Chapitre III

Notes de l’auteur : Ceci est la fin de la nouvelle.
Bonne lecture.
N'hésitez pas à commenter.

Depuis plusieurs jours, les clients se faisaient de plus en plus nombreux dans la petite boutique. Informés par la radio ou le journal télévisé de la malédiction qui touchait tout acheteur de ces montres, beaucoup voulait vérifier par eux-même des biens fondés de ces histoires.

Martin avait décidé de construire seulement un tier des montres pour qu’elles tuent leur acheteur. Les monstres prendraient toujours la forme de la plus grande peur de leur victime, mais les tueraient désormais un peu moins rapidement. Le reste ne serait que de banales montres en argent. Il commença à en vendre dans différents pays, faisant toujours plus de victimes.

Beaucoup d’enquêteurs s’interressaient à cette affaire. Ils accusaient tous Martin, mais n’ayant aucune preuve, ils étaient dans l’incapacité de le faire condamner.

Alors, l’horloger continuait sa vie tranquillement, à peine dérangé par les caméras qui se pressaient dès l’ouverture du magasin.

Un matin, dès l’ouverture, un groupe de jeunes entra. Il était composé de six membres, ayant tous entre dix-huit et vingt ans. Celui qui semblait être le chef, s’approcha de Martin et lui tendit une enveloppe cachetée. Il l’ouvrit et en sortit une lettre manuscrite. Le groupe restait silencieux, observant Martin dans ses moindres faits et gestes. Il déplia délicatement la lettre.

Quelqu’un avait écrit qu’il voulait composer un groupe de personnes, toutes pour l’anéantissement de l’espèce humaine et il voulait que Martin en fasse partie.

Son cerveau élabora des plans rapidement. Bien sûr qu’il acceptera, mais pourquoi ? Il trouva la réponse et leur fit un semblant de sourire.

— Demain rejoignez-moi ici. J’aurai fermé les grilles, mais vous n’aurez qu’à toquer.

Le groupe acquiesça sans poser de questions. Ils ressortirent aussi silencieusement qu’ils étaient rentrés.

Un groupe d’humains contre l’espèce humaine, il n’avait jamais rien vu d’aussi risible.

 

Martin venait de fermer boutique depuis une dizaine de minutes. Il était plongé dans ses comptes quand il entendit un martellement contre le rideau métallique. Il se leva en râlant contre le bruit et fit entrer le petit groupe.

Ils étaient tous présents dans leurs tenues sombres. Martin leur distribua à chacun une petite montre.

— Comme ça, vous pourrez aussi en fabriquer pour les vendre, leur dit-il.

La réunion commença. Ils étaient tous installés autour d’une petite table. Une feuille vierge trônait au centre de la table.

— Qu’est-ce que vous faites d’autres contre les humains ?

C’était une fille, assez grande et visiblement mal dans sa peau, qui posa la question.

— Rien, je construis les montres et je les vends. Et vous ?

Les jeunes adultes s’échangèrent des regards. Ils ne s’attendaient visiblement pas à ce que Martin leur retourne la question.

— On crève des pneus de voitures et on vol dans les magasins.

L’horloger leur adressa un regard plein de désespoir. Ils accomplissaient des actes que des enfants de huit ans auraient put faire.

— Et c’est tout ?

— Oui.

Il soupira et se leva brusquement. Il leur désigna la porte qui donnait sur l’arrière-cour.

— Sortez.

Obéissants, ils sortirent à la queue-leu-leu, non sans avoir souhaité une bonne nuit à Martin. La lampe qui projetait les meurtres à Martin, clignota d’une façon inhabituelle. Il s’en approcha et put voir une chambre d’adolescent. Une fille morte était dans son lit, la montre était encore au sol. Elle aurait dut se refermer et le monstre disparaître, mais ni l’un ni l’autre ne s’était produit. Le monstre se promenait dans l’appartement, renversant tout sur son passage.

Le film changea et il se retrouva dans une petite maison de campagne. C’était le même scénario. Des centaines de lieux furent projetés, et Martin pouvait établir le même constat, ses montres avaient toutes un défaut. Un dangereux défaut.

 

Au réveil, il trouva tous les magasins fermés dans la ville. Seul quelques courageux habitants sortaient pour faire des réserves de vivres. Ils parcouraient la ville à la recherche d’un supermarché ouvert.

Martin alluma sa télévision et il tomba sur le journal télévisé. Un minimum de mille victimes avait été recensées, mais les autorités savaient qu’il ne reflétait pas la vérité. La population était priée de rester chez elle jusqu’à nouvelle ordre. La journaliste qui parlait, semblait paniquer devant le nombre de victimes qui augmentaient chaque minute. Martin passa à la chaîne suivante et il tomba sur un reportage similaire.

Celui-ci montrait une équipe de militaire, occupée à capturer un de ses monstres à l’aide d’un filet. La créature se débattait en poussant des cris roques. Elle leva ses longues griffes et découpa les mailles du filet. Elle se libéra et se jeta sur les militaires. Le reportage s’arrêta quand le monstre s’apprêtait à tuer le cameraman.

Martin commençait à paniquer sérieusement. Il attendait que les jours passent. Les victimes et les monstres se faisaient de plus en plus nombreux, et son angoisse était toujours plus grande. En deux semaines, il y avait deux millions de victimes et en un mois, près de six millions.

 

L’horloger avait pris la décision de rester dans son lit et dans sa chambre. Il avait rapporter toute sa nourriture et avait cloué des planches sur toutes les issues. Il se sentait plus en sécurité.

 

Une nuit de décembre, Martin ne dormait pas. Il avait froid puisque le chauffage avait été coupé dans pratiquement tous les pays. Il grelottait sous ses couvertures, soufflant sur ses mains pour les réchauffer. Il entendit un grognement et se redressa. Une minute passa sans un bruit. Persuadé que son esprit lui jouait des tours et qu’il sombrait peu à peu dans la folie, il se recoucha. Des coups furent portés aux planches qui recouvraient la porte. Elles cédèrent facilement et un humain entra.

Martin comprit que sa fin était proche. Le monstre s’avança vers son créateur, résolu à accomplir son acte rapidement. Comme à toutes ses anciennes victimes, il le transperça de sa pointe. Sa mort fut rapide et d’un grand calme. La créature eut une attention particulière pour Martin, elle le borda et s’en alla dans la maison d’à côté. L’horloger semblait dormir dans son lit qui se colorait en rouge sang.

Quelques jours plus tard, une odeur de sang émanait de la planète entière. Tous les humains et tous les animaux avaient été tués. Les monstres, n’ayant plus aucunes formes à prendre, disparurent progressivement. La Mort se souvint d'une discussion à laquelle elle avait assistée quand Martin était encore enfant.

<< Tu sais, un jour tu auras accompli notre mission. Plus personnes ne vivra sur la Terre et tu seras enfin tranquille. Nous serons débarrassés de tous ces humains, notre haine s'estompera et je serai fier de toi.

— Et je serai le maître du monde ? Je pourrai gouverner et créer une civilisation composée d'absolument rien.

Le grand-père sourit tendrement. Son regard se perdit dans les champs qui entouraient sa petite maison.

— Non tu seras mort comme tous les autres mon petit-fils. >>

 

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