La nouvelle prend de court le personnel de La Parpelège. Depuis le décès de sa tante, Valère s’est pourtant comporté en employé modèle ! Il travaille près de douze heures par jour. Parfois Maho, inquiète, le jette dehors en prétextant ne pas pouvoir le payer davantage. Il s’en moque : la nuit venue, il s’endort rapidement du fait de l’épuisement. Et dans la journée, les gestes mécaniques des ciseaux et du balai l’abrutissent. Valère fait tout pour ne pas penser, ces temps‑ci, car l’angoisse le paralyse. Il doit rester actif.
Sa démission donnée, Valère doit passer un dernier entretien dans l’appartement de Maho, le Saint des saints, à l’étage supérieur de la barberie. Jamais un employé n’y a été convié auparavant. Les mosaïques noires et blanches aux murs le surprennent ; c’est la décoration d’un logis diamisse. Il y a même, exposée sur d’adorables dentelles, une collection de couteaux ouvragés. Maho lui sert du maté :
« Un an que je te forme, le réprimande‑t‑elle. Je ne retrouverai pas facilement si bon apprenti…
— Je regrette, camarade. Ma tante a… avait d’autres projets pour moi…
— C’est que moi aussi, j’ai étudié au Mont‑Ruche, se rengorge‑t‑elle. Trois mois, seulement, mais… j’ai fait un mémoire, très autobiographique, sur les définitions historiques de la beauté.
— Ah, mais bien sûr ! L’esthétique !!!
— Voilà.
— Mais pourquoi es‑tu repartie en Diamisse, Maho ? Pourquoi… la coiffure ?
— Eh bien… Vois‑tu, j’ai rencontré l’homme que j’allais épouser, là‑bas.
— Quoi ! Tu es mariée ?
— Plus maintenant, s’empresse‑t‑elle de changer de sujet. Tu devrais te raser, Valère. Personne n’aime les bébés barbus. »
Barbu ? Lui ? Ridicule.
Rentré chez lui, nez à nez avec son miroir, Valère constate pourtant qu’un duvet noirâtre et inégal a point sur la partie inférieure de sa figure.
Répugné, il sort la boîte à rasoirs que Maho lui a offert en cadeau d’adieux. Un instant il s’imagine un père qui, soucieux et fier, lui préparerait la crème et l’eau chaude, et lui expliquerait l’angle selon lequel incliner la lame. Cependant il a rejeté son père au profit d’une vieille sorcière folle… et, depuis la perte de ses pouvoirs, les voies de l’Astral lui demeurent barrées. Pas moyen de contacter Orion, qui n’a jamais cessé d’aimer Céleste, pour lui apprendre la terrible nouvelle. Valère voudrait partager son chagrin, s’épancher auprès du seul homme capable de comprendre l’ampleur de son désarroi.
Il se rase de près. Ces gestes, il les a répétés des dizaines de fois sur les clients de La Parpelège. Ces pores noirs qui parsèment désormais le sillon sous son nez lui déplaisent, comme s’ils camouflaient quelque chose.
Troublé, il redescend au séjour. Lorsqu’il a déposé le corps de Céleste au 8 rue des Camphriers, la nuit du rapt, Valère a retrouvé la maison à moitié vide. Volatilisés, les attrape‑rêves, disparus, les pendules, cornues, chaudrons et périaptes… L’effet, sans doute, d’un ingénieux sortilège ; sa tante a désiré que sa mort détruise tout artefact incriminant, pour protéger son neveu d’éventuelles perquisitions.
Seuls ses grimoires pourrissent encore au fond de la remise. Valère a aussi récupéré en douce ceux qu’il avait cachés chez Talma. Mais, par précaution, il les brûle tous au briquet. Qu’en ferait‑il, puisqu’il ne peut plus lancer le moindre sort ? L’Ichor de Céleste s’est dispersé, et les prodiges dont elle était capable avec. Cet ersatz de bûcher funéraire paraît sacrilège… Le feu vestal, d’ailleurs, s’est étouffé. Mais les scrupules de Valère flambent aussi vite que les pages, dans cette arrière‑cour où il a, jadis, secouru sa tante de la fumée. Les livres se changent en cendres, qui volettent dans le ciel de Carat.
Les jours précédant son départ, Valère les consacre à la réfection de la demeure familiale. Il lègue ses meubles à des œuvres de charité, ou les revend à L’Incunable Inventaire. Et le neveu de défalquer les moisissures, d’étriller les toiles d’araignées, de noyer la poussière entassée… Pour finir, il répare les fenêtres, décloue les planches qui les barraient, balance les volets moisis et les rideaux miteux aux ordures. L’endroit, méconnaissable, semble trois fois plus vaste et lumineux.
Valère n’a laissé qu’une méridienne, sur laquelle il passe sa dernière journée à Carat, affalé. En hommage à sa tante, il tente même de fumer de l’opium. Mais la drogue le gratifie d’une migraine plutôt que d’un apaisement.
L’adieu au bercail ne lui fait ni chaud ni froid. Il a vécu sept ans et demi dans cette maison, mais il n’y reste plus rien d’important. Valère claque la porte pour la dernière fois et fait tomber le trousseau de clefs dans la fente de la boîte aux lettres. Senéans s’occupera du reste ; il a même promis d’arroser les fleurs. Céleste, en effet, a pensé à les entretenir lors du passage de son neveu chez les Lagale…
Valère rejoint Lausanne dans le cabriolet à stégosaure qui doit les mener à la gare. Il n’emporte que peu de bagages : vêtements, sauf‑conduits, argent liquide, et quelques livres pour tuer le temps. Lausanne a insisté pour lui passer Les Amours du Cygne et du Paon ; d’après elle, Savinien comptait le lui prêter… Valère se promet de le lui rendre un jour. Fébrile, elle pépie à tout venant, réclame cartes postales et souvenirs du Mont‑Ruche, le questionne sur les coutumes havragnoles… Un enthousiasme feint. Quelque chose les retient de se toucher l’un et l’autre.
Ce manège prend fin à la gare. Le train va bientôt partir, Valère hisse sa dernière valise. Au moment où il gravit le marchepied, Lausanne craque. Comme une petite fille dont le ballon s’échappe dans le ciel… Ses doigts se crispent pour le serrer contre elle, en pattes d’araignées. Il s’arrête, un pied sur le degré métallique, et cale sa joue contre sa poitrine.
« Je n’y arriverai pas sans toi, sanglote‑t‑elle. P‑pardon, j’y ai vraiment cru, mais…
— Nous n’avons pas le choix, lui murmure‑t‑il.
— Si, on s‑s’arrangera ! Je c‑convaincrai le père de Vinny de te laisser rester à Carat, je trouverai un endroit pour nous deux après le lycée, je…
— Vinny me déteste, à présent.
— Tu n’y comprends rien, c’est moi qu’il ne peut pas piffrer, proteste‑t‑elle en reniflant. Toutes ces années, il m’a tolérée parce toi, tu m’aimais bien… Parce qu’il…
— C’est faux et tu le sais. Il t’adore, maintenant… Convaincs‑le de te parler de ce qui le torture.
— Pourquoi tu fais ça ? On s’aime ! J’étais seule, tellement seule, avant de te rencontrer ! S’il‑te‑plaît, ne me force pas à revivre ça.
— Tu ne resteras pas seule longtemps… Je te l’ai déjà dit : tu es quelqu’un de bien. »
Il profite du sifflet de départ pour s’extirper d’elle. Ses bras veulent le frôler ; mais il remonte dans le véhicule en marche. Lorsqu’il se retourne, le visage humide de Lausanne file déjà vers la droite, effacé par le mouvement du train qui s’ébranle. Le cheminot à quai fait glisser la porte coulissante, crie les horaires des trains suivants. Bientôt le hublot ne révèle plus qu’une longue allée bitumée, où s’écoulent avec monotonie des rangées de bancs vides…
Valère prend ses quartiers en cabine. La machinerie grince, rouspète. Il n’avait pas repris le chemin de fer depuis son arrivée en Diamisse. Comment a‑t‑il pu oublier ce flottement étrange qui le déséquilibre ? Les wagons vibrent comme un fleuve dont Valère brasse le courant.
Personne, dans cette voiture… Face à la fenêtre, il cale ses pieds sur la banquette pour finir les cigarettes de Céleste, avant de se le faire confisquer à la douane. Le tabac lui réchauffe la gorge : à cette vitesse, il fait plus froid.
Le véhicule quitte la périphérie de Carat pour le Reg‑aux‑Rois, son relief dilué en teintes d’aquarelle. Le long de ce désert anthracite, Valère remarque les poteaux télégraphiques où Talma lui avait fait clouer des panonceaux. D’autres gravures ont depuis pris la relève : certaines appellent à la libération d’Élisée Mantodore, placardées par‑dessus celles qui le voulaient pendu. Qui les a collées ici ? Une survivante de la Dissidence, un autre gobe‑mouche recruté pour son service ? C’est ça, l’Histoire : une superposition de pansements.
Une pétarade éclate soudain contre la paroi du compartiment.
Valère sursaute : ce simoun vient de bombarder la vitre d’un tourbillon de graviers… Le vent hulule d’indignation avant de retomber. Les Diamisses superstitieux voient dans ces courants d’air les cris des esprits psychopompes. Leur colère dénonce la présence d’une tombe saccagée à proximité. Et le CSP a sans doute enterré des Dissidents dans une fosse commune, pas très loin… Faute de rites, leurs âmes en peine demeureront prisonnières des limbes ; ou du moins leurs ectoplasmes s’attaqueront à Valère, s’il reste ici.
L’interminable enfer de crêtes basaltiques, hérissées sur le sol gris, continue à défiler. Valère se souvient des ciseaux que Talma lui avait offert, dans un de ces massifs. Il n’a aucune idée de ce qu’ils sont devenus. Les a‑t‑il laissés chuter dans la tombe ? Tant pis. La personne qu’il a tuée n’a jamais existé, il est juste que l’arme du crime disparaisse aussi. Valère ne sait rien des rêves et des motivations de celle dont il a précipité la fin. Il passera le restant de ses jours à deviner la fin de ses phrases, à faire les questions et ses réponses…
Valère repense à ses morts. À Zébédée, l’homme qui a combattu sa propre peur pour le protéger. À Talma, miroir du monstre qui a toujours sommeillé en lui et dont elle ne s’est méfiée que trop tard. À Olibée et son rire lumineux que les manuels d’Histoire ne mentionneront jamais. À tous ces Dissidents et officiers du CSP, victimes et bourreaux d’une tragédie absurde dont Valère s’escrime à démêler les fils.
Mais il songe aussi aux autres vies qu’il a bouleversées : Alphée et ses brûlures, Vilplat et sa démence, Garamond et la bonne qu’il lui a fait perdre… Avant de partir, il a envoyé à l’adresse d’Ino un colis anonyme, rempli des bijoux de Céleste. De biens maigres excuses. Ne l’a‑t‑il pas privée d’un mari, en embarquant Olibée dans sa folie ? Sa magie le fascinait, et cet émerveillement l’a tué. Valère a exercé sur ses victimes une emprise dont il doit les libérer… en particulier Lausanne. Abélard estimait qu’elle devrait bientôt choisir entre Valère ou la vie. Alors il lui a rendu la vie. Sa seule présence à ses côtés la met en danger, physiquement, moralement… Hors de question de la corrompre comme il a dévoyé tous ceux qui l’approchaient.
Le crépuscule s’abat sur l’horizon. Des frissons avertissent Valère que la nuit est tombée. Il a fini par s’assoupir, bercé par les hoquets du train…
Des picotements au bout des jambes lui intiment de se dégourdir. Quelques pas, voilà ce qu’il lui faut. Il quitte son compartiment et se traîne avec maladresse jusqu’au couloir : les fourmis le mordillent sans relâche. Ce mal des transports, accentué par le choc incessant des roues sur la caillasse, l’a laissé patraque. Il sort avaler un peu d’air frais : la porte arrière du wagon se ballote juste à côté… Un contrôleur étourdi l’a laissée ouverte. Valère met le nez dehors.
Assis entre deux voitures, agrippé aux poignées extérieures, il aperçoit le crochet de remorquage. Celui‑ci s’écarte puis se serre de temps à autres au niveau des essieux. Quelles secousses ! Une gerbe d’escarbilles surgit à chaque virage, en crissant. Et les rails, avalés en vitesse par en‑dessous, s’estompent. On les discerne à peine !
Les étoiles et la lune règnent dans le ciel : des milliers d’yeux étincelants, rivés sur Valère, et un sourire gibbeux qui ne s’adresse qu’à lui. La Sélénite lui souhaite le bonsoir. Il comprend enfin ce qui, depuis la mort de Céleste, lui manque : quelque chose à haïr. Sa tante a réussi son coup… En se sacrifiant pour sauver la vie de Valère, elle s’est enfin donné le beau rôle qu’elle a prétendu jouer toute sa vie : celui du martyr. Son existence s’accumule en une dette immense, grotesque, que son neveu ne pourra jamais lui repayer. Quelle cruauté ! Au fond, Céleste repose en paix : elle dédie à son neveu un ultime châtiment.
Submergé par le remords, Valère se recroqueville.
Il se demande ce que cela lui ferait, de tomber entre ces deux wagons, là… dans cet espace abstrait, où les rails s’évanouissent en flou. S’il s’y jetait, sur combien de mètres s’étalerait‑t‑il ? Dix ou vingt, pas plus. Et qui nettoierait cette trace sanglante, collée aux rails ? Pas lui. Sa mort, rapide, lui servirait de mot d’excuse. Cela n’exigerait aucun effort, somme toute. Il suffirait de cligner des yeux. De se redresser, de prendre un peu d’élan, de s’appuyer sur les poignées… et de lâcher prise. Pour se laisser charmer par l’appel du vide.
Et puis non…
Déterminé à jouer pour de bon le mauvais rôle, Valère soupire et retourne dans son compartiment.
La lune, au sommet du ciel, vient de le faire changer d’avis. Il est minuit, il s’en est rendu compte à temps. Il est minuit passé, et cela change tout. Car le monde a achevé sa révolution, pour entamer un jour nouveau : le 24 floréal de l’an 794.
Valère a seize ans.
FIN
Ben c’est une fin bien triste. x’D Je m’attendais pas à une happy ending, étant donné le ton de l’histoire et son côté assez ancré dans le réel, mais je m’attendais pas à ce que Valère perde à ce point tout. Talma, sa tante, la Dissidence, sa vie en Diamisse, ses amis et même sa magie… Je t’avoue, jusqu’au bout, je m’attendais à le voir connaître l’Éveil. Le fait que ça n’arrive pas laisse un sentiment d’inachevé, mais c’est peut-être voulu ? Il y a peut-être une suite de prévue ? Je serais plus encline à accepter cette fin, si tu me dis que ce n’est pas la fin des aventures de Valère.
Parce que là, le pauvre n’a eu ni ce qu’il voulait, ni ce dont il aurait eu besoin. C’est pas comme s’il en ressortait grandi et plus fort, comme s’il avait trouvé du positif dans tout ça et qu’il se disait qu’en fait, il valait mieux qu’il laisse la magie derrière lui. Là, non, il est a deux doigts de se foutre en l’air, et le revirement ne sonne pas non plus comme une prise de conscience ultra positive.
Tout ça pour dire, j’ai l’impression que le personnage de Valère a encore du chemin a faire, et ça me décevrait de ne pas pouvoir assister à ça. T.T Mais, bon, tous les protagonistes ne connaissent pas une évolution positive. Pour certains, c’est juste une longue descente aux enfers, alors j’imagine que oui, ça pourrait aussi se finir comme ça. Mais bon. T^T
En plus, il y a encore plein de questions sans réponse ! Notamment, vis à vis de Talma, qui n’était donc pas Talma… S’il n’y a pas de suite de prévue, j’ai du mal à saisir l’intérêt d’une telle révélation à la fin de l’histoire.
Aussi, est-ce que Valère va retourner en Pluve pour enterrer sa tante avant de filer dans sa nouvelle école ? Il a peut-être une chance d’y croiser son père, si jamais ce dernier a eu vent de la mort de Céleste.
En tout cas je me suis régalée avec ton histoire. J’ai beaucoup aimé l’univers, le système de magie, les personnages, l’intrigue pleine de rebondissement et les thèmes abordés ! Pour moi il y a encore matière à exploiter, j’ai l’impression d’avoir seulement effleuré la richesse de ton monde, alors j’espère vraiment qu’il y aura d’autres histoires dans cet univers ! Je vais déjà commencer par aller lire la nouvelle sur Estelle Sceau. ^^
Est-ce que tu prévois d’envoyer le manuscrit à une maison d’édition ? À mon humble avis, ça a le niveau pour être publié !
Encore merci pour cette excellente lecture !
Oui, j'ai conscience que la fin est triste et que Valère, tout à son deuil et à son marasme, prend peut-être la mauvaise décision au final. Il aurait pu croire qu'Honoré bluffait, garder son emploi chez Maho et garder une relation avec Azalée (même si c'était pas gagné). Après, je sais aussi que son départ vers l'étranger est une occasion de se reconstruire, de tout plaquer pour repartir sur de meilleures bases. Changer d'environnement, d'entourage peut être salutaire et même s'il est confronté à la tentation du suicide, Valère y renonce néanmoins. Sa tante a été expédiée en Pluvède (où elle sera inhumée), lui part dans un autre pays (la Havragne) : il a enfin coupé le cordon.
Quant au côté politique... Oui, la Dissidence Diamisse est exsangue mais vu les gens qui la dirigeaient, c'est peut-être un mal pour un bien. D'autant que Valère vient quand même d'empêcher une guerre. Mon roman se termine sur une note assez négative et j'ai conscience que ça ne plaira pas à tout le monde, mais... il y a aussi une place pour ce genre d'histoires, je pense. Valère n'est pas un protagoniste tout blanc non plus, il ment en permanence et surtout à lui-même. Il a fait énormément d'erreurs qu'il aurait pu éviter. À bien des égards, il s'est persuadé d'être le héros d'un roman de Fantasy pour la jeunesse mais ce n'est pas le genre d'univers dans lequel il vit.
En revanche, oui, je peux confirmer qu'il est censé y avoir une suite que j'écrirai... un jour. Ce serait un énorme chantier : décrire comment Valère se reconstruit et trouve, à sa façon, une manière personnelle de devenir un sorcier. De maîtriser la magie selon ses valeurs, pas simplement pour faire plaisir à Céleste ou Talma. Le fait qu'il n'ait pas atteint l'Éveil, il le voit pour l'instant comme un échec ; mais quand on voit à quel point cette obligation de développer des pouvoirs a pesé sur ses épaules, c'est aussi une libération.
Pour Talma, j'entretiens délibérément le flou parce que tout l'intérêt de son arc c'est qu'elle manipule des jeunes gens idéalistes en se faisant passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas. Quel que soit son passé, son trauma, c'est assez impardonnable et j'ai voulu enlever à Valère ses dernières illusions sur son compte et lui montrer à quel point elle s'est fichu de lui... histoire de le déculpabiliser un peu du meurtre qu'il vient de commettre.