Chapitre sept - Jehane

Par Natacha
Notes de l’auteur : TW/CW : violence, sang, mort, feu, violence envers des animaux...

– En êtes-vous certaine ?

– Contente-toi de faire ce que je te demande.

Jehane peinait à comprendre les sautes d’humeur de l’enchanteresse, qui pouvait tantôt se montrer douce et compatissante, comme lorsqu’elle lui avait conté le récit de son enfance et de sa malédiction, tantôt se mettait à tempêter et à aboyer des ordres comme si tout lui était dû. Jehane se demandait si, dans ses moments-là, des coups étaient aussi frappés aux portes de l’esprit de Maeve…

Elle-même ignora le martèlement en songeant à quel point le sort de sa comparse, emmurée vivante dans l’armure, justifiait son ton tranchant, qui servait sans doute à masquer la terreur dans sa voix.

Elle obéit et referma le plastron. Les tremblements de ses doigts ne rendirent pas la tâche aisée. Le mécanisme de poutrelles et de cordelettes qu’elle avait installé dans la cavité pour en faciliter l’accès nécessitait une certaine dextérité. Quand elle parvint à nouer la dernière attache, elle sut que Maeve se trouvait dans le noir, à présent. Seul un rai de lumière pouvait filtrer par la fente taillée dans le plastron. Suffirait-il à prévenir la sensation d’étouffement que l’enchanteresse ressentait sûrement ?

– Comment vous sentez-vous ? osa demander Jehane.

– Éloigne-toi, petit oiseau.

Elle s’exécuta. L’instant d’après, la voix de Maeve gronda comme le tonnerre. La cavité de l’armure formait une caisse de résonance telle que l’air autour de Jehane se mit à vibrer. Par réflexe, elle plaque les mains contre ses oreilles, même si elle savait que le sort ne lui était pas destiné.

Répondant au verbe de sa maîtresse, l’armure se mit en branle. Le soleret droit s’éleva, puis retomba lourdement sur le sol. Vint ensuite le gauche, qui entraîna la grève et toute la jambière avec lui. Jehane ne put se retenir d’applaudir.

L’armure marchait.

Elle quitta la pièce déserte et s’aventura dans le couloir, où ses pas résonnèrent comme un tambour de guerre. Un nouveau mot de Maeve et elle s’élança dans une course qui semblait menacer de faire s’écrouler le plancher. Jehane riait aux éclats en suivant sa création qui prenait vie sous ses yeux.

Soudain, un bruit de métal fendit l’air. Le sourire de la forgeronne s’évanouit. L’armure se figea. Maeve la fit pivoter et le plastron s’inclina, afin qu’elle puisse observer le sol depuis la fente. Un des gantelets gisait à terre. Les secousses l’avaient détaché.

– Je peux arranger cela ! s’empressa d’intervenir Jehane.

Elle courut jusqu’à la main de métal, la ramassa et entreprit de la raccrocher. Par chance, elle portait le tablier en cuir de son père et avait laissé des outils dans la poche qui lui tombait sur les hanches. Il ne lui fallut que quelques manipulations pour remettre le gantelet en place.

            – Il suffit, lâcha Maeve avant de commander à l’armure de reprendre sa marche.

            Elle se dirigea vers le salon où les attendaient les automates privés de leurs cœurs.

            – Ouvre le plastron.

            Jehane redoutait l’expression qu’aurait l’enchanteresse lorsqu’elle la libérerait de son carcan doré, mais elle obéit. Elle formulait des excuses dans sa tête. Elle pourrait prétexter avoir manqué de temps pour arranger les finitions. Maeve y croirait-elle, alors que Jehane lui avait réclamé un délai supplémentaire ? Elle avait trop honte pour lui avouer qu’elle avait perdu de nombreux jours à se perdre dans la contemplation de l’or. L’enchanteresse lui offrait une opportunité de prouver sa valeur en tant que forgeronne, elle ne voulait pas la gâcher.

            – Il s’agit d’un simple problème de fixation, rien que je ne puisse réparer, se justifia-t-elle dès qu’elle se retrouva face aux yeux d’ambre.

            – Je ne vois qu’une solution à ce problème, petit oiseau.

            – Lequel ?

            Elle ignorait que Maeve possédait des connaissances relatives à la fabrication des armures, mais après avoir aperçu sa bibliothèque, elle ne doutait pas que l’enchanteresse ait possédé un livre sur le sujet. Comme elle l’enviait ! Tout son savoir-faire de forgeronne ne valait pas grand-chose face à la science des livres.

            – Tu vas devoir m’accompagner dans mon voyage, annonça Maeve.

            De surprise, Jehane en lâcha l’outil qu’elle tenait dans la main. Elle le ramassa et, par réflexe, faillit le dissimuler dans son dos, pour que l’autre ne puisse pas voir le rouge de sa peau. Elle se rendit soudain compte qu’elle n’en avait pas besoin. Maeve connaissait la couleur de ses mains et elle ne semblait ni l’écœurer, ni l’intéresser outre mesure. Elle ne lui avait pas même posé une question à ce propos.

            – Vous accompagner ? répéta Jehane. Souhaitez-vous que je… vienne avec vous ?

            – Penses-tu l’armure à l’abri d’un nouvel incident de ce type ?

            Jehane aurait aimé répondre que non, mais alors, elle aurait menti.

            – Vous avez besoin que je sois là pour la réparer, comprit-elle.

            Maeve cligna lentement des yeux, en signe d’approbation.

            – Pourquoi moi ? reprit Jehane. Ne pourriez-vous pas demander à l’un de vos serviteurs de vous escorter ?

            – Ils ne peuvent exécuter qu’un nombre limité de tâches, tu l’as bien vu. Ils portent ma chaise et mes plateaux, cueillent les fruits de mon jardin, mais en dehors de ces quelques gestes, ils ne servent pas à grand-chose.

            – Je les ai vus nouer la ceinture de votre robe, contesta Jehane.

            Pour une raison qu’elle ignorait, elle n’appréciait pas le mépris dans la voix de Maeve, lorsqu’elle parlait de ses automates. Même s’ils ne possédaient aucune âme, ils la servaient du mieux qu’ils pouvaient et en cela, méritaient son respect.

            – Penses-tu que réparer une armure soit aussi aisé qu’attacher une ceinture ? rit Maeve. Auquel cas, c’est à une couturière que j’aurais dû m’adresser et non à une forgeronne.

            – Vous savez bien que ce n’est pas le cas ! protesta Jehane, piquée dans son orgueil.

            – Tu conviendras donc qu’aucun de mes automates ne peut te remplacer.

            Elle avait raison, bien sûr. Pour autant, Jehane était-elle vraiment prête à partir à l’aventure avec elle, une enchanteresse qu’elle connaissait à peine ? Une enchanteresse que, quelques semaines plus tôt, elle prenait pour une dangereuse sorcière capable de la changer en bête ?

            – Je ne peux pas venir avec vous. Je dois m’occuper de la forge, sans parler de mon mariage avec Amaury qui doit être célébré bientôt.

            – Ne te cherche pas des excuses, petit oiseau. Ta forge et ton damoiseau seront toujours là à ton retour. Ce voyage n’est l’affaire que de quelques semaines. N’as-tu donc aucune curiosité ? Ne désires-tu pas découvrir le monde par-delà les murs de ton village ?

            Cet argument lui fit l’effet d’un alcool puissant, il l’enivra. Jehane vit l’orée du bois. Elle s’imagina pénétrer à l’intérieur de la forêt, peut-être même se rendre au-delà. Elle n’aurait à craindre ni les bandits, ni les fantômes avec Maeve à ses côtés. Et puis, ne s’était-elle pas donnée pour mission de l’aider à briser sa malédiction ? Elle pouvait bien consacrer quelques semaines de son existence au sauvetage d’une innocente victime.

            – Très bien, céda-t-elle. Je vous accompagnerai.

            – À la bonne heure ! s’écria Maeve d’un ton qui suggérait qu’elle n’en avait jamais douté.

            – Où allons-nous ?

            – Connais-tu les régions qui entourent ces terres ? rétorqua Maeve.

            Jehane secoua la tête de droite à gauche. Elle ignorait même quel chemin emprunter pour se rendre à la capitale. L’enchanteresse aurait pu discourir géographie durant des heures qu’elle n’y aurait rien entendu, de toute façon.

            – C’est bien ce qui me semblait, observa Maeve.

            Suite à quoi, elle ignora complètement Jehane et s’occupa de donner des ordres aux hommes-porcelaine. Les deux serviteurs effectuèrent de nombreux aller-retours entre le salon et le reste du château, d’où ils revenaient les bras chargés de linge, de victuailles et d’armes.

            L’attention de Jehane fut happée par une hache. De part et d’autre de son manche en bois, s’étiraient deux tranchants affutés. Jehane approcha un doigt, pour en éprouver le coupant.

            – Je ne ferais pas cela, si j’étais toi, la mise en garde Maeve.

            Elle était toujours assise dans le creux du plastron ouvert, observant d’un œil attentif les préparatifs de son départ.

            – Pourquoi leur demander d’apporter des armes ? interrogea Jehane. Vous apprêtez-vous à partir à la guerre ?

            Le rire de Maeve était aussi cristallin qu’une source. Jehane ignorait ce qu’elle avait bien pu dire de si cocasse, mais l’idée d’apporter un peu de joie dans la vie de l’enchanteresse ne lui déplaisait pas.

            – C’est exactement ça, petit oiseau. Je pars en guerre contre mon maléfice !

            – Pensez-vous que nous rencontrerons du danger en chemin ?

            – Tout est possible de part le vaste monde, sourit Maeve. La dernière chose que nous voudrions, c’est que les bandits de grand chemin nous prennent pour des femmes sans défense, n’est-ce pas ?

            Les propos de l’enchanteresse auraient déplu au père de Jehane, lui qui souhaitait tant la voir endosser son rôle de femme sans défense, justement. Pourtant, elle n’eut pas l’impression de trahir sa mémoire en approuvant les paroles de Maeve. Elle avait l’impression que, enfin, quelqu’un l’autorisait à être elle-même.

            – As-tu besoin de retourner chez toi ? s’enquit l’enchanteresse.

            – Pourquoi faire ?

            – Je l’ignore. Dire au revoir à ton fiancé. Changer ta toilette.

            Jehane jeta un œil à sa robe jadis blanche, à sa chasuble miteuse et au tablier qu’elle avait enfilé par-dessus cet ensemble à l’élégance douteuse. Comparée à l’enchanteresse dans sa robe de mousseline mordorée, elle avait des airs de pouilleuse. Pourtant, elle préférait cette apparence à la perspective de retarder leur départ. Elle s’étonna d’éprouver tant de hâte à quitter le seul foyer qu’elle n’ait jamais connu.

            – Non, affirma-t-elle. Je n’ai nul besoin de rentrer.

            Maeve parut satisfaite de cette réponse. Les automates finissaient d’empaqueter les affaires amassées au centre de la pièce.

            – Dans ce cas, déclara l’enchanteresse, je suppose que nous sommes prêtes à nous mettre en route.

            Si Jehane avait hâte de partir, elle ne pouvait qu’imaginer l’impatience de l’enchanteresse, maintenant qu’elle savait la délivrance toute proche. Elle ne put s’empêcher de poser une énième question :

            – Comptez-vous sur moi pour… porter tout cela ?

            Maeve avait bien dit qu’elle désirait que ses serviteurs restent au palais. Jehane ne manquait certes pas de force, mais l’enchanteresse la croyait-elle vraiment capable de soulever la demi-dizaine de sacs qui jonchaient le sol ?

            – Hum, voilà une tâche digne du mule, ne crois-tu pas ? lança-t-elle.

            – Je ne suis pas certaine de bien vous comprendre.

            Maeve suggérait-elle que Jehane ferait office de mule ? On l’avait affublée de nombreux sobriquets par le passé, pourtant celui-ci parvint à la déconcerter tout à fait.

            – Je veux dire, petit oiseau, qu’une mule nous attend justement dans mon jardin.

            Jehane poussa un soupir de soulagement. Quelle idiote ! Comment avait-elle pu croire que l’autre la traitait de mule ? Maeve était une femme intelligente, capable d’anticiper qu’elles auraient besoin d’un animal de trait. Sa prévoyance rassurait Jehane, qui s’apprêtait à s’embarquer dans l’aventure d’une vie. Quitte à choisir, elle préférait s’y lancer sans porter cinquante livres sur son dos.

            Maeve lui demande de refermer l’armure, les serviteurs soulevèrent les paquets et elles se mirent en route. Tout se déroula si vite que Jehane n’eut pas le temps de remettre en cause sa décision, de réfléchir à ce qu’elle faisait, à ce qu’elle abandonnait. Elle ne s’en voulut même de partir sans prévenir Amaury, ni d’abandonner la forge de son père. Peut-être l’enchanteresse lui avait-elle jeté un sort, finalement. Un sort qui allait lui permettre d’échapper à sa vie étriquée, de découvrir un autre monde, de mettre la main sur des richesses inimaginables.

            Si elle était bel et bien sous l’emprise d’un sort, alors c’était un bon sort, songeait-elle.

            Depuis l’intérieur de l’armure, Maeve la mena jusqu’à un coin reculé de son jardin. Là, derrière une allée de rosiers, se trouvait une porte dissimulée par du lierre, qu’une mule était occupée à mâchouiller. Le pelage luisant de l’animal et ses flancs dodus témoignaient de son excellente santé, ce qui ne l’empêcha pas de pousser un braiement de protestation lorsque les hommes-porcelaine entassèrent les sacs sur son dos.

            Maeve donna ses instructions aux automates, puis fit pivoter l’armure en direction de Jehane.

            – Ouvre la porte, petit oiseau. Il est temps de sortir de ta cage.

            Le cœur de Jehane battait la chamade dans sa poitrine. Elle souleva le loquet qui maintenait le portillon fermé, prit une profonde inspiration et poussa.

            De l’autre côté du portail, elle découvrit un paysage à couper le souffle. Au pied de la colline sur laquelle se dressait le château, les champs de blé formaient un parterre d’or qui s’arrêtait brusquement lorsqu’apparaissaient les premiers arbres. La forêt, dense et touffue, était d’un vert émeraude et ses feuilles, balayées par le vent, chatoyaient comme autant de pierres précieuses.

            Jehane aurait volontiers admiré ce spectacle plus longtemps, mais Maeve n’était pas de cet avis. D’une enjambée gigantesque, l’armure dépassa la forgeronne et se dirigea vers le chemin qui serpentait jusqu’au bas de la colline. Restée seule avec la mule, Jehane saisit sa longe et tira pour faire avancer la bête. Dès qu’elles s’engagèrent dans la pente, elles commencèrent à glisser dans l’herbe sèche.

            La mule protesta de toutes ses forces tandis que Jehane se retrouva emportée par ses propres jambes. Sans le vouloir, elle s’était mise à courir. La panique l’envahit lorsque la terre trembla autour d’elle. Elle comprit tout à coup que Maeve l’imitait. L’armure dévalait la pente, enfonçant ses énormes solerets dans le sol à chaque pas. Au milieu du fracas métallique, il sembla à Jehane entendre des éclats de rire.

            – N’êtes-vous pas trop secouée à l’intérieur ? interrogea Jehane, à bout de souffle.

            – Si je vais assez vite, je peux sentir l’air s’engouffrer par la brèche, se réjouit Maeve. Voilà si longtemps que le vent n’avait pas fouetté mon visage !

            Elles atteignirent rapidement le premier champ, qu’elles traversèrent sans s’arrêter. Au loin, un groupe de paysans leva la tête en les voyant passer. Ils se remirent aussitôt à l’ouvrage, sans un mot ni un pas dans leur direction. Ils devaient se poser mille questions quant au monstre d’or qui marchait devant eux, mais ils savaient tenir leur langue. L’attaque des Grévains les avaient suffisamment meurtris pour qu’ils redoutent les armures.

            L’orée du bois ne se trouvait plus qu’à quelques pas, désormais. Jehane trépignait d’excitation. Cependant, avant que l’armure n’esquisse le moindre pas vers la forêt, elle se figea :

            – Êtes-vous bien certaine qu’aucun fantôme ne hante cet endroit ?

            – Ton obsession pour les spectres devient lassante, soupira Maeve. Aucun mort ne rôde en ces lieux. Les seuls dangers à redouter y prennent la forme de sangliers ou de loups.

            Jehane redoutait moins les fauves que les fantômes. Il n’existait rien de pire, à ses yeux, qu’un adversaire qu’elle ne puisse atteindre de ses poings. Malgré les paroles de l’enchanteresse, elle scruta les arbres. Les rayons du soleil parvenaient à peine à filtrer entre leur épais feuillage. Il faisait un noir d’encre dans les bois, mais Jehane se rassura du mieux qu’elle put.

            – Seulement des sangliers et des loups, se répétait-elle pour se donner du courage.

            Elle franchit la limite qui séparait les champs de la forêt. Elle s’attendait à la découvrir enveloppée de silence. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’un millier de sons bourdonnèrent à ses oreilles ! Le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles et le craquement des branches se livraient à une symphonie délicieuse. Jehane parvenait à peine à y croire. Elle se trouvait dans les bois qu’elle rêvait d’explorer depuis sa plus tendre enfance !

            Une nuée d’oiseaux s’envola à tire d’ailes lorsque Maeve prononça les mots qui faisaient marcher l’armure. Elle avança en ligne droite, sans considération pour les buissons qu’elle piétinait. Jehane aurait dû se réjouir que l’enchanteresse débroussaille un chemin dans cette végétation impénétrable. Pourtant, elle regrettait la quiétude qu’elle avait pu goûter un instant et que l’armure engloutissait par sa masse.

            – Pensez-vous que j’aurais dû prévenir mon fiancé ? demanda-t-elle à l’enchanteresse qu’elle venait de rattraper en courant.

            – Non.

            – Ne croyez-vous qu’il s’inquiétera de mon départ inopiné ?

            – Non.

            Jehane haussa les sourcils. Jusqu’à présent, sans aller jusqu’à se montrer bavarde, Maeve avait toujours répondu à ses questions avec patience. Qu’avait fait Jehane pour mériter ce soudain excès de laconisme ? Elle haussa les épaules. Ses babillages incessants avaient lassé l’enchanteresse, voilà tout.

            Elle se satisfit donc de la conversation de la mule durant leur marche. Ses braiements lui vrillèrent rapidement les tympans et elle ne les regretta pas lorsqu’ils cessèrent. Elle manquait d’une distraction pour lui faire oublier la douleur provoquée par le frottement de ses pieds dans ses sabots. Sa force physique ne lui avait pas donné l’endurance nécessaire pour supporter pareilles randonnées. Elle marchait depuis plusieurs heures, sans jamais s’interrompre. Pour ne rien arranger, elle devait faire trois pas pour chacun qu’esquissait l’armure.

            – Ne pourrions-nous pas nous arrêter un moment et nous reposer ? suggéra-t-elle à Maeve.

            – Non.

            L’autre semblait déterminée à ne plus utiliser que ce mot.

            Et à épuiser sa camarade.

 

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