Clope

Par Yaya95

 

J'attends. Que faire d'autre dans un hôpital psychiatrique ?

Le temps s'écoule différemment ici : il se traîne, s'étire indéfiniment. C'est tragique.

 

Pour plier le temps, on adopte alors plusieurs stratégies pour combler ce vide qui nous étreint.

Dormir, déambuler dans les couloirs, mais surtout fumer.

Chaque jour qui passe, lentement, on s'éteint.

 

C'est le grand fléau des hôpitaux psychiatriques. On n'en parle pas, mais qu'est-ce qu'on peut tirer des clopes ici, c'est vrai.

Beaucoup de personnes commencent – ou recommencent – à fumer dans ces lieux.

 

C'est un cercle vicieux.

 

On s'allume une cigarette sans même y penser ; ça devient un geste machinal.

On s'ennuie ? Une clope. On est triste ? Une clope. On est contrarié ? Une clope. En colère ? Une clope.

Ça devient banal.

 

Et comme on est toujours dans l'un de ces états-là, on perd vite le compte, je vous jure.

 

Mine de rien, les hôpitaux psychiatriques sont nocifs pour la santé, je vous assure.

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez