Clémentine

Clémentine a les yeux couverts d'un voile acide.
Son parfum de meringue envahit la narine 
De quiconque croit bon d'approcher Clémentine.
Elle a les yeux fermés aux assauts de la ride.

Elle enchante aussi bien qu'elle enivre et avine
Les ingénus encor, malades du vieux rhume
Qu'on appelle l'amour, grand dévoreur d'agrume,
Qui ne laisse aux fidèles, hélas, que sa ruine.

Holocauste premier pour notre Clémentine,
Qui fait bien des martyrs et laisse derrière elle
L'écorce de ces cœurs candides qui s'échinent

À percer son bonheur et goûter de sa chair.
Clémentine a des yeux aussi beaux que cruels.
Tous les fruits délaissés sont rongés par les vers.

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