Chapitre VIII : La peur blanche (I)

Par Carmen
Notes de l’auteur : Je vous présente donc le (comique) chapitre 8 de Mens Rea ; comme il semblerait que les chapitres longs soient moins pratiques pour les lecteurs (et je comprends ce sentiment), je vais désormais les publier en 1, 2 ou 3 parties selon la longueur, car de fait, mes chapitres sont en général dans la tranche des 3000-6000 mots ; je vais donc les diviser pour qu'ils ne dépassent pas les 3000 mots. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture <3

Je me réveillai dans les bras de ma mère, des années en arrière, je ne pouvais plus compter le temps qui aimait nous séparer. Combien d’années que je n’avais pas vu son visage apaisé puis éteint, d’années sans cris et sans plaintes, ses susurres me manquaient lorsque je venais me blottir contre elle dans le secret du jour qui meurt, l’odeur musquée de ses cheveux cendrés et son souffle froid contre ma joue. Je commençai à oublier sa voix. Lorsque je me levai tôt, je sortais chercher des bûches dans la grange. La porte grinçait et l’obscurité était inquiétante, on y rencontrait parfois les hérissons ou les cafards qui y avaient trouvé refuge. Les piles de bois ; ouvrage d’Ilya et mon père de l’après-midi précédente, grimpaient dans les hauteurs comme un château de cartes. 

Un cheval de troie, il m’avait semblé voir cet élan, celui que mon père avait blessé autrefois lors d’une partie de chasse ; «Volatilisé. Miraculeux, maléfique ou démoniaque, il s’est effondré derrière un bosquet et la seconde d’après, disparu.» J’avais dit : «C’était peut-être un esprit de la forêt ? — Non, Milan, je l’ai vu, tu l’as vu, ce n’était pas un esprit.» C’était un esprit de la forêt, mon père avait tué un animal mystique et il avait toujours refusé de l’admettre. Tous ses trophées n’étaient rien d’autre que des totems sacrilèges. Je ratissais la suie, jetais les cendres anciennes et attisais le feu, Nastia installait ma mère dans une chaise en face de la cheminée : des matins elle fermait les yeux et se fossilisait jusqu’au crépuscule, les mauvais jours elle se plaignait de sa tête et nous gardait aux petits soins, parfois jusqu’à l’aube. 

Le temps ne pouvait pas s’écouler dans cette maison. Nous ne voyions presque jamais le monde, isolés dans notre lopin de terre près de cette ferme abandonnée. J’allais jouer près du moulin en ruine avec Ilya ou bien lorsqu'arrivait la fin de semaine je marchais jusqu’au centre-ville pour remplir les commissions de mes parents. On me donnait une liste : «passer chez le cordonnier, acheter de la farine, le beurre d’Alena…» et cela continuait.

 

Certains mois de l’année je suivais la course des étoiles plutôt que celle du soleil, je ne connaissais pas le nom des constellations, soleil aussi n’était peut-être qu’un prénom, nous n’avions pas encore fait connaissance. J’espérais que le temps était compté, certaines choses devaient durer pour toujours. 

 

 

Me lever après Jara, aux cancanements métaliques de son gramophone dans la pièce d’à-côté, son coffret de disque phonographiques, sa collection : son précieux trésor. C’était compté, aujourd’hui j’en avais une conscience aiguë. M’enrouler dans une couverture en laine et entre-ouvrir les volets, laisser un gentil courant d’air nous vivifier, la douche froide, il fallait que ça dure. Il dormait encore, je voulais que ça dure, qu’il fasse de beaux rêves. Quelqu’un pour veiller sur son sommeil, c’est un miracle de bonté, la bonté est le miracle de ce monde, le bourgeon qui survit aux gelées. Nous étions rentrés de nuit, nous avions posé nos valises dans un coin ; une chambre comme toutes les chambres : un matelas où s’étendre, un oreiller pour déposer sa tête, un drap pour se cacher. Mais le matin venu, quand les premiers filaments de lumière avaient percé sous mes paupières (nous avions oublié de tirer les rideaux), je découvris que la chambre qui était la nôtre donnait sur l’un de ces jardins baroques : haies en labyrinthes, Marie couverte de lierre et de frimas comme fraîchement trempée dans une salière, un cabanon en bois humide et le coin brilliant de la serre qui se dessinait au bout du chemin. Les parterres de bleuets au coeur du labyrinthe n’avaient pas à craindre les vents du Nord ni la sécheresse du Sud, Ils croisaient la lune une ou deux fois par nuit et quelquefois des hommes. On observait l’éclosion des bouquets de galaxies. Je ne pouvais pas protéger Jara des hommes mais je savais détourner les vents. Je connaissais peut-être une vieille incantation pour réconcilier les spectres et les vivants. 

 

 

Dans les temps qui suivirent, Jakob, que je n’avais pas revu depuis la soirée, me demanda un service. Puisqu’il n’était qu’une question de semaines avant que je n’emménage définitivement à l’institut, dans «ma propre chambre», il avisa qu’il était également temps pour lui de libérer Herschel du reste de ses affaires. Nous prenions donc une après-midi avant le début de la période scolaire pour finaliser son déménagement. Il reçut aussi l’aide de Sergei qui, je l’ignorais, était le fils aîné d’Hermania. Jakob était également son professeur particulier, «précepteur», pour faire plus honorable. 

«Vous viendrez boire le thé, mercredi prochain ? nous pria Sergei. Ma mère serait ravie de vous recevoir tous les deux.» J’étais curieux d’en apprendre plus sur les études de Jakob donc je demandai : 

 

«Qu’est-ce qu’il t’enseigne donc ?

— L’Allemand, le Latin et le Grec entre autres, j’avais appris l’Allemand grâce à ma mère mais comme elle était partie quelques années en Autriche et que je suis restée en Russie avec mes grands-parents, je t’avoue que je ne pratiquais plus aussi souvent, mais c’est en train de revenir.» 

— Et toi Jakob, renchéris-je, tu me disais que tu avais déjà commencé à apprendre le Russe ? 

— Depuis l’an dernier à l’université mais maintenant que c’est une question de nécessité je vais m’y pencher plus sérieusement.

— Oh, dans ce cas j’aurais des livres à te prêter si ça t’intéresse.

— Je prends volontiers, acquiesça-t-il.

— D’ailleurs, quand on en parle, repris-je, j’espère que tu m’excuseras mais je n’ai toujours pas cerné le sujet de tes recherches ?

— C’est que c’est assez barbant sans démonstration, concéda-t-il, mais fais moi promettre de t’en reparler tout à l’heure.

— Tout à l’heure ?

— Quand tu auras vu ma nouvelle demeure.»


 

La chambre de Jakob se trouvait dans la dite «Maison de Sainte-Anna de Kashin», princesse médiévale et épouse de Mikhail de Tver, protectrice des femmes ayant perdu tous ses proches contre l’empire turco-mongol de la horde d’or. La mienne, je ne le sus bien sûr que plus tard, serait dans la «Maison de Saint-Serge de Radonège». 

En attendant, Jakob avait tout entreposé dans l’entrée de l’appartement d’Herschel, il ne nous fallut qu’un voyage, nous déchargions sa malle à vêtements de la remorque tandis que Sergei faisait des allers-retours dans un sens et dans l’autre avec des cartons de livres. Des enfants s’attroupèrent pour nous aider, je reconnus Ivan et Michelle qui avaient repris des couleurs. Ils voulurent se glisser sous la malle pour la soutenir mais je les en décourageai : «Vous ne préféreriez pas aller vous occuper des chevaux ? Ils n’ont pas encore eu à boire.» 

Nous n’avions personne pour les amener à l’écurie. Il ne fallut pas leur répéter deux fois. La maison de St-Anna avait des allures de chalet. Les peintures rouges, blanches et vertes s’écaillaient sur les poutres et la toiture en accent circonflexe. C’était l’un des plus petits internats de l’institut, et des plus éloignés. Les murs étaient aussi épais que des troncs de sapins, avec des pièces longues et basses et un poêle à bois dans chaque chambre. 

«On fera des fricassés de marrons, plaisanta Jakob.

— Tu aimes les champignons ? lui demandai-je.

— En soupe.

— J’adore les marrons dans la soupe, intervint Sergei.

— Vous voulez qu’on passe en cuisine ? dit Jakob. Je vous préviens, elles sont communes.» 

 

On était au beau milieu de l’après-midi, il souriait de me voir perplexe, désormais il y avait une référence implicite entre nous. Sans faire durer le suspense il s’accroupit et tira une bouteille de vodka encore neuve de sous son lit. 

«Alors c’est comme ça que Kant a écrit la Critique de la Raison pure,» le raillai-je sans cacher ma surprise. 

 

«Mais certainement, dit-il en se pliant au jeu. Il devait bien célébrer ses victoires seul, mais c’est plus sérieux que tu ne le crois, Milochka.» Sergei, qui connaissait le russe, écarquilla les yeux ; victoire pour moi, toujours maintenir l’égalité géométrique. 

 

«Et cette fameuse démonstration ? rappelai-je.

— Sois patient. Par contre Sergei, si tu dois y aller je ne vais pas te retenir. 

— Oui, on m’attend chez moi, mais vous venez mercredi ?

— Tu me raconteras ce qu’Aristophane avait à dire sur les narines du soleil,» conclut Jakob à l’adresse de Sergei. Sûrement en référence à la matière de leurs cours.

Je sifflais : «Ouh, c’est obscure.

— Certes, elles sont assez profondes.» répartit Jakob avec un grand sérieux. «En tout cas merci pour ton aide cette après-midi.»

 

 

Il prit la route, depuis la fenêtre on l’observait s’éloigner sur le chemin de son pas guilleret, pourtant nous savions combien il redoutait de rentrer chez lui : prendre part au deuil familial, la maison du mort, il portait la malle comme on portait un cercueil. Je connaissais ce sentiment, je n’arrivais pas à le déchiffrer dans le regard de l’homme à côté de moi. 

Il n’y avait alors plus que nous deux ; quand je fis volte-face Jakob était déjà assis en tailleur à même le sol. Ses livres de latins et des brouillons tachés de café étalés devant lui ; il me sembla apercevoir le mot שבת (shabbat) sur un coin de feuille, précisement celle sur laquelle il venait de tracer deux lignes blanches avec un marque-page — c’était le programme de l’opéra Faust de Goethe—. En expert il retira ses lunettes et me les tendit ; «S’il-te-plaît, tu veux bien les poser sur le bureau ? C’est pas plus clair qu’un trou de lapin ici.» Dans mon angle mort, un bureau en bois massif et brillant avec des tiroirs sous clef, ce n’était sûrement pas le mobilier de l’institut. Je m’exécutai et m’asseyai en face de lui au centre de la pièce ; toutes ses nobles occupations, ses sales manies comme ses vilaines habitudes m’intéressaient. Ses hontes me fascinaient et je savais qu’il adorait mes tourments, je m’en orguillissais mais pas lui, il se défiait toujours de tout. Il avait une manière de traiter le sacré qui m’était absolument inédite, je n’avais jamais observé en une même personne autant de divin et autant d’outrage, détruire était pour lui la marque du plus profond respect, il me scandalisait et je le révérais. Il me torturerait bientôt (ce pourrait être demain) or même après sa mort je continuerai de répéter son nom dans mes prières. 

 

«Milochka ?

— Jakob ? 

— Ce n’est pas idiot, je te promets, c’est l’un de mes secrets.

— Sergei ne t’a jamais vu prendre de la poudre magique ? 

— Sergei est un enfant. Remarque, ce n’est pas la poudre le problème. Tu as dit non l’autre jour donc je ne te propose pas ? 

— Je veux voir où tu vas d’abord.   

— Tu ne préfères pas, crois-moi. Attends trente secondes et je te sers un verre.»

 

Il aspira une première ligne et se pinça l’arête du nez pour retenir les larmes aux coins de ses yeux, je me surpris à penser que ça avait quelque-chose d’obscène. Il baissa de nouveau la tête pour prendre la deuxième. Quand il eut fini il souffla sur la feuille pour balayer les derniers cristaux. 

«Je l’ai prise chez Franz, remarqua-t-il. Tu savais qu’on peut s’en servir comme anesthésiant ? En tout cas il dit que c’est pour cela qu’il en garde.» 

Il alla ouvrir un carton et en tira une deuxième bouteille. «Tu veux du kvas avec ?» Je fis oui de la tête, j’attendais la chute. Il me donna un verre et prit une gorgée du sien dans lequel il avait versé plus de vodka (il n’avait pas peur des mélanges). Je crus qu’il allait se rasseoir mais il se plaça dos contre le plancher, fixant un point flottant au-dessus de nous. 

L’instant d’avant j’aurais pu imaginer son corps s’embraser, sa chemise fondre comme un morceau de papier ; je le croyais capable de léviter avec des pieux dans les mains, capable de disparaître ici et réapparaître ailleurs. Mais lorsqu’il se recroquevilla la tête entre les mains, tremblant comme transi par le froid, son rire tragique éveilla en moi un sentiment vieux comme le monde. Un sentiment qui aurait pu lui plaire. 

 

«Maintenant Milan, explique-moi pourquoi je vois un homme assis sur mon lit, et que tu ne le vois pas. Et tu sais quoi ? Le pire c’est que je le connais, cet homme est mort. Sa fille est en Autriche, pourtant voilà qu’il me suit jusqu’ici.

— Comment, tu l’as connu vivant ?

— C’était un ami de mon père,» répondit-il vaguement. Il s’était redressé, les genoux pressés contre sa poitrine en lorgnant dans le coin sombre d’un regard vague. Il voulut prendre une autre gorgée généreuse mais je l’en empêchai en saisissant le bas de son verre. Ses pupilles étaient comme un soleil noir, des étoiles y mouraient tous les jours. 

«Tu devrais aller doucement, conseillai-je timidement, ce n’est que quand tu consommes que tu le vois ?

— Oui mais ce n’est que lui, tout le temps lui, et ce depuis le jour où il est mort. Quand j’avais seize ou dix-sept ans il apparaissait même comme ça en plein milieu de la nuit, j’ai essayé des choses pour le chasser mais va savoir pourquoi, ça s’est inversé.

— Et qu’est-ce qu’il fait, tout de suite, il te parle ?

— Non, il te regarde.

— Donnes-moi ta main, ordonnai-je.»

Il me tendit sa paume droite, encore gantée d’un blanc bruni par la poussière et la sueur, il le retira aussitôt dans l’embarras. 

 

Nastia lisait dans les lignes de nos mains : 

«Ta ligne de vie était divisée en deux et celle du bonheur aussi.» Elle avait omis que ma ligne d’amour était très brève, petit j’étais très superstitieux. J’examinais celle de Jakob qui était plus petite que la mienne, la présence de l’esprit m’était devenue palpable à moi aussi. 

 

«Ta ligne de vie est courte, fis-je, en revanche tu as une belle ligne d’amour, on dirait qu’elle a deux racines.

— L’une des deux meurt, tu ne vois pas ? C’est le paradoxe naturel, pourquoi la raison du plus fort serait-elle la meilleure ?

— Dieu aime aussi les faibles, c’est pour ça que je préfère la sienne.

— Pourquoi acceptes-tu de souffrir pour lui ?

— Parce-que je l’aime, il a sacrifié son seul Fils pour moi, parce-qu’il m’aime.

— Cela ne te paraît pas injuste ?

— C’est juste parce-que c’est lui, ce serait injuste pour mon fils si je le sacrifiais. Aussi je serais injuste si je ne pleurais pas pour Lui qui est mort pour moi. Il ne faut pas confondre la justice des dieux et celle des hommes.

— Arrête de parler de Dieu, ça me rend triste.

— Demande à un enfant qui pleure d’arrêter de pleurer.

— Il a une raison de pleurer.

— C’est toi, désolé mais c’est toi. Je ne pleure rien que pour toi.» 

 

Je serais sa main entre les miennes, le bout de ses doigt était glacé. Jakob avait l’air d’une tristesse infini. 

«Est-ce que cet homme veut te voir heureux ?

— Je ne pense pas.»

Je ne posai pas d’autres questions, il n’aimerait pas cela, au lieu de quoi je fredonnais un air qui devait lui être connu. Une de ces chansons dont personne n’avait le nom mais qu’on avait tous entendue. 

 

«Si c’était moi je ne te laisserais pas oublier, dis-je enfin.

— Tu voudrais être ma foi ?

— Je prierais pour toi.

— Je ne peux pas te laisser faire ça.

— Quoi, souffrir pour toi ?»

 

Je portai sa main à ma gorge en étau. Je ne sentis pas son empreinte, j’avais l’impression d’avoir avalé un fantôme, un cristal froid, que mes dents allaient éclater, que je me dématérialisais. C’est alors qu’il se pencha à mon oreille et prononça des mots effroyables : «Le Seigneur ne peut pas nous sauver parce-que ce serait… vulgaire. L’élégance lui importe plus que la souffrance. C'est ça, son dessein.»

 

Jakob se tenait debout, Jakob avait remis ses gants, ses lunettes noires, je ne le voyais plus, son sourire et sa vie avaient disparu. J’étais seul par terre et vulnérable avec mon verre à moitié vide, de la cocaïne sur mes vêtement ; un chien de rue qu’on dégageait à coups de pied. Lorsqu’il me tendit un bras pour m’aider à me relever je me sentis impropre et indigne de lui. 

«Allez, siffla-t-il, pardonne mon indélicatesse mais je vais te mettre dehors pour me coucher avant la redescente, je te promets qu’il n’y a qu’Herschel qui mérite d’assister à ça.

— Tu es sûr que ça va aller ?

— J’ai l’habitude. Merci pour les affaires et le reste.

— Toujours.

— Il pleut, prends mon parapluie tu me le rendras.

— Merci.» 

 

«Pleuvoir» n’était pas très descriptif, dès que j’eus mis les pieds dehors un vrai Maelström s’abattit sur l’institut et la campagne environnante. Espérons que Sergei était rentré au sec. De toute manière je ne comptais aller nulle part, j’avais à voir Jara et quelques questions à poser concernant l’aspect financier de mes études. Aussi si je pouvais récolter autre chose que des rumeurs sur la mort de l’ancien directeur, Jakob ne me dirait rien de plus et je ne pouvais pas me résoudre à demander quoi que ce soit à Hermania. J’avais peut-être une chance du côté du Dr. Abraham et du Dr. Willem. Pourquoi fallait-il que ce ne soit que des médecins, j’étais un peu circonspect depuis l’histoire de l’anesthésiant. 

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Arnault Sarment
Posté le 06/11/2024
Ha ben elles sont belles les "recherches" ! Ceci dit c'était malheureusement très courant à l'époque de prescrire la coco à usage médicinal. Et ça n'a pas l'air d'avoir beaucoup aidé Jakob... Tout déluré qu'il est, on voit finalement le côté plus dominateur et affermi de Milan dans ce passage, ça change !
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