Amitié

Place du Parlement, assise à la fontaine. 
Tu m'observes de loin et déjà tu souris. 
Nous ne buvons qu'un verre et pourtant c'est ici
Qu'une ivresse de joie suffit à ma grand'peine

Je prendrai bien du cidre et ma main dans la tienne
Et, buvant de ce vin qui rend les yeux si clairs, 
Tu verras dans les miens cet iris calme et fier
Que je porte parfois quand mes yeux se promènent

Sur toi ; qui es mon cap, mon Nord, mon capitaine. 
Et je rentrerai seul, et tu partiras loin. 
Nous voguerons tout deux vers le soleil prochain 

Toi sur le ciel des nuits, moi sous la pluie, la peine.
Je croirai quelquefois t'aimer plus que je pense
Comme un vaisseau s'accointe à la mer la plus dense.

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e v a
Posté le 30/07/2025
Bonjour,

J'apprécie ce poème qui m'évoque une relation entre deux êtres teintée de mélancolie et du sentiment d'être à la fois proche et éloigné de l'autre, comme si, malgré la séparation, on se retrouvait toujours quelque-part (dans une image poétique qui nous relie, par exemple).
Léonie Dubreuil
Posté le 18/07/2025
"mon cap, mon nord, mon capitaine" : l'énumération est belle ! J'aime beaucoup aussi "l'ivresse de joie" et je trouve qu'il y a aussi beaucoup de vérité ici : la joie de se retrouver, de se recroiser, et le départ de chacun dans sa propre vie... Et il va sans dire que less vers sont d'une régularité irréprochable.
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