Léger dans l'air, subtil comme l'alliage délicat d'une goutte d'eau glissant d'une feuille et dégringolant librement dans le vent rieur, Constantine traverse la plaine d'herbes folles avec la tranquillité innocente d'un enfant explorateur. Il se sent bien, il se sent chez lui, dans cet immense univers de plantes ivres et libres qui se découpent dans les rayons dorés d'un soleil étrangement chaud. Il n'y a pas de temps dans ces vastes plaines, pas de saisons, rien qui ressemble à la Terre ordonnée bien découpée en fuseaux horaires et en tranches de température. Il ne connait pas les règles du Plan Astral, et c'est cela qui le fascine, car il n'en comprend que la forme, intuitivement, et c'est son instinct qui le pousse vers l'avant, qui le fait se sentir le bienvenu.
Les pousses sont mordorées et parées de couleurs qui n'existent pas sur terre. Constantine le sait, il a beaucoup voyagé dans beaucoup de pays, rencontré des tas de gens, côtoyé des tas d'animaux, appris le nom de tas de plantes. Il a vu des mers dérangées et fabuleuses, des montagnes nues de verdures mais drapées de neiges brillantes comme du cristal. Il a marché dans des forêts verdoyantes où le soleil transperçait les feuilles en y laissant des traces de brûlures orange et ocre. Il a goûté les fruits les plus sucrés, les cafés les plus amers, il a vu les déserts, les volcans, les océans et les gens qui les habitent. Mais partout il a toujours trouvé des règles, et jamais il n'a vu d'endroit plus naturellement mystérieux que le Plan Astral.
D'un jeu de jambes agile, il glisse le long d'un talus vif et caracole entre deux arbres. Une source d'eau claire et pure l'appelle irrésistiblement, s'y immerger lui rendrait accessible la plénitude qu'il recherche. Partout où il porte le regard, il voit une beauté sans ordre et un équilibre délicat qui le transportent. Son cœur bat plus fort comme soulevé par une tendresse délicieuse et naturelle. Il ne sait pas vers quoi ce sentiment le dirige, il sait juste qu'il existe et qu'il cherche l'écho d'un monde de sensations. Il sait aussi que peut être s'il sait se faire éloquent, il saura toucher les êtres qui peuplent le Plan, et c’est son plus grand désir.
Leste, il dégringole la pente, ses yeux glissent sur les corolles de fils blancs tressés de fleurs dentelles. Il respire avec la liberté que permet un air pur aux douceurs de fragrances mutines. Ici, ça n’est pas comme là-bas. Ici il y a à humer bien plus profondément que dans les rues pavées d’asphalte de Bristol où les marchés encombrés du Caire. Ici il n’y a pas de béton, pas d’essence, pas de trafic frénétique ou de cris d’épaves, il n’y a pas d’hommes. Les terrasses parisiennes sont devenues des plaines aux contours indistincts, et les marques de blonde sur les bocks sont des cercles de pierres blanchies au soleil. Constantine goûte le silence en longeant les travées de ruisseaux. Il contemple le vide de son esprit avec un apaisement aplani par la brise et s’oublie dans sa demi-torpeur rêveuse.
Il cherche son lac.
Alala, je crois que certains termes définitivement perdent le lecteur hahahaha Constantine est un adulte accomplie, mais je crois que la légèreté de sa présentation ne le fait pas paraître comme tel, my bad !
Quoi qu'il en soit, c'est un texte magnifique, et je donnerais cher pour me rendre dans l'endroit en question et aussi découvrir le lac en compagnie de ton protagoniste.
Encore merci à toi !!
L'univers est co-créé, mais toute l'histoire est-elle de toi ? (je demande par pure curiosité !)
Je viens par ici car ton style m'a vraiment intrigué dans ton autre histoire ! Pour l'instant je confirme que j'aime beaucoup, tu joues beaucoup sur les sensations et c'est totalement mon délire.
Je trouve le début mystérieux, attractif. J'aime beaucoup la dernière phrase, qu'au début j'avais prise au premier degré, mais pour écrire ce com après avoir lu la suite (j'ai pas eu l'occaz de commenter en direct alors j'ai pris des notes au fur et à mesure ^^), en fait Constantine cherche véritablement un lac. Néanmoins, cette phrase garde pour moi un pouvoir métaphoricopoétique fort (ou alors je suis juste têtu, héhéhé)
Plein de bisous !
Du coup ! L'histoire est totalement de moi ici ! En gros on s'était juste plus ou moins donné des thématiques, à certains moments, et on écrivait chacune de notre côté le texte complet !
Encore milles fois merci pour tes retours, je suis trop contente que ça te plaise et que mon style fonctionne avec toi (malgré ses lourdeurs hahaha oskour la correction)
Et écoute
Qui suis je pour t'empêcher de croire et de lire ce que tu veux dans ce texte
personne
voilà
hop
Très très beau texte, avec de belles phrases, de belles images, on sent, on voit, on entend. On voit que tu mets beaucoup de soin dans tes phrases et ça marche bien pour décrire l'espèce de paradis où se trouve Constantine. Comme le chapitre n'est pas très long, ça donne envie de savoir où il se trouve et quel est son lac, on se pose des questions.
Il y a quelques mots propres à ton Univers mais ça reste très léger donc ça reste facile à suivre. D'autant que les comparaisons avec la terre humaine font comprendre qu'on a affaire à voyageur qui revient chez lui.
Je trouve que la première phrase pourrait être un peu plus accrocheuse, plus courte et percutante ?
Il y a deux trois fois où tu utilises beaucoup d'adjectifs mais ça ne m'a pas gêné plus que ça.
Hâte de voir la suite !
Mes remarques :
"et parées de couleurs qui n'existent pas sur terre." -> n'existent qu'ici ? (vu que tu as déjà fait la comparaison avec la terre juste au-dessus.)
"il a beaucoup voyagé dans beaucoup de pays," j'enlèverais le premier beaucoup pour enlever la répétition
"s'y immerger lui rendrait accessible la plénitude qu'il recherche." le "lui" est-il utile ? (vu que tu mets qu'il recherche à la fin de la phrase)
"et c’est son plus grand désir." le "et c'est" est-il utile ? il pourrait être implicite ?
Voili, voilà, c'était un plaisir de découvrir ta plume !
A bientôt !
Tout d'abord, je rejoins Jeannie au sujet de certaines structures un poil alourdies, mais rien qu'un ptit coup de scalpel ne puisse retirer, ce n'est pas bien grave ! La première phrase, tout particulièrement, est longue et chargée en information
Sinon, en dehors de cela, c'est vraiment très charmant et poétique ! J'aime beaucoup la juxtaposition que tu établis avec notre univers ainsi que les nouvelles règles de ce Plan Astral que nous découvrons avec Constantine. L'aspect onirique est bien présent et on se prend à glisser avec lui dans ce semi-songe enchanteur. L'ambiance est prenante !
Coeur sur toi et au plaisir de lire la suite !
Curieuse de découvrir ta plume après nos petits échanges sur le forum, me voici donc par ici =D
Quelques petites réactions au fil de ma lecture d'abord ^^
>> "subtil comme l'alliage délicat d'une goutte d'eau glissant d'une feuille et dégringolant librement dans le vent rieur" Je trouve "subtil" et "délicat" un peu redondants et qui appesantissent la phrase, pour moi elle fonctionnerait en retirant "délicat". Attention aussi aux sonorités en "ant" aussi, là entre l'adverbe et les deux participes il y en a trois en peu de mots. Par contre les images que tu convoques sont très belles <3
>> "Il ne connait pas les règles du Plan Astral, et c'est cela qui le fascine, car il n'en comprend que la forme, intuitivement, et c'est son instinct qui le pousse vers l'avant, qui le fait se sentir le bienvenu." Très jolie phrase, beaucoup de poésie.
>> Constantine est un garçon ? C'est marrant ça m'évoque plutôt un prénom féminin
>> "Il a vu des mers dérangées et fabuleuses" > ça aussi je trouve très beau
>> "Une source d'eau claire et pure l'appelle irrésistiblement" Attention, de façon générale j'ai l'impression que tu as tendance à pas mal charger en adjectifs qui des fois sont un peu pesants. Ici par exemple, je pense que "claire" suffit amplement à rendre l'idée de pureté
Voilà pour les chipotages ^^
Tu as une très jolie plume. Pas mal de poésie, et d'aisance à nous dépeindre aussi bien les paysages, ses couleurs, que la légèreté du moment et de Constantine lui-même. Curieuse d'en apprendre davantage sur ce fameux Plan Astral. J'ai bien aimé aussi le souffle épique du paragraphe où on découvre tout ce que Constantine a déjà découvert, un peu en mode Ulysse / grand voyageur, qui est heureux de ce retour au paisible après avoir vu tant de choses ailleurs !
Chouette début !
Au plaisir =)
Merci aussi pour les relevés de ce que tu as aimé ! Ça me fait très plaisir de lire ça ! Et Constantine est bien un nom de garçon, mais c'est un prénom britannique, effectivement, je sais que quelqu'un d'autre avais eu la même pensée que toi. Est-ce que ça t'a beaucoup perturbé à la lecture, ou est-ce que passé le premier choc de l'association Constantine-il, ça l'a fait ?
en tout cas merci beaucoup !! Je débarque sur tes écrits d'un moment à l'autre, je suis (très) lente mais j'ai hâte de lire !
Et non, ça ne me perturbe pas du tout, c'était vraiment une simple curiosité parce que ça surprend juste quand on ne connaît pas mais ce n'est peut-être que moi ~
C'était un plaisir en tout cas ! Et je serai ravie de t'accueillir sur "Les Étonnants chemins du repentir" <3 Je repasserai poursuivre ma lecture par ici prochainement
Quel joli moment de lecture! Vous écrivez bien tout en sensation et légèreté. Est ce que le héros va trouver son lac ce qui devrait donner lieu à une exploration du Plan Astral? D'après ce que j'ai lu, il y aura deux points de vu dans ce roman. Vivement la suite. En tout cas le début est très intriguant.
Bonne continuation