Il tourna son regard à droite et à gauche, comme s’il craignait que quelqu’un ne l’observe, s’imaginant peut-être à une blague stupide. Il déglutit avec nervosité. Il était persuadé d’être passé ici ce matin, mais n’avait rien vu. Cette porte n’appartenait pas au réel, il en avait la certitude, à force de croiser des fantômes, il avait appris à ressentir certaines choses.
Il s’en approcha tout en détaillant la construction parfaitement identique à ses souvenirs. Deux petites colonnes posées sur une dalle, le tout en pierre abritait un encadrement fermé par une formation calcaire bien étrange qui en obstruait l’entrée.
Sur sa surface, il découvrit une série de triskèles, ils étaient tous singuliers et leur gravure laissait à supposer qu’ils eussent été faits à des âges antérieurs et séparés.
Il se mit à songer à voix haute en continuant d’observer les motifs avec ses yeux en les inspectant de ses mains.
— … Depuis combien de temps patiente-tu enterrer ici ?
C’est un repaire, pensa-t-il, les différentes signatures montraient bien que leurs natures n’avaient pas toujours été identique. Il put voir des triskèles inversés, ou d’autres symboles qui semblaient venir de très loin. L’image d’un ami lui revint en mémoire, celle de Susan' San, chevalier du levant et démon de son état, devait lui en connaître la signification. Il l’entendit lui dire de sa voix grave et posée… CONTINUE TA ROUTE PETIT ÉPI, CE TEMPLE N’EST PAS FAIT POUR TOI… En estimant que son aide à ce moment lui aurait été précieuse.
Après avoir examiné pendant un quart d’heure la pierre gravée qui obstruait le passage, il se retourna, un sourire aux lèvres et soulagé. Il frotta ses mains l’une contre l’autre pour les nettoyer. De toute façon, il lui était impossible d'y pénétrer, pensa-t-il. Seuls les membres de cet ordre sectaire ou religieux pouvaient espérer en délivrer l’accès.
Avant que le dernier grain de sable ne touche le sol, il entendit un bruit de roche en mouvement dans son dos. Il frémit, contractant la tête dans ses épaules, la porte venait de s’actionner, il en était persuadé et se tourna sans se précipiter.
La paroi recouverte de signes ou autres Triskèles avait disparu, laissant apparaître un boyau qui s’enfonçait dans les ténèbres.
L’instant semblait s’écouler avec une lenteur abusive, une étrange discussion avait débuté dans la tête d’Épiphyte, dans laquelle y participait son âme et sa conscience.
Son âme, plutôt emballée, le pressait d’entrer, tandis que sa conscience jouer sur toutes les craintes pour le protéger du danger.
… Soyons rationnel deux minutes, cette porte doit dysfonctionner, elle aurait pu apparaître n’importe quand et devant n’importe qui, ça tombe sur toi, tu ne vas pas t’en plaindre…
… Justement, s’il y a eu un dysfonctionnement, cela veut dire que la construction n’est plus fiable. D'autre part, il est fort probable qu’elle soit une sépulture, visiblement d’un autre âge. Si tu y pénètres, les défunts qu’elle renferme risquent de se fâcher…
L’âme relance
… Ah ouais et toi, tu les connais, si ça se trouve y sont tous mort depuis des siècles…
Épiphyte s’était rapproché de l'issue, il pouvait y distinguer des torches à disposition qui attendaient contre le mur.
Il se décida par clore la conversation en articulant à haute voix.
— Fini, on entre, on va y jeter un œil de manière respectable et on voit de quoi il en retourne.
Il sortit deux pierres à feu pour allumer une torche en se disant qu’il devait arrêter d’utiliser un pronom non défini pour s’adresser à lui, sinon on allait vraiment le prendre pour un cinglé… Avant d’entendre une voix… hey tu crois que t’es quoi ! suivi d’un rire débile…
Il sourit du coin des lèvres et pénétra dans la construction. Le boyau se révéla étroit, mais très haut. Faits de roches immenses, surtout au plafond. La luminosité de sa torche réduite à une très courte portée vacillait avec fébrilité.
L’air y était étrangement frais, la pente sous ses pieds se faisait douce, il évolua avec prudence. Il marcha un temps dont il avait mal à en juger la durée, avant d’arriver dans ce qu'il s'imagina être une très vaste cavité.
Il sentit le mur à sa droite s’échapper. Il continua d’avancer en son centre, pour tenter de percevoir quelque chose. La pièce lui parut infinie, et, malgré ses efforts en dirigeant la torche à bout de bras de tous les côtés, il ne distinguait rien.
Il leva la tête, cru apercevoir une légèrement luminescence, il la devinait plus qu’autre chose et il comprit que l'éclairage de sa flamme le gênait.
Épiphyte arrêta de s’agiter, une idée venait de lui traverser l’esprit, une idée qui ne le réjouissait pas trop, mais dont il percevait la nécessité. Il inspira profondément avant d’éteindre la torche sur le sol.
L’obscurité se fit totale autour de lui.
Alors, je n'ai jamais lu ton histoire avec la quête de la Salamandre, mais ces quelques épisodes sur un de ses personnages sont captivants ! Puisqu'il s'agit d'une histoire liée à une autre , tu ne t'encombres évidemment pas de détails et descriptions déjà faits, mais ça a son charme !
C'est rapide, simple, efficace, bravo !
Oui l'histoire mériterait un peu plus de soin dans les détails, je m'en rends compte à présent, elle vient se greffer au Manoir de la Salamandre, sans y apparaitre dedans, c'est un clin d'oeil qui m'a servi à l'écrire, et que j'avais envi de partager.
Si la magie fonctionne, alors c'est que je suis sur la bonne voie, et t'accorde, (comme le dirait Bladast) ma reconnaissance éternelle.
Merci Rouky !