Le bruit des vagues frappant contre la coque du navire berçait son sommeil alors qu’il se sentait s’enfoncer de plus en plus dans ce rêve qui prenait les traits de la réalité. Il revoyait Thomas et Hans alors qu’ils étaient assis ensemble sur le toit de cette petite maison à contempler les étoiles. Ses deux amis parlaient d’un air enjoué et lui montraient les constellations.
Tout à coup, sans qu’il ne puisse comprendre comment, le ciel s’obscurcit lentement comme si les ténèbres avalaient les étoiles et le monde autour d’eux se voilait d’une épaisse fumée noire. Leurs voix s’éloignaient doucement jusqu’à disparaitre complétement. La terre devenait poussière et le drapeau d’Aragon qu’il essaya de saisir se consuma sous ses yeux. Il voulut crier mais sa propre voix s’étouffer par le crépitement devenu insupportable des flammes. Une immense tristesse l’envahit et il sentit des larmes couler contre ses joues.
« Equipage au poste de manœuvres ! Equipage au poste de manœuvre ! » la voix roque le fit se réveiller en sursaut. Il eut l’impression d’émerger d’un long rêve dont il ne parvenait plus à se souvenir. De la fenêtre, la mer avait laissé place aux reliefs des montagnes et devant ses yeux apparaissaient les remparts de Centrale et ses drapeaux flottant dans le vent. Dan se redressa et fit face au reflet que lui renvoyait l’étroit miroir de la cabine.
Il détourna aussitôt le regard et d’un pas chancelant il se dirigea vers le petit évier rouillé qu’il remplit entièrement. Il plongea son visage dans l’eau froide qui le fit tressaillir et le calma aussitôt. Les souvenirs du rêve disparaissaient au fur et à mesure qu’il remettait ses pensées en ordre. Eveillé et apaisé, il finit de boucler les boutons de son uniforme, ajusta sa cape et se dirigea d’un pas décidé vers le pont. La lumière du soleil lui brula les yeux alors que les grands voiles étaient rentrées et que l’équipage s’attelait à manœuvrer le navire qui entrait dans le port. A l’extrémité du pont, la capitaine Baily et le capitaine Sony bavardaient gaiement loin de l’agitation des matelots. Elle se tenait agrippée aux remparts et assenait de temps en temps des tapes sur l’épaule de Sony pour ponctuer ses rires.
- Bien le bonjour Dan, surpris il trébucha et manqua de s’étaler sur le pont. Gêné, il sourit et passa une main sur sa nuque
- Bonjour Moineau, je ne t’ai pas entendu arriver, ricana t-il. Cette dernière lui tendit une tasse de café brûlante.
- Centrale est toujours aussi majestueuse et ses drapeaux s’agitant dans le vent me font penser à des ailes, dit-elle d’un air rêveur.
Il vit dans ses yeux une lueur d’excitation presque de fascination qui y brillait. Centrale n’avait pas changé et ses remparts toujours aussi imposants forçaient le respect et l’admiration. Il ne put s’empêcher de sourire et inspira longuement laissant l’odeur de sel âcre lui emplir les poumons. Un silence gêné s’installa entre eux. Dan n’osait pas regarder en sa direction mais il s’aperçut qu’elle l’observait déjà avec insistance. Il lui adressa un sourire crispé mais Moineau se détourna de lui sans lui adresser un mot et longea le pont en direction de son capitaine. Des petits rires espiègles émanèrent de l’équipage et un vieux matelot lui adressa un regard complice en secouant la tête théâtralement de droite à gauche.
- Ah, les femmes, dit-il
- Ce n’est pas ce que vous pensez, répondit Dan avant de se diriger à son tour d’un pas pressé et maladroit vers l’arrière du pont.
Toujours accoudée aux remparts, la capitaine Baily scrutait avec attention les différents navires amarrés aux principaux quais, elle reconnut les bannières de toutes les factions et posa son regard perçant sur Sony.
- Alors tu ignores vraiment pourquoi Mouz nous a convoqué ?
- Pour la millième fois, oui répondit ce dernier exaspéré, la seule chose qu’il m’ait dite c’est qu’il souhaitait s’entretenir avec toi en privé sur les nouveaux prototypes d’armement, elle afficha un sourire vaniteux et resserra ses lunettes aux verres épais sur ses yeux avant de répondre
- Décidément, mon savoir-faire reste inégalé et ma technique inimitable. Quoi qu’il en soit ça doit bien faire une petite décennie que toutes les factions n’ont pas été réunies à Centrale.
- Peut-être bien oui, Sony sortit de sa poche une montre au cadran teinté qu’il plaça sous la lumière du soleil. Le cadran s’éclaircit doucement jusqu’à faire apparaître les chiffres et les aiguilles. Baily le regarda sans comprendre alors qu’il souriait de satisfaction. Il lui désigna de la tête sur le quai un groupe de soldats à l’uniforme brodé d’un sept sur l’épaule. Pile à l’heure, comme toujours ! s’exclama Sony.
- OY ! LOHAN !! Hurla Baily en agitant les mains avec une telle force que Dan dut la retenir.
Le capitaine Lohan ne s’arrêta pas et leur adressa un doigt d’honneur comme unique salut ce qui fit rire Baily de bon cœur, Il y a bien des choses qui ne changeront jamais. Dan reconnut Sacha et June qui marchaient lentement à l’arrière et se précipita vers la passerelle qu’il dévala jusqu’au quai. Il courut vers ses amis qui ne l’avaient pas encore vu et leur sauta sur le dos.
- Bordel Dan ! Jura June en le reconnaissant.
- Ah, vous êtes en vie ! Sacha lui sauta dans les bras avant de le regarder de haut en bas
- Tu n’aurais pas pris du poids, à force de te rouler les pouces à l’Est ? Dan lui frappa doucement la tête, et ils rirent ensemble.
- Où sont les deux autres ? demanda June
- Thomas et Hans sont restés à l’Est sur ordre de la capitaine Baily.
- Attendez-vous à retrouver votre faction à feu et à sang,
- L’est est un territoire calme et paisible, je ne vois vraiment pas ce qui peut leur arriver (LOL), répondit avec amusement Dan.
- Ah ! Le soleil m’avait manqué, s’écria Sacha en levant sa tête vers les filets de lumière qui chauffaient délicieusement sa peau. Les yeux fermés il fit quelques pas en chantonnant et se heurta contre ce qu’il pensait être le torse de June. Ecarte toi de là, tu m’empêches de profiter grogna-t-il,
- Ote toi de mon chemin, souffla Sony, Sacha réouvrit doucement les yeux et blêmit,
- Mes… mes respects capitaine et il s’écarta droit comme une planche laissant passer le capitaine et Moineau qui le fixa droit dans les yeux jusqu’à le faire rougir.
Dan s’éclipsa et longea de nouveau les quais à contre-courant de la marais humaine déversée par les navires en direction de la passerelle où la capitaine l’attendait.
- Quels sont vos ordres capitaine ?
- Quartier libre jusqu’à demain matin. Notre entrevue avec le général et les membres de l’état-major est prévue pour 7h pétante. Profite de tes retrouvailles et garde les oreilles grandes ouvertes, toute information est la bienvenue, puis elle le quitta, d’un pas lent et las en direction des hauts quartiers de commandement.
- A vos ordres.
Les étoiles chassèrent les derniers rayons du soleil du ciel et les hurlements du vent se firent plus bruyants. Du port, s’élevait le doux chant des coques qui tanguaient au rythme du courant. A quelques kilomètres de là, cloitrer dans le silence des plaines désertes, se dressaient les camps d’entrainement et les cases réservaient aux soldats. Un immense feu crépité au centre des piliers que formaient les dortoirs et tout autour, des tables recouvertes de vulgaires mets et de boissons avaient été dressées. Les différentes factions et les nouvelles recrues qui n’avaient pas encore terminé leur formation à Centrale se mêlaient les uns aux autres et profitaient de cette courte nuit pour briser le cours d’une routine devenue écrasante.
La chaleur des hommes mélangeait à celle des flammes s’élevait graduellement jusqu’à former un cocon dans lequel, le temps d’une nuit, les soldats se réfugiaient loin de leur cruelle réalité. La table principale, s’étendant d’un bout à l’autre de l’espace dédié aux festivités, réunissait la meilleure nourriture et les boissons les plus fraîches. Prise d’assaut par une marée humaine qui ne finissait pas, il fallait jouer des coudes et des pieds pour espérer s’y frayer une place de qualité. Une fanfare improvisée aux instruments usés se mit à jouer des airs populaires que la foule reprenait en cœur. A peine la première note du troisième chant entamait que le brouhaha s’évanouit laissant place à un silence de cérémonie. Tous s’étaient levés et avaient posé leur sabre sur leur poitrine, les yeux fermaient ils laissaient la mélodie pénétrer leur cœur. L’hymne d’Aragon retentissait gravement dans les échos de la nuit. Quelques larmes perlaient timidement sur les joues et étaient aussitôt balayées d’un revers de main honteux. Un soldat ne devait ni pleurer ni faillir. Les violons cessèrent enfin et les yeux se réouvrirent, la fête reprit alors sans cours comme s’il elle n’avait jamais été interrompue.
Les coudes posés sur le bois sali de la table principale, Sacha et June, main dans la main s’affrontaient dans un tournoi de bras de fer improvisé observé par une poignée de curieux qui suivaient leur affrontement enfantin avec une attention digne des plus grands jeux d’échecs tandis que Dan, qui leur tournait le dos, riait plus qu’il ne parlait avec le reste de ses compagnons. Il avait perdu la notion du temps et laissait son verre qui ne se vidait jamais le guider vers une douce euphorie. Fugacement, il lui sembla apercevoir derrière les silhouettes qui allaient et venaient, le visage toujours aussi parfait d’Olivia qui souriait timidement. Il n’osa pas la regarder plus longuement et sentit une chaleur inexplicable lui brûler les joues lorsque son regard rencontra par hasard le sien. Maladroitement, il tenta de saisir son verre qui lui glissa des mains. Le liquide se rependit sur la table jusqu’à atteindre le coude de Sacha. Déstabilisé, ce dernier perdit l’équilibre et donna l’avantage à son adversaire qui prit fugacement le dessus. Les 4 soldats encore capables de suivre leur combat scandèrent la victoire de June qui frappa frénétiquement des poings sur son torse en se félicitant devant un Sacha au visage déconfit qui se retourna avec rage vers Dan,
- Tu étais de mèche avec lui c’est ça ?
Dan agita les mains et tenta de lui faire comprendre qu’il ne s’agissait que d’un simple accident mais les moqueries de June qui se mit à émettre des grognements pour donner plus d’ampleur à sa victoire n’arrangeaient en rien l’état d’un Sacha devenu incontrôlable. Dan, évita de justesse le poing de Sacha qui s’écrasa avec force sur la figure d’un inconnu qui renversa sa boisson sur les vêtements d’un autre. Le coude de ce dernier frappa la poitrine de son voisin avec fracas et le fit tomber sur les jambes de son camarade. Dans sa chute, il emporta avec lui la nappe et tout son contenu.
La fête se transforma en mêler générale où les coups de poing et de pieds partaient sans que l’on puisse plus les compter. La musique accélérait au rythme de la cacophonie et fut accompagnée par la douce mélodie des insultes enivrées. Sacha se retrouva propulsé sur l’une des tables, renversant assiettes et verres et écrasant volontairement les mains qui y étaient encore posées. Il courut sur le bois glissant et manqua de trébucher avant d’atteindre June qu’il poussa à la renverse. Longeant les murs telle une ombre, Dan accroupit, se faufila vers le sentier qui menait au port. Une fois éloigné il expira bruyamment et se remit sur pied. La route lui semblait instable et il trébucha tentant tant bien que mal de se maintenir debout et éveillé.
Après des heures à tourner en rond sur une ligne pourtant droite, il entendit le doux rugissement des vagues et reconnut le port. Il s’approcha doucement du quai et inclina la tête vers l’eau. Il fut pris de violents spasmes et manqua de tomber la tête la première. Il s’allongea sur le bois humide et froid qui le relaxa et inspira fortement se maudissant d’avoir bu autant. Alors que le sommeil le gagnait, des voix étouffées le firent se redresser. Ses paupières lourdes refusaient de lui obéir et il s’aspergea le visage d’eau fraiche pour se maintenir éveillé. Il se rapprocha des voix et se dissimula derrière la coque d’un navire. De là, il pouvait distinguées deux silhouettes, l’une voutée assise sur un caisson et l’autre plutôt svelte appuyée sur le rempart du quai.
- Mouz croit en vos capacités et je suis personnellement convaincu que vous êtes le seul à pouvoir mener à bien cette mission. La silhouette voutée marqua une pause et approcha son visage et ses mains du petit feu qui brulait à proximité. Allons capitaine, ne soyez pas si capricieux c’est un honneur que l’état-major vous fait, voyez plutôt ça comme une distinction honorable pour tous les services rendus à Aragon. Un ricanement amer émana de la seconde silhouette.
- Vous direz à l’état-major que je n’ai que faire de leur distinction et qu’ils peuvent se la foutre là où je pense avec tout mon respect. Je n’ai pas rejoint Aragon pour recouvrir leur crasse par de beaux insignes dorés, colonel.
Ce dernier ria d’un rire gras qui se répercuta sur la surface lisse de la mer. Il n’y avait plus aucun doute pour Dan, il s’agissait bien du capitaine Lohan et du colonel Xejine.
- Vous n’avez jamais fait dans la dentelle, capitaine. L’Histoire se souviendra de nous d’une façon ou d’une autre. Vainqueurs ou vaincus, notre nom restera gravé dans la mémoire du monde. Maintenant à nous de nous assurer de la manière dont on se souviendra de nous. Mouz sera ravi d’apprendre votre coopération. L’avenir d’Aragon doit être radieux, nous n’avons guère le choix. Le colonel tapota l’épaule du capitaine qui plissa le nez de dégoût puis se dirigea vers les hauts quartiers de l’état-major.
- Vous n’oublierez pas d’ajouter dans vos mémoires que cet avenir radieux s’est construit sur la vie et le sang d’innocents, colonel.
- Bonne nuit, capitaine, le colonel marqua une pause avant de disparaître.
Visiblement irrité par cette discussion, Lohan alluma une cigarette avant de la jeter à la mer (comportement pas très ecofrendrely à ne pas reproduire 😉) et d’éteindre le feu d’un coup de pied furtif. Dan, le cœur battant n’arrivait toujours pas à digérer ce qu’il venait d’entendre. Des questions sans réponses se bousculaient dans sa tête et il devait absolument se calmer et rejoindre les dortoirs sans être vu. Il laissa de longues minutes s’écouler s’assurant que le capitaine était bien parti avant de longer les quais dans l’ombre des navires. Ses bottes foulaient à peine le sol, il se déplaçait agilement et scrutait chaque recoin méticuleusement. Il avança doucement dans la pénombre, les reflets de la lune sur la mer lui offraient un filet de lumière qui lui servait de repère.
Alors qu’il se pensait en sécurité et tiré d’affaires, une main le saisit en un éclair au col et le fit basculer vers la mer. Seuls ses orteils frôlaient encore à peine le bois poisseux des quais. Il sentit le métal froid d’une lame lui caresser le cou qui se recouvrait de sueurs froides et il distingua dans l’obscurité des yeux d’un gris brillant qui le fixait avec attention.
- Tiens, tiens, tiens ta mère ne t’as jamais appris à ne pas écouter en douce les conversations des adultes ? Lohan resserra sa prise et Dan déglutit. Sa voix était anormalement douce et ne reflétait aucune hostilité ce qui le rendait plus effrayant encore.
- Loin de moi cette idée capitaine, Dan se débattit vivement car l’air commençait à lui manquer, j’essayais simplement de me soulager sur les quais, il ne parvenait plus à articuler mais le capitaine ne desserrer pas sa prise,
- Charmant, répondit Lohan visiblement écœuré. Ses yeux s’attardèrent avec plus d’attention sur les traits de Dan. Tu es le larbin de Baily ?
- O… o… ui …. le visage de Dan viré dangereusement au bleu.
- Que je ne t’y reprenne plus.
Il le propulsa violemment sur le sol et lui tourna le dos en sifflotant comme si de rien n’étai. Son ombre s’allongeait sur les bâtiments de la marine alors qu’il s’éloignait lentement en direction d’un étroit sentier. Dan inspiré et expiré douloureusement et chaque bouffé d’air lui brûlaient les poumons. Le visage tourné vers le ciel et les yeux dégoulinant de larmes il maudit secrètement le jour où il avait décidé de rejoindre Aragon.
Les lendemains ne chantent pas toujours, parfois ils bourdonnent bruyamment et vous trouent les tympans. C’est ce que ressentait Dan, qui luttait de toutes ses forces pour ne pas s’écrouler de tout son long. Les mains croisées derrière le dos, les cheveux plaqués en arrière et rasé de prêt, il se tenait comme les autres soldats en bas de l’estrade où les capitaines attendaient en ligne l’arrivée du général et de l’état-major. Les portes s’ouvrirent en un craquement terrible qui fit grimacer Dan de douleur et laissèrent entrer un filet de lumière pâle. Le général Mouz, habillé de sa longue cape rouge, suivi des plus hauts responsables d’Aragon se présentèrent à eux. Le capitaine de la garde Léondro passa devant le général et fit face aux rangés de soldats alignés devant eux.
- Garde-à-vous ! les lignées s’ouvrirent en deux formant un chemin droit jusqu’à l’estrade alors que les sabres sortirent de leur fourreau et se braquèrent sur les poitrines.
- Mes respects général ! D’une seule voix ils saluèrent Mouz qui leur rendit leur salut d’un mouvement ferme de la tête.
Il prit place en premier sur son siège puis donna l’ordre à ses hommes de se mettre en repos. Les capitaines rejoignirent l’état-major autour de la table ronde. Le général posa son sabre aux feuilles d’or, dernière relique de la gloire passée d’Aragon, sur la table signifiant à tous que l’assemblée pouvait débuter. Sans plus attendre, Léondro se leva et sortit une enveloppe qu’il déplia en adressant un coup d’œil furtif en direction de Lohan qui regardait d’un air confus le plafond, comme s’il découvrait pour la première fois les poutres de la Salle d’Armes qu’il fréquentait pourtant depuis des années.
- L’Assemblée peut enfin débuter, dit Léondro d’une voix assurée et chaleureuse, mon général, chers camarades je vais maintenant procéder à la lecture de l’ordre du jour.
Alors que le capitaine de la garde énumérait mécaniquement les points qui seront abordés au cours de cette assemblée extraordinaire, Sacha, tassé au milieu de ses camarades, se balançait d’une jambe à l’autre,
- Il ne peut pas l’énumérer plus vite son foutu ordre du jour, ça fait des heures qu’on est debout, se plaignit-il
- Tu parles, répondit June, ils vont nous faire croire qu’avec tout l’armement de pointe qu’ils ont réussi à construire ils ne sont pas foutus de nous fournir des putains de chaises en bois,
- Silence tous les deux, murmura Dan, je vous rappelle qu’on fait face à l’état-major. Un seul faux pas et on est morts.
La voix de Léondro s’évanouissait dans l’indifférence générale sans que personne n’y prêta une grande attention. Certains, remettaient même en question leur convocation par le général en échangeant des regards dubitatifs et interrogateurs. La banalité des sujets énoncés par Léondro ne nécessitait pas une telle réunion. Seul Baily, affichait un sourire radieux qui avait le don d’agacer ses paires.
- Dernier point et pas des moindres, à vrai dire il est la raison pour laquelle le général a demandé votre présence à tous, le bruit des inspirations cessa comme si toute l’assemblée retenait son souffle en même temps. Léondro cristallisait toute leur attention et ne se cachait pas du pouvoir que cela lui prodiguait. Il les fit patienter encore un peu puis reprit d’un air malicieux, Aragon est convoqué pour la première fois depuis la chute… mais il fut coupé par le grincement des lourdes portes qui s’ouvrirent de nouveau avec brutalité. Les sourcils du général s’arquèrent d’incompréhension alors qu’une jeune soldate courait vers lui un papier à la main.
- Mon général, navrée d’interrompre votre réunion mais j’ai là un message de la plus haute importance.
- Décline ton identité avant de t’adresser au général, lui répondit sèchement le capitaine Naurime des factions de l’ouest. Le visage de la jeune soldate vira au pourpre et elle reprit en baissant méthodiquement la tête pour éviter son regard inquisiteur.
- Soldat Imran de la première division de communication de Centrale, capitaine. Mon général, j’ai là un message de la plus haute importance qui vous a été adressé par la division de contrôle des côtes. Le caporal en charge de la communication m’a demandée de vous l’apporter de toute urgence ..
- Abrège ! on a pas toute la journée, l’interrompit Sony en lui arrachant le papier des mains qu’il déplia avec agacement et lut à haute voix.
Des larmes se mirent à perler dans les yeux de la jeune soldate qui ne souhaitait qu’une seule chose : disparaître dans les entrailles de la terre pour ne plus jamais en sortir.
- « Urgent. Une délégation de l’Ambassade se rapproche dangereusement de Centrale. Nous attendons vos ordres ». Confus, Sony tendit le bout de papier au général qui ne semblait pas avoir entendu ce qu’il venait de lire.
- Mon général, quels sont vos ordres lui demanda de nouveau Léondro. Mouz incapable de lui répondre, leva vers lui un regard vitreux.
- Trop tard, répondit Lohan à place du général, en désignant par la fenêtre la Cour extérieure où un cortège d’une dizaine d’individus arborant le symbole à deux têtes de l’Ambassade attendait que l’on vienne les accueillir.
Je reviens commenter ton histoire, ca fait un petit bail :)
Décidément, la politique et les jeux de pouvoirs dans ton univers, ca a l'air d'être quelque chose. Ils passent leur temps dans leurs luttes intestines, au lieu de s'occuper de l'ennemi commun
C'est bien humain quelque part :)
Il ne me semble pas avoir relevé de coquilles à te faire remonter lors de ma lecture
J'ai bien aimé la toute dernière partie de ton chapitre. Ca m'a fait sourire car le S de Thomas, bizarrement je me suis aperçus que je le prononçais dans ma tête.
Bon bah, un peu tard, je le ferai plus :)
Entièrement d'accord avec le commentaire de Raza sur la lecture à haute voix
sinon. Ca aide beaucoup, même si je trouve ca un peu désagréable, à détecter quand un passage sonne faux.
Ca ne date pas d'hier, pour la petite histoire, Balzac avait une pièce qu'il appelait son Gueuloir, dans laquelle il criait ses textes :)
A bientôt pour la suite !
Merci pour ton commentaire :) bon si Balzac le faisait je le ferai aussi n'en déplaise à mes voisins qui vont devoir supporter mes lectures à haute voix ^^
La politique me passionne et elle aura une place de plus en plus importante dans mon récit et oui malheureusement c'est humain de constamment chercher le conflit.
Et bien sûr, tu peux continuer à prononcer le S de Thomas je pense qu'il ne t'en voudra pas ;)
À très bientôt ;)
Pour l'histoire, j'arrive encore à suivre, mais c'est touffu, tu ne ménages pas ton lectorat.
Il y a dans ton écriture un flot qui touche parfois à la poésie, au rêve, quelque chose d'étrange et pourtant touchant. Cependant, attention car certaines phrases tombent du mauvais côté. L'équilibre est difficile, mais je pense qu'avec de la relecture ça ira mieux. As-tu essayé de lire à voix haute tes textes ? C'est peut-être une idée pour ton style, car la poésie est souvent chantante / rythmée, et quand la phrase tombe à plat, ça peut être une des raisons.
Bon courage et à bientôt !
Merci pour ton commentaire qui m'a fait énormément plaisir :) Je n'ai jamais essayé de lire à voix haute mes textes, je n'y avais jamais pensé mais pourquoi pas :) Concernant l'histoire, j'ai encore du mal à mettre en forme mes chapitres mais ça devrait se stabiliser, du moins je l'espère :)
À très bientôt ;)