Chili dans le blizzard : Chapitre 3

Notes de l’auteur : Désolé pour l'attente mais voici le chapitre 3 le reste arriverra sous peu

Le convoi s’enfonça dans le territoire enneigé du col. Le chariot avait troqué ses roues pour des skis de traineau, lui permettant ainsi de glisser sur l’épais manteau neigeux. Les sabots des chevaux avaient été équipés de protections contre le froid mordant. Malgré tout, les équidés avaient du mal à progresser. Le bouquetin de Joshua se déplaçait dans la neige comme si de rien n’était.

Le Guerrier-cuistot était en tête de la colonne, tous ses sens à l’affut. Ils avançaient en territoire hostile à présent, le premier faux-pas pouvait être le dernier. Les gobelins pouvaient les attendre en embuscade n’importe où, sans oublier les monstres sauvages et prédateurs. Secrètement, Joshua espérait rencontrer l’une de ces féroces créatures sur la route afin de pouvoir mettre aussi bien ses talents martiaux que culinaires à l’épreuve.

Le bouquetin escalada un rocher en quelques bonds et se percha à son sommet.

            -Tout doux Hortho. Murmura le Guerrier-cuistot à son compagnon cornu.

Depuis ce perchoir, il observa les alentours. À la recherche du plus petit signe de vie et d’activité. Pour l’instant il ne percevait rien, mais il se doutait que cela ne durerait pas. Il redoutait que la tribu des éclaireurs gobelins qu’ils avaient tués finisse par s’inquiéter de leur absence.

Alors, les peaux-vertes se mettraient à arpenter l’étendue de roche et de givre afin de les retrouver. Il y avait très peu de chance pour qu’ils ne tombent pas sur le convoi. À ce moment-là, ils s’exposeraient aux représailles de l’unité Chouette-Blanche.

Un peu en arrière, autour du chariot, les militaires discutaient entre eux. Borbon leur avait conté le combat contre les gobelins, peu de temps après le repas. Tous voulaient en savoir plus sur l’affrontement et le rôle que Joshua y avait joué. Le semi-homme leur avait raconté tout dans les moindres détails.

            -Il a vraiment bougé si vite que ça ? Demanda Shilva.

Borbon confirma la véracité de cette information.

            -Vous ne devriez plus vous étonner, de ce genre de choses       Ombra, dit alors Sorya, sa démonstration à la caserne aurait           dû vous suffire.

La drow ne trouva rien à répondre à sa supérieure. La haute-elfe n’avait pas tort, son affrontement avec Joshua était ce que l’on pouvait qualifier d’entretien d’embauche.

            -Dites-moi capitaine, êtes-vous déjà allée au royaume   Gourmet ? La questionna Gabriel Guadère.

La capitaine Romar lui répondit par la négative.

            -Vous pensez que le cuistot accepterait de nous parler de son pays ? Ajouta Mirka Bilouse.

            -C’est à lui qu’il faut le demander.

 

Dans le chariot, les commerçantes parlaient entre elles :

            -Torya, demanda la demi-elfe, tu penses vraiment que c’était   une bonne idée de partir avec ce type ?

La leadeur du groupe, qui dirigeait le traineau, ne répondit pas tout de suite. Finalement elle dit : 

            -C’est un ordre de la princesse Sophia, nous ne pouvions           refuser, Thara.

            -Je partage son inquiétude, dit alors une trentenaire à la         tignasse rousse, qu’est-ce qu’il se passera s’il découvre la             présence de sa majesté, il est imprévisible.

Torya haussa les épaules.

            -Peu importe la façon dont le prince Grill réagira, s’il prend bien la chose tant mieux, mais dans le cas contraire je me chargerai de lui.

En terminant sa phrase, la soi-disant marchande porta sa main à sa taille où, cachée sous sa tunique, une paire de lames attendait.

 

La nuit tomba et l’on décida d’établir le campement. Comme il l’avait fait plus tôt dans la journée, Joshua fut envoyé en éclaireur, cette fois en quête d’une caverne ou d’un flanc de montagne hospitalisé. Le jeune homme objecta quelque peu, les rares cavernes des environs devaient probablement être l’antre des monstres sauvages et des gobelins.

Toutefois sa mission restait la même, les soldats et les marchands ne pouvaient pas dormir dans la neige. Ils risquaient tous de mourir de froid.

Sur le dos de Hortho, Joshua sillonna le col à la recherche d’un lieu valable où établir un campement. L’attaque qu’il redoutait tant n’avait pas eu lieu, mais il craignait que ce ne soit le calme avant la tempête.

Finalement, le Guerrier-cuistot découvrit un creux dans la paroi rocheuse du col. Un endroit à l’abri du vent et facile à défendre en cas d’attaque ennemie. Hortho fit volteface et retourna vers le campement. Moins d’une demi-heure plus tard, toutes les Chouettes-Blanches et les marchands établissaient leur camp dans le creux de la falaise.

Une fois encore, Joshua assura le feu et entreprit de préparer le repas du soir. Cette fois à la place de viande d’hydre des marais, le jeune cuisinier s’attela à la préparation d’une soupe de tomate de feu des hautes piques de l’ouest.

Ces légumes remarquables, endémiques au royaume Gourmet, ne poussaient étrangement que dans les hauts plateaux des montagnes glacées. Leur étrange capacité à dégager une puissante chaleur permettait aux herbivores de survivre dans cet environnement rude et inhospitalier.

Les cuistots du royaume avaient bien vite compris l’utilité que ces tomates pouvaient apporter dans les circonstances similaires à celle où Joshua et ses compagnons de routes se trouvaient. Une fois cuisinés correctement, les légumes permettaient à celui qui les mangeait de supporter des températures quasi polaires.

Joshua découpa les tomates en rondelles, avant de les broyer, et de les plonger dans l’eau bouillante du chaudron, au-dessus du feu. L’eau se teinta alors d’une couleur vermeille, le cuisinier au teint d’ambre versa des pincées d’épices venues du royaume Gourmet. Encore fois une odeur alléchante se répandit dans le campement et ce ne fut qu’au moment de servir le plat que Joshua réalisa que tous les militaires braquaient leurs regards sur lui.

Borbon Saché le fixait avec de grands yeux, comme un enfant qui regarde un magicien faire un tour. Les yeux de Shilva et Sorya renvoyaient le même éclat que les grands prédateurs lorsqu’il observe une proie. Mirka quant à elle portait sur lui un regard pragmatique, comme lorsqu’un artisan observe un confrère en action.

À contrario, les commerçantes semblaient à se désintéresser totalement des talents culinaires de Joshua, visiblement bien trop occupées à dresser leur partie du campement. Le jeune homme ne s’en souciait guère. Ce n’était nullement le cas de la capitaine Romar. Depuis que ses supérieurs lui avaient confié cette mission, la haute elfe sentait qu’ils lui cachaient quelque chose. Durant sa longue vie, la militaire avait appris à discerner les mensonges et les gens qui dissimulent des informations. Il ne faisait aucun doute pour elle que cette mission d’escorte était bien plus que ce qu’elle semblait être.

L’allure et les manières des membres de la caravane, étaient plus proches de celle d’une équipe de soldats, que d’une troupe de marchands. La haute elfe n’avait aucun doute, sur le fait que leur profession apparente n’était qu’une couverture. Elle ignorait les réelles motivations de ces femmes, et elle n’aimait pas ça. Son escouade était impliquée dans leur histoire et elle en ignorait les tenants et aboutissants.

Sorya espérait, que l’expédition se déroulerait sans que les Chouettes-Blanches, ne souffrent des secrets de cette mission d’escorte. Un instant, elle envisagea de confronter les commerçantes factices, mais elle vit bien que même sous la torture, elles ne piperaient mot.

L’appel de Joshua pour le souper, tira la vétérane de ses réflexions, elle réalisa alors qu’elle était affamée.

À présent tous assis autour du feu, les membres de l’unité dégustaient la succulente soupe rouge. Les « marchandes » s’étaient servi un bol avant de repartir vers leur chariot, comme une meute de louves qui ne désirent pas laisser leur territoire sans défense.

Cela n’échappa pas à Joshua. Si le Guerrier-cuistot n’avait guère prêté attention à l’attitude des commerçantes à leur départ de Gèle-fendre, ce soir-là il ne put s’empêcher de se sentir désagréablement observé par le groupe de femmes.

Elles lui lançaient des coups d’œil curieux et parfois méfiants. Le jeune homme se demandait ce qui était à l’origine de ce comportement. Il avait beau chercher dans ses souvenirs, rien ne lui revenait au sujet de ces commerçantes.

Finalement, Joshua mit cela sur le compte de son apparence peu commune. Il termina son repas puis se leva et dit :

            -Je vais prendre les premières heures de garde, si vous le       permettez capitaine.

Sorya n’y trouva rien à redire, le Guerrier-cuistot souhaita une bonne nuit à l’équipe et alla se poster à l’entrée du bivouac, sa Vorpoêle et son étrange perche en main. En dépit du froid et de la légèreté de son accoutrement, Joshua n’avait pas froid.

En effet, les longues années à mettre au point « la frappe du grill » avait, en plus de donner à sa peau une couleur ambrée, renforcé son corps au point que celui-ci dégageait constamment une puissante chaleur. Si dans un milieu froid ou tempéré, cela ne posait pas de soucis, dans les milieux désertiques, cela l’obligeait à s’hydrater de façon exagérée, pour ne pas surchauffer, comme il aimait dire.

Assis en tailleur sur un rocher plat, le jeune homme scrutait de ses yeux émeraude, la zone sombre opposée au camp de base. Sa poêle en adamantine dans une main, il en suivait machinalement le contour de l’autre. Le vent sifflait dans le col, amenant quelques flocons. Joshua espérait que cela n’était pas les prémices d’un blizzard, cela paralyserait le convoi pendant un temps indéterminé. Ce qui n’était pas envisageable, compte tenu de la quantité limitée de vivres dont ils disposaient.

Afin de se détendre et de rester concentré, le cuisinier passa en revue les plats, qu’il pourrait mitonner dans les prochains jours avec les provisions dont disposaient les Chouettes-Blanches.

***

Dans la nuit glacée du col, un bipède se déplaçait en rampant dans la neige. Sa peau était d’un vert sale tirant sur un bleu pâle, ses dents étaient jaunes et pourries et ses yeux renvoyaient un éclat rouge et cruel. Le gobelin, vêtu d’un simple pagne en peau, était armé de deux lames courtes effilées. Ses semblables, qui l’avaient envoyé en éclaireur pour éliminer la sentinelle, attendaient son signal pour l’attaque. Un assaut facile, oui c’était le mot. Le garde, affublé d’une étrange tunique rouge et noire, ne pouvait le voir, il en était sûr. Il allait l’attaquer par surprise, sur sa droite et lui trancher la gorge sans qu’il ne comprenne ce qu’il se passe.

Lentement l’assassin se redressa, il fit un pas vers le rocher où l’humain était assis. Il n’était plus qu’à deux mètres de sa cible, il leva ses lames, prêt à frapper. Il ne le fit jamais.

En un battement de cils, l’humain disparut de son champ de vision. Un choc fulgurant s’abattit sur son crâne qui se brisa comme du verre. Alors qu’il rendait son dernier souffle, le gobelin cru entendre la sentinelle hurler.

            -Des gobelins !! Cria le Guerrier-cuistot en direction du            camp.

Aussitôt, toute la troupe se mit en action. Les militaires saisirent leurs armes et les commerçantes s’agitèrent dans leur chariot. Joshua, avait repéré les gobelins dès qu’il avait senti leur assassin approcher. Il avait attendu, qu’il soit le plus proche possible, pour mieux déstabiliser les ennemis. Le jeune homme cracha de colère, la première heure de garde s’était pourtant bien déroulée, mais les peaux-vertes avaient d’autres plans semble-t-il.

Joshua ignorait combien d’ennemis allaient leur tomber dessus, mais il y en avait plusieurs dizaines, ça il en était sûr. Le combat s’annonçait difficile. S’il avait été seul, il serait allé au-devant de l’ennemi, mais là il avait des gens à protéger.

Il resta donc à la lisière du campement, pour se déplacer sur le flanc droit, là où il sentait l’odeur fétide des ennemis. Ses deux jambes plantées jusqu’à mi-mollet dans la neige, Joshua raccrocha sa perche dans son dos et fit tournoyer sa Vorpoêle dans ses mains.

Alors que les Chouettes-Blanches se déployaient, le Guerrier-cuistot commençait à voir les yeux rougeoyants et à entendre les glapissements des gobelins qui approchaient en sautillant. Trois d’entre eux entrèrent dans la lumière du bivouac, affublés du même capuchon en peau de bête et des mêmes lames que leur congénère décédé.

Bondissant, comme d’infâmes crapauds, aux yeux luisants de colères, les trois peaux-vertes bondirent sur l’humain à la peau orangée. Leurs dagues accrochèrent la lueur des flammes, et brillèrent dans la nuit comme des éclairs. Joshua passa à l’action, ses muscles d’acier se tendirent et il exécuta le « Poêle-furie ». Le premier ennemi sentit sa cage thoracique éclater en mille morceaux, au moment où le disque d’adamantine lui percutait la poitrine. Le second voulut trancher la jambe du Guerrier-cuistot, ses lames sifflèrent dans le vide, avant de recevoir un puissant coup en pleine figure qui lui dévissa littéralement la tête.

Joshua n’eut malheureusement pas le loisir de tuer le troisième, celui-ci fut fauché par un carreau de Borbon, qu’il reçut en pleine tête. En se retournant, le jeune homme aperçut le semi-homme perché, une fois de plus, sur l’un des nombreux rochers de grande taille, lui offrant ainsi une ligne de tir parfaite.

Les autres militaires jaillirent à leur tour du campement, l’elfe noir armée de sa hallebarde, la naine avec son marteau massif et un bouclier d’acier rond, le jeune Gabriel en arme et bien sûr la capitaine Romar son sabre étincelant dégainé. L’unité Chouettes-Blanches allait vendre chèrement sa peau.

Les autres gobelins jaillissaient du manteau noir de la nuit, l’écume aux lèvres et arme aux poings. Les membres de l’escouade formèrent une ligne de défense, prêts à en découdre. Le premier fut pour Shilva, un Hob, un spécimen de gobelin plus grand et musclé que la norme, armé d’un gourdin. La Drow effectua un moulinet dévastateur qui trancha net le bras du peau-verte, avant de le décapiter d’un coup net et précis.

Ce fut au tour de Mirka de faire parler le fer. D’un puissant coup de son marteau de guerre, elle balaya trois gobelins comme des fétus de pailles. Sorya débita en tranches quatre peaux-vertes d’une passe d’arme digne d’un pas de dance. Gabriel fit front commun avec sa supérieure. Il bloqua les attaques à l’aide de son bouclier tout en répliquant à coups de tailles et d’estocs, repoussant deux ennemis simultanément.

La horde était à présent sortie de l’obscurité, dévoilant son nombre : une trentaine de gobelins se déversait droit sur le camp. Joshua cracha à nouveau, en signe de colère, et sans hésiter alla au-devant du danger. Le Guerrier-cuistot s’avança, il devait endiguer le flot d’ennemis avant qu’il ne soit trop tard et il savait exactement comment s’y prendre. Une fois qu’il fut assez proche, Joshua avala une immense goulée d’air avant de la recracher avec force. Une fois encore, il utilisa le « souffle du fourneau », mais cette fois la gerbe de flammes fut gigantesque, engloutissant sans peine le tiers de la marée verdâtre dans son flux incandescent.

Une horrible odeur de chair carbonisée se répandit dans l’air ambiant, une dizaine de cadavres calcinés gisait sur le sol rocheux, dépouillé de sa neige évaporée sous la chaleur du brasier de Joshua.

Les gobelins survivants étaient à la fois terrorisés par les flammes du Guerrier-cuistot et fous de rage d’avoir vu leurs semblables balayés comme des insectes. Ils commirent l’erreur de se concentrer sur l’humain coiffé d’un bandana. Les militaires les prirent à revers, Mirka en réduisit quatre en purée, Sorya et Gabriel en taillèrent six en pièces, Shilva en faucha trois autres et Borbon en abattit deux de plus en rechargeant son arbalète avec une aisance fulgurante.

Il ne restait que quatre gobelins, tous foncèrent sur Joshua. Le jeune homme se lança à leur rencontre, poêle en main, il brisa nuques et plexus en un « Poêle-furie » si vif que les peaux ne comprirent qu’ils étaient morts qu’une fois au sol. Le sang gicla dans une pluie de gouttes vermeilles, formant une œuvre d’art aussi sanglante que poétique sur le manteau blanc du sol.

Le Guerrier-cuistot se détendit, heureux d’avoir stoppé l’attaque. Un cri aigu déchira la nuit, Joshua fit volte-face et perçut du mouvement prêt du chariot. Ce cri de détresse juvénile fut comme un coup de foudre pour le jeune homme, quelque chose se réveilla dans son esprit et il s’élança comme un loup à la rescousse d’un frère blessé.

Malgré sa stature trapue, Joshua dépassa les Chouettes-Blanches en un instant et fila comme une flèche, fendant la neige. Il se rapprocha très vite de la caravane, il vit alors cinq Hobgobelins, dont quatre avec qui les commerçantes étaient aux prises, le cinquième était en train de filer avec un paquet, surement volé dans la marchandise, sous le bras.

Voyant le Guerrier-cuistot approcher, Torya hurla :

            -Seigneur Grill ! Ne les laissez pas emmener la princesse !

Seigneur…Personne n’avait appelé Joshua ainsi depuis des années. Les paroles de la « commerçante » avaient fait voler sa couverture en éclat. Mais en l’instant présent le jeune homme devait rester concentrer. En jetant un œil noir à la quadragénaire, Joshua se lança à la poursuite du monstre.

Comprenant l’urgence de la situation, le Guerrier-cuistot se ramassa sur lui-même et bondit de toutes ses forces. Les muscles d’acier se détendirent comme un ressort, propulsant Joshua à près de dix mètres du sol. De là, il avait une vue parfaite sur sa proie. Le Guerrier-cuistot inspira de nouveau, gorgeant ses poumons d’air. Puis il souffla à nouveau, mais cette fois de façon saccadée exécutant alors le « Déluge de Friture ». Au lieu d’une gerbe de flammes régulière, Joshua cracha une rafale de boules de feu qui s’abattirent devant le Hobgobelin, lui coupant la route. Un sourire sauvage se peignit sur le visage ambré du Guerrier cuistot et ses yeux verts brillèrent au clair de lune.

Plongeant vers le sol avec souplesse, à la seconde où il toucha le sol Joshua prit appui et d’une puissante impulsion de sa jambe se jeta sur le peau-verte dont il était à seulement trois mètres maintenant.

L’ennemi se retourna, dominant le jeune homme de son mètre quatre-vingts, il tira une énorme hache de sa ceinture. Le gobelin leva le bras et abattit son arme, bien décidé à fendre Joshua en deux. Ce dernier fit pivoter Vorpoêle dans sa main, il serra fermement son arme et contre-attaqua. Mais cette fois-ci au lieu du plat de l’arme, il utilisa le bord aigu de la poêle. Lorsque le fer de la hache percuta Vorpoêle, il se brisa net en deux.

Profitant de la surprise de son adversaire, le Guerrier-cuistot porta un nouveau coup droit sur le genou du gobelin qui se brisa dans un bruit sec et répugnant. Sans souffler Joshua passa dans le dos du gobelin et lui porta deux coups, brisant sa colonne vertébrale.

Le peau-verte tomba à genou, puis à quatre pattes, il voulut relever la tête mais le Guerrier-cuistot ne lui en laissa pas le temp. Joshua leva sa poêle en adamantine et tel un bourreau qui abat sa hache, il l’abattit sur la nuque du gobelin. Le cou du peau-verte fut littéralement broyé et réduit à un simple tissu de chair et de peau. Le Hobgobelin fut parcouru de spasmes avant de rendre son dernier souffle.

Joshua poussa un soupir de soulagement. Il était essoufflé par le combat, cela pouvait se produire s’il enchainait les techniques de « la frappe du gril » trop rapidement. Le « paquet » que le peau-verte avait volé se mit à bouger, puis il se leva.

La marchandise se révéla être une petite fille, de dix ou onze ans pas plus, estima Joshua. Une longue chevelure, de couleur ailes de corbeau, bouclée tomba en cascade sur ses petites épaules. La fille se retourna, dévoilant un visage ovale et des yeux d’un bleu marine profond. Une beauté juvénile et innocente se dégageait de cette enfant, mais Joshua voyait une intelligence et une certaine expérience de la vie briller dans ses yeux. Elle était vêtue d’une cape sombre par-dessus un épais manteau de cuir et de fourrure.

  Alors qu’il dévisageait son étrange découverte, la jeune fille le fixait avec un regard interrogateur, étonnamment rempli d’assurance et de sérénité. En dépit de la vue du cadavre du gobelin à ses côtés, et de la présence du cracheur de feu, elle affichait un calme relatif.

Les éclats de voix des fausses commerçantes, que Joshua supposait être en vérité ses gardes du corps, se firent alors entendre. Torya arriva au pas de course, suivie pas ses consœurs. Elle tomba à genou devant la jeune fille.

            -Princesse Sophia ! Vous n’avez rien ? Demanda t’elle la voix     tremblante.

Le nom de la princesse, réveilla quelque chose dans la mémoire de Joshua. Une sorte de lumière apparut alors dans l’esprit du Guerrier-cuistot, il semblait percevoir le sommet d’un iceberg d’événements et on venait de l’y jeter.

            -Princesse ! S’exclama Borbon Saché qui venait d’arriver avec le reste des militaires.

Tous regardaient la petite fille avec de grands yeux ronds. Sophia se retourna vers les Chouettes-Blanches et fit une révérence.

            -Sophia Kane princesse du royaume de Victa

La capitaine Romar lâcha un juron.

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