Un aide-soignant entra dans la pièce pour apporter le repas d’Halima. Celle-ci tapa joyeusement dans ses mains, puis fit une mine déçue quand elle s’aperçut de la contenance de son repas. Il lui posa le plateau sur sa petite table, lui sourit et s’éclipsa. Halima repoussa l'assiette avec dégoût. Carla surprit son manège.
— Il faut que tu manges. rappela-t-elle.
— J’ai pas faim aujourd’hui…
— Tu veux qu’ils te remettent des tuyaux dans les bras ?
La petite fille secoua frénétiquement la tête.
— Mais pourquoi des haricots ? demanda-t-elle attristée.
— Et j’fais pas les menus moi.
Halima se força donc à manger. Chaque bouchée qu’elle ingérait engendrait une grimace et un haut-le-cœur. Quelle comédienne ! Quand elle eut fini, elle essuya ses mains et regarda la jeune femme.
— Est-ce que tu peux me porter pour que je puisse danser ?
— Non. Arrête de penser à la danse et finis ton repas.
— J’aime pas la compote, et en plus, la maîtresse, elle dit que les produits industriels ne sont pas bons pour la santé ! Alors pourquoi ils donnent des produits industriels aux malades ? Hein ? Tu m’expliques ?
Carla resta muette, elle n’y avait jamais pensé.
— Et puis, c’est facile de dire « pense pas à la danse ». Toi t’arrives à ne pas penser à lui ? interrogea-t-elle en pointant du doigt Justin.
— ça n’a rien à voir, Halima. Justin est une personne.
— C’est pareil, répondit-elle avec un ton insolent.
Carla la fusilla du regard.
— Alors, déjà, tu vas changer de ton. C’est pas parce que je t’ai offert un cadeau que c’est la fête du slip !
Halima lui tourna le dos et se mit immédiatement à bouder. La jeune femme leva les yeux au ciel, la dernière chose qu’elle voulait était de se prendre la tête avec la gamine. Halima se retourna brusquement et s’écria les yeux pleins de larmes :
— Tu comprends rien à ce que je vis ! Toi, tu peux sortir, tu peux rentrer chez toi ! Moi, je peux même pas bouger du lit ! Tout le monde s’attend à ce que je sois patiente et bien élevée, mais j’en ai marre ! Je ne veux plus être gentille ! Je ne veux plus faire ce qu’on me dit ! JE VEUX DANSER !
Carla se figea de surprise en entendant la tirade. Elles se fixèrent un instant.
— C’est bon, tu as finis de me casser les ovaires ?
Halima baissa les yeux et se mit en boule dans le lit. Ses pleurs se frayèrent un chemin dans le corps de Carla. Elle en eut des frissons et la chair de poule. Elle s’en voulut d’être aussi sèche, d’être aussi désagréable, de se braquer constamment. Elle avait juste envie de se taper la tête contre un mur : elle ne méritait que ça.
Elle se leva et se rapprocha de la petite.
— Allez, arrête de pleurer… Je n’aime pas que tu t’apitoies sur ton sort. Ça n’amène rien de bon.
Halima releva sa tête, ses larmes avaient cessé de couler. Elle soutint son regard, et les yeux brillants s’exclama :
— Excuse-toi !
— Quoi ?
— Tu m’as très bien entendue.
Carla émit un râle entre le rire et le sarcasme. S’excuser ? Elle ne souvenait pas de s’être excuser une seule fois dans sa vie, sauf à son père. S’excuser signifiait se rendre, être soumis, souffrir.
— J’en suis incapable, Halima.
Le regard de l’enfant s’engouffra dans le sien avec la force d’une tornade, comme s’il sondait son âme, fouillait son esprit, balayait ses doutes.
— Un jour, tu y arriveras, murmura-t-elle.
La jeune femme se força à sourire, tiraillée entre le doute et l’espoir que cette petite phrase produisait en elle.
— Allez, tu as gagné, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Je te préviens, si je vais me faire virer, ce sera à cause de toi.
Le sourire de l'enfant effaça ses traits défaits et elle tendit les bras vers la jeune femme. Carla l’aida à se redresser et la souleva de son lit. Elle était si légère ! Une plume ! Elle la posa précautionneusement au sol s’attendant presque à ce que ses os ne se brisent. Halima fit quelques pas sur la pointe des pieds en tenant la main de Carla, sur le dallage froid de la pièce. Parée de sa chemise de nuit blanche, elle lui évoquait un fantôme ancestral, bien que ses joues ce soient parmées dès sa sortie du lit. Ses cheveux frisés semblaient flotter autour d’elle et renforçaient cette illusion. Elle se plaça au milieu de la pièce et se hissa sur la pointe des pieds. La grâce avec laquelle elle exécuta les mouvements estomaqua Carla. D’un coup, elle ne vit plus l’enfant malade ou le fantôme, mais la ballerine née. Une telle délicatesse se dégageait de l’enfant, une telle beauté dans les figures. Alors qu’elle levait les bras au ciel et qu’elle remontait sa jambe quasiment au niveau de ses épaules, elle grimaça et s’effondra au sol. Carla se rua sur l’enfant, la souleva et la fit tournoyer avec elle, pour l’empêcher de réfléchir. Halima ferma les yeux, ouvrit grand ses bras comme un oiseau.
— Encore. dit-elle seulement.
Elles virevoltèrent pendant de longues minutes. Carla eut la sensation que le temps s’arrêtait, emportée par les rotations de leurs corps. Les couleurs valsaient autant que ses émotions. Elle avait l’étrange impression qu’Halima était une extension d’elle-même. Une partie manquante. Le tournis commença à gagner la jeune femme, mais elle ne s’arrêta pas. Son souffle devint court et sa vision se fit plus sombre, avec des étoiles qui pigmentaient le tout. Quelle beauté pouvait avoir le monde lorsqu’on s’abandonnait ! Elle contemplait le naufrage de son âme dans les yeux d’Halima.
— Mademoiselle Cole ?
La voix figea ses rotations, elle resserra le corps de l’enfant contre elle comme si leurs corps unis œuvraient comme un barrage face aux menaces extérieures. Le monde basculait toujours, le haut, le bas se mélangeaient. La silhouette inquiétante se mouvait, serpentait contre les murs.
Puis, soudain, la chambre d’hôpital se stabilisa, retrouva sa pâleur, ses teintes glaciales. Stéphane se tenait dans l’angle de la porte.
Carla se retourna et se déplaça jusqu’au lit de l’enfant. Elle déposa la petite et ne la regarda pas. Le déchirement qu’elle ressentait l’en empêchait. À grandes foulées, elle traversa la pièce et, sans un mot à l’égard du policier, longea le couloir.
Arrivée dans la cour de l’hôpital, elle se mit à donner de grands coups de pied dans la poubelle. Toute sa violence se déchaîna, cette rage enfouie réduit en néant la boîte à ordures, fit exploser le bois. Les immondices se déversèrent sur le goudron et elle continua à les anéantir, à les écraser, à les expulser.
Stéphane contemplait sobrement le spectacle. Lorsque Carla s’arrêta, épuisée, la colère courant toujours dans ses veines, il déclara :
— C’est bon, on peut y aller ?
La jeune femme eut envie de l’insulter de tous les noms, mais répondit :
— Je vous suis pour la dernière fois.
Stéphane hocha la tête et lui ouvrit la porte de la voiture sans d’autres commentaires.
Le trajet se déroula dans un silence morbide. Les pensées de Carla ne cessaient de rejoindre Halima, elle repensait en boucle à la scène, à ce qu’elle avait ressenti et n’arrivait pas à déterminer si c’était une bonne chose.
Le brigadier stoppa le véhicule près de l’habitation de Bambi. Carla prit une grande inspiration. Allez. Une dernière fois.
Elle sortit de la voiture, traversa le jardin et sonna. Bambi lui ouvrit en levant les yeux au ciel. Carla la poussa sans ménagement, s’installa dans le fauteuil et sortit ses écouteurs. Du coin de l’œil, elle vit Bambi et le policier discuter en la désignant du doigt. Carla préféra augmenter le son de son MP3.
Durant les heures qui suivirent, le brigadier s’occupa en rédigeant des courriers sur la table du salon, Lucie cuisina en sifflotant et Carla envoya une quinzaine de messages au lieutenant Jakes. Étonnamment, ils restèrent tous sans réponse.
Vers 22h00, Bambi s’endormit lamentablement dans le canapé alors que Carla suivait d’un air morne une émission culinaire.
— Je reviens, je vais fumer une dernière clope, s’exclama Stéphane.
Carla hocha la tête en se demandant comment elle allait pouvoir filer en douce. Elle s’amusa à faire virevolter un stylo avec sa main gauche tout en regardant la télévision. Un reflet jaunâtre apparut soudain : des phares de voiture. Carla se redressa un peu de son siège. Les phares s’éteignirent. Qui viendrait à cette heure tardive, à part Arthur ?
Parfait, elle voulait lui hurler dessus. Elle fixa l’entrée quelques minutes, s’attendant à entendre une conversation avec Stéphane ou la porte s’ouvrir. Rien.
Intriguée, la jeune femme se leva et s’approcha de la fenêtre. Les lumières extérieures éclairaient l’immense pelouse, les arbres ployaient sous le vent de décembre, la nuit était opaque.
Ce silence lui apparut tout à coup comme dangereux. Un bruit sourd résonna à l’extérieur et elle eut l’impression de reconnaître, le choc d’un corps qui s’affale sur le sol. Elle fronça les sourcils et reporta son attention sur l’entrée.
Les lumières extérieurs s’éteignirent subitement provoquant un imbroglio de pénombre et d’opacité. Le jardin plongea dans le noir total. Ce n’était pas du tout normal. Carla se tourna vers Bambi pour savoir si elle dormait encore. Ses yeux étaient grand ouverts, elle la fixait, impavide.
— Qu’est-ce que… commence-t-elle, mais Carla l’interrompit en posant un doigt sur ses lèvres pour lui ordonner de se taire. Son regard s’emplit d’horreur. Ses mains commencèrent à trembler. Carla s’avança vers la baie vitrée. Dehors, elle ne discernait plus rien, à peine le contraste de la terrasse et de la pelouse. Une ombre sembla se détacher d’un arbre. Ses poings se serrèrent, sa respiration s’accéléra. Quelqu’un rôdait. Quelqu’un épiait et avait mis Stéphane hors d’état de les défendre…
Elle tenta d’appeler l’inspecteur. Celui-ci ne décrocha pas, elle trouva cela encore plus étrange. Lucie agrippait sa couverture avec une force qui blanchissait ses doigts. Carla murmura une question sur le bout des lèvres :
— Où puis-je sortir ?
Elle lui désigna une autre baie vitrée tout en la suppliant de rester avec elle. Carla entendit un étrange cliquetis. Elle ouvrit lentement la baie vitrée. L’air glacial entra dans le salon ainsi qu’une ribambelle de notes de musique…
Le visage de Lucie devint un masque de terreur. Carla se glissa à l’extérieur. Le froid la percuta de plein fouet, mais son sang bouillonnait, ses sens fourmillaient. Elle ne laisserait pas l’agresseur de Justin s’échapper. La musique s’élevait dans l’air, elle semblait rire de sa situation. Carla longea le mur.
La lune apparut brièvement dans le ciel, et cette soudaine clarté lui permit d’éviter la brique arrivant à toute allure sur elle. L’objet s’écrasa contre la maison. La silhouette masculine se figea à quelques mètres puis se mit à courir. Oui, il s’agissait bien de l’homme qui avait tenté de la tuer. La jeune femme n’hésita pas une seconde et se lança à sa poursuite. L’herbe mouillée par la pluie de fin d’après-midi ne facilita pas sa course, elle glissait à chaque enjambée. Pourtant, elle était plus rapide que lui, elle gagnait du terrain. Sa détermination était sans faille, cette fois il ne lui échapperait pas. Elle distingua sa voiture. Non, il s’en approchait. Elle se jeta sur lui et lui attrapa le bassin. Ils roulèrent dans l’herbe. Il la frappa violemment dans le bas ventre, Carla l’attaqua au visage. Son nez craqua sous la violence de son coup. Il lui décocha en réponse un direct dans l’épaule, celle-ci émit un bruit horrible ce qui lui fit lâcher prise. Il réussit à la bloquer au sol et lui hurla au visage :
— Où est le corps ? Où avez-vous mis le corps ? Pourquoi vous avez fait ça ? C’était un innocent !
Carla, la rage dans le sang, se convulsa pour se dégager. Elle hurla et lui asséna un coup de pied à l’entre-jambes. Ce bref répit lui permit de s’extraire un peu de son emprise, mais l’inconnu la cogna avec une pierre. Ses oreilles bourdonnèrent, sa vision se troubla, mais l’adrénaline accumulée dans ses veines l’empêcha de s’évanouir. Elle se redressa et se rua de nouveau sur lui. L’homme la maîtrisa immédiatement et la repoussa avec force. Carla s’effondra au sol sur son épaule meurtrie. Un feulement d’animal blessé sortit de son gosier.
Alors qu’elle tentait de se relever, elle entendit un bruit de moteur. Elle jeta des coups d’œil désespérés autour d’elle s’attendant à recevoir de nouveaux coups puis comprit que l’intrus s’était enfui. Le monde tournoyait. Elle vit la voiture disparaître dans le virage, phares éteints et mit un long moment avant de saisir qu’il lui avait échappé. Elle resta immobile à fixer la route, le cœur au bord des lèvres, du sang ruisselant sur ses tempes. Tout lui parut irréel. C’était un cauchemar.
Des cris lui parvinrent. Bambi l’appelait. Cela ressemblait à des barrissements.
Carla prit fébrilement la direction de la maison. Les palpitations ne se calmaient pas, elles retentissaient comme des gongs à ses oreilles. Le retour s’avéra plus long. Les cris de Lucie devinrent de plus en plus perçants. Mais qu’avait-elle à hurler ainsi ?
La jeune femme accéléra et entra par la baie vitrée.
Lucie hurla de nouveau en la voyant ensanglantée. Carla comprit enfin pourquoi elle criait. Elle était debout, mais penchée vers l’avant et s’appuyait de toutes ses forces contre le bureau, elle avait sa main gauche sur son ventre.
Carla se pétrifia, hésitante de la conduite à tenir. Elle n’avait pas du tout envie d’assister à ce qui semblait être son accouchement. Lucie lui fit signe, elle avait un air si désespéré que Carla n’eut pas la force de s’enfuir.
— Carla, j’ai… J’ai des contractions… Viens… Je crois que je vais accoucher.
Sa voix devint faible.
— T’es sûre ?
— AIDE-MOI !
La jeune femme se précipita vers elle, Lucie s’appuya sur son épaule endolorie. Carla émit un grognement en contenant sa souffrance.
— T’as eu beaucoup de contractions ?
— Depuis cinq minutes, HUIT ! ARGH !
Elle s’affaissa sur elle-même, les larmes roulèrent sur ses joues.
— Il est parti ?
— Oui. C’est fini.
— J’ai appelé la police et les urgences. S’il te plaît, aide-moi à me déplacer.
Carla acquiesça et elles se dirigèrent vers l’extérieur. En sortant, elles découvrirent Stéphane, inconscient sur le sol. Carla agita son corps du bout de sa chaussure.
— Oh ! Stéphane !
Il avait lui aussi, une vilaine plaie à la tête. Un grognement rassurant leur répondit, il ouvrit les yeux et grimaça.
— On a appelé la police et les urgences, ils arrivent !
À peine, Lucie avait-elle formulé la phrase que des lumières clignotantes brillèrent au bout de la rue et que le tintamarre correspondant retentissait. Les véhicules se garèrent et les secours prirent rapidement en charge Stéphane et Lucie.
Carla resta en retrait devant l’agitation de cet essaim de secours et prit soin qu’on évite de la toucher. Les pompiers placèrent Lucie sur un brancard et Carla, sans un mot, suivit la civière.
— Vous montez avec elle ? demanda l’un des brancardiers.
— Non.
— Si, tu viens, ordonna Lucie.
— Mais, je…
— TU VIENS !
—Ok, ok, murmura Carla.
Elle monta dans la camionnette et s’assit près de la future mère. Lucie respirait toujours fortement et chaque contraction lui faisait monter les larmes aux yeux. Carla se sentit inutile, elle appela de nouveau Arthur. Cela sonna dans le vide. Elle eut des envies de meurtre à son égard. Jamais là, quand il le fallait !
— Carla… S’il te plaît il faut me faire penser à autre chose. Parle-moi de Justin !
— Euh… Oui. D’accord. Qu’est-ce que tu veux savoir ?
— Tout ! N’importe quoi !
— Euh… Tu voulais savoir pourquoi je lui étais fidèle, eh bien, c’est parce que c’est le premier qui s’est vraiment intéressé à moi. Je faisais peur à tous les enfants au collège, je bastonnais tout le monde et j’étais souvent renvoyée. Lui, il m’a demandée si je voulais être son ami et on a commencé à traîner ensemble. Un jour, je l’ai invité chez moi et il a vu mon père me frapper. Il a pris le manche à balai et il l’a frappé aussi. C’est là que je me suis rendue compte que mon père n’était pas invulnérable…
— Continue… Vas-y…continue…
Carla poursuivit donc le récit de ses souvenirs avec Justin, racontant leurs jeux d’enfants, leurs jeux d’espions qui s’étaient peu à peu transformés en jeux de gang. Ses histoires parurent calmer Lucie, elle ne pleurait plus, son visage prit une détermination nouvelle. L’hôpital se dessina enfin.
— On arrive.
Carla soupira, soulagée. Les soignants déplacèrent le brancard et Lucie fut emmenée dans une salle d’accouchement où toute une armée de docteurs prit le relais. À la vue des instruments, Carla se sentit mal. Elle entendit une sage-femme déclarer en parlant de Lucie qu'elle avait commencé le travail. Un soignant lui proposa d’examiner sa blessure à la tête, mais elle refusa sèchement. Lucie se mit à hurler, sembla la chercher du regard, puis se mit à l’appeler. Elle paraissait totalement paniquée.
— CARLA !
La porte de la salle s’ouvrit.
— C’est vous, Carla ? Vous n’entendez pas ses appels ? Allez près de votre amie !
La jeune femme voulut répondre qu’elle n’était pas son amie, qu’elle détestait cette femme, mais aucun son ne sortit de son gosier. Elle pénétra dans la pièce telle un zombie. Lucie lui agrippa violemment le bras. Carla s’immobilisa et concentra son attention sur l'horloge de la salle d'accouchement.
Les sages-femmes s’agitaient autour de Lucie, lui prodiguant des conseils en tous genres. Carla avait envie de partir, elle ne voulait pas vivre ça. LE VOIR. Cet enfant. Elle ferma les yeux tentant d’oublier sa situation, de s’imaginer ailleurs, près d’Halima, mais les cris de Lucie entravaient sa réalité. Ses doigts qui écrasaient son poignet la retenait dans le présent. Le temps se déforma et elle s'y perdit.
Soudain, elle entendit des pleurs stridents. Est-ce fini ? Depuis combien de temps se tenait-elle près de Lucie ? Elle n’osa pas ouvrir les yeux de peur de voir la vérité prendre forme. Lucie lui lâcha la main. Elle l’entendit pleurer. Carla ouvrit ses paupières, la pâleur de l’hôpital l’éblouit, le petit être gesticulant dans les bras de Lucie lui donna le vertige. Il était là, en chair et en os, rouge et bouffi. Sa vue se brouilla, un haut-le-cœur la saisit.
Elle sortit en courant de la pièce. C’est à peine si le personnel s’en aperçut. Elle se rua aux toilettes et vomit l’intégralité de son repas. Chancelante, tremblante, des pieds à la tête, elle se mit à papillonner dans le couloir. Elle marchait dans un océan de ouate, ou dans un nuage peut-être… Ce n’était pas clair. Y avait-il des lumières dans les rêves ?
Elle s’écroula sur une chaise métallique. Elle était si glacée. Elle porta ses mains à son visage, rencontra des croûtes de sang séché, mais aussi des larmes. Elle ne comprit pas pourquoi elle pleurait.
Tout est fini, pensa-t-elle.
Je dois dire que le début du chapitre ne m'a pas tout à fait convaincue, je le trouvais un poil attendu dans la relation Halima/Carla et du coup, un peu artificiel
Par contre, à partir du moment où elles dansent, archi top ! Ce passage était magnifique et ça enchaîne très très bien avec la scène d'action. On a vraiment l'impression que Carla commence à voir au-delà de "Bambi", elle emploie plus "Lucie" et le vocabulaire à son égard est beaucoup moins méprisant
Puis la scène de l'attaque dans la maison et la poursuite après, top !
Oh dis moi ce qui ne t'as pas convaincue ? Les dialogues entre Haima et Carla ? As-tu l'impression que cela va trop vite entre elles ? Pourquoi dis-tu que cela est artificiel, cela m'intéresse :)
Tant mieux si la suite t'as entraîné, je suis contente que tu aies noté cette évolution au niveau des mots employés par Carla quand elle parle de Bambi :p
Je pense que vers la fin du livre, j'ai voulu aller un peu vite dans l'évolution des personnages, tu me diras :p
Pleins de bisous volants !
Je rejoins Gabhany : quel chapitre excellent ! Et je suis contente que tu en sois toi-même satisfaite ^^ Rares sont les auteurs fiers de leur propre boulot !
Comme tu me connais assez maintenant, tu dois bien te douter de mon incontestable amour pour la relation Halima-Carla et sérieux, à cette première scène en début de chapitre, j'ai eu les larmes aux yeux... C'était tellement beau ! Et ça doit être pour cette raison que je suis un peu déçue que ce passage ne dure pas plus longtemps...
En tout cas, magnifique.
Et je crois bien que de n'importe quelle manière, Carla ne cesserait de m'impressionner. Et en restant cohérente avec ça, et rien que pour cette raison, chapeau Makara ! <3 (eh oui, ce n'est pas pour rien que je l'ai soumis aux histoires d'or... ;)) Caractère de chien et pourtant, avec du recul, quel cœur en or ! Après avoir fait plaisir à Halima, elle pourchasse "l'antagoniste" (je n'ai pas trouvé d'autre mot. Qui est-ce vraiment ???) et aide Bambi à mettre bas. Excuse-moi mais s'il n'en faut pas du courage, pour tout ça ! :0
J'aime beaucoup cette expression utilisée au début : " C’est pas parce que je t’ai offert un cadeau que c’est la fête du slip !" J'ai beaucoup rigolé, cette phrase est d'une cocasserie...!
J'ai aussi relevé une coquille (et je crois que d'autres ont également échappé à ma vigilance) : " Elle hurla et lui asséna un coup de pied à l’entre-jambes." (entrejambe, ça s'écrit tout attaché)
Voili-voilou ! Avec une hâte débordante de connaître la suite, je te souhaite bruyamment une semaine bien haute en inspiration !
Pluma.
Oh merci pour ce commentaire qui me fait énormément plaisir !
"J'aime beaucoup cette expression utilisée au début : " C’est pas parce que je t’ai offert un cadeau que c’est la fête du slip !" => C'est une expression de ma mère^^ahahah
J'espérai tant que ce chapitre vous plaise autant qu'à moi <3
"tu dois bien te douter de mon incontestable amour pour la relation Halima-Carla et sérieux, à cette première scène en début de chapitre, j'ai eu les larmes aux yeux... C'était tellement beau ! "=> Mais non pleure pas voyons ! XD J'ai toujours l'impression d'en faire trop^^ Tu me rassures :p
C'est aussi pour cette raison que j'écourte un peu les scènes entre Halima et Carla, je préfère qu'elles soient courtes mais percutantes plutôt que trop longues ^^
"Carla ne cesserait de m'impressionner. Et en restant cohérente avec ça, et rien que pour cette raison, chapeau Makara ! <3 (eh oui, ce n'est pas pour rien que je l'ai soumis aux histoires d'or... ;)) Caractère de chien et pourtant, avec du recul, quel cœur en or ! Après avoir fait plaisir à Halima, elle pourchasse "l'antagoniste" (je n'ai pas trouvé d'autre mot. Qui est-ce vraiment ???) et aide Bambi à mettre bas. Excuse-moi mais s'il n'en faut pas du courage, pour tout ça ! :0" => Tu as tout à fait raison, c'est dans ce chapitre qu'on se rend compte du courage de Carla, moi aussi elle m'impressionne, je serais restée dans la maison avec Bambi, moi^^hihihi.
Merci pour la coquille :) Je vais relire tout ça à froid, j'avais trop hâte de poster le chapitre, je n'ai pas assez relu^^ hihihi
"Avec une hâte débordante de connaître la suite, je te souhaite bruyamment une semaine bien haute en inspiration !" => Merciiiii, le prochain chapitre arrive dans la semaine et il y a du rapprochement entre deux persooooos :p (je sais, je teaseeeee" XD
Merci de ta lecture :p
Tu as raison, j'ai un peu retravaillé la scène d'accouchement pour qu'on est l'impression que cela dure plus longtemps, j'imagine bien qu'on accouche pas en 5 minutes^^ ahaha.
"C'est qui ce gars ? Qui donc Justin a-t-il tué ??" => Les réponses arrivent^^
pleins de bisous volants <3