Chapitre IV

Par Pik'

Héléna prit une grande inspiration. Que s'était-il passé ? Un instant, elle se tenait sur une colline verdâtre, sur le point de rendre l'âme à cause d'une autruche irascible. L'instant d'après, elle sortait la tête de l'eau, ses longs cheveux plus emmélés qu'à l'accoutumée, devant une fille de son âge qui semblait avoir vu le Père Noêl prendre un verre de saké avec William Shakespeare et le Capitaine Crochet.

Une paire de lunettes rondes surmontait un beau visage foncé aux pommettes hautes. Sa chevelure crépue était retenue en un chignon épais qui lui donnait l'air d'un radis, ce qui n'était pas aidé par un rougissement plus ou moins camouflé par sa peau. Une mêche bouclée en sortait, qu'elle entortilla de sa main. Vêtue d'une longue veste beige et d'une écharpe ébène,  elle semblait regretter l'absence de chauffage de la pièce. Ses cheveux étaient retenus par un foulard rouge, qui semblait prêt à se décrocher. Un bloc-note commençait à prendre l'eau, visiblement tombé de ses mains. Par politesse, elle le lui tendit.

– Heu...salut, je suppose ? Tu saurais où je suis arrivée ?, lança la rouquine

– Hein ? Ah, oui...C-comment ? Pourquoi ?

Les sourcils inquiets, elle rangea distraitement un crayon mordillé dans le bloc-notes. Héléna crut y apercevoir des animaux, des paysages, ainsi que des visages féminins.

– Franchement, aucune idée. Mon frère a été emmené par un chien grognon, et il n'a même pas voulu me laisser entrer. Le lézard, enfin, le chien, m'a poussée, donc j'ai voulu m'y glisser autrement. Sauf qu'en cherchant un fruit, je me suis fait courser par une sacrée volaille. Et puis, alors que je mourrais, je suis tombée dans une flaque, et je suis passée d'un oiseau carmin à une humaine écarlate. Enfin, je te rassure, tu me paraît plus jolie que l'oiseau. Et je commence à avoir un peu froid.

Son gilet favori, accroché autour de sa taille, avait pris l'eau. Elle vit d'ailleurs un mouchoir déjà utilisé flotter avec nonchalance, faisant fuir un poisson à trois yeux. S'extirpant du lac, elle essora le gilet, pendant que l'adolescente la dévisageait d'un air hagard.

– Je ne sais pas comment tu est arrivée ici, mais...c'est impossible. Je...

La jeune fille ne semblait pas habituée à s'adresser aux gens. Elle se tordait les mains et avait le regard fuyant. En un sens, elle lui rappelait son frère.

- Reste là. Je vais appeler mon grand-père. Il saura quoi faire. Je crois. Je...peux te trouver une serviette ? Au cas où tu serais mouillée, après...être tombée. Dans l'eau.

Elle se tint la tête sur le chemin du retour en marmonnant « pourquoi j'ai dit ça... ».

Héléna en profita pour observer les alentours. Elle se trouvait sous une immense cloche de métal. Le lac où elle était sortie, quoique peu profond, s'étendait sur plusieurs mètres. Des roseaux sortirent alors un petit criquet vêtu d'une cape bleutée, qui semblait être le pétale des fleurs poussant un peu plus loin. L'antre ne possédant pas de fenêtres, seul une lampe l'éclairait. Celle-ci semblait composée d'un bol où bouillonait une substance dorée. Une de ses bulles faillit atteindre le cil de la rouquine, qui approcha lentement son doigt.

- Du sang de Limule cavernicole. Elles s'en servent pour illuminer les cavernes où elles vivent.

La voix était celle, caverneuse, d'un vieil homme. Si le teint de sa petite-fille rappelait le café au lait, celui de son grand-père était bien plus sombre, ce qui n'était pas sans contraster avec la blancheur de sa barbe et de ce qui lui restait de cheveux. Et voilà que les comparaisons caféinées de son frère commençaient à déteindre sur elle...

Il dégageait une impression d'autorité naturelle, et si Héléna était plutôt grande pour son âge, elle se sentit aussi petite qu'une fourmi face au vieil homme. Vêtu d'un ensemble noir, les rides prononcées de son front trahissait un caractère contrarié. Une montre grisâtre était attachée à sa main calleuse. Héléna se contorsionna la tête mais ne parvint pas pour autant à lire l'heure.

– Ce n'est pas la première fois que je dis ça. A vrai dire, malgré la réaction d'Imani, voir des personnes surgir d'un des Reflacs nous arrive de plus en plus, récemment.

– Ouais, c'est vrai, bredouilla la jeune fille à la peau noire. Disons que...c'est surtout la naïade que tu as effrayée qui m'a surprise. J'essayais de la dessiner. Enfin, c'est logique, comme j'avais...

– Nous possédons en effet un de ces élémentaires d'eau dans chacun des Reflacs, la coupa le vieil homme. Simplement car elles ne peuvent être tués qu'en vidant le lac, et que ce dernier a bien trop d'importance. Ma petite-fille s'adonne parfois à les dessiner. Ma foi, elles ne nous veulent aucun mal, après tout.

Il n'avait pas l'air d'apporter beaucoup d'estime à cette pratique.

- Et, c'est quoi, un Reflac ? Une flaque si grosse qu'il a fallu rajouter un re devant ?

Héléna crut voir un début de rire sur le visage d'Imani, qu'elle cacha vite de sa main.

Son grand-père se contenta d'un sourire.

– Regarde bien le lac, et dis-moi ce que tu y vois.

Tout d'abord, elle aperçut une émanation d'eau en forme de loutre jaillir momentanément de l'eau. L'instant d'après, elle crut avoir rêvé. Etait-ce une de ces naïades ? En dirigeant son regard sur l'ensemble du lac, elle crut discerner une forme qu'elle connaissait bien.

– Est-ce que c'est...la carte de l'Europe ? A l'envers ?, suggéra la rouquine, intrguée.

– Tout à fait. Comme tu peux le voir, tu as émergée de la France.

En effet, elle avait toujours vécu en France, dans un joli village pittoresque bien que perdu dans la campagne, et qui n'offrait pas assez de pistes de skate à ses yeux.

– Sauf que je n'étais pas en France. J'y étais un instant, et puis, mon frère a suivi un lièvre un peu étrange. La veille, il semblait s'être...comment dire ? Un fil les reliait tout les deux. Le lendemain, au même endroit, un drôle de singe a combattu une créature serpentine, nous sauvant soi-disant. Ce singe s'est transformé en Tanuki, je crois, une bestiole métamorphe. Et d'un coup, je n'étais plus dans un parc, mais à côté d'une immense forêt. Enfin, je suppose qu'il y a pas mal de forêts, en France, mais celle-ci semblait sortir d'un conte de fée. J'ai même cru voir une licorne ! Les licornes existent vraiment ?

L'homme à la barbe blanche parut relativement ennuyé de cette question soudaine, mais lui répondit tout de même d'un ton blasé.

– Oui, elles existent. Il ne s'agit cependant pas d'équidés, comme vous le pensez, mais de cervidés.

– En fait, leurs cornes se sont jointes pour n'en former qu'une seule, compléta Imani en remontant ses lunettes. Mais elles sont aussi méfiantes qu'on le décrit. Elles ne se laissent pas forcément approcher par des personnes au cœur pur. En général, elles n'aiment personne, en fait.

– Trop génial, commenta Héléna. Ce qui est moins génial, c'est quand on a été séparés, mon frère et moi. Le Tanuki est devenu un étrange lézard aux écailles bleutées, ou peut-êtrre une salamandre. ( Elle crut lire « c'est un triton » sur les lèvres d'Imani. )

Alors qu'elle tentait de finir son histoire et de raconter l'étrange lien qu'elle avait sentie se créer entre elle et l'oiseau, Imani écarquilla soudainement ses yeux de toutes ses forces et apposa un doigt devant sa bouche, comme pour la faire taire. Si cela empêchait rarement Héléna de parler, elle préféra suivre ce discret conseil, pour une fois. Il faudrait tout de même qu'elle pense à lui demander pourquoi plus tard.

– Et tu est arrivée ici. Ce Reflac est, en réalité, la porte d'entrée des Europe entières. Comme tu peux en douter, il n'est pas très précis, mais il s'agit tout de même d'un point de téléportation plutôt pratique, expliqua le grand-père d'Imani d'un ton professoral.

– Attendez...vous avez dit, des Europe ?

– Tout à fait. Celle de l'Ombreterre, et celle de l'Autreterre.

– Ooh, ça a l'air passionant ! Il y a donc bien un autre monde puis tout ce temps ? Mon frère croit encore que... Au fait, où est mon frère ? Je veux dire...vous avez des contacts avec leur Roi des Forêts ou je ne sais quoi ?

– J'ignore de quoi tu parles, jeune fille. Depuis bien longtemps, le Royaume des Bois est dirigé par Donéria, la Reine des Fées. Elle a décidée de chasser tout Fouleur d'Ombre qui aurait le malheur de s'opposer à elle. C'était chose facile, avant que les Reflets ne commencent à s'ouvrir comme bon leur semble. Seulement, elle a fait le vœu de ne prendre aucune vie. Je ne pense pas que ton frère risque quoi que ce soit, si ce n'est l'emprisonnement.

– Est-ce que l'on peut aller le sauver ?

– Chaque chose en son temps. Tu dois avoir faim, froid, et avoir envie de te reposer, n'est-ce pas ?

La rouquine voulu protester, mais en se rendant compte du froid ambiant, des plaintes de son estomac et de sa tête qui lui semblait plus lourde qu'une pierre, elle se ravisa. De plus, elle était toujours mouillée. Le jean troué qu'elle portait fiérement, bien moins un effet de mode qu'un effet de courses à vélo dans des terrains accidentés, avait pâle allure, et l'eau gelée frappait son ventre. Son court tee-shirt, sur lequel figurait trois monstres de poches, était également déchirant, coupant la queue de la tortue d'eau.

– Je vous suis. Est-ce que l'on est...dans une sorte de bunker ?

– C'est plus ou moins cela. Depuis une quarantaine d'années, des fissures s'ouvrent entre les deux mondes. En réalité, cela n'a rien de nouveau. Tu connais sans doute le monstre du Loch Ness ?

– Qui ne le connaît pas ! Il vient de votre monde ?

– Tout comme une bonne partie des créatures de l'imaginaire collectif humain. Mais mieux vaut commencer par le début, autour d'un bon thé au gingembre. Les sept Reflacs sont sous-terrains. Mieux vaut remonter à la surface.

Un objet cubique surplombait le lac, mais celui-ci semblait plutôt banal pour qu'elle lui porte une attention quelconque. Un ascenceur leur faisait face, immense cylindre de fer à la pléthore de boutons d'un rouge vif qui ne demandait qu'à ce qu'on appuie dessus. L'homme à la peau noire appuya simultanément sur trois d'entre eux, déclencheant l'ouverture la porte. Est-ce que Sylvain était face à des phénomènes fantastiques hautement plus exaltants, que lui seul n'apprécierait pas à sa juste valeur ? C'était probable.

- Au cas où tu, hum, voudrais le savoir, entama maladroitement Imani, nous ne sommes pas vraiment sur l'Ombreterre, ni sur l'Outreterre. J'ai fait quelques recherches à ce sujet, et il s'agirait d'un plan d'existence qui est à la fois sur l'un et l'autre. Ainsi, nous sommes ici à la fois en dehors de l'espace et en dehors du temps. Si tu passe une heure ici, tu auras vieillie d'une heure, mais en repartant là d'où tu venais, le temps n'aura pas passé.

Ce devait être pratique pour réviser à la dernière minute.

– Et il y a beaucoup d'humains qui connaissent cet...endroit ?

– Au fil du temps, un certain nombre de personnes connurent l'existence d'un autre monde, mais même le chaman le plus puissant n'a pas pu effectuer une épreuve spirituelle assez puissante pour accéder à ce monde volontairement. Le plus souvent, des failles s'ouvrent et se referment presque aussi rapidement. Ces derniers temps, cependant, elles se sont faites de plus en plus courantes.

– Est-ce que l'on sait pourquoi ?

Soudain, comme si le destin était déterminé à ne pas lui révéler ce qu'elle faisait ici, une alarme retentit.

– Ne vous inquiétez pas, il s'agit d'un simple défaut technique sur la protection de l'Amulette des Bois. Je dois revenir au Dôme du Bois, lâcha le grand-père d'Imani.

Ce faisant, il les laissa sortir de l'ascenceur pendant qu'il entamait de nouveau la descente, ce qui semblait grandement embarrasser Imani. Elle remonta ses lunettes, qui n'avaient pourtant aucunement glissées.

- J'imagine que l'on se retrouve de nouveau seules. Je vais te montrer le reste du Havre d'Entremonde.

Une légère fierté enveloppait ces derniers mots, comme si c'était Imani qui les avait trouvées. Pourtant, cette antre lui semblait tout sauf paradisiaque. Une cloche d'acier les entourait, sans la moindre verdure, cas mis à part d'une fresque représentant une espéce d'hippopotame aux longues pattes, se prélassant sous un palmier aux feuilles élancées. Un opposum géant à la face nue et aplatie se protégeait du soleil de gouache à l'aide du plumeau qui lui servait de queue. Un manège d'oiseaux en origami égayait également le plafond.

– C'est Suzanne qui a peint cette fresque. Mais c'est Yun qui a suggérée d'inclure le Succarath. Il n'est pas très rassurant, mais elle le trouvait mignon.

– Et les oiseaux ?

– Oh, quelqu'un d'autre les a fait. Ca fait longtemps.

Balayant vite la question de la main, l'adolescente à l'écharpe semblait légèrement troublée.

Le Havre semblait divisé en sept parties, tout comme on lui avait annoncé. Héléna identifia un symbole différent sur chacune d'entre elles. Celle d'où les jeunes filles sortaient était arborée d'une feuille luisante Elles se dirigeaient vers un petit cercle entouré de globes de verre.

– Est-ce que vous utilisez...de la magie ? Ou est—ce que tout est totalement, entièrement et tristement technologique ? Dites-moi au moins que vous avez une mascotte mignonne qui chipe des biscuits ? interrogea la rouquine

Imani pouffa de nouveau.

– J'imagine qu'Adriel te dirait que Yun est notre mascotte mignonne qui chipe des biscuits. Mais je ne suis pas sûr qu'elle serait d'accord. Sinon, contrairement à ce que tu pense, la magie n'est pas si facile d'accès que ça. Il faut déjà un médaillon, pour canaliser ce qui nous entoure. Et...après, seulement, tu peux incanter.

– Et pourquoi tu n'as pas voulu que je parle de mon lien ?

– Oh, et bien, en fait... C'est compliqué.

La discussion en resta là. De toute façon, ils avaient tôt fait d'arriver devant le globe. Imani active son ouverture dans une démarche qui lui sembla routinière.

– Tu vis ici depuis longtemps ?

– Non. Enfin si. Depuis plus longtemps que les autres.

L'ascenceur semblait descendre moins d'étages que l'autre, car elles étaient déjà arrivées. Ce qu'Héléna vit ensuite lui sembla tout de suite bien plus vivant et chaleureux que le fer froid et sans âme qui recouvrait le reste de la bâtisse.

Plusieurs tables étaient éparpillées sans réel agencement. Sur celles-ci trainaît des livres ouverts, dévoilant des images de contrées imaginaires et de capitaines souriants et pas tout à fait humains. Deux mannettes trainaient près d'une télévision allumée où un personnage de rouge vêtu prenait son mal en patience. Près d'un tableau, un garçon au teint halé jouait un air entraînant à la guitare, et les mêches bouclées qui se balancaient devant ses yeux au rythme de la musique ne semblaient pas le déranger plus que ça. Le pied appuyé contre le mur, son tee-shirt rappella à Héléna la chaleur de la pièce, située au sous-sol. Elle se prit pourtant à regretter celle du dehors, bien plus agréable que l'atmosphère étouffante du souterrain. Imani accrocha sa veste sur un porte manteau exentrique. Celui-ci ressemblait à une véritable hydre, accrochant chaque manteau de sa mâchoire inférieure.

A côté de lui, une adolescente mince aux traits stricts et aux cheveux coupés à ras peignait un tableau. Sa bouche carmin se tordait, comme si elle tentait tant bien que mal de se concentrer mais qu'elle n'aurait pas hésité à lancer la guitare du musicien par la fenètre si seulement il y en avait eu. Une paire de lunettes trônait sur un nez fin et suffisant.

A quelques mètres de là, une jeune fille asiatique aux joues rebondies grignotait une pomme tout en tapotant à toute vitesse sur un écran géant, assise confortablement sur un siège deux fois plus grand qu'elle. En face d'elle, un hologramme présentait une série de lettres d'une écriture inconnue. Autour était disposée la plus grande quantité de post-its qu'elle n'avait jamais vue.

Le dernier membre de la petite troupe était le plus discret, lisant une encyclopédie inconnue, un bonnet orangé vissé sur un visage doux, ce qui lui rappela un documentaire sur l'Amérique du sud qu'elle avait vue il y a quelques semaines.

( Bon d'accord, elle s'était endormie quand ils avaient commencés à parler de la plantation du maîs. Mais elle avait vu un lama cracher sur un caméraman, et cela lui suffisait amplement. )

La rouquine avait d'abord pensé à une chaise extravagante, mais le garçon au bonnet était en fait assis dans un fauteuil roulant. Slalomant entre les tables, il s'avança lentement.

– Salutations. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas eu de nouveaux...visiteurs.

Soudain, le garçon aux boucles rebelle bondit devant les adolescentes, un sourire confiant sur le visage.

– Moi, c'est Adriel. J'ai l'habitude de faire un petit air d'entrée dès qu'une nouvelle personne arrive ici. Comme tu du lac, j'espère te réchauffer le cœur. De plus, sans me vanter, je pense être plutôt doué pour ça.

La fille aux yeux bridés, probablement la dénommée Yun, le coupa dans son élan, croisant ses bras sous une mine sceptique.

– Dis, Adriel. Je ne voudrais surtout pas interrompre ta discussion passionée au degré de réussite frôlant les températures arctiques, mais je pense qu'elle a besoin d'un petit topo.

Tout les regards se dirigérent vers elle.

– Oulà, non, compte pas sur moi.

Elle prit une autre bouchée de pomme, qu'elle mastiqua avec une lenteur non innocente. Après un certain temps, la jeune asiatique se résolut à parler, le coude posé sur la table.

– Bon, ok, ok, ne me regardez pas avec ces airs de bébés cerbéres. Mon nom est Yun Lin, mais te gênes pas, appelle-moi Yun. Je te préviens, la ribambelle d'andouilles que nous sommes n'a aucune fichtre idée de ce qu'on fait là.

Voyant qu'il ne lui restait qu'un trognon, elle le jeta dans la poubelle la plus proche. Sa réussite la fit tournoyer sur son fauteuil, les bras levés au ciel.

– Comment ça ? Lança Héléna, perplexe

Ce fut le garçon handicapé qui lui répondit. Celui-ci s'approcha d'elle, le visage toujours étrangement calme et apaisant.

– Personne ne sait pourquoi l'on est ici. Personne, sauf Mr Livius. Il dit qu'il attend quelqu'un de particulier.

 

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