Chapitre XXII, Jouons avec ce cadeau qu’est la vie.

En vie - IZAID

Léna

— Y’a quelqu’un ?

 Je parle d’une voix forte dans l’entrée en accrochant mes clés. La lumière de la cuisine est éteinte mais pas celle du salon alors je m’y dirige. En m’avançant, je remarque quelques jeux mis en bazar sur la table. Mon regard se perd surtout sur ce jeu, les cartes éparpillées, comme si on avait souhaité les mélanger et qu’on avait tout laisser tomber. Je suis assailli par les souvenirs. Mes yeux se remplissent d’eau, ma vue se brouille. Je ne veux pas penser, pas maintenant. Si seulement mes parents n’avaient pas déserté la maison pour Dieux savent où j’aurais pu me divertir, mais là, je n’ai pas le choix. Je suis confronté à tout cela. On est dans la cuisine tous les deux, dans cette même maison désertée de mes parents. Nous sommes entourés de la clarté du Soleil du mois d’août et il fait si chaud que je n’ai qu’une légère chemise sur moi et que lui n’est vêtu que de son short préféré.

— Et si on jouait aux cartes ?

— Du genre ?

 Il lève son visage qui était enfoui dans le creux de ses bras et mes épaules se haussèrent.

— Je ne sais pas trop, j’ai un jeu classique, un UNO et quelques autres trucs.

— UNO ?

— Okay.

 Je me balance sur mes pieds, un peu intimidée sans que je sache pourquoi. Je le regarde et je me rends compte que je le trouve très beau.
 J’ébouriffe ses cheveux et je ne peux m’empêcher de sourire pour le narguer. J’ai encore gagné.

— Ahah très drôle !

 Il a un petit sourire amusé même s’il ne rêve que d’une chose, se venger. Il soupire parce qu’il sait que je vais l’embêter avec ça un petit moment.
 Un de nos jeux préférés c'étaient les batailles de regards. C’était ce jeu dans lequel si les regards restent vissés l’un à l'autre pendant quelques secondes, il ne fallait pas flancher. Celui qui déviait son regard en premier perdait et évidemment je m’étais un point d’honneur à ne jamais perdre, mais lui prenait presque autant de sérieux à y jouer. On y jouait partout quand ça nous prenait parfois même en plein repas de famille. Des fois personne ne remarquait rien, mais si ça durait un certain temps, on se faisait griller. Si les autres membres du repas trouvait ça marrant, ils aidaient l’un ou l’autre a remporter la partie en déstabilisant l’un de nous deux. Mais je gagnais bien souvent vu qu’il me laissait gagner. Je souris rien que d’y penser.

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