Confrontation (partie 2)

La distance qui le séparait de sa forêt était bien plus conséquente qu’il ne l’avait imaginé et pourtant à aucun moment il ne put ralentir la cadence. Ses pensées se bousculaient encore et toujours dans sa tête et finalement avant même qu’il ne s’en rende compte il foulait les derniers kilomètres qui le séparaient de son chez-lui. Il retrouvait les senteurs qui avaient bercé sa vie toutes entières, entendaient au loin des voix qu’il reconnaissait entre mille. Alors qu’il laissait sa main effleurer le tronc d’un arbre centenaire, il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Il était arrivé. Cette pensée interrompant sa course, il s'arrêta malgré lui et posanson regard vers la terre des loups, il fit quelques pas dans sa direction avant de se ressaisir. Il n’était pas revenu pour rien et ne devait pas laisser ses pensées prendre le dessus sur ses actes.
Le vent lui porta plus fort encore les murmures de ses pairs, la voix d’Isla en tête. Avait-elle sentit sa présence? Peut-être pas encore! Il se faisait de plus en plus discret, passant le plus loin possible des êtres rassemblés. Trouver Rowan était sa plus grande priorité et en apercevant enfin la demeure royale, poussa un profond soupir. Il se devait de trouver les bons mots, devrait sans doute en retour, répondre à ses interrogations. C’est en grommelant qu’il passa les portes, appelant dans un murmure distinct le Grand Esprit.

A sa plus grande surprise se furent Lysaé et Florie qui vinrent à sa rencontre. Tous trois se détaillèrent un instant avant que la fillette ne vienne s’agripper à lui. Ses prunelles miroitaient et son sourire se faisait des plus sincères. Loup ne comprenait pas, espérait qu’elle le lâcherait bien vite mais c'était sans compter sur la détermination de Florie. Il n’en revenait pour ainsi dire pas. Comment pouvait-elle être aussi heureuse de le revoir? Pourquoi même? La reine devait bien avoir saisi son malaise et venait prendre l’enfant dans ses bras pour la chatouiller et la distraire un instant.

- Alors mon cher Loup, te revoilà parmi nous? Commença-t-elle en appuyant sa question d’un regard entendu.
- Je ne pensais pas que vous remarqueriez mon absence! Dois-je en conclure que je vous ai manqué? ironisa-t-il dans un premier temps.
- Nous nous inquiétons pour chacun d’entre vous. Quand l’un manque à l’appel, nous le savons tout de suite. Je suis cependant bien heureuse de voir que tu te portes à merveille. souligna Lysaé qui maintenait toujours l’enfant contre elle pour que cette dernière n’aille pas de nouveau importuner le Chêne.
- Je vois, mais j’ai besoin de parler à Rowan. Maintenant. lui signifia-t-il sans détour en regardant tout autour de lui. .

Son état d’alerte n’était pas inconnu de la reine, dans son regard il pouvait voir qu’elle le comprenait, qu’elle le soutenait et bien que Loup ne sache pas montrer sa reconnaissance, son ébauche de sourire voulait tout dire. D’un pas dansant elle rebroussait chemin, guidant le jeune héritier jusqu’à l’extérieur du domaine. Elle lui indiquait les falaises et venait lui poser une main rassurante sur le bras.

- Tu le trouveras là-haut, et même s’il ne se montre pas sous son meilleur jour, je sais qu’il sera heureux de te revoir. Nous nous sommes tous fait du souci pour toi Loup. Ne l’oublie pas.

Après un dernier regard vers Lysaé et Florie qui piaffait d’impatience à l’idée d’aller fouler le sol de ses petits pieds, le jeune chêne gravissait pas à pas le chemin qui le séparait du sommet de la falaise. Il n’avait pas pensé à ce lieu et pourtant, comme le reste de la forêt, il le connaissait par cœur. Il aimait la vue qu’il pouvait avoir de là-haut, le ciel et la terre ne faisant plus qu’un à l’horizon. De là-bas il avait le sentiment d’être minuscule face au monde et c’était peut-être bien, ce qui lui plaisait le plus. Obnubilé par la vision qui s’offrait à lui, il avait oublié un court instant, la raison qui l’avait poussé à venir ici. Ce fût l’écho de son prénom, prononcé par le Grand Esprit qui le ramena à la réalité. Alors que leurs regards se croisaient, tout ce que Loup avait momentanément mis de côté dans son esprit refaisait surface et il poussa un long soupir.

- Grand Esprit, nous devons réunir un conseil en urgence, les humains, ils. S’interrompant au regard courroucé de Rowan, le jeune chêne ne comprit la raison de ce dernier que lorsqu’il prit à son tour la parole.
- Bonsoir Loup! Après des jours sans nous voir, je pense qu’une mise au point serait importante. Ton départ n’est pas passé inaperçu tu sais? Qu’est-ce qui t’a pris? La colère avait en un clin d’oeil laissé place à un paternalisme bien ancré et le Grand Esprit savait, depuis le temps, que le jeune héritier avait encore bien des choses à apprendre.
- Grand Esprit, je ne vais pas m’excuser d’être parti ainsi.. J’en avais besoin, après tout ce que j’avais découvert. Enfin..Dois-je vraiment dire que je suis désolé?  Il était tout à coup devenu hésitant, moins fier et son regard avait fini par se dérober pour se porter vers l’horizon. La fuite, une fois de plus, pourtant, ça ne lui ressemblait vraiment pas. C’était bien étrange pour lui mais il ne voyait que cette solution. Comment défier une fois encore son Père alors qu’il revenait juste? Loup sentait qu’il avait encore bien du chemin à faire, il en avait conscience alors qu’il ne cessait jamais de montrer l’inverse.
- Bien Loup, je comprends. Je vais faire comme si tu t’étais excusé et accepter de te pardonner. Ne manqua pas de sourire Rowan. Tu disais donc de réunir le conseil? Pourquoi donc? Tu as eu des soucis? Quelque chose se serait passé durant ton petit voyage?

Toutes les questions du Grand Esprit résonnaient dans la tête de Loup. Ce dernier voyait bien qu’elles avaient toutes pour but de le faire parler, de se confier à lui. Rowan voulait tout savoir, en apprendre le plus possible pour enfin prendre une décision. Il se devait d’être clair, concis et subitement, Loup fronçait les sourcils. Le Grand Esprit n’avait jamais pris en compte son point de vue en ce qui concernait Florie, il avait même fait tout l’inverse et cela, peu importe ce qu’il ait pu dire ou faire. Les choses pourraient-elles être différentes ce soir? Il devait peser chacun de ses mots, réfléchir aux tournures à employer pour le mener là où il le voulait.

- Je ne sais pas comment le dire. Durant mon voyage j’ai pu voir des choses que personne ici ne peut imaginer. Nous vivons au cœur de la forêt depuis si longtemps sans jamais la quitter, mais il y a un monde autour. Des animaux, de la végétation, des Esprits…mais tous, d’une manière ou d’une autre dépérissent. Nous sommes partisans de l’harmonie et de la paix mais nous avons un ennemi fort redoutable. Ne croyez pas que cela me plaît de vous dire cela mais.  Il prit une grande inspiration, savait que le fait qu’il parle des autres Esprits avait certainement marqué Rowan plus que le reste mais ne voulait pas, ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. Il avait son attention et c’était bien ce qui lui importait le plus. Il cherchait comment poursuivre son monologue, hésitait sur la tournure de ses phrases et de ses mots qui pouvaient déclencher la colère du maître incontesté des lieux. C’était un risque à prendre et il se jeta finalement dans l’arène, prêt à défendre ses convictions.  Il est vrai que les choses sont très différentes de ce que nous connaissons ici. Au-delà de la forêt, les animaux, les plantes et les Esprits souffrent. Ils doivent s’acclimater pour survivre. Ils ne connaissent du monde que le bitume et les odeurs nauséabondes que les humains entraînent sur leur passage. Pour eux la vie est une véritable lutte chaque jour, ils ne savent pas ce qu’est une journée à profiter les uns des autres. Ils se débrouillent, c’est un fait, mais ils ne peuvent vivre en communauté comme nous le faisons naturellement. Chacun a son espace qu’il tente de maintenir autant que possible, ils se viennent en aide quand le besoin se fait ressentir mais ce qui m’effraie, c’est que les humains ne se rendent même pas compte de tout cela. Ils vivent comme si rien n’avait d’importance, ils se laissent porter et ont l’air de croire qu’eux seuls peuvent décider de ce que la nature apporte, de ce qui peut pousser ou non. Bien sûr, c’est une excellente chose qu’ils n’aient pas connaissance de notre existence car, à n’en pas douter ils nous auraient attrapé et enfermé dans leurs demeures de pierre comme ils le font avec bon nombre d’animaux mais, je reste persuadé qu’il faut que les choses changent, pour notre bien à tous. Ceux que j’ai pu rencontrer m’ont parlé de cela, il paraît que les humains aient trouvé un terme pour expliquer ce comportement. Le progrès ou quelque chose comme ça. Enfin, quoi qu’il en soit, Père, nous devons agir!
- Et bien Loup, j’ai le sentiment que ce voyage a ouvert ton esprit. Tu n’es plus seulement inquiet pour toi, pour tes ancêtres. Tu as su trouver au fond de ton cœur, une cause bien plus grande et profonde à défendre. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me questionner. Est-ce ta haine des humains ou bien as-tu réellement été touché par ce que tu as vu et appris?
- Je crois que l’un a su ouvrir la brèche pour que l’autre devienne ma priorité. Nous sommes tous des enfants de la Nature. Nous devrions tous être égaux et avoir la liberté de vivre et de nous épanouir au gré du vent, du soleil, de la lune. Les hommes ne nous respectent pas, je crois bien qu’ils ne le feront jamais si nous ne faisons pas bloc pour les arrêter. Ils détruisent la terre, ils détruisent notre chez-nous. Si le conseil se réunissait, nous trouverions peut-être une solution. Ensemble. Mais, ne croyez-vous pas, Père, qu’il serait de bon ton, que le conseil ait aussi des Esprits…de la ville?
Il avait appuyé sur ce mot. Son regard ocre exprimait toute son inquiétude, son besoin de voir le monde évoluer et Rowan le voyait, le ressentait. La colère avait laissé place à un sentiment bien plus noble à son sens et il ne put se contenir plus longtemps. Un large sourire venait de traverser son visage. Loup, durant son voyage, avait grandi d’une certaine manière, il avait mûri. Peut-être était-ce dû au fait qu’il avait entamé ce périple seul, il ne savait le dire, mais en l’écoutant il avait bien saisi ce qui l’inquiétait autant. Lui, le seul survivant des chênes, l’unique héritier, avait finalement trouvé sa voie dans ce monde brutal et bien compliqué.
- Très bien, je vois que tu veux me parler d’eux alors allons-y. Dis moi ce qui te chagrine? Le fait que je ne vous en ai jamais parlé? Je n’avais pas de raison de le faire. Vous ici, êtes des Esprits liés à la forêt et tout ce qu’elle contient. Quand l’un de mes premiers enfants est arrivé au monde, il avait déjà ce besoin d’explorer, de voir le monde et c’est ainsi qu’il est parti. Plus tard, quand il est revenu, il m’a longuement parlé des humains et il leur portait une attention toute particulière. C’est ainsi, et la Lune a accepté que nous lui conférions les mêmes pouvoirs que moi, ainsi, notre peuple était plus grand, il avait la possibilité d’être partout à la fois, de grandir! Je suis très heureux que tu aies pu les rencontrer, c’est une bonne chose. Mais pour l’heure, je convoquerai le conseil demain, pour aujourd’hui c’est bien trop tard. Je laisserai le choix à Urbain de se joindre à nous s’il le souhaite, pour la prochaine fois. Le soleil va bientôt reprendre sa course et nous ne serons pas tranquilles. Mais je te promets qu’au prochain crépuscule, nous serons tous là, nous t’écouterons et nous aviserons de la conduite à suivre. C’est un rude combat qui nous attend. Fini par trancher le Grand Esprit qui estimait que la conversation était close.

Loup reprenait bien malgré lui une expression déconfite. Si Rowan avait fait les questions et les réponses, seul, il n’en restait pas moins une qu’il voulait à tout prix remettre sur le tapis de mousse. Sa mâchoire se contracta légèrement alors qu’il murmurait “Et pour Florie?”. En trois petits mots, il réveillait la colère de leur Père à tous. Une bourrasque de vent  déferla sur le sommet de la falaise, balayant ses branches avec une violence inouïe et Loup sut, il avait une fois de trop, dépassé les limites. Il aurait tout aussi bien pu regretter sa question mais il n’était pas ainsi. Il tenait bon, laissant ses racines s’ancrer dans le sol froid, il ne bougea pas d’un centimètre.
Plus loin en contrebas, Lysaé avait écouté tout l’échange des deux Esprits. La différence de ton, de vision des choses. C’était à ses yeux, deux générations qui s’affrontaient alors que sans aucune doute possible, leur volonté finale était la même. Elle sentit la rafale, n’ignorait pas ce que cela signifiait et serrait fort, la petite Florie contre son cœur. L’enfant gigotait, les yeux écarquillés en voyant l’expression inquiète de sa mère. Trop jeune pour comprendre tout à fait ce qu’il se passait mais pas pour ressentir ces émotions si intenses. Elle voulait voir, comprendre, mais sa mère reculait lentement pour se mettre à l’abri avec elle.

Pour Loup, les secondes semblaient s’étirer pour devenir des minutes, des heures. Son corps craquelait mais ne cédait pas. Une chance pour lui qu’il soit encore jeune. Rowan s'essoufflait petit à petit mais l’expression de son regard en disait encore bien long. Il réduisait la distance entre eux avant de lâcher d’une voix profonde.

“Et pour Florie quoi? C’est ma fille, mon héritière! Jamais je ne tolérerai qu’on lui fasse le moindre mal! Est-ce bien clair pour toi?”
- Je sais tout cela. Je disais simplement que la vigilance sera encore plus de mise. Tenta de clarifier Loup en prenant une expression manifestement mécontente.
- Vigilant? Pourquoi devrions nous être vigilant? Florie n’est pas une humaine! Elle n’en est plus une! C’est ma fille, une fille de la forêt! Personne n’a jamais contesté ce fait, hormis toi! Gronda de nouveau Rowan.
- Je ne suis pas tout à fait sûr d’être le seul à contester sa légitimité dans la forêt mais soit. J’ai toujours eu, et j’ai toujours du mal actuellement, à comprendre ce qui a bien pu vous pousser à la garder auprès de nous, à en faire votre enfant et je ne le nierai pas. Mais lui ai-je déjà fait le moindre mal? Je ne le pense pas! J’ai même pris sur moi pour vous l’apporter quand vous me l'aviez demandé et en arrivant ce soir, devinez quoi? Elle m’a fait la fête comme les louveteaux savent si bien le faire quand ils voient la meute revenir à la tanière. Je ne l’ai pas repoussé pour autant. Je la tolère malgré tout, par respect pour vous et Lysaé. S’opposa Loup sans fléchir.

Sur ce dernier point le Grand Esprit ne pouvait le contredire mais la défiance perpétuelle de Loup avait le don incontestable de l’agacer. Il le poussait sans cesse dans ses retranchements comme un enfant qui testerait les limites imposées par ses parents. C’était un combat qui, il ne le savait que trop bien, risquait de perdurer dans les années à venir, sans relâche. Une question le taraudait désormais. Il ne parvenait pas à savoir si oui ou non il devrait se méfier du jeune chêne, de ses intentions et de ses actions à venir. Une part de lui restait confiante car après tout, il se démenait pour la prospérité et la survie des leurs, mais s’il continuait de voir Florie comme une ennemie, ne risquerait-il pas de chercher à se débarrasser d’elle?

-”Pour ta gouverne, Florie a commencé à développer ses dons. A son échelle, elle est en capacité de fortifier et redonner vigueur aux plantes qui l'entourent. Elle est comme nous!” Assura Rowan pour avoir définitivement le dernier mot.

L’héritier des chênes dodelinait de la tête. Il savait que relancer le sujet ne serait pas à son avantage, qu’il pourrait sans vraiment le vouloir, dire une parole de trop qui serait prise pour de la défiance absolue. Prendre un tel risque pourrait même mettre en péril la réunion du lendemain et il préféra se reculer en une révérence qui se voulait polie sans trop en faire. Ses pensées continuèrent de germer dans sa tête mais en attendant il lui semblait que retrouver Isla et Anthéa pourrait lui permettre de finir cette soirée sur une note un peu plus joyeuse. Il filait sans demander son reste, jetant simplement un regard derrière lui pour voir Rowan qui avait été rejoint par sa femme et leur fille. Le tableau paraissait idyllique vu de là et contre toute attente, il se surprit à esquisser un sourire.

Il se reprenait bien vite, se hâtant jusqu’au cœur de la forêt pour enfin laisser libre court aux retrouvailles. Isla était naturellement plus qu’heureuse de le revoir mais elle se devait de lui montrer son mécontentement. Elle ne pouvait nier l’inquiétude qui l’avait assailli après le départ de Loup. Ne pas savoir où il était parti, ni quand il reviendrait et pire encore, s’il allait bien ou pas! Ses remontrances furent aussi vite stoppées par Anthéa qui était venue instinctivement se jeter dans ses bras en riant. En les regardant l’une et l’autre il se mit à hocher la tête avant de tenter de formuler ce qui, à son sens, pouvait le plus ressembler à des excuses. Les deux filles écoutaient attentivement, hochant la tête à mesure des ses paroles et ce fut l’aînée qui prit la peine d’entamer une réponse.

- Mais enfin Loup, tu aurais pu au moins nous prévenir, nous tes amies! Tu n’as pas pensé que nous nous nous ferions du souci pour toi? Même Renard et les loups ne savaient pas que tu étais parti. Tu réagis toujours comme si tu étais seul au monde, tu nous oublies dans les moments les plus difficiles! Mais si tu nous avais parlé, on aurait pu t’aider!
- Isla, vous auriez tout fait pour me dissuader de partir surtout! Ce n’était pas contre vous, j’avais juste besoin de me retrouver et finalement j’ai découvert bien des choses qui m’ont ouvert les yeux! Demain, Rowan va réunir le conseil et nos vies vont changer, en mieux! Essaya-t-il de s’expliquer sans grand succès.
- Le conseil? Mais on ne va pas devoir quitter la forêt au moins? Geignit la petite voix d’Anthéa.
- Non, bien sûr que non! Savez-vous qu’au-delà de la forêt il y a des Esprits, des animaux, des arbres et des plantes en tout genre qui souffrent au quotidien? Nous devons les aider, autant que possible, et… Et j'aurais besoin de vous plus que jamais. Assura-t-il avec un sourire qui se voulait encourageant pour elles deux.

Isla et Anthéa se lancèrent un regard qui en disait long. Si elles furent surprise par les mots de leur ami, elles savaient, même sans parler qu’elles étaient d’accord sur la conduite à tenir. Y avait-il seulement à réfléchir quand l’un des leurs avait besoin d’aide? Isla s’approcha de Loup de son pas dansant et après avoir plongé son regard dans le sien le réprimandait une fois encore, par principe.

- Ne nous refais plus jamais ça! Nous sommes une équipe, une famille, on se soutient et se soutiendra toujours! Partir seul dans le monde, mais où avais-tu la tête?
- C’est à cause de Rowan. Il m’a emmené découvrir ce qui restait des miens, j’avais besoin de faire le vide ou le deuil si je puis dire. J’ai pensé que partir serait ma meilleure chance d’y arriver et c’était vrai, j’ai été bien trop occupé pour ressasser tout ça et autant dire que ça va mieux maintenant! Mon combat ne sera pas vain, il est pour eux, pour nous tous! lui affirma-t-il avec un aplomb démesuré.
- Nous combattrons avec toi! lança alors Anthéa toute guillerette. Mais tu dois absolument nous parler de tout ce que tu as vu! Et des autres Esprits!

Les deux plus âgés éclatèrent de rire, ce soir, bien que le combat se rapprocha doucement, ils étaient sûrs d’une chose. Ensemble, ils étaient plus fort, ensemble, le monde avait tout à leur offrir et ce fut perché en haut d’un arbre qu’ils regardaient les étoiles disparaître une à une pour laisser l’aube se lever. De sa voix la plus douce, Loup se laissait aller à leur raconter son aventure. Ses paroles bercées par  les couleurs déjà chatoyantes de l’horizon les faisaient sourire, scellaient au travers des rayons du soleil une promesse d’entraide et de cohésion. Aujourd’hui plus que jamais, l’avenir était entre leurs mains.


 

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