Les mains s’agitaient autour du sachet au motif de jungle que tenait Illyes. Farfouillant, hésitant, ou au contraire déterminé et prêt à en finir, chaque adolescent.e y plongea une main afin d’en sortir un bonbon tout rond emballé dans un petit papier. Pas question de tricher en regardant ce qui était écrit dessus, chacun.e garda le bonbon dans le creux de sa main jusqu’à ce que tout le monde ait sélectionné le sien.
Iels s’alignèrent le long de la rambarde de la grande terrasse du château, la forêt parsemée d’étangs scintillants s’étalant devant elleux.
- Un, deux, trois ! Décompta Léa
Iels fourrèrent leur précieux butin dans leur bouche, et toustes en cœur crièrent à plein poumons face à l’immensité de la Brenne. Mais au lieu de cris humains, ce furent des cris d’éléphant, de tigre, d’antilope, d’hippopotame et crocodile qui firent s’envoler les oiseaux alentours. Le ridicule du mélange de ces cris, et le regard choqué de leurs camarades se tournant brusquement vers eux, plongea les cinq adolescent.e.s dans un fou rire. Toujours sous l’emprise des bonbons, leurs rires étaient ceux des animaux que le hasard leur avait donné, et cette cacophonie ne faisait qu’amplifier leurs rires.
Quelques étudiant.e.s et professeurs arrivèrent en trombe sur la terrasse, alarmé.e.s par tout ce boucan. Le petit groupe se fit remonter les bretelles, leurs professeurs les bassinant avec le respect de la vie sauvage autour d’elleux, et l’importance de préserver le secret de l’existence de la magie. Mais aucun.e des cinq adolescent.e.s ne regretta l’expérience, et iels se promirent de finir le paquet de bonbons plus tard.