Chapitre X : Premier jour Partie V

Notes de l’auteur : Petite question :
Vous êtes plus manuel ou intellectuel ?

Une fois arrivé dans la cantine, Elwyn rejoignit Loyd, Arimélia et Sylaria au fond de la salle, aux mêmes place que durant le petit-déjeuner, après s’être servi au buffet.

Tu faisais quoi ? lui demanda Loyd, après avoir avaler son morceau de viande.

J’avais une question à poser.

Ah… T’as eu c’que tu voulais ?

En quelque sorte.

Le silence s’installa autour de la table. Sylaria et Arimélia ne semblaient pas vraiment vouloir parler.

Au fait, comment ça s’fait que tu gères aussi bien l’dernier cours, alors que t’es pas noble ? demanda Loyd, pour combler ce silence désagréable.

Mère-Ophélia est une magicienne qui a fait ses études dans cette académie. Elle m’a donc préparée à tous ces cours, même si je ne comprends pas vraiment l’intérêt. Je ne compte pas me pavaner dans un château de toute mon existence.

Mère-Ophélia ? C’est une bien étrange façon de parler de ces parents, fit remarquer la princesse Sylaria.

C’est vrai, pourquoi ne pas utiliser « mère » tout simplement ? demanda Loyd.

Parce que, j’ai déjà une mère, même si je ne l’ai pas connue.

D’un seul coup, Loyd et Sylaria se sentirent mal à cause de leur remarque, oubliant le passé du jeune garçon, même si cela ne semble pas l’affecter.

Désolé, lui répondirent-ils en même temps.

Ce n’est rien.

Un nouveau silence pris place quelques secondes, mais fut rapidement brisé par Elwyn.

Princesse Sylaria, à quel cours vas-tu participer juste après le repas, « Théorie de la Magie » ou bien « Polyvalence manuelle » ?

Comme je possède des aptitudes à la magie, je vais devoir prendre la « Théorie de la Magie ».

Humm… Alors dans ce cas, je vais te souhaiter bonne chance pour la suite, lui répondit simplement Elwyn, une fois le statut de magicienne ajouter à ses connaissances de la princesse.

Pourquoi me souhaiter bonne chance ? interrogea la princesse, pas du tout rassurée par ces propos.

Selon Mère-Ophélia, c’est le pire cours de l’académie. Il vaut mieux t’y préparer.

Tu es sérieux ? demanda-t-elle, appréhendant la suite de la journée

En guise de réponse, Elwyn fit un hochement de tête.

Qu’est-ce que l’on va y faire ? demanda-t-elle paniqué.

Ah ça, je vais te laisser découvrir. Peut-être que les choses ont changé depuis.

Ah, non ! Tu ne peux pas me laisser dans l’ignorance, pas après tout ce que tu m’as dit, supplia-t-elle désespérée.

Simplement du vocabulaire et la grammaire, c’est tout, lâcha-t-il, après avoir vu ce même regard que ce matin au sujet de sa coiffure.

Juste ça ?

Oui, juste ça.

La princesse soupira de soulagement.

Tu m’as fait peur, j’ai cru que j’allais devoir uniquement lire des tonnes de livres de magie pendant deux heures.

Euh…, je crois que t’as pas compris un truc, fit remarquer Loyd.

Ah oui et quoi donc ? demanda la princesse, agacée par cette remarque venant de la personne la moins douée du groupe en termes d’intellect.

Tu vas surement devoir lire beaucoup de livres de magie et aussi devoir écrire beaucoup trucs pour intégrer les mots magique compliqué, non ?

Le visage de la princesse devint soudainement livide et se tourna lentement vers Elwyn, qui se contenta d’approuver les paroles de Loyd en hochant sa tête une nouvelle fois.

C’est une blague, n’est-ce pas ? demanda-t-elle incrédule.

Elwyn secoua négativement la tête.

— Ce n’est pas le cas, ajouta-t-il.

C’est une blague, n’est-ce pas ? redemanda-t-elle cette fois-ci à Loyd.

Le néphilim de la Guerre fini par se souvenir d’une chose dite lors du premier cours de la journée.

La professeure n’avait-elle pas dit un truc du genre, « Si un magicien possède un faible vocabulaire ou de grosses faiblesses grammaticales, il risque de se blesser ou de blesser quelqu’un d’autre. » ?

À ces mots, les yeux céruléen de la princesse finirent par perdre de leur brillance, comme si la vie venait tout juste de quitter son corps.

Pendant ce temps-là, Arimélia semblait bien loin de cette discussion, comme si elle avait érigé une barrière anti-bruit entre elle est les trois autres camarades. Elle s’était complètement isolée dans sa bulle, pensive. Elwyn remarqua cet état de fait, mais ne fit rien, car il ignorait quoi dire ou quoi faire pour remédier à cela.

Un long silence reposant s’installa autour de la table.

Dong

La cloche sonna une nouvelle fois, après une heure de pause repas. Les étudiants des différentes années d’étude se rendirent une nouvelle fois devant leur tour respective.

Les quatre professeurs étaient alignés de nouveau face à la centaine d’élève et attendaient un moment de calme pour commencer la répartition.

La professeure Caria s’avança alors, avec son air strict habituel, et annonça la suite des événements.

Pour le prochain cours, vous allez une nouvelle fois devoir vous répartir en quatre groupes, cependant, tous les étudiants ayant l’aptitude à utiliser la magie devront en former un seul, dont je m’occuperais personnellement.

Une nouvelle fois, les groupes se formèrent et la princesse Sylaria dût alors abandonner ses camarades.

Après un rapide décompte, trente et une personnes composèrent le groupe des magiciens. Quatre halfelins, sept nains, huit elfes, trois gnomes et neuf humains. Le reste se divisa en trois groupes de vingt-trois individus. Loyd rejoignit un groupe ou il retrouva le plus de visage connu et fut suivit par Elwyn et Arimélia, qui ne pouvait pas rejoindre son amie pour ce cours.

Le groupe des magiciens partirent en premier, prenant au passage les chaises manquante sur la route du quatrième étage, et les trois autres professeures continuaient de faire face aux étudiants.

Ce fut maintenant au tour de Luth, le professeur halfelin, de s’avancer.

Bien, pour le cours que vous allez suivre à partir de maintenant, vous aurez droit à une rotation de professeur chaque jour. Chacun d’entre nous avons nos propres connaissances et compétences à vous enseigner. C’est pour palier au fait que la magie permet de réaliser énormément de chose, notamment des moyens pour faciliter la vie de tous les jours ou bien même dans les situations difficiles, déclara-t-il d’une voix calme et assuré, malgré une légère sonorité enfantine.

Sans perdre plus de temps, les trois professeurs sélectionnèrent un à un son groupe. Loyd, Elwyn et Arimélia finirent alors dans celui du professeur Luth et rentrèrent une nouvelle fois dans la tour des études pour le deuxième étage.

L’étage était identique au premier, mais un marchepied, faisant la longueur du tableau, et une sorte de réhausseur, pour la chaise du professeur, s’y trouvait. En plus de cela, situé à la droite du tableau, se trouait la porte menant en haut du premier bloc d’étage de la Grande Bibliothèque.

Une fois que tout le monde fut installé, le professeur Luth s’assis sur son siège et fixa les étudiants un court moment.

Très chers étudiants, je voudrais commencer par vous avertir que le cours de « Polyvalence manuelle » vous donnera les connaissances et les moyens d’agir pour survivre en milieu difficile, voire hostile.

Les regards des étudiants affichaient majoritairement de la surprise, voire de l’incompréhension pour d’autre.

La main d’une naine installer au fond de la salle se leva.

Vous voulez dire quoi par-là ?

Ce que je dis, c’est que le monde dans lequel nous vivons n’est pas sûre. Que ce soit les bêtes du chaos apparaissant au hasard, la guerre pouvant se déclarer n’importe où et quand, les bandits tenu en embuscade sur les routes ou bien les monstres se cachant dans les forêts et les montagnes. Il est tellement facile de se retrouver dans une situation où notre vie est en danger.

  Loyd leva alors la main.

Oui, mais pour tous ces problèmes, un bon coup d’épée et on peut passer à autre chose. Sans parler de l’armée, des gardes ou bien des aventuriers sur les routes qui sont tous formé pour gérer genre d’événement, fit-il remarquer.

Le professeur hocha positivement de la tête.

Tu as parfaitement raison dans ton propos, surtout que toi, tu es bien capable de gérer ce genre de situation, grâce à ton Domaine.

Loyd fut soulager par l’approbation du professeur.

Cependant, nous ne sommes pas toi et n’avons pas tes pouvoirs et compétences. De plus, les gardes, les soldats et les aventuriers ne sont pas partout à tout instant, ajouta le professeur.

Une certaine déception se dessina alors sur le visage du néphilim de la Guerre.

Tout le monde ici n’inspire pas à l’aventure ou aux combats. La plupart des gens recherchent surtout de la paix et de la tranquillité.

Plusieurs personnes acquiescèrent à ces mots.

Malheureusement, cette tranquillité peut être perturbé du jour au lendemain et nous forcer à nous adapter, que ce soit en prenant les armes ou en fuyant loin. Quel que soit votre choix à ce moment-là, il serait utile de savoir comment faire pour ne pas mourir d’une blessure négliger, s’étant alors infecter, ou bien de faim et de soif, si vous fuyez sans savoir où aller. Accumuler du savoir et de la connaissance c’est une bonne chose, mais ne pas mourir en sortant de chez vous, c’est mieux, termina-t-il.

Une fois l’intérêt du cours compris, les étudiants furent impatients de la suite du programme.

Pour ce cours, vous aurez donc des heures de cours théorique et surtout des heures en extérieur pour l’appliquer. Moi, je m’occuperais de tout ce qui tourne autour du voyage et l’orientation, ainsi que la lecture de carte et surtout, la cuisine. Le professeur Darius, lui, s’occupera de tout ce qui concerne la fabrication et entretiens d’outils, armes et de la couture. La professeure Sylvia s’occupera de tout ce qui est botanique et médical, ainsi que tout ce qui concerne la survie en nature. Bref, un beau programme.

Un humain surpris par l’explication du cours leva soudainement la main.

Professeur, vous avez dit que les gens cherchaient la tranquillité et non l’aventure. Je ne vois ce qu’il y a de tranquille dans tout ça.

Une remarque maladroite, venant d’une personne bien trop tranquille… Répond moi à mes questions. Que ferais-tu si une armée hostile se dirigeait chez toi ?

Je partirais avec ma famille. Je ne suis pas un soldat.

Bien. Où irais-tu dans ce cas ?

Là où il n’y aurait pas de guerre.

Et ça se trouve où sur une carte ? Tu sais comment t’y rendre ? Combien de jours de voyages ? Y aurait-t-il assez de nourriture et d’eau pour tous durant le trajet ? Et si sur la route il y a des bêtes dangereuses, tu ferais quoi ? Ou bien, si quelqu’un se prenait une flèche en fuyant, tu sais comment traiter ce genre de blessure ?

Les questions du professeur s’accumulaient au fur et à mesure que les réponses se taisaient.

Je… Je ne sais pas professeur…, finit-il par répondre.

De légères moqueries se firent au sein de la classe, ce qui irrita le professeur, qui balaya lentement son regard sur l’ensemble des étudiants.

Je vous retourne aussi toutes ces questions. Que feriez-vous à sa place ?

Les moqueries disparurent alors instantanément.

C’est bien ce que je pensais. Pour la majorité d’entre vous, vous êtes encore des enfants. Le futur se trouve encore bien loin de votre regard… Bref, commençons la leçon, nous avons perdu assez de temps.

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Pendant ce temps, au quatrième étage, la professeure Caria allait commencer son cours. Le regard bleu-gris de la magicienne balayait l’ensemble de sa classe, attendant le silence complet une fois l’installation de ses élèves terminer. D’ailleurs, ces derniers, avaient la boule au ventre, après aperçu le gros livre posé sur le coin de chaque table.

Bien, jeunes étudiants, qui peut me donner la définition de ce qu’est la magie ?

Un elfe leva la main.

Il s’agit de l’art de manipuler et de transformer l’éther.

C’est tout juste passable comme réponse. Qui peux la rendre plus complète ?

 Une humaine leva alors sa main.

C’est l’art de manipuler et de transformer l’éther en usant de sa volonté, afin de reproduire différents phénomènes ou éléments naturels simples.

La professeur hocha positivement de la tête.

Bien mieux. La magie est un art au même titre que celui de l’épée. Il demande de la concentration, de la discipline, de la pratique et surtout, beaucoup de savoir. Cependant, il est bien plus dangereux à maîtriser. Autant que pour soi-même, que pour les autres. Vous allez donc devoir assimiler beaucoup de choses, avant de pratiquer quoi que ce soit. Vous avez compris ?

L’ensemble de la classe acquiesça, mais avec une grosse appréhension, un coin du regard tremblant face au livre massif de leur coin de bureau.

Bien. Maintenant, je vais vous demandez de lire, comprendre et assimiler les différents mots et définition du dictionnaire se trouvant sur le coin de votre bureau.

Un nain leva la main, un peu tremblant.

Professeure, pourquoi devons-nous faire ça ?

La professeure soupira légèrement.

Parce que la magie a besoin de mots pour être modelée correctement selon la volonté de son utilisateur. Chaque mot possède sa propre signification, son sens et son pouvoir sur l’esprit des gens, et chacun d’entre vous possède sa propre sensibilité. La magie n’est qu’un simple puzzle de mots à aligner correctement pour obtenir un résultat voulu, du moins en théorie. Donc, avant de commencer à lancer des sorts, vous allez devoir comprendre le monde qui vous entoure et son fonctionnement, pour ensuite pouvoir reproduire ses fameux phénomènes ou éléments naturels.

La princesse Sylaria leva la main.

Qu’en est de la magie silencieuse ?

Le regard de Caria se durci soudainement.

Ce n’est pas pour cette année. Cette utilisation de la magie demande une concentration imperturbable, pour ne pas finir en catastrophe naturel. Elle demande aussi la capacité à imaginer des choses, tout en gardant la logique et fonctionnement du monde.

Vous voulez dire quoi par-là ? demanda Sylaria.

Si vous voulez faire du feu, utiliser le mot feu. Si vous utilisez la magie silencieuse, il vous faudra imaginer le feu.

La professeure leva alors sa main droite au niveau de sa poitrine et soudainement, une flamme apparu dans la paume de cette main.

Au fait, c’est quoi le feu ? Un éléments naturel destructeur, transformant tout ce qu’il touche en un liquide ardent ou en cendre ? Ou bien une source de lumière et de chaleur, permettant la vie en ce monde ? C’est tout cela à la fois, cependant, il faut aussi savoir que le feu a besoin d’air libre pour pouvoir continuer à brûler et d’un combustible sur lequel se poser, ici, l’éther. Bref, comprenez le monde, ses lois, sa logique et vous pourrez le plier à votre volonté. Ce sera tout. Si vous n’avez pas question supplémentaire, veuillez commencer à travailler dans le silence, termina-t-elle, avant de faire disparaitre la flamme en refermant sa main dessus.

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