nous verrons… déclara-t-il, mystérieux, tandis qu’un sourire sinistre se dessinait sur son visage.

Il passa sa main sous mon T-shirt. Comme je protestai, il le déchira en lambeaux, me laissant en sous-vêtements au milieu de ses hommes qui en rirent bien. C’était la première fois que je voyais mes blessures. Je m’étais attendue à pire, mais en fait, les chiens s’étaient contentés de me maintenir fermement dans leur gueule sans me faire plus de mal que nécessaire.

Les soldats avaient formé un cercle autour de nous et le général Waltermann exhorta la foule :

— Cette jeune personne est jugée par le tribunal populaire que vous formez pour outrage à un représentant de la force publique — moi même ! —, refus de se présenter à l’Hôtel de gouvernement sur convocation et délit de fuite ! Elle sera châtiée sévèrement. Votez pour le nombre de coups de fouet ! hurla-t-il, ouvrant les bras vers la foule pour bien montrer qu’il s’adressait à eux.

Les propositions allèrent bon train, parmis ces fanatiques, formés à ne rien éprouver que de la cruauté pour les criminels  :

— Cent ! cria un grand type avec une tête de brute.

— Trente ! répliqua un autre, plus chétif.

— Ridicule ! Ça ne tuerait pas une mouche ! répliqua Waltermann.

— Soixante-dix !

Pendant ce temps, d’autres faisaient des paris :

— Vingt billets qu’elle aura pour cinquante !

— Tenu ! Mais moi, je miserais plutôt sur soixante-cinq.

Finalement, le général réclama le silence en levant les mains.

— Malheureusement et à ma grande déception, j’ai ordre de la garder en état correct pour les Jeux. dit-il, douchant l’enthousiasme général.

Il rattrapa rapidement son effet en ajoutant :

— Malgré cela, j'ai l’intention d’en faire le maximum.

Des cris de joie retentirent.

— Je lui administrerai personnellement trente coups de fouet. c’es dommage, mais bon…

Il prit son élan.

— Paie pour tes crimes ! hurla-t-il en abattant son arme sur mon dos nu.

Je criai plus fort que je n'aurais imaginé que c’était possible. Je sentais une zone de douleur qui striait mon dos en diagonale. Les soldats, massés en cercle autour de nous, crièrent :

— Et de un !

Waltermann me demanda, l’air narquois :

— Alors ? Ça t'a plu ?

— Fils de pute !

Au lieu de se mettre encore plus en colère, le général éclata d’un gros rire gras et moqueur :

— Très amusant, mais je ne crois pas que tu sois en position pour insulter qui que ce soit.

Il reprit son élan. La lanière de son fouet claqua dans l’air et me fit m'affaisser sous la force du coup, si bien que mes poignets se firent douloureux, tirant sur les anneaux. Pendant ce temps, les hommes qui nous regardaient comptaient :

— Et de trois !

Waltermann, toujours plus goguenard, dit :

— Alors ? T’es contente, maintenant ?

J’avais le souffle coupé. J’avais l’impression que la peau de mon dos était en train de se déchirer. J’hyperventilais et des sueurs froides tombaient de mon menton. Et dire qu’il allait encore me falloir l’endurer vingt-sept fois ! Je me laissai tout simplement tomber, retenue seulement par les menottes. J’avais renoncé à répondre quoi que ce soit à mon tortionnaire. Il avait pourtant dit qu’il ne pouvait pas m’amocher trop !

— Je vois que mademoiselle Andelven a fermé son caquet. C’est bien, je suis très fort pour dresser les petits avortons méchants.

Le général reprit son élan et me frappa, encore et encore. Ses hommes lui comptaient les coups à sa place. Ils semblaient euphoriques, et je crus voir que certains étaient en train de se soûler.

J'endurai les coups, un après l'autre, mais je n'avais pas la résolution d'aller au bout ; je voulais juste en finir. Pour ceux qui me regardaient, c'était un beau spectacle ; pour le général, c'était une juste vengeance ; et pour moi, c'était la pire souffrance que j'avais jamais endurée.

 

Quand il eut enfin terminé, je perdis presque connaissance, prête à tomber dans les vapes, et je ne ressentais plus mon dos, qui ne devait être qu'un amas de sang, de bleus et de lambeaux de peau.

— Agréable ? me hurla la voix bourrue de Waltermann juste dans l'oreille.

Je ne pus qu'esquisser un vague grognement de rage. Les deux soldats qui m'avaient amenée au pilori me traînèrent contre le sol et m'embarquèrent dans une jeep. Avant de partir, le général me glissa en chuchotant, presque comme un serpent :

— Si il est vrai que je ne t’ai pas tuée aujourd’hui, ne t’inquiète pas, j’ai déjà trouvé le moyen de m’assurer de ta mort prochaine dans d'atroces souffrances. Je m’en régalerai.

Et il me laissa là, aux mains des deux soldats, repartant le sourire aux lèvres. L'un d'entre eux s'assit à côté de moi sur la banquette arrière pour m'empêcher de m'enfuir, comme si c'était possible avec mes blessures, et l'autre prit le volant. Un garde ouvrit la porte grillagée qui fermait la base et laissa passer la voiture.

Nous ne fîmes pas un très long trajet dans la forêt et nous arrivâmes bientôt dans une autre base militaire, un peu éloignée de celle de la Garde. Celle-ci était différente. Elle me semblait appartenir à l'armée régulière mais ne paraissait pas avoir de véritable fonction militaire. En fait, elle ressemblait davantage à une vieille prison délabrée et primitive qu’à une caserne. C'était un grand ensemble de baraques métaliques qui semblaient avoir été montées à la hâte, le tout ceinturé de doubles barbelés électrifiés et de miradors.

Quand nous arrivâmes devant la porte, le conducteur tendit un papier à un soldat de l’armée qui l'examina sans manquer de lancer quelques regards pleins d’animosité à ceux de la Garde, car leurs corps respectifs se méprisaient. Il rendit le papier à mes geôliers et fit signe à quelques autres soldats de la base qui m’attrapèrent sans ménagement et me firent sortir de la jeep, ce qui provoqua un hurlement de douleur de ma part vite réprimé. Les soldats qui m'escortèrent dans le périmètre durent presque me porter pour m'amener à l'infirmerie de la base, où ils me laissèrent aux mains d'un médecin militaire aux cheveux grisonnants et pleins de bonhomie.

L’infirmerie était située dans une petite baraque mieux construite que les autres mais surchauffée comme un four. Elle contenait une chambre de quatre lits dédiée aux prisonniers, mais l'essentiel de l'endroit était réservé aux soldats de la base. La chambre des détenus — celle où je me trouvais — avait un faux plafond blanchâtre et sale qui me donnait le tournis si je le regardais trop longtemps. Les quatre lits étaient disposés dans les coins de la pièce et une petite fenêtre donnait sur l'extérieur, tout près de la clôture qui entourait la base tandis qu'une autre donnait sur la cour.

Quelques minutes après que les soldats m’eurent déposée sur le lit, le médecin revint avec une bouteille de whisky à la main et s'assit à côté de moi sur mes draps.

— Tournez-vous sur le ventre, mademoiselle, dit-il d'une voix grave et rassurante. Je vais nettoyer vos plaies pour éviter qu'elles ne s'infectent.

Il prit une longue rasade, tandis que je me tournais sur le ventre. Il se releva et se plaça debout à côté du lit avant de me retirer mon T-shirt.

— Ça risque de faire un peu mal, m'avertit-il comme un arracheur de dents moyenâgeux.

Il versa nonchalamment un petit filet de désinfectant qu’il fit passer le long de mes blessures. La douleur insupportable me fit convulser sur le matelas, mais il m'arrêta d’un petit geste vif du bras contre lequel je ne pouvais lutter. On voyait bien qu’il en avait vu d’autres.

Il rabattit mon vêtement et me dit :

— Vous vous reposerez ici jusqu’après-demain matin. Si vous avez un problème quelconque, il y aura toujours quelqu’un à proximité, et vous n’aurez qu’à appuyer sur la sonnette à côté de votre lit. Sur ce, je vous conseille de dormir. Au revoir mademoiselle.

Il sortit de la chambre sans se retourner. De toute manière, je n’étais pas en état de lui répondre, tant la douleur m’empêchait de penser à autre chose qu’à mon dos lacéré, noyé dans des flots d’alcool médical. J’avais trouvé sa gentillesse étonnante. Peut-être était-ce dû au fait que je m’étais fait fouetter par un membre de la Garde Consulaire l'heure d’avant…

Après quelques minutes, je trouvai enfin la force de me glisser dans les draps du lit, qui étaient à peine mouillés par le désinfectant qu’il avait versé d’une main de maître. Avant cela, je pris soin d’enlever mes vêtements et d’enfiler le pyjama posé sur une chaise dans l’angle de la pièce malgré le fait que ne pouvais plus utiliser mon bras gauche ni me pencher. À peine allongée, je sombrai dans le sommeil, malgré la douleur.

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lea2002
Posté le 01/06/2025
Ce chapitre frappe par son intensité dramatique et sa tension constante. L’atmosphère est étouffante, et on ressent pleinement le danger qui pèse sur la protagoniste. Le personnage du général Waltermann est particulièrement bien campé : charismatique, sadique et glaçant. Son autorité écrasante et la manière dont il manipule la foule instaurent une ambiance de terreur digne des pires régimes autoritaires. Il fonctionne très bien comme antagoniste principal dans cette scène.

Points forts :
La montée en tension est maîtrisée. L’enchaînement entre le réveil brutal, le dialogue empoisonné avec Waltermann, et enfin la scène de châtiment donne un rythme narratif efficace et haletant.

Les descriptions sont vivides. Le décor militaire, les tenues, le mobilier, tout est détaillé avec précision, ce qui ancre solidement le lecteur dans cet univers dystopique. Le contraste entre le luxe du bureau et la brutalité des actes est particulièrement marquant.

La cruauté de la scène est assumée. Elle dérange, mais ne semble pas gratuite : elle sert à poser les enjeux, à montrer l’oppression systémique et à renforcer l’attachement du lecteur pour la protagoniste.

Suggestions d’amélioration :
Attention à la densité du texte. Par moments, les phrases sont longues, complexes, et mériteraient d’être allégées pour renforcer l’impact émotionnel et éviter que le lecteur ne perde le fil. Par exemple, le paragraphe où l’on découvre les blessures de la protagoniste pourrait gagner en concision pour renforcer l'effet de choc.

Mieux canaliser la violence. Même si la brutalité est justifiée dans le récit, il pourrait être pertinent d’en montrer davantage les effets psychologiques sur la protagoniste (peur, colère, sidération) plutôt que de se concentrer exclusivement sur la douleur physique. Cela renforcerait l’empathie et éviterait que la scène ne soit perçue comme de la violence « spectacle ».

Varier le champ lexical. Certains termes reviennent souvent (ex. : "siffler", "gros rire", "crier") et pourraient être remplacés ponctuellement par des synonymes pour enrichir le style.

En résumé :
Ce chapitre est fort, brutal, marquant. Il pose des enjeux clairs et renforce la dimension politique et oppressive de l’univers que vous construisez. En équilibrant davantage narration, introspection et action, ce passage gagnerait encore en puissance émotionnelle et en profondeur. Bravo pour cette écriture engagée et immersive !
Jon S. Croydon
Posté le 01/06/2025
Merci beaucoup pour ce commentaire très intéressant.

Les axes d'amélioration soulevés par celui-ci me seront probablement très utile ultérieuremment. Quant à la longueur/complexité des phrases, c'est un choix assumé (et parfois poussé assez loin dans les chapitres ultérieurs) que je ne juge pas problemmatique, car, à mon avis, puisque les gens ne lisent quasiment plus, ceux qui continuent à le faire sont suffisement intelligents/intéressés par la lecture pour ne pas être dérouté par une phrase à plus de deux subbordonnées.
J'implémanterai probablement les autres suggestions à la réécriture.
James Baker
Posté le 31/05/2025
Une parenthèse ici. Je suis nouveau sur Plume d'Argent et j'approche ces chapitres sous l'angle de la bêta lecture. J'essaie de présenter des axes d'amélioration possible dans la mesure ou je les vois en laissant le plus possible de côté mes propres préférences stylistiques ou de genre. Tu pourras me dire si tu peux profiter de ce que je dis tel qu'elle ou si tu préfères que je me contente de résumer pourquoi j'aime ou pas. Il est probable que le ton que j'emploie semble généralement froid à cause de ma façon d'analyser, mais mes commentaires seront toujours sincères. J'attendrai une réponse de toi avant de lire le troisième chapitre et de le commenter.

Ce chapitre-ci est beaucoup mieux écrit que le précédent. On sent très bien la brutalité des "rois" dont le pouvoir ne subit aucun autre contrôle que celui de leurs caprices et de leurs pulsions.

Il pourrait y avoir intérêt à souligner la douleur quand on la prend par son bras blessé, possiblement la décrire plutôt que de la résumer à un hurlement quand elle est présente. Le lecteur réagit aux descriptions sensorielles et à la navigation entre les couches de conscience en s'immergeant plus profondément dans l'univers. On peut illustrer le contact du fouet comme une brûlure, Arianne peut entendre un hurlement avant de réaliser que c'est d'elle qu'il vient, elle peut réagir à la douleur en se cambrant pour s'éloigner inconsciemment du fouet.

Le côté public du châtiment inclut une part d'humiliation qui fonctionne très bien et dont le ressenti pourrait être renforcé (c'est à dire que c'est un point très fort et intéressant qui pourrait être encore plus fort et rapprocher le lecteur du personnage). En sous-vêtements devant les soldats, elle anticipe probablement autre chose que les coups de fouet et ses blessures préalables deviennent secondaires. Aucun besoin de le mentionner explicitement ce qu'elle craint, mais un sous-entendu sourd pourrait ajouter au texte.

Le médecin dépersonnalisé et blasé est à garder absolument. Il se fout d'elle et de ce qu'elle a subi. Elle n'est qu'un corps de plus sur un lit d'hôpital. Au suivant.

J'attendrai ta réponse. Je suis curieux de lire le troisième chapitre.
Jon S. Croydon
Posté le 31/05/2025
Je te remercie de ce commentaire. En fait, je préfère qu'on me fasse des commentaires durs plutôt qu'élogieux car si on peut régle un problème, il n'y a rien à faire quant il n'y en a pas, alors ce sont les problèmes du texte qui m'intéressent plus qu'autre chose. Ce que tu me dis me sera très utile quand je réécrirai l'histoire, donc continue comme ça c'est bien. Je suis heureux que tu ai apprécié ce chapitre, et je te remercie de le commenter.
Rouky
Posté le 12/05/2025
Salut ! ^^

Ce chapitre est d’une intensité saisissante. On est happé dès les premières lignes par cette scène brutale, portée par une écriture vive et immersive. La violence y est glaçante, presque insoutenable, mais jamais gratuite : elle sert à peindre un univers autoritaire impitoyable et à souligner la résilience de la narratrice. Le personnage du général Waltermann est terriblement bien campé, abject et charismatique à la fois. La seconde partie, plus posée, apporte un contraste salvateur sans faire retomber la tension. Un vrai choc émotionnel, maîtrisé de bout en bout.

J'ai beaucoup aimé cette lecture ! ^^
Jon S. Croydon
Posté le 12/05/2025
Merci beaucoup pour ces compliments. Je suis heureux de savoir que mon effort a payé quant à la qualité.
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