Finalement, ils s’étaient assez vite apprivoisés. Il n’avait suffi que de quelques verres, d’une longue discussion et de quelques regards pour que leurs corps ne s’éveillent. Il s’était approché. Elle l’avait frôlé du bout des doigts. Il l’avait embrassée. Elle avait fait courir ses mains le long de son dos. Il avait frissonné. Elle avait cessé de respirer. Ils s’étaient dévorés. Passionnément. Ils s’étaient apprivoisés.
Et puis elle avait quitté ses bras. Elle s’était levée. Avait enfilé un t-shirt. Replacé ses cheveux.
Il l’avait observée. S’était attardé sur les courbes du corps qu’il venait de découvrir. S’était autorisé quelques rêveries, quelques fantasmes. Et puis, elle s’était tournée vers lui et avait remis de l’ordre dans ses idées : « Ça ne servirait à rien de s’aimer. ». En une phrase, elle avait établi les règles. Cadré leur rapport. Organisé leur relation. Aucun sentiment n’était permis. La distance et leurs différences lui servirent d’excuse pour cloîtrer l’amour et son lot d'incertitudes. Pas de surprise. Pas d’improvisation. Il avait acquiescé, et savourait les premiers pas de l’ordre au cœur de sa vie.
Elle avait regretté ses mots dès le lendemain, lorsqu’elle avait réalisé que son esprit était occupé par les bras d’un paumé.