CHAPITRE QUATRE

Notes de l’auteur : Petit avertissement : ce chapitre évoque, certe de manière très imagée et métaphorique, des thèmes tels que les abus sexuels et la prostitution. Ainsi, si ces thèmes vous mettent mal à l'aise ou sont susceptibles de faire renaître chez vous des traumatismes, je vous conseille de passer votre chemin, pour votre bien être. Malgré tout, si vous avez envie de lire quand même (merci !) j'ai signalé le passage en question dans le texte. Bonne lecture !

 

Monstres filiformes



 

Le silence dansait entre les murs de la demeure d'Armanse. Le sempiternel piano de Damoiseau Nirvelli s'était tu, et la lueur des lampes avec lui. Pourtant, une des fenêtres illuminait encore le jardin de ses rayons pâles. Louis, victime d’insomnie, se baladait entre les plantes à la recherche du marchand de sable. Il remarqua la lumière, et, comme Horace n’était pas là, il en déduit que c’était son rôle d’aller voir pourquoi Armanse était encore debout alors que la lune était déjà haute dans le ciel. Et puis, il n'avait rien d'autre à faire. 

 

Comme une ombre, discrète et agile, il se glissa jusqu'à la porte, l'ouvrit sans un bruit et entreprit de rejoindre la chambre de la comtesse. 

Le noir engloutissait les formes anguleuses de la maison, mais le jeune valet n'eut pas de mal à retrouver son chemin. Seul le souffle lent de Louis accompagnait la résonance de ses pas. Enfin, il se laissa guider dans la lumière. 

 

Armanse n'était pas debout, en train de faire les cent pas, ou allongée dans son lit avec un livre. Elle n'était même pas éveillée. Tout son corps semblait soutenu par le bureau, jonché de feuilles raturées, et d'outils étranges. Ses cheveux détachés coulaient en cascade le long de ses épaules, et la rivière de sa chemise de nuit constituait le courant qui arrosait ses chevilles. Son visage était serein, et ses yeux clos. 

 

La première idée de Louis fut de la laisser ainsi, il ne la connaissait que trop peu pour tenter de l'éveiller. Mais elle ouvrit les yeux d'elle même, et observa Louis de ses grands yeux bruns. 

 

 « Horace ? » 

 

Sa voix, rauque de sommeil, se perdit dans les méandres du silence. Finalement, Louis aurait préféré qu'elle reste endormie. Il passa sa main entre ses boucles blondes, et s'efforça de chasser le rictus mauvais qui se dessinait sur ses lèvres. 

 

 « Non, juste Louis, mademoiselle » 

 

Il fut plus froid qu'il n'aurait dû l'être, et Armanse, si elle le remarqua, ne s'en formalisa pas. 

 

 « Oh, oui, excusez moi.»

 

Nouveau silence, où Louis prit le temps d'observer la comtesse. Tout en elle lui inspirait le mépris. Elle était si fluette, si fragile, souvent, Louis avait pitié d'elle. Mais c'est quand il voyait les bijoux à ses oreilles, la somptuosité de sa robe ou ses manières de prendre le thé qu'il la méprisait. Elle était une noble, et elle avait des gens à son service. Elle utilisait d'autres Hommes pour lui préparer son petit déjeuner, pour enfiler ses tenues, pour la border le soir. Elle n'était pour lui qu'une enfant prétentieuse. 

 

 « Louis, puis-je vous demander quelque chose ?  » 

 

Elle avait posé la question du bout des lèvres, comme si elle craignait de briser l'harmonie du silence. 

 

 « Je suis là pour ça, mademoiselle.  » 

 

Elle était à présent totalement redressée, le coude contre le bois du bureau. Elle était embarrassée, peut être qu'elle ne trouvait pas ses mots. Louis ne souhaitait qu'une chose, qu'elle se dépêche. Le marchand de sable lui avait méchamment frappé l’arrière du crâne, et il n'en pouvait déjà plus d'écouter les jérémiades d'Armanse. 

 

 « L'ambassadeur souhaite que je sois accompagnée pendant mes enquêtes. Je ne connais votre goût pour le mystère, je ne sais pas même si vous êtes doués, mais les éclairs ne jaillissent pas de vos doigts, comme ils ne jaillissent plus de miens. Je n'ai plus de foudre, et vous n'en avais jamais eu. Ne me regardez pas avec cet air là, je ne peux être plus consciente du gouffre qui sépare nos vies, et je perçois l'animosité qui vous me portez. Mais Horace n'est plus la pour moi, et il n'y a que vous pour me suivre à pied. Alors, ce n'est pas en tant que comtesse que je vous ordonne de d'enquêter avec moi, mais en tant qu'Armanse, simplement Armanse, que je vous demande de l'aide.  » 

 

S'il avait su, Louis aurait continué à déambuler sans but dans les jardins. Son esprit s’embrumait petit à petit de sommeil mais la partie encore éveillée de lui-même lui hurlait de refuser. Pourtant, il sentit ses lèvres se mouvoir avec lenteur, et sa voix rauque laisser échapper ses mots. 

 

 « Si madame souhaite mon aide alors, je peux pas refuser » 

 

Il savait qu’ainsi, il s’engageait à accompagner la comtesse beaucoup plus souvent qu’il ne l’avait prévu, il savait qu’ainsi il avait devoir supporter cette arrogante noble à longueur de journée, et il savait aussi à quel point il allait regretter cette décision. Mais ce n’était pas pour lui qu’il avait choisi de l’aider, ce n’était même pas pour Armanse, c’était pour Horace. Louis savait que le valet n’aurait pas aimé le voir refuser. Ainsi, il avait accepté. 

 

Armanse, qui ne s’attendait qu’à un refu de la part de son serviteur, poussa une exclamation de joie qu’elle ne pu retenir. 

 

 « Etes-vous sérieux ? N’est-il pas handicapant pour vous de m’accompagner ? Oh, non, ne répondez pas, vous avez accepté, il est trop tard, je ne voudrais pas vous faire changer d’avis. Bien entendu, votre salaire augmentera, je refuse que vous fassiez du bénévolat » 

 

Louis ne su que répondre, alors, il lui souhaita une bonne nuit, et il put enfin,au creux de ses draps, étreindre Morphée. 


 

☼☼☼


 

Encore lové au creux de ses draps ternes, Louis observait la caresse du soleil levant sur les coussins qui nageaient dans son lit. Il avait froid. Non d'un froid qui se dissipait avec les flammes, mais d'une engelure trop glacée pour être éteinte. Il était gelé d'un froid que l'on ne réchauffait pas. 

{Début du passage cité dans la note d'auteur} 

 

Il avait, encore une fois, été ensorcelé par ses terribles mauvais rêves. Les croquemitaines avaient laissé des marques de leur passage sur son visage, de longues fissures carmins sous ses prunelles, et il pouvait encore sentir les griffes glisser sur son torse. Et éternellement, devant ses yeux, défilaient des images lentes et distordues de monstres filiformes. L’étreinte de leurs longs bras sombres hantait encore son corps et leurs yeux aveugles dévoraient du regard ses formes, nues, et pesaient sur chacun de ses pas. Et les pantins organiques, tout autour de lui s’articulaient dans des danses poisseuses et leurs corps mutilés, sans visage ni âme, hurlaient en silence leurs cris de douleur. Les pantins étaient muets et les monstres emplit de rires gras, leurs interminables doigts jouaient sur le bois fragiles des autres. Des autres… Louis était un autre, une marionnette aux membres démantibulés et aux chairs ravagées. Sa peau porterait éternellement les marques sombres des mains qui s’étaient agrippées à ses hanches avec désespoir. 

 

Il aurait voulu hurler, faire rugir le feu qui lui brûlait les entrailles et exorciser ses démons par la gorge, mais les monstres le réduisaient au silence. Et puis, les gens d'en haut ne comprendraient pas, ils ne saisiraient pas les nuances de sa souffrance, car eux n'avaient toujours connu que la douceur du soleil sur leurs peaux. 

 

C'était une des raisons qui le poussait à haïr Armanse, entre autres. Il ne supportait pas sa vie parfaite, elle n'avait dans ses souvenirs que des journées douces, des cieux bleus et des fleurs. Elle avait certes été malade, mais elle le méritait bien, et quelque que soit la force de sa maladie, elle ne pouvait égaler celle que tous les Tréfondhals subissait chaque seconde, et ce depuis leur premier souffle. Perdre sa foudre restait moins douloureux que ne jamais en avoir eu. Elle avait goûté au privilège un temps, elle devait à présent subir les saveurs de la douleur: ce n’était que justice. 

 

« Louis ! Il est temps de sortir tes fesses de ton lit, c’est pas un bordel ici ! Y a une demeure à faire tourner, des plats à préparer et une comtesse à réveiller !»

 

La voix de Damoiseau Nirvelli résonnait dans toute l’aile des serviteurs. Louis enfouit son nez contre son coussin, pour émerger de ses illusions. Le bordel, qu’il avait assez fréquenté pour le savoir, n’était pas un endroit où traîner au lit : à l’instar de la demeure d’une comtesse. 

 

« Fermes la Nirvelli, t’as jamais foutu les pieds dans un bordel de ta vie. »

{Fin du passage} 

Puis, commença la valse routinière des serviteurs, le lit laissa place au carrelage froid de la cuisine, qui lui même se mua en draps propres et repassés. Depuis le départ d'Horace, le travail était devenu harassant. 

Peu importait la surcharge de travail, ce qui tracassait vraiment l’esprit volage de Louis, c’était Armanse, et toute la responsabilité qu’il avait accepté d’endosser. Et tous ses doutes se confirmèrent quand le soleil fut à son zénith.

Installé au soleil sur sa terrasse de marbre blanc, la comtesse sirotait son café.Un ombrelle de dentelle avait éclos derrière elle et sa robe couleur des cieux s’ouvrait tout autour de ses hanches. Le jeune valet se tenait près d’elle, le dos raide et la colère au bord des lèvres. Cette mascarade ne lui plaisait pas, il abhorrait tous ces faux semblants, et cette femme qui se faisait servir ses plats somptueux alors qu’en bas des gosses crevaient la faim dans le caniveau. 

 

Avec une délicatesse que Louis trouvait hautaine, Armanse déposa sa tasse sur la nappe et, comme à chaque fois qu’elle s'apprêtait à ouvrir la bouche, elle prit une légère inspiration. Elle usait tant de manière que c’en était ridicule. 


 

 « Louis, aujourd'hui nous allons rendre visite à Mademoiselle Ellana. Il est question de son petit frère, il est le dernier disparu. Le jeune homme s'est volatilisé hier, il est le sixième disparu, à présent. » 

 

Le jeune homme acquiesça sans un mot et c’est ainsi qu’il fut emporté vers Phébus, Phébus la capitale et ses nobles hautains perchés dans les airs, Phébus et ses tours trop hautes, Phébus et ses lumières aveuglantes, ses dorures exagérées et ses fleurs inodores. La maison de Mademoiselle Ellana n’était pas des plus luxueuses, contrairement à ce qu’avait pu imaginer Louis. Elle vivait en effet dans un humble appartement, dont la superficie dépassait amplement celle de tous les lieux où Louis avait pu vivre dans sa courte vie, mais qui était bien plus petite que la demeure d’Armanse. 

 

Ellana était une minuscule femme dont le chignon frôlait le plafond. Elle avait dans ses yeux un sempiternel torrent et ses épaules étaient traversées par un sanglot toutes les minutes. Sa maison empestait l’eau de cologne et le cigare.  Louis en était exaspéré, ne pouvait-elle pas cesser cette jérémiade ? 

 

 « Mon frère… Mon frère était un homme respectable… Respectable et bon…. Il n’aurait jamais… jamais fait de… fait de mal » 

 

L'exaspération de Louis s’était muée en colère, qu’est-ce que cette bourge pouvait être idiote ! Son frère était une ordure, comme tous les autres. Il méritait le bagne, pour tout ce que sa richesse et sa prospérité faisaient endurer aux autres. Il en venait en penser que, finalement, la disparition des nobles était une très bonne chose. Peut-être était-ce le premier pas vers un nouveau monde, plus juste et meilleur. 

 

Armanse, dans son écoeurante empathie, tenait la main de la jeune femme entre les siennes et son visage était sculpté en un sourire chaleureux. 

 

 « Je comprends votre détresse, Mademoiselle, et nous ferons tout ce qu’il est en notre pouvoir pour retrouver votre frère, ainsi que les autres disparus. » 

 

La comtesse était installée en face de son hôte, une tasse fumante près d’elle, tandis que Louis se tenait plus à l’écart, debout. Un carnet de note élimé dormait sur la nappe, et Armanse y inscrivait parfois quelques mots, de son écriture distraite et enfantine. 

 

  « Pouvez vous m’éclairer sur sa disparition ? Le lieu, l’heure, la façon dont vous l’avez retrouvé… Même une chose qui peut vous sembler insignifiante est capable de nous aider, le moindre détail peut faire pencher la balance de notre côté. » 

 

Ellana tira sur le cigare qui rougeoyait entre ses doigts osseux, tamponna ses yeux avec un mouchoir de tissu et entama son récit : 

 

 « Il… il était très tôt le matin. Gaspard n’a… il n’avait pas pas l’habitude de se lever de bonne heure, voyez vous, c’est un homme travailleur mais il a besoin de repos. Ce… ce matin là, j’ai entendu des bruits de...de… comme du tonnerre mais contre les murs. Mon frère n’usait que peu de sa foudre, il n’en voyait pas vraiment l’utilité, voyez vous, c’est un homme de chiffre, il n’en a que faire de sa foudre. Je savais que ce n’était pas lui, il n’avait même pas le niveau pour faire jaillir une telle décharge. Et… et le plus étrange c’est que les voisins n’ont rien entendu, alors je me pose des questions voyez-vous je me demande, je me demande si je n’ai inventé ça ou si ou si… Bon, revenons en à sa disparition, après ça je me suis levée pour aller voir, ce n’était pas habituel et je suis allé dans la cuisine parce que le bruit venait de là et donc et donc il n’y avait rien. Rien à part un étrange tas de cendres sur le sol. Je me suis inquiétée mais pas trop, cela pouvait venir de n’importe où, ce n’était que de la poussière après tout. Avant d’aller me recoucher, j’ai voulu vérifier, au cas où, je suis très prévenante et j’avais peur de ne pas pouvoir dormir tranquille sans avoir vu mon frère en parfaite santé, endormi dans son lit. Mais il n’y était pas. Ni dans toute la maison, ni dehors. Puis ça m’a frappé, j’avais lu dans le journal la veille que des pauvres gens disparaissaient, alors j’ai directement appelé à l’ambassade. » 

 

Les sanglots de la jeune femme avaient empiré, son visage n'avait plus de forme à présent. Elle n'était que grimace et larmes salées. Louis la trouvait piteuse, piteuse et pathétique. Et elle ne cessait de pleurer, de sangloter que son frère était bon, qu'il ne méritait pas ça, que le destin avait été cruel. Et ses yeux suintaient encore et encore, sans jamais en finir. Et sa bouche se tordait, ses mains tremblaient, Gaspard était si bon, si bon, il n'avait aucun ennemi, tout le monde l'aimait. Elle ne pouvait aligner deux mots sans que sa voix ne se casse, sans qu'elle ne se brise, elle pleurait puis recommençait à baragouiner ses mots idiots, ses louanges pour son frère, son cher frère qui avait tellement de projets dans la vie et qui maintenant, maintenant avait disparu. 

 

  « Nous vous apportons tout notre soutien, Mademoiselle, commença Amranse de sa voix douce, merci de nous avoir aidé, et d’avoir eu le courage de nous raconter à nouveau cette histoire, que vous avez dû conter de nombreuses fois à nos collègues. » 

 

La rage de Louis ne cessait de grandir en lui, elle animait ses poings, et faisait bouillonner son esprit. Cette femme en face de lui, dont la coiffure ridicule lui inspirait un rire empli de mépris, nourrissait cette rage, de par ses pleurs vides et son air d’agneau perdu. Armanse elle aussi lui inspirait une colère sans nom, peut-être même plus que leur hôte, car ses mots n’était qu’hypocrisie dégoulinante comme du miel de ses lèvres de femme, de belle femme oui, mais de femme fausse et pleine de manières. 

 

Sans plus de mise de en scène dramatique, Armanse se leva de sa chaise somptueuse, elle mis de l’ordre dans ses jupons pastels et guida Louis vers la sortie. Il la suivit, comme l’animal docile qu’il était, avec politesse et en ravalant sa rage pour la nicher tout au fond de son corps, là où s’entassait déjà toute son animosité. 

Ils abandonnèrent Mademoiselle Ellana et ses mouchoirs, pour se promener en ville. 

 

Ils s’installèrent à la terrasse d’un café en suspension, celui où Armanse avait l’habitude de venir travailler avant son accident. Louis, les pieds qui pendaient dans le vide, n’était que peu rassuré. Les nobles semblaient si à leur aise dans cet environnement vertigineux, ils déambulaient entre les tables comme si un parquet les soutenaient, alors qu’il n’en était rien. La comtesse et son valet avait pris place à l’endroit le plus proche de la passerelle, car aucun d’eux ne pouvait utiliser leurs ailes comme les autres. L’un n’en avait jamais possédé, et l’autre les avaient perdues. Et malgré les réticences de Louis, Armanse avait tenu à y aller tout de même. Le serveur eut du mal à les accueillir sans difficulté, la force de caractère de la comtesse sut le dissuader de les chasser de l’établissement.  

 

  « Ce problème d’ailes… J’y pensais Louis, je me disais que peut-être, je pourrais faire quelque chose. » 

 

Le valet retint un soupir, et s’efforça d’afficher un sourire aimable. 

 

 « Et qu’elle a été votre idée, Mademoiselle ? » 

 

Comme si elle avait attendu la question avec hâte, Armanse laissa se dessiner sur son visage un sourire empli de fierté ridicule. 

 

 « J’ai imaginé des ailes mécaniques ! Bien sur, si le modèle est au point, je pourrais en fabriquer pour vous aussi Louis ! Ça nous faciliterait tellement la vie, vous vous rendez compte ? » 

 

À cause de la surprise, le masque de marbre de Louis glissa un instant hors de son visage. Il ne comprenait pas, il était si hautain avec la comtesse, si froid et si professionnel, et elle, elle souhaitait lui offrir de l'aide. Il ne saisissait pas, vraiment pas. 

 

 « Oh, et bien je… Je vous remercie de tant de bienveillance, envers moi qui ne suis qu'un humble valet.  » 

 

Le sourire d'Armanse se fit plus grand encore, et Louis en resta abasourdi. 

Il fit remuer ses boucles en un léger mouvement de tête et plongea son regard clair dans sa tasse. 

 

 « En ce qui concerne Damoiseau Gaspard, je vous avoue que je manque encore de clairvoyance. Il est question ici de ce qu'on l'ont peu qualifier de mystère qui ne se résout pas. Par quel bout commencer ?  » 

 

Louis haussa les épaules, distrait. Il n'y connaissait pas grand chose en terme d'enquête, il n'était d'aucune utilité. 

 

 « Les cendres ont-elle été analysées ?  hasarda-t-il.

- Hélas, oui. Et ils n'ont rien trouvé, absolument rien. On ne sait pas, et pendant ce temps, Damoiseau Gaspard et d'autres nobles sont peut être entrain de souffrir » 

 

“Ou ils sont morts” pensa Louis. Au fond de lui, c'est de qu'il espérait presque. Ils le méritaient. 

 

 « C'est le seul indice que nous avons, je le crains. Damoiseau Gaspard était un homme ordinaire, il n'avait pas l'air d'avoir d'ennemi, et il n'était  même pas quelqu'un d'important.

- Avez vous songé à interroger les domestiques ? Peut être en savent-ils plus que sa sœur.  » 

 

Armanse laissa ses doigts fins se promener sur les pages de son carnet. Elle réfléchissait, ses petits sourcils étaient froncés. Louis l'observait, il se surprit à songer qu'Armanse n'était peut être pas si idiote que cela. 

 

 « Oui, bonne idée. Le rapport des enquêteurs de Cléandre ne mentionne aucun interrogatoire des domestiques, peut être que cela pourrait nous éclairer davantage, murmura la comtesse, songeuse.  » 

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Lucyie
Posté le 28/07/2020
J’ai beaucoup aimé le point de vue de Louis!
Ça nous fait découvrir différente facette d leur personnalité et ça offre un point de vue différent sur Armanse.
J’espère que Louis ne va pas faire une bêtise en laissant sa colère prendre le dessus!

En tout cas, j’ai très hâte de lire la suite!^^
Alice_Lath
Posté le 19/05/2020
Eh bien, très bonne idée de basculer du point de vue de Louis comme ça, de le rendre envieux, avec des qualités aussi, et des défauts. Je trouve que ça contrebalance bien la perfection d'Armanse. Puis maintenant qu'on en sait plus sur le personnage, on ressent davantage d'empathie. En plus, ton univers se dévoile peu à peu huhu, j'ai hâte d'en savoir plus sur ces histoires d'ailes et de foudres car ça a vraiment un côté "anges". Tu me diras, à la place de Louis, moi aussi j'aurais la haine
Atreyu Norska
Posté le 23/05/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire !

J'aime beaucoup jouer avec les points de vue, puis je me verrais pas écrire une histoire d'un point de vue unique haha

Contente que tu sois intrigué par mon univers !
Luna
Posté le 14/05/2020
Un nouveau chapitre !!! Je me suis jetée dessus dès que je l’ai vu xD

C’était très chouette de changer de point de vue dans la narration pour découvrir un peu mieux Louis, d’autant qu’on a appris précédemment qu’il vient des Tréfonds et qu’il a donc une vision du monde différente de celle que doivent avoir les autres personnages. Du coup, ça nous permet de voir Armanse sous un autre jour, de voir à quel point elle est née privilégiée. Ç confère beaucoup d’humanité aux deux personnages, car Louis ne peut évidemment pas avoir le même regard qu’Horace envers la comtesse. Bref, très bien joué en ce qui concerne la psychologie de tes personnages, c’est le genre de détails qui les rend vraiment crédibles à mes yeux de lectrice :)
Si j’avais juste une petite remarque de fond, c’est qu’il m’aurait semblé intéressant que Louis s’interroge sur les raisons qu’a Horace d’être si attachée à la comtesse, puisqu’ils sont tous les deux valets finalement. Je me suis fait cette réflexion puisque tu mentionnes justement Horace à un moment dans la narration pour justifier que Louis fasse des efforts et mette sa haine et sa colère de côté. Du coup, ce petit décalage de perception entre les deux aurait été intéressant à creuser un peu plus. Mais bon, c’est vraiment pour chipoter ce que je te dis là ;)

C’est un pan de la vie de Louis assez terrible que tu nous livres dans ce chapitre. On comprend d’autant mieux que ce n’est pas que la misère de son passé qui le tourmente mais des traumatismes plus intimes. J’ai trouvé que tu as très bien rendu ce passage introspectif assez délicat, en utilisant des images évocatrices sans jamais recourir aux « vrais » mots. Ça rend ce passage d'autant plus fort. C’est toujours un pari risqué de se lancer là-dedans, mais je trouve que tu t’en sors très très bien ! Bref, chapeau, parce que c’est quelque chose que je ne sais pas faire du tout en écriture.

En somme j’ai trouvé ce chapitre très sympa, c’était vraiment malin de continuer à dérouler l’histoire par les yeux de Louis, je ne l'avais pas vu venir, et j'ai été agréablement surprise. En ce qui concerne le mystère de la disparition des nobles, il ne fait que s’épaissir... j’ai hâte de lire la suite :)

Quelques coquillettes et remarques :
>> « Il remarqua la lumière, et, comme Horace n’était pas là, il en déduit que c’était son rôle d’aller voir pourquoi Armanse était encore debout alors que la lune était déjà haute dans le ciel. » : « déduisit » comme ton texte est au passé, non ?
>> « « Si madame souhaite mon aide alors, je peux pas refuser » : il manque peut-être le « ne » dans ta négation, sinon ça me paraît un peu familier venant de Louis qui est tout même le valet et qui fait attention par ailleurs à la manière dont il s’exprime.
>> « Armanse, qui ne s’attendait qu’à un refu de la part de son serviteur, poussa une exclamation de joie qu’elle ne pu retenir. » : il manque le s de « refus ».
>> « Louis ne su que répondre, alors, il lui souhaita une bonne nuit, et il put enfin, au creux de ses draps, étreindre Morphée. » : « sut ».
>> « Les pantins étaient muets et les monstres emplit de rires gras, leurs interminables doigts jouaient sur le bois fragiles des autres. » : « emplis »
>> « Il en venait en penser que, finalement, la disparition des nobles était une très bonne chose. » : « à penser »
>> « car ses mots n’était qu’hypocrisie dégoulinante comme du miel de ses lèvres de femme » : « n’étaient »
>> « Et qu’elle a été votre idée, Mademoiselle ? » : « quelle »
>> « Bien sur, si le modèle est au point, je pourrais en fabriquer pour vous aussi Louis ! » : « sûr »
>> « Il est question ici de ce qu'on l'ont peu qualifier de mystère qui ne se résout pas. » : il y a un « l’ont » en trop et je pense qu’il faudrait utiliser « peut » et non « peu ».
>> « Au fond de lui, c'est de qu'il espérait presque. » : je ne comprends pas bien cette phrase, il y a soit peut-être des mots en trop qui ont échappé à ta relecture.
>> Attention à « peut-être », tu as oublié plusieurs fois son petit tiret et il revient souvent dans les dernières lignes du chapitre, ce qui crée un sentiment de répétition.

À bientôt :D
Atreyu Norska
Posté le 14/05/2020
Wow, je suis touchée par tant d’enthousiasme ! Mercii infiniment ! Tu prends le temps de lire tous les chapitres et de commenter, ça me touche beaucoup !

Ravie que tu apprécie le changement de point de vue ! Normalement, la plupart des personnages en ont un, je suis incapable d'écrire sans explorer tous les pdv x))

Pour ce qui est des questionnements de Louis envers les liens qui unissent Horace et Armanse, il ne se pose pas de questions tout simplement parce qu'il est au courant, et préfère ne pas y penser haha
Ce n'est pas très explicite ici, parce que je n'ai pas trop voulu en dévoiler pour le moment, ce qui peut peut-être porter à confusion du coup ? J'essaierais d'arranger ça x)

Je suis contente que tu apprécie le passage assez fort de Louis, j'avais vraiment peur de m'y prendre n'importe comment, ça me rassure !

Encore merci !
Luna
Posté le 14/05/2020
Je ne pense pas que ça puisse prêter à confusion, pas du tout ne t'inquiète pas ;) et puis ma remarque est à prendre avec des pincettes pour la bonne raison que... je n'ai pas encore lu la suite. Or sans point de vue d'ensemble, c'est difficile d'avoir un avis arrêté sur la question. En tant qu'autrice, c'est toi qui as pour le moment toutes les clés que nous, lecteurs, ne percevont pas encore (et c'est normal, on n'est qu'au début). À la rigueur, je garde ça dans un coin de ma tête et je me réinterrogerai à la fin ;)

Pas de souci en tout cas, je continue à te suivre avec plaisir, tout simplement parce que ton histoire et ta plume me plaisent beaucoup ! Et aussi parce que j'adore découvrir des histoires en construction ^^
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