Chapitre X : Premier jour Partie VI

La perception du temps est une chose qui diffère selon les individus et les espèces. Les elfes pouvaient vivre jusqu’à sept cents ans et percevaient une semaine passée comme un jour humain ou halfelin, alors que les nains en percevaient quatre et les gnomes deux. Cependant, une chose est sûre, les deux heures de cours de « Polyvalence manuelle » passèrent bien plus rapidement que celles de la « Théorie de la Magie », qu’importe la perception des espèces.

Plus l’espérance de vie est longue, moins vite est assimilé la masse d’information brut du cours. Les elfes et les nains en ressortirent alors avec un bon mal de crâne et les autres avaient juste une tête donnant l’impression d’avoir passé une nuit blanche.

C’est donc avec un visage fatigué, une démarche dénuée d’énergie et une pile de feuilles de cours, que la princesse Sylaria rejoignit ses trois camarades, revenant tout juste d’un cours pratique.

Houlà, t’as vraiment une sale tête, fit remarquer Loyd.

Sauvez… moi…, demanda faiblement la princesse.

 Arimélia rejoignit alors son amie, qui posa son front contre sa poitrine.

J’veux plus… J’veux plus… J’veux plus être magicienne, ajouta-t-elle en gémissant.

La demi-dragonne prit Sylaria dans ses bras, avant de passer sa main droite derrière la tête de la princesse pour la caresser doucement, afin de la réconforter.

Ça va aller, c’est fini maintenant, rassura Arimélia.

Suite à cette action, la princesse commença à se calmer.

Jusqu’à demain, en tout cas, ajouta Elwyn, rappelant sans trop de compassion une terrible vérité, ce qui refit geindre la princesse sur son sort.

J’veux pas revenir… J’veux plus d’la magie… J’veux rentrer chez moi…

C’était si terrible que ça ? demanda Loyd.

Sylaria se redressa et quitta les bras d’Arimélia pour rejoindre Loyd d’un pas lourd, avant de lui tendre ses feuilles manuscrites.

Tu n’imagines même pas…

Loyd prit les feuilles et commença à lire leur contenue. Au fur et à mesure qu’il changeait de page, son cerveau commençait à saturer du trop-plein d’information. Plus il lisait, plus il oubliait le contenu précédent.

Voyant le regard devenu vide de son camarade néphilim, Elwyn jeta un regard à ces feuilles.

Ce sont juste des mots de vocabulaire avec leur définition. Mettre des mots précis sur ce que tu veux faire, c’est la base même de la magie, fit remarquer le jeune garçon.

Qu’est-ce qu’un non-magicien en sait quelque chose sur la magie ? demanda la princesse quelque peu énervée par le comportement nonchalant d’Elwyn.

— Car j’ai lu les livres de magie de ma mère adoptive et assisté à bon nombre de sorts qu’elle a lancé. J’ai aussi recopié du vocabulaire et des définition pour améliorer ma compréhension du monde et des mots, ainsi que de progresser dans mon écriture, répondit-il simplement, ne prenant même pas en compte le changement de ton de la princesse.

— T’es pas humain, c’est pour ça que c’est si facile pour toi, répondit la princesse pour se rassurer de sa situation.

Involontairement, cette remarque, ciblant uniquement le jeune garçon, toucha également Arimélia.

“Je ne suis pas si différente de lui… Je suis donc… trop… différente des autres… Ai-je vraiment ma place ici ? ...“

Le regard d’Elwyn égala le sérieux apparaissant de son visage et sa voix tenta d'approcher celle du reproche.

— Je suis à moitié humain et je ne suis pas dans la classe spéciale par hasard ou chance. Depuis que je suis tout petit, j’ai travaillé dur, chaque jour, pour en arriver là. Ce sont mes efforts et ma volonté qui m’ont amené là où j’en suis aujourd’hui. La magie est exigeante, certes, mais tu n’imagines même pas le nombre de personnes qui souhaiteraient être à ta place malgré ça.

Depuis tout petit, le jeune néphilim du Domaine de la Vie avait eu cet attrait pour la magie, et même encore aujourd’hui, il est toujours présent. Il s’est juste résigné depuis longtemps à ne pas pouvoir l’utiliser.

Ce fugace changement d’attitude d’Elwyn surprit tout le monde et fit réfléchir la princesse sur son attitude.

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Comme les deux dernières heures de cours allaient se dérouler en plein air, les étudiants furent priés de déposer leurs feuilles de cours dans leur chambre. Une fois cette tâche accomplie, ils durent se rendre aux vestiaires de l'arène pour se changer avant de se rassembler devant l'entrée de l'académie.

Sous l'arche d’entrée de l’académie se tenait Aldric, un homme d'une trentaine d'années, relativement grand et imposant, avec une stature robuste et musclée. Il était entièrement revêtu d'une impressionnante armure d'écailles. Sa cuirasse massive, constituée de nombreuses écailles métalliques superposées, protégeait son torse et ses épaules, tandis que ses bras étaient couverts de brassards et de protège-épaules assortis. Ses jambes étaient enveloppées dans des jambières épaisses et résistantes. Ses courts cheveux blonds étaient légèrement ébouriffés, complétés par une fine moustache qui accompagnait sa barbe. Ses yeux marron étaient expressifs et bienveillants, et son visage affichait un sourire chaleureux, lui donnant une allure joviale.

Face à cet imposant guerrier se trouvait la centaine d’étudiants à l’allure frêle comme des brindilles.

— Bien ! Très chers étudiants, il est maintenant temps de vous dégourdir les jambes, après être resté tant de temps assis devant vos livres et autres papiers. Entre combattre ou fuir, il vous faudra choisir, mais quel que soit votre décision final, dans les deux cas, si vous voulez survivre, il vous faudra un corps robuste et endurant. N’oubliez jamais, un corps fort améliore la confiance et l’estime de soi. Un corps fort améliore vos performances en tant que magicien. Et pour finir, un corps fort améliore votre attrait et augmente vos chances de trouver l’amour, déclara haut et fort le professeur un peu trop enthousiaste.

Un lourd silence s’installa. Les étudiants savaient très bien comment les choses allaient se passer ensuite, un nouvel enfer. Mais cette fois-ci, ce sera le corps qui sera mis à rude épreuve. Cependant, un doute commença à faire surface concernant le nombre d’étudiants à gérer pour un seul professeur. Pour remédier à cela, arrivèrent aux côtés d’Aldric, le professeur Luth et la professeure Sylvia, en tenue d’exercice.

— Pour le cours de « Mise en Forme », vous allez devoir vous divisez en trois groupes. Chaque professeur s’occupera d’un groupe avec un exercice particulier, avant de faire une rotation après vingt minutes. Moi, je vous superviserais à la course à pied autour de l’arène, ajouta Aldric.

— Quant à moi, je m’occuperais de votre renforcement musculaire, repris Luth.

Et pour finir, moi, ce sera votre coordination qui sera mise à l’épreuve, termina Sylvia, mettant en valeur une bague sertie d’un cristal pourpre taillé comme une pierre précieuse, à son index gauche.

Elwyn reconnu immédiatement ce cristal similaire à celui de la baguette d’Ophélia.

"De l’éthérite… Ça promet… Il faudra éviter des sorts…“

L'éthérite est un cristal utilisé comme catalyseur par les magiciens. Il se forme lorsque l'éther cristallise dans un environnement de haute densité de cet élément ou lorsqu'il est artificiellement manipulé pour le soumettre à une forte pression. En exploitant l'éthérite, un magicien peut ouvrir un micro-portail extraplanaire vers le Plan Éthéré, lui permettant ainsi de puiser directement l'éther nécessaire à ses sorts. Ce catalyseur facilite le lancement de sorts de grande envergure avec un effort minimal pour rassembler et attirer l'éther à soi. Cependant, son utilisation requiert une concentration et une maîtrise élevées de l'éther afin d'éviter tout risque de catastrophe magique.

Les autres étudiants, reconnaissant également le cristal, commencèrent à ressentir des sueurs froides à l'idée de l’exercice de coordination.

Bien ! Maintenant, former trois groupes et que ça saute ! ordonna Aldric, après avoir frappé dans ses mains pour faire réagir les étudiants décontenancer.

Cet ordre fit alors vivement réagir ces derniers qui, dans une certaine précipitation, commencèrent à former les groupes mixtes demandé.

Pendant cet instant chaotique, un courant d’air glacial souffla dans le dos d'Elwyn, Loyd et Arimélia, les incitant à se retourner pour en découvrir la source. Ils réalisèrent alors que le professeur Ezekiel était arrivé soudainement, équipé d'une épée longue et fine à la ceinture, dotée d'une poignée et d'un pommeau courbés.

Vous trois, vous venez avec moi, leur intima le professeur.

Les étudiants les plus proche du groupe se tournèrent également en direction de la voix d’Ezekiel et se regardèrent d’un air stupéfait par sa présence.

Quoi ? Mais pourquoi ? On a un cours spécial avec vous ? demanda Arimélia, visiblement la seule personne surprise du groupe.

En effet, autrement, ce cours risque d’être des plus soporifiques pour vous. Ce serait dommage de perdre votre temps sur des exercices enfantins. D’autant plus que certains d’entre vous possèdent des pouvoirs des plus dangereux à maîtriser, répondit-il, en fixant bien Arimélia sur sa dernière phrase.

La demi-dragonne frémit au contact du regard percent et glacial du professeur, qui n’était pas spécialement de mauvais humeur.

Très bien, répondit-elle faiblement, le regard tourner vers le sol.

Le trio d’éléments particulier suivit alors Ezekiel hors de l’académie, sous le regard médusé de la princesse Sylaria et celui agacé de son cousin Lorian.

 — Professeur, un instant s’il vous plait, intervint ce dernier.

Ezekiel soupira, avant de se tourner vers l’élément perturbateur.

Que veux-tu ?

Professeur, vous venez de dire que ce cours était trop simple. Permettez-moi alors de vous rejoindre.

Le professeur soupira une nouvelle fois, mais d’agacement, face à ce manque de respect contre leur système éducatif.

Tu n’as rien de particulier à faire valoir auprès de moi. Tu es magicien, c’est déjà ça.

Mais, professeur, je veux aussi devenir plus fort. Si vous prenez la tête de corbeau, alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas venir aussi.

En apparence, Elwyn et Lorian avaient une carrure similaire, fine mais musclée. Cependant, en tant que demi-Entité et appartenant au Domaine de la Vie, Elwyn affichait une silhouette parfaitement proportionnée et une musculature bien plus dense. Quant à Loyd, également demi-Entité, mais un peu plus âgé, il dépassait les deux autres en taille, largeur d'épaules et musculature.

Le regard d’Ezekiel se tourna vers Elwyn, qui comprit alors que les choses n’allaient pas se passer de la manière dont il aimerait qu’elle aille.

“Il veut en découdre avec moi… Imbécile sans instinct de survie… Tu es du genre à marcher sur la queue d’un dragon et te plaindre après de t’être fait brûler…“

Professeur Ezekiel, je n’ai aucun intérêt à l’affronté. Ce ne serait qu’une perte de temps et d’énergie. S’il veut se battre, il n’a qu’a affronter Loyd. Je suis sure qu’il en serait ravi, répondit simplement Elwyn.

Le néphilim du Domaine de la Guerre susnommé hocha positivement de la tête.

Tu dis ça parce que tu es un lâche. Tu as peur de m’affronter et de perdre ton privilège de classe spéciale pour ce cours, rétorqua Lorian.

Elwyn se tourna alors vers Lorian et agita son index droit de gauche à droite en signe de refus.

Désolé pour toi, mais la provocation et les insultes ne fonctionnent pas sur les Entités comme moi. Ce sont les armes privilégiées des faibles et des incompétents. En plus, si je te bats, je ne gagnerai rien en retour. C’est donc une perte de temps et d’énergie pour moi.

Lorian serra fort ses poings et sa mâchoire de mécontentement, son visage affichant un air fortement contrarié.

Hé, l’blondinet. Elwyn t’a déjà mis à genoux hier et tu n’as rien pu faire contre ça, alors arrête de faire perdre du temps à tout le monde, ajouta Loyd.

“J’me demande combien de temps ça prendra avant qu’il s’déchaîne celui-là…“

Tsh ! Hier, j’ai été pris par surprise. Je ne me ferai pas avoir une seconde fois par sa fourberie, rétorqua Lorian.

Ce spectacle désolant avait bien évidemment attiré l’attention de tous les étudiants de première année et les professeurs préférèrent garder une certaine distance pour observer l’évolution de la situation.

Arimélia, qui s’était mise en retrait derrière Elwyn, observait également la situation, cependant, elle était inquiète de la tournure que prenaient les événements. Les dragons, créatures passionnées par le combat entre eux ou contre des êtres d'une puissance équivalente, avaient développé un instinct particulier leur permettant d'évaluer la force de leurs adversaires. La demi-dragonne voyait donc clairement la différence de force entre les deux jeunes garçons.

Prince Lorian, je vous en conjure, vous n’êtes pas de taille face à lui, ne l’affrontez pas, implora Arimélia, espérant que cela serve à quelque chose.

Ayant entendu cette voix familière et particulièrement désagréable, pour ne pas dire horrible, le prince Lorian se tourna vers la demi-dragonne et lui afficha un air particulièrement dégoûté.

D’où oses-tu m’adresser la parole ? Créature hideuse ! Retourne pourrir dans ta contrée sauvage, au lieu de m’infliger la vision de ta monstrueuse tête, répondit-il d’un ton virulent, accompagné d’un regard plein de haine et de mépris.

Les paroles méprisantes et les regards dédaigneux du prince envers Arimélia n'étaient pas rares, surtout lorsqu'elle se trouvait à proximité de lui. Cependant, il prenait généralement soin de ne pas les exprimer ouvertement en public. Bien que certaines personnes aient été choquées par ses propos, la plupart connaissaient la profonde animosité des habitants du royaume d’Hercor envers les dragonoïdes. Ces derniers subissent régulièrement des attaques, les dragons étant situés non loin de leurs frontières côtières, juste au-dessus de la mer.

Face à ces propos, le sang de la princesse Sylaria commença à bouillir, mais elle dut se retenir pour ne pas intervenir et frapper son cousin. Quant à Arimélia, elle ne put que baisser la tête face à son hostilité. Loyd, lui, se contenta juste d’un regard mauvais envers Lorian.

Les paroles n'atteignaient pas Elwyn, il s'en fichait complètement. Pour lui, les mots n'avaient de force ou de poids que si on le leur donnait, ce qui n'était pas le cas pour le jeune néphilim. Cependant, il savait que les autres étaient différents et pouvaient donc être affectés plus ou moins fortement.

"Je ne peux pas fuir... Je dois donc me battre... Aura-t-il un corps suffisamment robuste et endurant pour encaisser ma leçon de vie ? On verra..."

Elwyn tourna finalement son regard vers Loyd, la personne la plus apte à arbitrer ce genre de situation.

"Un conflit, génial ! Il a intérêt à lui mettre une bonne raclée à ce sale dégénéré de prince..."

Très bien, affrontons-nous. Mais sache que tu regretteras toutes tes paroles tenues contre moi, Loyd et Arimélia.

Parfait, je vais te faire tomber de ta branche, le Corbeau.

Le regard d’Elwyn se tourna alors vers Ezekiel.

Professeur, puis-je lui donner une leçon ?

Comme tu veux, tant qu’il ne meurt pas.

À quoi cela servirait de lui donner une leçon s’il ne peut pas l’intégrer de son vivant ?

Pendant ce temps, Loyd se déplaça entre les deux jeunes garçons pour préparer l'arbitrage et les règles du duel. Il étendit ensuite ses bras dans la direction des combattants et un fil rouge vint relier leur cœur à ses mains.

Bien, pour ce duel, vous n’aurez droit à recourir à aucune forme de pouvoirs. Uniquement une confrontation physique. Si vous voulez une arme, je vous la fournirai. Avez-vous des demandes ou des conditions particulières ?

Un sourire mauvais se dessina sur le visage de Lorian.

Si le Corbeau perd, il devra échanger définitivement sa place avec moi pour ce cours.

Loyd tourna la tête vers Elwyn, qui acquiesça à la condition d’un hochement de tête, avant de prendre la parole.

Dans ce cas, si je gagne, j’exige qu’aucune forme de soin ne te soit administrée après le combat, quelle que soit l’étendue des blessures. Et comme c’est toi qui m’as défié, je choisis comme condition de victoire l’incapacité de se battre.

Loyd tourna à nouveau la tête vers Lorian pour confirmation.

Très bien, j’accepte tes conditions.

Loyd rapprocha alors ses mains et attacha ensemble les deux fils rouges.

Parfait, maintenant que les règles sont établies, quelle arme voulez-vous ? demanda-t-il simplement, avec un air étrangement calme par rapport à la situation.

Je prendrai une épée simple d’entraînement, demanda Lorian.

Il ne fallut pas attendre plus de deux secondes pour que l’épée demandée n’apparaisse dans la main droite de Loyd, qui tendit ensuite son pommeau à Lorian.

Et toi ? demanda Loyd, confiant quant au choix de son confrère néphilim.

Aucune.

Un sourire amusé se dessina sur le visage de Loyd.

Parfait, dans ce cas, vous pouvez commencer le combat.

Lorian se mit en position de combat standard, l’épée tenue à deux mains et la pointe dirigée vers le visage de son adversaire. Elwyn, quant à lui, resta stoïque, sans adopter de position corporelle particulière et sans lever les bras face à lui. Il attendait simplement que Lorian prenne l’initiative.

Ce comportement de la demi-Entité agaça fortement son adversaire, qui ne se sentit pas pris au sérieux.

Alors, tu abandonnes déjà ? Tu crois pouvoir faire quoi sans arme et sans pouvoir ? Tu penses pouvoir me vaincre à mains nues ?

Pour quelqu’un qui voulait tant se battre, je te trouve particulièrement bavard le moment venu. Est-ce une forme de regret de ta part ? Ou plutôt, est-ce un moyen de fuir ta responsabilité ?

Les mains de Lorian se crispèrent, pleines de rage, sur son pommeau, et finalement, il s’élança à pleine vitesse en direction d'Elwyn, prêt à lui asséner un coup vertical.

D’un point de vue ordinaire, tel celui de la majorité des étudiants de première année, le prince Lorian semblait rapide et sûr de lui dans ses actions. Après tout, il avait été formé à l’épée par un professeur particulier depuis l'âge de cinq ans. Cependant, la distinction entre les deux jeunes garçons découlait non seulement de leur expérience au combat d’entraînement, mais aussi de la qualité de celle-ci.

Lorian avait acquis l'art du combat à l'épée principalement dans un but esthétique, conformément à son statut de prince. Il n'avait pas été formé pour être un combattant de première ligne, surtout depuis la découverte de son aptitude à la magie. En somme, il était davantage un soldat de parade.

En revanche, Elwyn avait été entraîné par Volden, un ancien aventurier. Ce dernier avait toujours veillé à maintenir une différence de force entre eux deux, dans le but d'assurer la survie d'Elwyn dans le monde extérieur. De plus, Volden désirait transmettre ses compétences, son savoir et partager son expérience avec un enfant. Elwyn, étant plus proche de l’Entité que de l’humain, était particulièrement réceptif à ce genre d'intention honnête et sincère.

C’est ainsi que lorsque le prince Lorian asséna son coup, Elwyn fit un simple quart de tour vers la droite au dernier moment et tendit son pied gauche pour le faire trébucher. À ses yeux, entraîné par la vitesse de Volden durant sept ans, le prince était bien trop lent. Quand Lorian se prit les pieds dans ceux d’Elwyn, il commença à tomber vers l’avant à cause de son élan, ses bras levés et son épée tendue vers l’arrière. Sa poitrine, maintenant entièrement exposée, permit à Elwyn de lui asséner un puissant coup de poing, le projetant violemment vers l’arrière. Lorian atterrit alors sur le dos, avec un grand choc, qui lui fit lâcher son épée, avant de rouler comme une pierre sur quelques mètres, avant de s’immobiliser sur le flanc avec une toux et quelques gémissements douloureux.

Elwyn n’attendit pas qu’il s’immobilise pour le rejoindre.  Une fois à ses côtés, il lui asséna un coup de pied pour le mettre sur le dos, avant de lui presser sa cage thoracique avec ce même pied et se poser en dominant au-dessus de lui.

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