Chapitre premier

Un rayon de soleil orangé filtrait à travers les stores du bureau d'Elara, se reflétant sur son écran d'ordinateur tout juste éteint. Elle étira ses bras au-dessus de la tête faisant craquer ses articulations et poussa un soupir las.

En rangeant machinalement ses reliefs de repas et son mug a café, elle vérifia qu’elle n’oubliait rien alors qu’un de ses collègues s’engouffra dans son bureau, la serrant chaleureusement dans ses bras.

—  Passe de bonnes vacances !

—  Merci Stéphane, s’il y a le moindre soucis…

—  Je vais voir ton assistante, ne t’en fais pas. Allez file, on a les choses en mains.

— Je sais, mais je pars quand même deux mois.

Le jeune homme frotta doucement le dos d’Elara en lui souriant.

— On va s’en sortir, tu as tout organisé, tu ne nous fais pas confiance ?

— Si bien sûr, c’est juste que… C’est dur pour moi de tout lâcher là, répondit Elara, sentant l’émotion remonter jusqu’à ses yeux.

— Tu as besoin de ce break, tu as besoin de temps pour toi après le départ de tes parents.

La jeune femme brune hocha la tête, retenant une fois de plus ses larmes.

— Et si on croise ton ex, on lui fera sa fête, il ne te méritait pas de toute façon, répondit Stéphane avec une ultime embrassade amicale.

  Elara soupira profondément après le départ de son collègue, sentant le poids du chagrin et de la fatigue qui pesaient sur ses épaules. Les paroles réconfortantes de Stéphane n’arrivaient plus à l’atteindre. C’était le signe qu’il fallait qu’elle prenne du recul pour se reconstruire loin de tout ça.

Elle avait aimé son ex Pedro. Ils avaient même prévu de se marier, mais tout avait changé après la mort de ses parents. Elle se remettait à peine de cette perte qui avait été le déclencheur de leur rupture.

Après plusieurs mois pénibles où ils cohabitaient sans presque se parler, ils avaient décidé de rompre. Elle n'avait ressenti que peu de soutien de sa part dans la période difficile qu'elle avait traversée et Pedro passait la plupart de son temps libre à sortir avec ses amis, certainement pour ne pas la voir broyer du noir, ou pire, l'entendre pleurer.

Elle chassa ses pensées dépressives d’un geste de main et rentra chez elle pour terminer ses valises.

Son long congé la mènerait dans le cadre verdoyant de la Bretagne, près de la présumée forêt de Brocéliande, un endroit chargé de mystères et de légendes arthuriennes. Elle espérait que cette escapade lui permettrait de se ressourcer et de laisser s'estomper sa tristesse.