« Je voulais essayer de la ramener. Parce que j’avais besoin d’elle. Parce que j’avais confiance en elle. Malgré la dispute. Malgré ses paroles. Il était possible qu’elle revienne. Qu’elle m’accorde encore cette promesse.
Cette promesse, on se l’était faite il y a longtemps. Quand nous étions jeune. Quand nous nous connaissions à peine. Elle avait été le début d’une relation. D’une amitié. Puis, dans une blague, le début d’un amour. Elle nous rattachait quand nous perdions pied. Elle nous liait quand nous avions besoin de l’autre. Elle avait commencer dans une blague mais perpétuait dans nos paroles. Dans nos gestes. Dans nos émotions.
Cette promesse permettait qu’on se fasse confiance. Qu’on fermait les yeux. Qu’on se donnait à l’autre. Mais elle fut aussi un caillou sur notre chemin. Un obstacle qui nous fait trébucher. Tomber. Alors que l’autre continue. Un simple gravier sous notre semelle. Qui nous fait tout perdre.
Je savais ces intentions à elle. Pourtant, je voulais retrouver Kaila. Sa naïveté. Son enthousiasme. Sa joie. Ses peurs. Ses envies. Je voulais retrouver celle qui m’avait fait comprendre que ça ne servait plus à rien. Que je ne pourrais plus la voir.
Je lui envoyais un dernier message. Je savais que je ne devais pas. Mais je ne supportais plus. Je voulais parler. Lui raconter. Quitte à ce qu’elle m’insulte à nouveau. Il fallait qu’elle sache. Que je n’y étais pour rien. Que c’était quelqu’un autre. Même si je ne disais pas son nom. Elle devait repartir en sachant que je n’étais pas un connard. Elle le comprendrait peut-être plus tard. Mais elle comprendrait. Saurait qu’elle peut avoir confiance qu’à certaines personnes. Et que je faisais partie de celles-ci.
Je le fis. Pas de la bonne façon. Peut-être avais-je trop insister. Peut-être n’avait-elle vraiment plus envie de me parler. En tous cas, elle me rejeta. Pire qu’un vu. Pire qu’une insulte. J’étais un inconnu. A peine une connaissance. C’était de mots froids qui me répondaient. Loin des conversations animées que l’on avait eu. Loin de fou rires incessants que l’on avait pu avoir. Juste quelques mots glacials. Et un refus catégorique. »