À peine les collines qui délimitaient l’horizon du village franchi, une sensation oppressante s’empara de lui, sans qu’il parvienne à en définir la raison. Une fois le convoi arrêté afin d'établir un camp pour la nuit, il prétexta lui falloir des herbes médicinales pour soigner une blessure superficielle de la jument.
Il désirait ainsi s’éloigner sans éveiller d’inquiétude.
Quelque chose semblait l’appeler dans les environs, plus qu’il voulait se l’avouer, aussi il partit sans tarder battre la campagne à pied entre bois et vallée. Une rapière et son écu rangés dans son dos, au pas de course, sans forcer.
La nuit commençait à tomber, il s’asseyait un instant sur un tronc d’arbre couché en travers du chemin pour souffler.
C’est là qu’il entendit les cris des oiseaux.
En face de lui, une colline boisée abritait une vieille bâtisse en son sommet. La nuée de volatiles noirs aux sombres augures virevoltants, formait un immense siphon au-dessus, présage qui ne laissait guère de doute sur les raisons de leurs présences.
Les corbeaux étaient des créatures opportunistes et carnassières à l’occasion. Ils représentaient l’emblème des champs de bataille quand tout était terminé. L’étendard de la mort, qui raillaient de leurs cris les âmes des vaincus qui s’en allaient vers d’autres cieux.
Le jeune artisan avait la certitude à présent que c’était là-bas qu’il lui fallait se rendre.
Il prit une profonde inspiration pour se calmer et évita de se préoccuper de ce qu’il allait découvrir. Il se leva ensuite et reprit sa marche vers le sommet de cette colline. Il se glissait entre les arbres tels une ombre, aucun bruit autre que celui des charognards ne lui parvenait de la bastide. La nuit tomba très vite sans l’inquiéter outre mesure, en période d’apogée lunaire, il savait qu’elle allait bientôt venir l’éclairer pour mieux le guider.
Des cadavres sur le sol commencèrent à apparaître. Les visages aux traits douloureux devinrent légion quand il s’approcha des lourds vantaux de la porte, qui menait à une cour intérieure.
Les corbeaux se taisaient à son passage, et l’observaient comme un intrus au milieu des corps sans vie qui n’avait pas sa place dans ce sinistre tableau. Un calme étrange imprégnait les lieux. Il s’installa sur les marches qui donnaient sur la bâtisse pour laisser le temps à sa vision de s’habituer à l’obscurité. Les combats avaient dû être acharnés. Il était difficile de savoir qui l’avait emporté, à part la mort dont l’odeur des cadavres en pleine exhalaison embaumait l’atmosphère.
Il n’attendit guère avant que la lune apparaisse, pour rajouter à ce tableau lugubre un air d’inachevé, comme si la scène n’était pas terminée.
Il se leva des marches dans le but d’explorer la bastide.
C’est à cet instant précis que la porte s’ouvrit avec brutalité pour venir claquer contre les murs, et laisser se profiler un géant, vêtu d’une cotte de mailles et d’un glaive immense. Il le bouscula sans la moindre attention pour se diriger vers les vantaux de la cour qu’il referma avant de lancer des ordres.
— Ne traînez pas dans mes pattes soldat, sortez votre épée et votre bouclier, ils ne vont pas tarder à donner l’assaut !
Question technique, pour une activité de défense personnelle éventuelle, et ne pas avoir une trop grande gène dans ses activités, le sieur Acelin n'aurait-il pu prendre un bocle avec sa rapière plutôt qu'un écu?
Après s'il n'avait que ça sous le coude et besoin d'une protection plus massive (comme de se couvrir le dessus de la tête en supportant les coups de plusieurs ennemis comme dans les visions de Lola), je n'y vois pas d'inconvénient.
Encore une bien belle aventure à venir!
C'est quoi ce besoin toujours de se fourrer dans des histoires qui le dépasse.
Rassure toi, cette épisode là, arrive bientôt, on y fera la connaissance d'autres gens de son village, autour d'un verre en allant récupérer ses ciseaux à bois, avec des dialogues comme il en a le secret.
Après le problème, c'est, qu'est ce qui va encore lui arriver à ce moment là, c'est juste.
Alors écoute, merci pour cette précision. Non j'ignorais totalement l'existence du bocle, et oui je vais le remplacer ça fera plus sérieux et plus assorti à sa tenue surtout, tu as tout à fait raison, il ne part pas à la guerre, même si....
Merci à toi, bonne lecture !