Coddie

Notes de l’auteur : Chapitre 5, deuxième partie.

Attention, ce passage du récit est assez sombre et il contient une scène de torture explicite.
Rassurez-vous, Jaken reviendra dans le chapitre 6 pour égayer un peu l'ambiance ;)

Soudain une porte s’ouvre dans un grincement et un rai de lumière transperce ma cellule. Je me protège les yeux derrière ma main, une haute silhouette pénètre à l’intérieur. Je ne distingue pas grand-chose mais j’entends. Le bruit de sabots sur un sol de pierre, suivi d’un hennissement. Le centaure m’attrape, me redresse sur mes jambes et m’entraîne derrière lui sans m’adresser la parole. C’est un individu âgé au visage austère et aux cheveux grisonnants. Tétanisée, je le suis d’un pas docile à travers un long couloir gris aux murs de pierre qu’éclairent difficilement trois lanternes vacillantes qui ont presque totalement consumé leurs gemmes d’éclat. J’entends avec effroi les cris d’autres prisonniers à travers des portes, je me demande ce qu’on peut leur faire subir pour les faire hurler comme ça. Mon gardien me tire, m’oblige à avancer plus vite.

Nous arrivons finalement dans une salle voûtée de hautes dimensions qui aurait amplement suffi à accueillir un banquet de trois-cent personnes. Elle est entièrement vide à l’exception d’une table de bois mal dégrossie et d’un tabouret à trois pieds posé en-dessous. Le centaure me pousse à l’intérieur et défait mon bâillon, puis il s’empare d’une clé et ôte les lourdes chaînes qui pèsent à mes chevilles.

« Pas crier, pas bouger », m’avertit-il d’une voix grave et râpeuse.

J’acquiesce sans un mot, bien trop effrayée pour oser lui répondre. Il repart alors d’un pas tranquille et m’abandonne dans la pièce en claquant énergiquement la lourde grille qui en barre l’accès. Mais je ne reste pas seule très longtemps car quelques instants plus tard une jeune femme fait son apparition. Un grand cercle d’arabesques blanches se dessine sur le sol et elle se matérialise soudain à l’intérieur comme par enchantement. Elle porte une longue toge d’un bleu azur nouée à la taille par un morceau d’étoffe carmin. Sa taille fine, son port noble et la couronne de bois flotté qui orne sa tête lui donnent l’allure d’une reine. Sur son front scintille un joyau blanc comme neige, ciselé avec une précision d’orfèvre et dont l’éclat palpite doucement. Elle me dévisage un instant en silence et me sourit chaleureusement.

« Bonjour, Coddie Vilmer. »

Sa voix est pure, cristalline et puissante. Je reconnais le ton mélodieux de celle qui chantait dans mon rêve au milieu de la tempête. D’un geste, elle fait apparaître une chaise de nul part et s’y installe confortablement. Je l’observe avec stupéfaction, mes yeux ne parviennent pas à se détacher du joyau resplendissant qu’elle porte sur son front.

« Princesse Ceara ? » Hasardé-je d’une voix tremblante de peur et d’émotion.

Elle acquiesce et m’invite à la rejoindre, désignant du doigt un deuxième siège couvert de brocard qui ne se trouvait pas là une seconde avant. Autour de moi, le décor de la salle froide et lugubre est en train de changer. À ma droite, la pierre de taille grise s’efface pour laisser place à un âtre où brûle une généreuse flambée. Dans les murs s’ouvrent de hautes fenêtres qui donnent sur l’extérieur et me permettent d’apercevoir un morceau de ciel bleu. Le sol se couvre de tapis rouge et or chatoyants, une coiffeuse surmontée d’un grand miroir fait son apparition. La table en bois sale qui occupait le centre de la pièce disparaît, remplacée par un lit à baldaquin qui a l’air confortable. Devant Ceara se matérialisent un service à thé et une bouilloire fumante sur un plateau.

« Où sommes-nous ? Parviens-je à bégayer, impressionnée par ces transformations.

- Dans ma chambre au Palais d’Ambre bien sûr. Enfin techniquement, tu es toujours dans la prison des Sorcelames mais j’ai Façonné un décor un peu plus chaleureux autour de toi.

Elle se tait quelques instants, le temps de savourer une gorgée de thé aux senteurs herbacées. Mon estomac gronde et suscite chez la princesse d’Ambreciel un léger rire.

- Prends un gâteau si tu as faim », dit-elle en me tendant un nouveau plat qui n’existait pas une seconde auparavant.

Je pose un regard émerveillé sur la montagne de pâtisseries qui s’empilent à présent devant moi. Il y a des roulés à la cannelle, des beignets qui sentent bon la pomme chaude et de la brioche aux raisins recouverte d’un glaçage sucré. Tous ces parfums me rappellent l’échoppe de ma mère et je croque avec gourmandise dans un friand aux pommes tout juste sorti du four. Son goût est identique à celui de mes souvenirs.

« Est-ce que tout cela est réel ?

Ceara sourit pour saluer ma perspicacité.

- Non, Coddie Vilmer. J’ai créé ces pâtisseries à partir de ton imagination. Mais elles t’apportent du réconfort et tu risques d’en avoir besoin bientôt. »

Elle prend une autre gorgée de thé et s’esclaffe en me voyant engouffrer deux beignets et un roulé à la cannelle. Je mange à toute vitesse, j’ai trop peur que cette nourriture délicieuse disparaisse comme elle est apparue.

« Nous n’avons que peu de temps, reprend Ceara de sa voix douce et envoûtante. Le commandant Ravinel ne va pas tarder à te rejoindre, mais je tenais à faire ta connaissance et à m’excuser. Ça a dû te paraître étrange et effrayant de partager ce rêve avec moi tout à l’heure. »

J’acquiesce. Je sais que je devrais avoir peur, me méfier de cette femme qui possède d’étranges pouvoirs. Rien de tout ça n’est naturel, ce n’est pas normal de partager un rêve avec quelqu’un ou de manger des gâteaux sortis du néant. J’ai l’impression qu’elle peut lire dans mes pensées, elle sait qui je suis alors qu’elle ne m’a jamais rencontrée. Elle a vu mes souvenirs, elle connaît mes pâtisseries préférées. Une petite voix dans un coin de ma tête sonne un signal d’alarme mais je refuse de l’écouter. L’inconnue qui se tient devant moi dégage quelque-chose, une sérénité apaisante qui m’incite à lui faire confiance. Elle a l’air calme, bienveillante, elle me regarde avec des yeux attendris. La bouche pleine de miettes de gâteau, je lui demande :

« Pourquoi êtes-vous apparue dans la tempête ? Je vous ai entendue chanter.

- Le sceau qui entoure la dernière Enclave m’interdit de faire de la magie à l’extérieur. Quand tu as franchi l’arche, je t’ai frappée d’un sortilège de sommeil et j’ai utilisé ton rêve pour m’échapper un court instant avant que la porte ne se referme.

- Vous échapper ? Dis-je avec étonnement. On vous a enfermée ici ?

- Patience, Coddie Vilmer. Je promets de tout t’expliquer le moment venu. »

Elle se tait un instant et j’entends un bruit de pas qui approchent. Le son d’un trousseau qui s’agite lorsqu’on tourne une clé dans une serrure puis le raclement métallique d’une porte retentissent. Ceara se fait soudain grave et beaucoup plus sérieuse.

- Je ne peux pas rester plus longtemps, mais je reviendrai te voir. Surtout ne parle pas de moi au commandant Ravinel, ni de ce que tu as vu ou entendu dans la tempête. C’est très important, d’accord ? »

J’acquiesce vigoureusement et je sens la peur qui revient me tordre les intestins. Je n’ai pas envie que Ceara parte, je ne veux pas qu’elle me laisse toute seule dans cet endroit obscur et froid. Mais déjà le décor magique commence à fondre, les couleurs se fanent et disparaissent, les murs de pierre sombre remplacent les hautes fenêtres ogivales qui diffusaient de la lumière. Je me jette sur le plateau de pâtisseries pour m’emparer d’un beignet aux pommes, mais ma main passe au travers comme s’il ne s’agissait que d’un mirage. La princesse d’Ambreciel s’est envolée, je suis de nouveau dans la grande salle de la prison des Sorcelames. Et juste devant moi se trouve le visage mutilé d’Ezio Ravinel.

« Bonjour, Coddie Vilmer. »

Je sursaute de le voir si près de moi, je tremble à l’intonation glaciale de sa voix. Ses mots sont les mêmes que ceux de la princesse mais ils suscitent cette fois un sentiment de terreur incontrôlable.

« Comment connaissez-vous mon nom ? Parviens-je à bégayer.

L’homme a une grimace hideuse qui me pousse à reculer pour m’éloigner autant que possible.

- Allons, jeune fille. Je suis le commandant du Guet d’Ambreciel. Vous me pensez vraiment incapable de découvrir qui est l’apprentie de la célèbre Main-Noire ? »

À ces mots mon cœur se glace, je me remémore les paroles de Jaken sur le toit de la banque. Quoi qu’il arrive, tu ne dois jamais leur donner ton nom. S’ils découvrent que tu n’es pas la véritable Main-Noire, ils te tueront sans sommation. Je m’effondre sur le tabouret comme une masse, j’ai l’impression de me liquéfier de l’intérieur. Ravinel le sait, il cherche à me déstabiliser et pousse plus loin son avantage.

« Cela fait des semaines que mes hommes vous surveillent, Coddie Vilmer. J’espérais qu’un jour où l’autre, vous me conduiriez jusqu’au refuge de votre maître. Hélas, cet imbécile de Fieryn Dolan a préféré vous capturer plutôt que de vous suivre. À cause de lui, je vais devoir employer la manière forte pour obtenir des réponses à mes questions. »

Il se tait, ouvre soudain de grands yeux amusés, examine avec attention le sol autour de moi. Il renifle à plusieurs reprises, comme un limier qui a flairé une piste. Je frémis. Il se tient précisément à l’endroit où la princesse d’Ambreciel était assise quelques instants plus tôt.

« C’est étrange, dit-il. Je sens dans cette pièce les restes diffus d’un parfum herbacé. Des épices, également… De la cannelle, peut-être ?

Il m’adresse un sourire torve et se penche dans ma direction pour humer l’air à côté de moi. Sa respiration à travers le tissu qui masque son nez produit un sifflement effrayant.

- La magie laisse toujours des traces, jeune fille. Je doute fortement que vous soyez une Anormale, mais si quelqu’un possédant des pouvoirs est venu vous rendre visite, je découvrirai tôt ou tard de qui il s’agit. »

Là-dessus il se retourne et je découvre dans son dos le centaure âgé qui m’a accompagnée de ma cellule jusqu’ici. L’hybride porte sous son bras une sacoche en cuir usé qu’il dépose sur la table. Deux gardes du Guet se tiennent à proximité ; sur un claquement de doigts de Ravinel, ils s’avancent jusqu’à moi et m’immobilisent.

« Attachez-la, messieurs. »

Je hurle et je me débats dans tous les sens en comprenant ce qui m’attend. Sur la table, le centaure-bourreau est en train de préparer ses instruments avec minutie. Il installe devant lui toute une collection de couteaux à lame fine, plusieurs paires de tenailles, des pinces coupantes, de longues aiguilles, des marteaux pour broyer les os et même un brasero miniature dans lequel il allume un feu à l’aide d’un briquet à amadou. Les soldats de Ravinel me soulèvent et m’allongent sur le banc de torture, ils ligaturent mes poignets et mes chevilles avec des cordes qu’ils attachent à des crochets sous les coins de la table. Le Sorcelame s’approche et pose sur moi un regard satisfait.

« Quand Greol en aura terminé avec vous, Coddie Vilmer, vous me révélerez tout ce que je veux savoir et bien plus encore. Commençons avec une question simple : qui se cache derrière le masque de la Main-Noire ? »

Je panique, je l’observe avec des yeux exorbités mais mes lèvres restent scellées, je suis bien trop terrifiée pour pouvoir lui répondre. Ravinel commande :

- Brûlez-lui la main droite.

- Non, pitié ! »

Je gesticule, je m’égosille, je supplie et je pleure, mais Greol le centaure fait lentement le tour du chevalet et vient placer le brasero en-dessous de ma main. La flamme caresse ma paume et m’arrache un gémissement, puis un cri de douleur et un hurlement. Les secondes s’égrainent, j’ai l’impression que le feu me brûle pendant une éternité. Enfin, Ezio Ravinel ordonne au centaure de se reculer.

« Ce n’est que le début de la journée, dit-il. Nous avons de longues heures devant nous. Que savez-vous du joyau d’Ambreciel et du démon Morgulath ?

- Rien ! Rien du tout, je le jure !

Ravinel pose sur moi un regard inquisiteur et fronce les sourcils. Il se penche à mon oreille et, d’une voix suave encore plus effrayante que d’habitude, murmure :

- Je ne vous crois pas, mademoiselle Vilmer.

Puis, à l’adresse de mon bourreau :

- Remettez la flamme en place et cassez-lui les doigts un par un. »

Cette fois je n’ai même pas la force de me débattre. Greol saisit ma main et la pose au-dessus d’un trou circulaire dans la table, puis resserre mes liens pour que je ne puisse pas la retirer. Il glisse alors le tabouret en-dessous et y installe le brasero, de sorte que la flamme soit juste à la bonne hauteur pour effleurer ma peau. Je crie de nouveau à pleins poumons pendant que le feu dévore ma chair avec appétit. Au moment où j’arrive à me convaincre que la douleur ne pourra pas être pire, l’Anormal saisit mon annulaire à l’aide d’une tenaille en fer et casse subitement l’articulation. Ma tête tourne affreusement, la souffrance m’arrache un haut-le-cœur et me fait perdre brièvement connaissance. Je suis brutalement réveillée par le centaure qui s’empare de mon majeur et le brise à hauteur de la deuxième phalange. De nouveau, Ezio Ravinel me pose les mêmes questions.

« Qui se cache sous le masque de Jaken Main-Noire ?

Crac. L’articulation de mon index explose en morceaux.

- Que savez-vous de Morgulath et du joyau d’Ambreciel ?

Crac. Greol retourne mon pouce tellement fort que je le sens toucher mon poignet.

- Pourquoi avez-vous cambriolé l’atelier d’un Façonneur ?

Crac. Il brise mon auriculaire d’un violent coup de masse bien placé.

- Qui est venu vous rendre visite avant moi ?

- Personne ! Arrêtez, au nom du Tout-Puissant, je vous en supplie ! »

Le Sorcelame fait signe au centaure de reculer, puis se penche vers moi et essuie du bout des doigts les larmes qui s’écoulent sur ma joue. La souffrance qui m’envahit est insupportable, je prie Ran et tous les dieux de la Cité-Monde pour qu’elle s’achève au plus vite.

« Si tu souhaites que ça s’arrête, Coddie, il faut me dire ce que tu sais. Je ne suis pas un monstre, je peux te fournir une chambre confortable. Tu serais mon invitée. »

Au moment où il prononce ces mots, je vois le décor de la pièce changer autour de moi. Comme avec Ceara auparavant, les murs sinistres de la salle de torture disparaissent pour se parer de tentures mauves et de grandes baies vitrées qui laissent le soleil caresser ma peau. Une douce chaleur m’enveloppe et m’apaise, je réalise que je suis nue dans une baignoire et qu’une servante verse sur moi de l’eau tiède parfumée à la rose. Face à moi se trouve ma nouvelle garde-robe, une immense armoire de cèdre pleine de robes et de soieries. Il fait un temps radieux dehors, j’ai envie de sortir dans les jardins pour me promener. Sur un guéridon à côté de moi se trouve un plateau d’argent couvert de beignets aux pommes et de roulés à la cannelle, mes pâtisseries préférées. Je peux presque entendre la voix claire et mélodieuse de ma mère chanter.

« Dis-moi, Coddie. Qui est Jaken Main-Noire en réalité ? »

Je me tourne vers mon père qui me brosse les cheveux. Il me sourit, une étincelle de fierté brille au fond de ses yeux. Je sens grandir en moi un besoin urgent, impérieux de le satisfaire. De lui donner cette réponse qu’il attend, ce nom qu’il espère entendre depuis si longtemps. Ma mère entre dans la pièce, elle porte son tablier de travail et a encore de la farine sur le front. Jenna se précipite près de moi et m’éclabousse avec l’eau de mon bain en riant.

« Ma chérie, tout ça peut devenir réel. Tu dois faire confiance au commandant Ravinel. La seule chose qu’il a besoin de savoir, c’est le véritable nom de Jaken Main-Noire.

- Mais je l’ignore, père ! »

Crac.

Le décor de mon rêve se brise comme un miroir, la souffrance explose dans mon autre main. Retour instantané au musée des horreurs où Greol s’attaque à mon annulaire. Je hurle de toutes mes forces, je donne de grands coups de pied pour essayer de me dégager. Hélas, le centaure abat brutalement son marteau sur mon doigt et l’os produit un craquement écœurant. Il recommence, frappe plus fort encore, attrape mon majeur au passage.

Crac.

« Que savez-vous du joyau de la princesse d’Ambreciel et du démon Morgulath ? »

Pitié, que quelqu’un me sorte de cet enfer ! Les minutes défilent, la souffrance s’accumule, Ravinel me fixe de son regard fou. J’ai l’impression d’être enfermée dans un cauchemar qui n’en finit pas, dont personne ne pourra jamais me libérer. L’un après l’autre, les os de ma main gauche se brisent, à chaque seconde qui passe le brasero dévore un peu plus ma chair.

« Qui est Jaken Main-Noire, Coddie ?! »

Crac.

- Qu’avez-vous pris dans l’atelier de Matheus Finch ?

Crac.

Greol me fracasse le pouce, m’arrachant un râle d’agonie. Je dois à tout prix tenir, ne pas céder, ne rien leur révéler sur Jaken et l’endroit où je le retrouve dans les bas-quartiers. Pour supporter la douleur je repense à la princesse d’Ambreciel qui sirote paisiblement son thé, au parfum délicieux des friands à la pomme qu’elle est venue m’apporter. Je tremble, je transpire, j’ai envie de vomir. Il ne reste qu’un doigt, lorsqu’ils l’auront cassé ils seront obligés d’arrêter.

« Qui est venu vous rendre visite avant moi ? »

Crac.

Je hurle à pleins poumons, une vague de souffrance déferle dans mon corps tout entier. Je ne peux plus bouger mes doigts, je ne sens plus mes mains, ce ne sont plus qu’un amas de chair brûlée et meurtrie. Mais j’ai réussi. Jaken sera fier de moi. Ces monstres ne peuvent plus m’atteindre désormais. Leur jeu sadique pour tenter de me briser s’arrête ici.

D’un pas lourd qui résonne sinistrement dans la salle de torture, Ezio Ravinel fait le tour du chevalet et murmure d’une voix doucereuse :

« Pauvre Coddie Vilmer. Si seule et abandonnée par l’unique personne qui comptait encore dans sa misérable vie. La douleur doit être atroce, n’est-ce pas ? Veux-tu que je m’occupe de soigner tes blessures ? »

Il ne me laisse pas le temps de répondre. Du coin de l’œil, je le vois dégainer sa Lame d’Arcane. La même aura surnaturelle que lorsque j’étais enfermée dans le chariot se matérialise : elle forme une sphère de filaments bleus et blancs translucides qui tournoient avec fureur autour de lui. D’une voix grave et puissante, le Sorcelame prononce un mot dans une langue qui m’est inconnue. La douleur reflue aussitôt de mes mains, remplacée par un picotement désagréable. Mes doigts se remettent en place, mes articulations se réparent d’elles-mêmes et je sens une démangeaison à l’endroit où ma chair brûlée se régénère. Un soulagement immense m’envahit tandis que mon corps retrouve des forces, j’ai le sentiment que mon esprit s’éloigne d’un abîme qui m’aurait précipitée dans la folie.

J’ai survécu à la torture, je suis plus forte que lui.

La magie s’enroule autour de moi comme une brise fraîche et automnale, je retrouve le plaisir de pouvoir bouger mes doigts. En face de moi Jenna me sourit, je peux lire dans son regard que ma sœur est fière de moi. Mon cœur bat incroyablement fort dans ma poitrine, j’ai envie d’aller la voir pour me jeter dans ses bras. Mes entraves disparaissent, je me lève d’un pas hésitant. La salle de torture ne semble plus si froide et sinistre, c’est une cave lumineuse qui sent bon l’odeur du vin aux épices, des tourtes à la viande et des friands aux pommes. Je regarde autour de moi, mes parents sont là. Ils m’attendent. Je meurs d’envie de les rejoindre, d’enfouir mon visage contre la poitrine de mon père et de pleurer toutes les larmes de mon corps.

Hélas, le rêve vole de nouveau en éclats.

Je suis toujours attachée à la table de torture, le commandant du Guet me fixe de ses yeux cruels. Mes mains sont bel et bien guéries, mais la peur revient au galop me tordre l’estomac. À bout de souffle et totalement épuisée, je m’apprête à fondre en larmes pour le supplier de me ramener dans ma cellule lorsque Ezio Ravinel ordonne sèchement :

« Greol, vous pouvez recommencer. »

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Mila
Posté le 21/01/2024
Eh bien, pauvre Coddie !
J'ai de la peine pour elle, elle resiste et ne dit rien, endure la douleur pour Jaken alors que lui pense qu'elle l'a trahi... Et ce qui m'est venu en tête quand elle a pensé à la fierté de Jaken, c'est que lui s'en fiche peut être. Il est hautain et un peu détaché de tout ça. Du moins c'est l'impression que j'ai. Je me suis sentie triste pour elle, car elle garde une confiance et une dévotion absolue envers lui !
Enfin, j'ai bien aimé ce chapitre (enfin autant que l'on peut aimer une scène de torture ), et je l'ai trouvé rythmé et bien écrit, le Façonnage apporte une dimension nouvelle à la torture que l'on connaît, une part de cruauté supplémentaire.
MrOriendo
Posté le 22/01/2024
Hello Mila !

Merci de ton commentaire :)
Effectivement, pauvre Coddie qui se retrouve enfermée à cause de Jaken, torturée à sa place et qui en plus lui reste fidèle et endure la douleur alors que lui pense qu'elle l'a trahi... Elle a bien du courage, cette gamine !
La scène en elle-même est assez brutale, je réfléchis à l'adoucir un peu dans une prochaine réécriture pour moins choquer mes lecteurs, peut-être passer certains détails en sous-entendus... Qu'en penses-tu ?
En tout cas, l'utilisation de la magie pour Façonner les mains de Coddie fait froid dans le dos, on se retrouve face à une "boucle de torture infinie"... ça en dit long de la cruauté et de la détermination de Ravinel.

Au plaisir,
Ori'
Mila
Posté le 22/01/2024
Je pense que la scène aussi rude colle bien avec le personnage de Ravinel, cruel, machiavélique. Peut être que si la scène était adoucie, on le prendrait moins au sérieux (enfin, on se dirait "ah en fait c'est pas cool du tout mais ça vaaaa")
Je pense que les détails ne sont pas en trop, ça le rend encore plus méchant. Après tout dépend du degré de modifications.
MrOriendo
Posté le 22/01/2024
Top, merci pour ton précieux retour ! Je suis complètement d'accord avec toi mais plusieurs lecteurs m'avaient fait part du fait que le côté très dur de cette scène les dérangeait.
Artichaut
Posté le 13/12/2023
Je suis peut-être un peu plus mitigé sur cette fin de chapitre que sur le début.

Il y a des choses que j'ai beaucoup beaucoup aimé (les descriptions/illusions notamment, le personnage mystérieux de la princesse aussi). Rien à dire là-dessus, toujours très sympa.

La scène de torture physique m'a semblé un peu "de trop" par contre.
Elle arrive peu de temps après la précédente (surtout quand on lit sans temps mort) et du coup elle m'a semblé rebondir un peu trop en écho. Mais avec moins de force.
J'ai aussi eu l'impression que les deux tortionnaires avaient le même tempérament et ça m'a semblé brouiller leur caractérisation individuelle.
Peut-être que si c'était une scène de torture psychologique pour l'un et physique pour l'autre ?
MrOriendo
Posté le 13/12/2023
Hello Artichaut !

Je peux complètement comprendre tes réserves. Les scènes de torture, ce n'est jamais très agréable à lire. D'autant plus que celle-ci est assez gratinée. Tu m'apportes en revanche un autre éclairage intéressant quand tu dis qu'elle est très proche de la précédente. Les autres lecteurs ne l'avaient pas forcément relevé car il y a toujours un délai plus ou moins important avant que je ne poste un nouveau chapitre. Mais tu as raison, quand on y pense. Le chapitre 3 n'est vraiment pas loin. Il faudrait que je réfléchisse à repousser cette scène à un moment ultérieur de l'histoire pour éviter d'avoir deux scènes dures coup sur coup qui se font écho. Mais ça veut aussi dire qu'il faudra que j'amène l'explication sur la visite de Ceara autrement... que de choix à faire x)

En tout cas, je te remercie une fois encore de ta franchise et de ton retour super intéressant !
J'espère que la suite te plaira davantage.

Au plaisir et bonne lecture,
Ori
Nathalie
Posté le 19/03/2023
Bonjour MrOriendo

Belle scène de torture. C’est brutal, violent, classique, prévisible mais ça marche toujours. Je plains la pauvre Coddie. En plus, Jaken pense qu’elle la trahit alors que même pas. Pour couronner le tout, la princesse elle-même lui demande de garder un secret. Coddie n’est pas sortie de l’auberge (enfin, de la salle de torture).
MrOriendo
Posté le 20/03/2023
Hello Nathalie !

Tant mieux si tu es convaincue par cette scène de torture, elle n'a pas du tout été facile à écrire pour moi. J'ai essayé de jongler pour trouver le meilleur équilibre entre ma volonté de ne pas écrire un truc trop crade et la nécessité du réalisme, de lui en faire quand même baver un peu.
Tu verras que la pauvre Coddie est loin de s'en sortir, c'est un personnage qui ne passe pas un bon quart d'heure au début de mon histoire.

Merci à toi pour ta fidélité sur cette histoire et tous tes commentaires, à bientôt pour la suite :)
Peridotite
Posté le 05/02/2023
Coucou Oriendo,

Alors je n'ai pas détestée ce chapitre contrairement à ce que tu t'attendais 🙂 Je ne l'ai pas aimé pour autant, car il y a deux-trois points qui m'ont chiffoné. Comme j'ai aimé et pas aimé des trucs, j'ai fait le truc des (+) et (-) pour que ce soit bien clair.

(+) La torture est plus justifiée que dans le chapitre 2, on pourrait en apprendre plus sur le caractère de Coddie et en soit, c'est bien.
(-) Le problème, c'est qu'à mes yeux, Coddie apparait comme lâche et faible, ce qui est dommage selon moi (je détaille ce point plus bas dans un long pavé donc je ne reviens pas dessus ici). Si c'est ton intention, c'est ok, mais je trouve ça quand meme dommage, car le perso m'apparaît comme antipathique et j'ai plus de difficulté à m'y attacher.
(+) La magie des illustrations est cool
(-) Fais attention car c'est le même pouvoir que les illusionnistes de la Passe Miroir, un best-seller, donc je te conseille de trouver un truc pour bien te différencier de Dabos.
(+) Pendant tout le début, j'ai cru que tu nous montrais la princesse sous un nouveau jour. Lors de l'appartion dans le désert, on se dit qu'elle est gentille et adresse un warning aux persos. Ici, au début, j'avais pensé qu'en fait qu'elle était en realité plus dark, plus grise, et je t'ai même fais des suggestions allant en ce sens, car je trouvais ça cool
(-) puis on comprend que non, que la princesse est bel et bien la princesse gentille comme Leila. Dommage je me suis dit
(-) point important : tu as quasi 2 scènes de torture qui se suivent dans l'ouverture de ton livre ! Ça crée évidemment une répétition d'idées et ça ne donne pas envie de poursuivre. Je reste sur mon idée qu'il faudrait virer celle de Jaken au chapitre 2 qui ne génère pas assez d'émotions mais est juste gore, au profit de celle-ci, si cette scène te permet de poser le personnage de Coddie.

Donc comme tu vois, un sentiment plutôt mitigé de ma part. J'ai pas detesté le choix de la scène de torture en soi, même si le choix de deux scènes de torture qui se suivent ne me paraît pas judicieux et que le caractère de Coddie est le point faible de ces deux derniers chapitres à mon sens.

Mes notes :

"Nous arrivons finalement"
> 😄
> Je le relève car ils arrivent toujours finalement quelque part, mais en vrai, ici, rien d'alarmant. Le "finalement" montre qu'ils errent longtemps dans les couloirs donc ça va. 🙂

"sol et elle se matérialise soudain à l’intérieur"
> J'enlèverais le soudain

"par un morceau d’étoffe carmin."
> "Morceau" donne à penser qu'il s'agit d'un haillon ou d'un bout de tissu, mais vu l'allure noble de la femme, je sais pas si sa ceinture est bel et bien un bout de tissu pourri donc je te fais remonter cas où. Si tu veux un contraste noble/haillon, c'est tout bon

"doucement. Elle me dévisage un instant en silence et me sourit chaleureusement."
> Deux adverbes dans deux phrases qui se suivent. À voir si ça ne crée pas de la lourdeur. Et tu as "confortablement" pas loin après

"impressionnée par ces transformations."
> Pas la peine de dire, on a compris, c'est de la surrexplication, je pense, qui peut être otée.

"mais j’ai Façonné un décor un peu plus chaleureux autour de toi."
> "autour de toi" peut être supprimé, on a compris. Pour appuyer le côté désagréable du perso, tu peux ajouter un truc du genre elle l'a fait pour elle-même : "je ne supporte pas la vue de ces murs moisis". Enfin, ce n'est qu'une suggestion, ça fonctionne bien comme c'est 🙂

"et suscite chez la princesse d’Ambreciel un léger rire."
> J'ai tiqué sur "léger rire". > "Un rictus" ? (Je l'entendrais plus comme un rire mauvais non ?)

"et je croque avec gourmandise"
> Pas fan du "avec gourmandise", d'une part parce qu'elle est visiblement affamée donc ce n'est pas de la gourmandise à proprement parlé, mais aussi parce que je l'imagine se jeter dessus comme une malpropre et arracher un morceau ?

"« Est-ce que tout cela est réel ?
Ceara sourit pour saluer ma perspicacité.
- Non, Coddie Vilmer. J’ai créé ces pâtisseries à partir de ton imagination. Mais elles t’apportent du réconfort et tu risques d’en avoir besoin bientôt. »
> Suggestion : le dialogue pourrait être inversé : la princesse par mesquinerie dit : "tout ceci n'est pas réel tu sais ?" Coddie s'interrompt un instant mais continue à manger malgré la pique.

"L’inconnue qui se tient devant moi dégage quelque-chose, une sérénité apaisante qui m’incite à lui faire confiance."
> Jusqu'à présent, je pensais que tu nous décrivais la princesse comme un personnage gris, belle mais horrible. Un peu comme Jeffrey dans le trône de fer si tu veux. Je me rends compte que tu es resté sur la princesse classique. Un peu comme la princesse Leila de Star Wars, c'est ça ? En écrivant ces lignes, je me rends compte que c'est peut-être aussi Coddie qui est cruche. Tu l'avais décrite ainsi dans tes chapitres précédents et elle n'apparait pas comme une lumière, un peu comme les persos secondaires un peu lourdeau. Du coup tu as la belle princesse parfaite et bienveillante et la voleuse cruche.

"le centaure âgé"
> Le terme agé sonne tell, je te suggère de la remplacer par un terme plus show type ridé, gris ou autre"

"- Non, pitié ! »
Je gesticule, je m’égosille, je supplie et je pleure"
> Tu as déjà montré C comme cruche et lâche plus tôt, mais là, je garderais tout de même cet échange pour plus tard pour quand il lui fera qqchose, car le gars ne l'a même pas encore effleuré. Un peu de dignité quoi.
> Je précise que j'ai du mal avec les romans dont le perso est lâche et bête (homme comme femme), car l'empathie est faible. J'ai du mal à m'attacher et suivre les aventures d'un tel perso. C'est souvent le cas des persos types des slashers par exemple, avec des filles qui prennent les pires décisions possibles et crient de partout. Ces films qui se veulent horrifiques ont donc plutôt un air comique pour moi à cause de ce point. (Je le précise pour te dire quel genre de lecteur/spectateur je suis).
> Pour les scènes de torture qui sont là pour une raison, montrer la personnalité du héros, et pas juste ce qu'on appelle du torture porn, je te conseille le premier chapitre de Dune quand Paul subit le dom gabbar. Elle est vraiment bien faite et souligne la dignité et la noblesse de Paul. On l'imagine donc fort dans l'adversité. C'est un personnage qu'on veut suivre du coup. À qui on s'attache illico (oui, j'adore D'une que je suis en train de lire). Dans la caste des Métabaron, tu as une scène similaire qui va beaucoup plus loin d'ailleurs. Dans le tome 2, le fils du métabaron doit subir une mutilation rituelle (les métabarons doivent tjs en subir une). Une machine qui ne peut être arretée que par le son de sa voix est placée sur ses jambes. Le perso est si digne et si prompt à accepter son destin et donc la douleur (devenir métabaron et que son père soit fier de lui en l'occurence, d'autant que le perso est né handicapé) qu'il n'arrête jamais la machine qui finit par lui amputer les deux jambes (le garçon a 12 ans par là). C'est une scène marquante et très belle en un sens qui a vraiment un sens : elle montre quel genre de personnage on va suivre. Là quelqu'un de super déterminé : même s'il est handicapé, il nous montre sa force mentale. Dans Oulanders, une bonne série sur Netflix que je suis en train de regarder, c'est pareil. Dans la saison 1, le héro se fait fouetter, mais choisit de ne pas crier ce qui déchaine la fureur de son bourreau (le méchant) qui le fouette presqu'à mort. Pareil ici, on comprend qu'on suit un héros empli de convictions, prêt à résister pour défendre son clan et son mode de vie (celui des écossais contre les Anglais).
Ici, petit soucis : ta héroïne chouine avant même qu'on la touche. En même temps, elle pleurait bizarrement dans la voiture aussi. En gros, tu la montres comme lâche et faible, sans convictions, qqun qui ne comprend pas ce qu'elle fait là quand bien même c'est une voleuse. On ne l'imagine pas à ce stade voler sous la contrainte, mais que ça ait été un choix de sa part, son mode de vie, l'école de la rue comme tu l'as dit plus tot. Mais en fait non, tu as une sorte de seconde princesse en fait, une fille douce et tendre qui n'a pas été formée à l'école de la rue du coup. Donc je me dis à ce stade qu'on ne va pas avoir de superbes aventures avec elle, mais qu'on va devoir subir ses chapitres "nana bête" des films slashers. Comme tu le devines, je ne suis pas fan.

Pour la montée de la souffrance, il vaut mieux avoir une gradation : elle crie et pleure plus avant qu'on ne la touche qu'après. Je te conseille un crescendo pour créer de l'émotion chez le lecteur. Crainte > souffrance > souffrance ++, elle est au bord de l'évanouissement. Dans l'état actuel, c'est un decrescendo. Elle crie et pleure avant la torture > torture et souffrance > souffrance > illusion et ça va > guérison > souffrance. Le plan du chapitre serait donc à revoir selon moi pour renforcer les émotions.

Plus tard, le bourreau lui brise tous les os de la main en lui posant plusieurs questions sans attendre de réponse. Pourquoi ? Il se fait juste plaisir ? (C'est pas impossible) Pourquoi lui poser des questions dans ce cas ? C'est pas logique pour moi.

Comme elle est lâche et faible, je ne comprend pas pourquoi elle ne dit rien sur Jaken. À moins qu'on apprend qu'elle ait parlé ensuite ? C'est une incohérence. On s'attend pendant le chapitre qu'elle parle ce qui mettrait Jaken dans la mouise. Si c'est le cas, je te conseille de la faire parler ici. Si ce n'est pas le cas : un peu de dignité bon sang ! 🙂

"les murs sinistres de la salle de torture disparaissent pour se parer de tentures mauves et de grandes baies vitrées"
> C'est drôle, tu as repris le pouvoir des illusionistes de la Passe Miroir. C'est aussi un pouvoir que j'aimais bien dans ce livre

Pourquoi tu n'inverses pas l'illusion d'abord puis on lui brise les doigts des mains ? L'illusion pourrait être rompue par ça d'ailleurs, comme tu le fais, mais la surprise serait plus grande pour le lecteur

"le centaure abat brutalement son marteau sur mon doigt"
> Pourquoi pas son sabot ?

"L’un après l’autre, les os de ma main gauche se brisent"
> Elle n'a que 5 doigts. J'ai l'impression à ce stade qu'elle en a 50 !

"J’ai survécu à la torture, je suis plus forte que lui."
> Cf mes remarques précédentes : pour le côté fort, on repassera quoi. Coddie apparait comme bête et lâche (précision de beta-lecteur : j'adresse cette remarque à Coddie, pas à toi hein. À ton personnage. L'autre jour, je lisais sur PA et j'ai dit ça à quelqu'un aussi, que son perso semblait ne rien comprendre à rien, ce qui donnait l'impression qu'elle était bête, mais j'ai mis l'auteur en PLS : elle a cru que je l'insultais, elle. J'ai donc arretée la lecture de son roman. Je ne peux pas travailler ainsi ! Du coup, je reprécise car c'est important : ce n'est évidemment pas à toi, l'auteur, que j'adresse ce ressenti hein et mon but n'est pas de te faire douter de toi. Ce n'est qu'un ressenti que j'ai vis-à-vis de ton personnage, rien de plus, aucun autre jugement, que ce soit bien clair. Si je te le fais, c'est pour mieux ajuster tel ou tel point lors des relectures et réécritures, car ça va plus vite lorsque quelqu'un le dit que lorsqu'on a le nez dans le texte depuis une éternité. Moi j'ai écrit le Darrain seule pendant très longtemps et il m'a suffi qu'un ami me dise que c'était pénible à lire parce que Meghi était antipathique pour que ça me saute aux yeux (pas tout de suite hein, j'étais aussi protectrice de mon texte au début, car c'était mon premier roman. À tord. Bien sûr, mon avis voulait m'aider et dans ce cas-ci,avait raison.
D'ailleurs si ton intention est que Coddie soit bête, ce n'est pas impossible, et je le comprendrais. Tu es le seul maître de ton histoire). Fin de la parenthèse 🙂
Peridotite
Posté le 05/02/2023
*La magie des illustrations : mon correcteur a mis illustrations au lieu d'illusions, je viens juste de m'en apercevoir

Désolée encore pour ce looonng pavé 🙂
MrOriendo
Posté le 14/02/2023
Hello Péridotite !

Je suis agréablement surpris de voir que tu n'as pas détesté ce chapitre, ça me rassure car c'est le signe qu'il n'est pas trop mal écrit ^^
Je vais essayer de revenir sur tes principales remarques en vitesse avant ma pause déjeuner.

(-) Le problème, c'est qu'à mes yeux, Coddie apparait comme lâche et faible, ce qui est dommage selon moi (je détaille ce point plus bas dans un long pavé donc je ne reviens pas dessus ici). Si c'est ton intention, c'est ok, mais je trouve ça quand meme dommage, car le perso m'apparaît comme antipathique et j'ai plus de difficulté à m'y attacher.
--> Ça se rattache à la discussion qu'on a eue l'autre jour sur le fait que le roman commençait globalement comme un YA avec certains personnages très clichés. La suite du scénario prend un virage très différent, mais effectivement tant qu'on n'y arrive pas, ça peut paraître décevant. Il faudra que je retravaille certains passage de mon texte comme tu l'avais suggéré pour y insérer des indices que "non, ce n'est pas un YA. Non, mes persos ne sont pas juste débiles, faibles et sans intérêt. Non, ce n'est pas une bande de gentils voleurs avec une école et une princesse à délivrer qui s'habille de rose et se maquille avec des paillettes".
Coddie méritera certainement quelques retouches en ce sens, je verrai ce que je peux faire. Après, comme tu le dis si bien, dès le départ elle est présentée comme "un peu cruche" par Jaken donc il ne faut pas non plus que je casse trop cette image du personnage.

(-) Fais attention car c'est le même pouvoir que les illusionnistes de la Passe Miroir, un best-seller, donc je te conseille de trouver un truc pour bien te différencier de Dabos.
--> Alors, je ne connais absolument pas l'univers de Passe Miroir, je n'en ai lu aucun et je n'ai pas vu les adaptations télé/série si elles existent. Je prends note de ton avertissement et je jetterai sans doute un oeil au bouquin si j'ai le temps pour voir comment ils décrivent cette magie et comment je peux faire en sorte de m'en éloigner un peu pour ne pas risquer le plagiat.
Cela dit, à titre personnel je trouve ça contre-productif. La magie n'est pas sous copyright de la Passe Miroir ou de n'importe quelle autre œuvre de fantaisie. Si c'était le cas, si je devais ne plus jamais décrire une magie d'illusion parce-que tel auteur qui a fait des ventes en a utilisé une aussi... Bah je n'écrirais juste plus rien du tout en fait. Car il existe tellement de bouquins dans la fantasy qu'on ne pourrait plus utiliser aucun sortilège, aucun mage, enchanteur, aucun dragon ni aucune créature sans risquer de copier un livre existant. Toi-même tu utilises bien de fortes références aux vampires dans le Darrain, t'es-tu déjà inquiétée du risque de copier Twilight ou Anne Rice, Dan Simmons et tous les innombrables récits de Dark Fantasy qui font apparaître des Nosferatu ? Idem quand tu parles des nains pour la menace Danbraise, ils sont utilisés dans de nombreux autres romans à succès et pour autant, ce n'est pas un plagiat ? Alors pourquoi l'utilisation de la magie devrait-il nécessairement en être un ?

(+) Pendant tout le début, j'ai cru que tu nous montrais la princesse sous un nouveau jour. Lors de l’apparition dans le désert, on se dit qu'elle est gentille et adresse un warning aux persos. Ici, au début, j'avais pensé qu'en fait qu'elle était en réalité plus dark, plus grise, et je t'ai même fais des suggestions allant en ce sens, car je trouvais ça cool
(-) puis on comprend que non, que la princesse est bel et bien la princesse gentille comme Leila. Dommage je me suis dit.

!!! SPOILER !!!

--> Non mais la princesse d'Ambreciel est effectivement beaucoup plus dark comme personnage hein. Si je la présente toute gentille et presque maternelle avec Coddie dans cette scène, c'est juste parce-qu'elle se joue d'elle et du lecteur à ce moment du récit. Je ne vais pas en dire plus pour ne pas casser tout le truc, mais tu verras par la suite que ce n'est pas du tout un personnage qu'on a envie de ranger dans le "camp des gentils" (si tant est que ce soit pertinent d'avoir ce genre de vision manichéenne des choses).

=== Fin du spoiler ===

(-) point important : tu as quasi 2 scènes de torture qui se suivent dans l'ouverture de ton livre ! Ça crée évidemment une répétition d'idées et ça ne donne pas envie de poursuivre. Je reste sur mon idée qu'il faudrait virer celle de Jaken au chapitre 2 qui ne génère pas assez d'émotions.
--> J'en prends note, j'ai bien compris que tu avais détesté cette scène et que pour toi, elle n'apporte rien à l'histoire. Je verrai au moment des corrections.

> Suggestion : le dialogue pourrait être inversé : la princesse par mesquinerie dit : "tout ceci n'est pas réel tu sais ?" Coddie s'interrompt un instant mais continue à manger malgré la pique.
--> Intéressante comme suggestion, j'aime l'idée. À voir si ça n'entrerait pas trop en contradiction avec le spoiler juste au-dessus.

Je dois filer manger, c'est ma pause déjeuner ! Je terminerai de te répondre dans un autre commentaire en-dessous.

MrOriendo
Posté le 14/02/2023
De retour pour vous jouer un mauvais tour !
Ah non, mauvaise ref' ^^ Bref, me revoilà pour la suite de la réponse !

"et je croque avec gourmandise"
> Pas fan du "avec gourmandise", d'une part parce qu'elle est visiblement affamée donc ce n'est pas de la gourmandise à proprement parlé, mais aussi parce que je l'imagine se jeter dessus comme une malpropre et arracher un morceau ?
--> Tu as raison, je pourrais faire en sorte qu'elle se jette dessus et se goinfre davantage. Après tout, c'est une gamine pauvre qui n'a pas souvent l'occasion de manger à sa faim. Et là, ta proposition d'inverser le dialogue avec le commentaire de la princesse en mode "ce n'est pas réel, tu sais ?" aurait plus de sens. Excellente idée !

- "L’inconnue qui se tient devant moi dégage quelque-chose, une sérénité apaisante qui m’incite à lui faire confiance."
> Jusqu'à présent, je pensais que tu nous décrivais la princesse comme un personnage gris, belle mais horrible. Un peu comme Jeffrey dans le trône de fer si tu veux. Je me rends compte que tu es resté sur la princesse classique.
--> Cf le spoiler dans la première moitié de ma réponse. C'est totalement voulu et assumé.

> Pour la montée de la souffrance, il vaut mieux avoir une gradation : elle crie et pleure plus avant qu'on ne la touche qu'après. Je te conseille un crescendo pour créer de l'émotion chez le lecteur. Crainte > souffrance > souffrance ++, elle est au bord de l'évanouissement. Dans l'état actuel, c'est un decrescendo. Elle crie et pleure avant la torture > torture et souffrance > souffrance > illusion et ça va > guérison > souffrance. Le plan du chapitre serait donc à revoir selon moi pour renforcer les émotions.
--> Je pense que ça se voit ici que je n'aime pas du tout les scènes de torture et que je n'en écris pas souvent, car je suis assez mauvais dans cet exercice ^^
Je prendrai le temps de retravailler la gradation dans ses réactions à la douleur/peur, tu as totalement raison là-dessus. Je ferai surement ça au moment des corrections du coup :)
J'en profite pour te remercier pour les innombrables références que tu me donnes à ce sujet depuis des semaines, il faudra que je prenne sur moi pour m'efforcer de les lire. Ça me permettra sûrement de m'améliorer un peu quand il s'agit d'écrire ce genre de scènes moi-même.

- "Comme elle est lâche et faible, je ne comprend pas pourquoi elle ne dit rien sur Jaken. À moins qu'on apprend qu'elle ait parlé ensuite ? C'est une incohérence. On s'attend pendant le chapitre qu'elle parle ce qui mettrait Jaken dans la mouise."
--> Quand j'ai écris cette scène, je partais avec l'idée d'avoir une sorte "d'amélioration" du personnage de Coddie : qu'on parte de la jeune ado craintive, naïve et terrorisée en se disant "ok, elle va tout déballer, elle est complètement naze et faible" et qu'au final on découvre (et elle-même aussi le découvre à ce moment) qu'elle a de la volonté, de la force et que passé le choc initial, elle parvient à résister à la douleur et à ne pas céder à la torture. Quant à l'utilisation de la magie à la fin de chapitre pour réparer ses doigts et permettre au centaure de recommencer, ça apporte plusieurs choses :
1/ une démonstration de la cruauté de Ravinel, qui après tout est connu pour adorer torturer ses prisonniers.
2/ un cliff de fin de chapitre pour le lecteur qui ne s'attend pas forcément à ce qu'il recommence et se dit "oh, vache, la pauvre"
3/ un aperçu de ce qui va arriver ensuite, parce-qu'on comprend bien que même si là, elle a réussi à surmonter l'épreuve et à résister, elle va finir par craquer et Ravinel va la briser.
4/ L'idée que ça continue au-delà de ce chapitre même si je ne le raconte pas en détail. J'ai pas franchement envie d'écrire une scène comme ça tous les deux chapitres ni qu'elles fassent 15k mots de long, ce serait horriblement contre-productif. L'idée, c'est que le lecteur comprenne que Ravinel la brise petit à petit, va la torturer pendant des heures. Il ne veut pas seulement la faire parler sur Jaken, il veut la plier à sa volonté pour la retourner contre lui.
Peridotite
Posté le 15/02/2023
Coucou Oriendo,

Je ne m’attendais plus à une réponse. Je m’étais dit que tu étais en mode fuite pour retravail du texte 😊

Je réponds à 2-3 points que tu as relevés ci-dessous :

Après, comme tu le dis si bien, dès le départ elle est présentée comme "un peu cruche" par Jaken donc il ne faut pas non plus que je casse trop cette image du personnage.
> C’est drôle, au premier chapitre, je m’attendais au contraire que tu casses cette image. En fait, je m’attendais même à ce qu’elle soit plutôt débrouillarde. Bon, c’est vrai que sur le toit, face à Jaken, elle se comporte comme une idiote et lâche qui plus est. Et ce chapitre et le précédent, elle ne fait que pleurer, comme si elle n’avait pas compris qu’elle était une voleuse avant. En fait, tu as peut-être le cul entre deux chaises. Je serais toi, je trancherais si elle est stupide ou si elle a un autre caractère. Après, je lis beaucoup de romans sur PA avec une femme stupide, et on en retrouve plus en fantasy qu’ailleurs, mais j’ai eu au tout début le sentiment qu’elle ne l’était pas, car je me disais que Jaken qui est à priori un bon voleur, à posteriori le pire voleur au monde, j’avoue 😊 n’aurait pas pris sous son aile un partenaire naz. À voir… Je me dis à ce stade qu’il est aussi possible tu nous emmènes avec un duo comique, du genre deux idiots ? Ça pourrait fonctionner.

« Toi-même tu utilises bien de fortes références aux vampires dans le Darrain, t'es-tu déjà inquiétée du risque de copier Twilight ou Anne Rice, Dan Simmons et tous les innombrables récits de Dark Fantasy qui font apparaître des Nosferatu ? »
> Oui, évidemment, je les ai tous regardé ou lu. J’ai épluché la littérature pour essayer de découvrir des vampires dans la fantasy médiévale, mais je n’ai trouvé que Régis dans le Sorcelleur, et l’axe avec les vampires qui est vraiment cool dans le jeu, et puis tu as bien sûr les vampires de Skyrim. J’ai vu les films Twillight, lu les Anne Rice et vu le film Entretien avec un Vampire qui est le premier tome (et le meilleur) des Anne Rice. Après, ça part un peu en cahouette selon moi 😊 J’ai adoré le film Only Lovers Left Alive de Jim Jarmush. Je connais les BDs avec des vampires. Je suis même allé exploré les comics comme American Vampires que j’ai pas aimé. Mais je n’aime pas trop les comics de manière générale. N’hésite pas à me dire si tu en connais d’autres. Je précise que je n’étais pas forcément une grande lectrice de littérature vampire avant, mais j’avais envie de choisir d’utiliser les races de la fantasy pour mettre en scène une société divisée dans mon roman. En gros, bien accentuer ce point. Au début, j’étais partie sur des Elfes, mais je me suis dit qu’avec des vampires, même le lecteur aura des préjugés contre eux.
Bien sûr, quand j’étais ado, j’avais dévoré le Seigneur des Anneaux et Le Silmarillon, même Les Contes et Légendes Inachevées. J’avais lu la trilogie des elfes de Fejaine mais ça fait un petit moment, je ne m’en souviens plus bien. Je jouais une Elfe en tant que rôliste aussi. J’ai lu Olangar qui est plus récent avec sa galerie de Nains. J’adorerais jouer à Deep Rock galactic avec les Nains dans l’espace. Il a juste l’air trop bien ce jeu ! Sur ce point, j’avance en terrain connu.
Je te conseille de te renseigner, pas de te censurer non plus, surtout si tu utilises un truc d’une œuvre connue. Il serait bon de regarder Star Wars si j’utilisais des sabres laser dans mon livre par exemple. Ou de lire des trucs sur les vampires si j’écrivais un truc sur les vampires ^^ Je le disais en ce sens. Par ailleurs, au nom de la loi, il n’y a pas de copyright pour les idées, donc tu n’as pas à voir peur du plagiat. Surtout en ce qui concerne la magie, les sorciers, les elfes, les nains. Tolkien ne les a pas inventés : ils font partie du folklore européen. Je te conseille les livres de l’historien Lecouteux à ce sujet, si ça t’intéresse. Il parle même des vampires et des rites pour s’en débarrasser à l’époque, notamment dans les pays d’Europe de l’Est. Enfin, tu es libre de ne pas te renseigner, je ne vais pas te fouetter si ça ne t’intéresse pas tu sais. Je disais ça comme ça, puisque moi je suis curieuse et j’aime bien, mais je comprends que ça puisse saouler 😊

À la fin du chapitre, je trouverai ça plus passionnant si au lieu de repartir encore dans la torture (tu aimes ça, comme Rousseau 😊, l’amour dans la souffrance), elle disait un truc genre « attendez, je vais tout vous dire ». Là, ça resterait cohérent avec son personnage présenté comme fébrile et lâche et on se dirait que justement son caractère est assumé et surtout, que Jaken est foutu. Mais ça n’est qu’une idée bien sûr.

Bon courage pour les relectures, je lirai la suite bientôt
MrOriendo
Posté le 15/02/2023
Hello Péridotite !

Ce n'était absolument pas une volonté de silence radio de ma part, mais comme je te le disais, j'ai loupé des notifications fin janvier/début février car j'étais moins présent sur PA et j'ai eu beaucoup d'alertes "untel a publié un nouveau chapitre" qui ont sûrement noyé "Péridotite a posté un commentaire sur Jaken Main-Noire". Désolé ^^

J'aime beaucoup tes références littéraires, on navigue de toute évidence dans les mêmes eaux. Concernant les vampires, dans un genre plus sombre j'ai beaucoup aimé La chronique des immortels de Wolfgang Hohlbein aussi. J'avais lu les 8 tomes traduits en français (c'est une œuvre en allemand à l'origine) il y a quelques années, et je viens de découvrir en t'écrivant ce commentaire qu'elle a été adaptée en BD (mais je ne sais absolument pas ce que ça vaut sous ce format).

Je suis totalement pour le fait de me renseigner, je pense même que c'est indispensable de faire des recherches quand on écrit, y compris d'ordre bibliographique. Quand je disais contre-productif en revanche, je parlais du fait de me censurer totalement ou de modifier de manière importante mon texte simplement pour ne pas trop me rapprocher d'un autre livre qui utiliserait une magie jugée similaire.
Comme tu le dis si bien, du point de vue du droit il n'y a pas de copyright sur les idées. Je ne rejette pas l'idée de faire quelques modifications légères pour ne pas donner l'impression que je copie entièrement la Passe-Miroir, mais je me refuse catégoriquement à altérer de manière trop importante ou à supprimer de mes romans cette forme de magie qui existe dans mon univers depuis plus de dix ans.
Donc je pense qu'au final, sur ce sujet nous sommes sur la même longueur d'onde ^^

Je réfléchirai à ta proposition de faire céder Coddie dès la fin de ce chapitre lors des corrections/de la réécriture. Mais comme je te le disais, d'un point de vue scénario ce n'est pas mon intention initiale.

À tout bientôt !
Ori'
Peridotite
Posté le 15/02/2023
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour moi, ce n'est pas du tout du plagiat. D'ailleurs, ton utilisation du pouvoir d'illusion est différent de celui de la Passe-Miroir. Il doit d'ailleurs y avoir d'autres oeuvres qui l'utilisent. Faut juste faire attention que ce soit pas trop similaires, cas où. Mais c'est même pas obligé. Dans mon cas, ça m'avait embêté que Robin Hobb utilise aussi le terme "lignage" dans L'Assassin Royal, pour désigner le sorte de mariage entre un humain et un animal. Ça m'avait turlupiné et je me suis longtemps creusée la tête pour en inventer un autre, pour finalement garder "lignage" qui veut dire ce qu'il veut dire 😊 On a bien le droit de faire ce qu'on veut. Mais c'est quand même bien de garder ces références en tête.

D'ailleurs merci pour la référence de La chronique des immortels de Wolfgang Hohlbein. Je viens de jeter un oeil aux critiques sur Babélio qui sont plutôt mitigées. Comme tu te doutes, je suis un lecteur plutôt exigeant donc j'hésite car j'ai peur d'avoir les mêmes avis que les avis négatifs du site. Aussi, ça se passe au Moyen âge, mais le roman m'a l'air plus fantastique que fantasy. Tu avais bien aimé toi ? Tu le conseillerais ?
Peridotite
Posté le 15/02/2023
D'ailleurs, autre point, je te citais Dune et les Métabarons dans un précédent poste, mais il faut savoir que Jodorowski, l'écrivain des Métabarons, était un grand fan de Dune. Quand le projet de réaliser le film lui a été refusé, il a crée la saga des Métabarons. Ainsi, on devine les influences et les inspirations de Dune dedans, mais pour autant, les deux oeuvres n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Donc pas besoin de se censurer si on aime une idée ou un concept et qu'on veut le réadapter à notre propre sauce 😊
MrOriendo
Posté le 15/02/2023
Personnellement j'ai aimé la Chronique des Immortels et j'ai passé un bon moment de lecture. Ce n'est pas une saga sans défauts et certains lecteurs exigeants y trouveront forcément à redire. Mais dans l'ensemble ça se lit bien, ça ne manque pas d'action et surtout Hohlbein se réapproprie les vampires à sa manière. C'est personnellement ce que j'ai adoré dans cette série, il sort des clichés traditionnels des vampires/nosferatu pour nous servir sa propre version de la créature, mais une version sombre et intéressante, pas un vampire à paillettes qui brille dans le noir comme Twilight.
Le premier tome avec Frederic est un peu poussif au début, mais ensuite il m'a attrapé et je n'ai plus lâché la série.
Edouard PArle
Posté le 08/01/2023
Coucou !
Pfiouu effectivement c'était brutal ! Je ne dirais pas qu'il y a un gros changement de ton avec les chapitres précédents car on devinait les aspects plus cruels de ton univers mais j'ai quand même été surpris par la violence de ce chapitre.
Je pensais au début que le fait qu'il lui répare les doigts à la fin n'était pas forcément une super idée vu que ça enlevait un peu l'impact de la scène précédente. Mais je n'avais pas vu venir le fait qu'il recommence. Sacré chute et pauvre Coddie !
Sympa (je sais pas si c'est le meilleur terme mais bon j'aime bien les méchants xD) de mieux découvrir Ravinel. Heureusement qu'il ne croie pas que Coddie est la main noire, ça aurait été assez décevant. Ce n'est clairement pas un imbécile, curieux de voir ses plans pour débusquer Jaken.
Cette scène dure a le mérite de rendre Coddie plus intéressant en montrant son courage. Après, je ne sais pas si elle pourra tenir éternellement avec de tels geôliers... Surtout avec de la torture psychologique avec la magie.
Mes remarques :
"Je me protège les yeux derrière ma main," je trouve que le "derrière ma main" est un peu lourd, peut-être simplement l'enlever ?
"elle fait apparaître une chaise de nul part" -> nulle
Un plaisir,
A bientôt !
MrOriendo
Posté le 08/01/2023
Hello Edouard !

Effectivement la torture de Coddie est assez dure, c'est pour ça que j'ai mis un avertissement en tête de chapitre. Comme tu dis, ça montre son courage car c'est déjà un exploit qu'elle réussisse à résister si longtemps. Ravinel est loin d'être un imbécile, même Jaken reconnaît dans le premier chapitre que c'est un ennemi redoutable et un fin limier.

Merci pour tes remarques et à bientôt :)
LionneBlanche
Posté le 01/12/2022
Re. Sympa la petite mise en garde, j’ai capté direct que se serait compliqué pour moi. ^^

Ezio a deviné que Coddie n’était pas la main noire ! Je m‘en doutais ! Et la visite de la princesse risque de lui nuire, en plus, alors qu’elle n’a eu le temps de rien lui révéler ! Jaken va devoir faire très très très vite, parce que personne ne résiste bien longtemps à la torture, c’est déjà beaucoup ce qu’elle endure sans céder. Face à une telle douceur, à laquelle s’ajoute en plus la torture psychologique, tout le monde finis par céder, par dire toute ce qu’il sait, plus même qu’on ne le lui en demande pour que ça s’arrête.

Bon, en tout cas, j’ai survécu. ^^ J’ai de la chance, tu n’entre pas énormément dans les détails de la douleur, du coup, c’est plus supportable à lire, plus facile de se détacher. Mais pauvre Coddie, et j’ai peur pour la suite. Vite, Jaken ! Mais vraiment, je ne sais pas comment il va bien pouvoir faire, et si, vite, ce sera assez…

À bientôt pour la suite !
MrOriendo
Posté le 01/12/2022
Re !

Le temps que je réponde à ton commentaire sur la première partie, tu as déjà fini le chapitre ! Quelle efficacité ! ^^

Effectivement la scène de torture n'est peut-être pas la plus affreuse de l'histoire de la littérature, car je n'avais pas envie d'écrire un truc trop gore (ce n'est pas du tout mon genre, je déteste ça), mais j'ai préféré mettre tout de même en garde les lecteurs qui n'aiment pas ce genre de passages et que ça pourrait choquer.
Forcément, le commandant du Guet a compris tout de suite que l'adolescente dépenaillée qu'il a capturée n'est pas la Main Noire, ce n'est pas un imbécile. Je suis d'accord avec toi, Jaken a intérêt à se dépêcher ! Il reviendra dans le prochain chapitre, d'ailleurs.

Merci pour ton retour et à bientôt pour la suite ;)
Ori'
LionneBlanche
Posté le 01/12/2022
Oui, c'était préférable, mais même mon âme sensible a tenu, alors, ouf, ça va. Je n'aime pas non plus ce genre de scène, quand c'est occasionnel, ça passe, mais à écrire... je n'ose même pas imaginer ^^ Je ne pourrais pas.
Neila
Posté le 29/11/2022
Chaud patate. Tu l'épargnes pas, la pauvre. T.T Mais bon, j'ai envie de dire, c'est plutôt une chance qu'ils puissent la guérir et lui recasser les doigts, sinon ils auraient probablement dû passer à des trucs encore plus sales...
Elle paye pas de mine la petite Coddie, mais elle a quand même un sacré courage. Moi j'aurais tout balancé au premier doigt. Enfin, je me serais surtout évanouie tout du long (je perds connaissance à la moindre douleur un peu forte).
En tout cas, ça se confirme, elle a pas trahis Jaken (je me disais aussi, elle a l'air trop gentille, ça peut pas être elle è.é). Mais comment que Ravinel a su qu'elle était l'apprentie de Jaken ? C'est la question à mille pruneaux.

J'ai bien aimé la petite histoire de Coddie, comment elle s'est retrouvée orpheline à la rue, et Jaken qui l'a prise sous son aile. TwT Trop pipou. Bon, j'imagine que Jaken dirait qu'il l'a pas fait par bonté d'âme, mais parce qu'il lui fallait un larbin et qu'une orpheline, c'était bien pratique (pas de parents pour venir lui casser les pieds, cette fois). Je veux bien croire qu'il y ait de ça, mais je suis sûre qu'il y avait aussi un peu de gentillesse là-dessous. Vu le manque de talent de Coddie, il l'aurait pas gardée, sinon.

Il se trame des trucs pas nets avec la princesse, aussi. Elle est donc enfermée dans son propre château ? Mais pourquoi donc ? Et nous voilà avec une prophétie. :p Ravinel a l'air de la connaître aussi, cette prophétie... Je vais pas me risquer à une interprétation, on a pas encore assez d'éléments, mais je vais garder l'oeil ouvert pour les indices. è.é

Quand la princesse dit qu'elle a façonné Salim pour faire de lui la clef de sa liberté, est-ce que ça veut dire qu'elle lui a donné le pouvoir d'ouvrir la barrière magique ? C'est ce que ça me laisse penser, en tout cas. En vrai, j'espère, parce que sinon je vois pas comment Jaken va faire pour passer à travers ces défenses de folies. :O

Tout ça promet de belles péripéties !
MrOriendo
Posté le 29/11/2022
Hello Neila,

Toujours fidèle au poste et la première à bondir sur mes nouveaux chapitres, ça fait plaisir !

Tu as parfaitement raison, la vie n'est pas tendre avec Coddie et moi non plus. Cela dit, c'est surtout Ravinel qui n'a aucune compassion de torturer comme ça une gamine.
Elle a beaucoup de courage, c'est une certitude. Et Jaken l'a bien compris, il la complimentait à ce sujet dans le premier chapitre.

C'est chouette que son histoire te plaise, j'aime bien créer un terreau pour mes personnages, dévoiler petit à petit des éléments de leur vie pour qu'on comprenne leur personnalité et leur rôle dans l'aventure. Et oui, je vais me faire l'avocat de Jaken en disant qu'il l'a recueillie parce qu'une orpheline, en cas de problème ça ne manque à personne. Mais bon, on dirait que tu as déjà percé à jour sa carapace :p

Aaah, Ceara et le mystère de cette Enclave. Je n'en dirai pas plus pour le moment, c'est une partie importante de l'intrigue, tu t'en doutes. Mais tu es sur la bonne piste concernant Salim, d'une façon ou d'une autre elle espère qu'il va la libérer.

À tout bientôt pour les prochaines péripéties ;)
Ori'
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