Les mots se forment et tu es incapable de les sortir. Tes pensées te démangent comme une mauvaise piqûre de moustique. Parfois tu fermes les yeux et tu le vois, cet espoir. Pourtant il n’est qu’un mirage. Tu tends les bras et tu sens que tu l’attrapes. Il est ce bonbon doux et sucré de fête foraine. Tu l’approche près de tes lèvres et tu veux y gouter. Tu veux sentir son pouvoir te submerger. Mais dans tes mains ne restent plus que de la poussière d’étoile. Les grains partent, s’envolent. Toi, tu es seul.
Je t’en prie, ferme les yeux. Ferme les yeux et tu verras, c’est en cachant certains sens que l’on découvre les autres. Cache la lumière et tu entendras le son des étoiles. Ecoute-les, te crier tes victoires. Ecoute-toi, vibrer de toute cette gloire. Tu sais que tu es fort, tu sais que tu peux partager ta fierté. Tu as gagné. Pourtant tu laisses la noirceur s’ancrer au fond de ton âme. Laisse-la. Laisse-la se battre avec ta lumière. Laisse la nuit chahuter avec ton soleil. Quand ce récit sera fini, il sera trop tard.
*
Quand le soir arrive, il y a des animaux qui s’enterrent. Effrayés par les chasseurs nocturnes, ils fuient la bataille. La terre leur est familière puisqu’ils en ont fait leur nid douillet. On dénombre une infinité de ces chasseurs. Le renard roux chasse principalement de petites proies, des souris ou des musaraignes. La panthère se nourrit de singes ou d’oiseaux. Son agilité lui permet de se mouvoir dans les arbres pour mieux attraper sa nourriture. Ces petits animaux ne peuvent se débattre, une fois marquer par le chasseur ils ne peuvent lui échapper. Le prédateur les sent, il les observe. Il marque sa proie et il bondit pour l’avoir.
Je ne saurais dire si tu étais un renard roux ou une panthère nébuleuse, mais j’étais cette souris grise que tu chasses et les quelques brindilles dont je me suis couverte n’ont pas suffis à me cacher de ton regard de prédateur.
Te voilà, devant moi. Je te rencontre pour la première fois. Je ne sais pas qui tu es, mais je vois la blancheur de tes dents quand tu me regardes. Je crois qu’il s’agit d’un sourire. Si ma vie n’était pas complétée par quelqu’un que j’aime, tu aurais été mignon. Mais je ne suis pas seule est mon cœur est déjà rempli. Je ramasse mes affaires échouées sur le goudron d’une froideur matinal et ton aide est bienvenue. Après tout c’est aussi par ta faute qu’elles sont tombées. Tu me tends ma carte d’identité qui trainait n’importe comment dans mon sac quelques secondes auparavant. J’oublie toujours de la ranger correctement. Tu me glisses alors que je ne devrais pas courir ainsi dans la rue. Tu me lances alors un dernier sourire et reprends ton jogging. C’est gonflé de me conseiller de ne pas courir. Je ne sais pas qui tu es. Je ne t’ai jamais vu. Je continue ma route comme si je ne t’avais jamais rencontré. Un souffle et tu disparais. Je suis en retard, je n’ai plus assez de temps pour me soucier des inconnus comme toi.
Tu t’arrêtes au coin de la ruelle et tu m’observes tandis que j’évite les passants. Tu regardes mes cheveux voler dans le vent. Moi, je ne sais pas que tu me voies tandis que j’essaye de me frayer un passage dans la foule. Je ne sais pas qui tu es. Toi tu sais que je suis. Tu as lu mon nom, quand tu me rendais ma carte. Tu me connais. Du moins c’est ce que tu prétends, puisque tu penses qu’un regard est assez pour connaître une personne. Tu te convaincs que mes yeux t’ont crié mon amour lorsqu’ils ont croisé les tiens. Tu me tiens, me retiens dans tes souvenirs filandreux. Je tourne à droite et je t’échappe. Mais le nom que tu as lu t’as suffi. Tu me veux tandis que je te fuis.
*
Tu as passé la journée à chercher où j’habitais, tu n’as pas arrêté, jamais. Tu m’as trouvé sur les réseaux sociaux, tu t’es fait passer pour un proche en détresse à la mairie, tu as trouvé le nom de mes amis. Tu as tout fait pour me retrouver. Tu y as mis tant de forces que je suis supposée trouver ça mignon. Mais ma journée a été longue et je suis épuisée. J’ai couru dans tous les sens, sans jamais m’arrêter. Mes pieds me font mal, comme si des aiguilles pénétraient mes talons. Je m’empresse d’entrer dans ma maison, de me réfugier chez moi. J’enlève mes chaussures de torture, pose ma veste sur le porte manteau et je file à la cuisine embrasser celui que j’aime. Tu détournes le regard. Je fais cela pour t’agacer et tu le sais, tu le sens. Je sais que tu m’observes, c’est ce que tu te répètes. Tu refuses de penser que j’en aime un autre. Je veux t’agacer, point final. Nous sommes connectés après tout, comment ne pourrais-je pas savoir que tu es là ? Tu as envie de moi. Tu as envie de savoir qui je suis, tu veux me connaître. Tu m’observes depuis la forêt. Ton appareil est autour de ton cou. Tu ne veux pas oublier un seul instant de notre premier rendez-vous. Je traverse mon salon et je rejoins ma chambre. Je veux prendre une douche après cette journée. Je me déshabille et tu regardes toute la scène. Tu ne manques aucune miette du spectacle. Tous tes souvenirs, tu es en train de les stocker sur une carte SD. Te voilà, tu connais mon nom, maintenant tu connais mon corps. Depuis là où tu te caches, tu essaies d’en connaitre tous les détails, de la longueur de mes cheveux jusqu’au grain de beauté sur ma fesse droite. Tu me veux pour toi, à toi. Tes yeux ne se détachent plus de ma peau, de ma poitrine. Cet instant ne dure que quelques secondes mais tu as le sentiment qu’il est infini. Tu es caché entre les arbres et tu prends ton pied à m’observer. Tu imagines tes mains sur mes hanches, tu imagines ta bouche sur la mienne, tu aimerais me faire crier comme jamais. Tu oublies que je ne te connais pas, je t’ai oublié. Pourtant, tu continues de penser que je pourrais être tienne, je pourrais t’appartenir tout entière. Tu es comme un enfant qui vient de trouver un nouveau jouet. Te voilà qui le réclame, encore et encore, tu ne veux que lui, n’a d’yeux que pour lui
Mais tu n’es pas un enfant, et tes caprices ne se résument pas par des pleurs. Tu ne cries pas. Tu es le chasseur, la fleur au fusil tu pointes ta proie. T’appartiendra-t-elle cette fois ?
Pendant que je me ressource dans ma baignoire, tu en profite pour inspecter ma chambre. Tu en gardes une précieuse trace. De ton objectif tu peux observer la photo de ma sœur qui traine sur ma table de chevet. Tu apprécies nos ressemblances et nos différences. Tu tentes de pointer chacune d’entre elle dans tes pensées et tu n’en oublies aucune. Tu me connais depuis peu et pourtant tu connais mon corps mieux que moi-même. Tu en as saisi chaque détail, du plus imposant au plus infime. Tu crois qu’il s’agit d’une normalité, tout le monde connaît aussi bien sa bien-aimée. Je suis la femme de ta vie, n’est-ce pas ?
Lorsque tu as fini de décomposer mon intimité, tu me vois sortir de la salle de bain. Tu ne pouvais attendre plus de temps. Tu te dis que je l’ai fait exprès, je t’ai fait patienter pour te donner un plaisir encore plus grand quand tu me reverrais. Je suis en peignoir, mais cela ne t’empêche pas de deviner mes courbes. Tu devines ma poitrine joliment dessinée, la courbure de mon dos te parait parfaite, mes hanches font un joli écho avec ma taille et, pour finir, mes fesses définissent mon corps de manière délicate. Tu imagines tes mains posées sur ce qu’il te semble être le corps d’une déesse. Tu te vois embrasser mon décolletée, parcourir mon ventre chatouilleux, y déposer des baisers torrides emplis de ce qu’il te semble être ton amour. Te voilà qui n’en peux plus, tu cherches ton souffle, l’air te manque. Ton fantasme t’emprisonne, tu me veux, tu me veux. TU ME VEUX. Je devrais être tienne. Tu sens ton imagination se remplir d’un plaisir immense, tu ne peux le contrôler. Je suis là, en face de toi et je suis tienne. Je t’appartiens, je n’en ai plus le choix.
Tu as eu ce que tu étais venu chercher. Tu as récupéré ce que tu voulais, ta mission est terminée. Tu t’en vas, me laisse tranquille. C’est fini, pour ce soir.
*
Mon réveil sonne et tu es déjà là. Tu es près de moi, tu imagines ton souffle effleurer ma joue, tu imagines ma poitrine se soulever contre ton torse tandis que je respire. Tu m’enlaces, tes bras autour de moi. Tu dépose un baiser contre mon front. Tu écoutes la délicatesse de mes songes, tu prolonges cet instant. Tu aimerais qu’il ne s’arrête jamais, tu aimerais faire cesser la courbe du temps, tu voudrais être là pour une éternité, moi à tes côtés. Tu humes le parfum de mes cheveux, tu aimes cette odeur, tu aimes ce duo, notre duo. Tu es sur un nuage, dans un rêve sans fin, tu le sens, tu pourrais m’avoir pour toi, seulement pour toi. Enfin éveillée je me tourne vers cette personne qui m’enlace. J’ouvre les paupières mais ce n’est pas sur toi que mes yeux se posent. Tu n’es pas dans ce lit. Tes bras ne me recouvrent pas. Ce n’est pas ta chaleur qui entre dans ma vie. L’homme que j’aime dépose un baiser sur mon front. Il me balance, me fait danser dans ses bras et je ris. L’amour transparaît dans ses yeux. Et dans les miens.
Tu m’en veux. Comment puis-je oser ? Pourquoi est-ce avec lui que je ris et non toi ? Je manque à ma parole. Je manque à ta volonté. Tu deviens un homme acescent à mesure que je te fais souffrir. Chacun de mes pas te rappelle que je ne suis pas à toi et cela t’angoisse. Tu sens la noirceur de tes pensées, tu sens la noirceur de tes actes. Tu sais qu’il faut me rappeler à l’ordre, tu sais que je faute et tu sais que je ne suis pas assez, pas assez bien pour toi, pas assez bien pour tes idéaux. Il faut que je comprenne. Tu continues de m’observer tandis que tu élabores ton plan. Mon début de matinée se passe sans encombre, mon café contient ses saveurs habituelles que j’aime tant, les présentateurs de radio nous inondent de leurs blagues matinales et sans goût, mon conjoint fait de mon réveil un océan de bonheur. Je l’aime. Tu le vois.
Tu attends que je sorte de chez moi. Cette fois tu ne me suis pas. Tu es prostrée sur ton perchoir d’où tu observes cet homme affreux que je semble aimer. Ses manières t’agacent. Il t’horripile par sa présence dans ce qui devrait être ta maison, ta vie. Lui aussi fini par enfiler sa veste. Il met ses chaussures. Quelles chaussures affreuses, rouge et bleu. Il te dégoute. Il existe et c’est déjà trop.
Tu attends qu’il soit loin de la maison pour sauter de ton perchoir. Tu l’as vu cacher une clé dans le pot de fleur. Tu la récupères. Tu entres dans notre maison. C’est la tienne dorénavant, ton territoire. J’y vis et cela te suffit. Tu te diriges vers ma chambre. Tu regardes mes vêtements. Tu les sens, t’imprègne de leur odeur. Tu récupères mon parfum et te parfume. C’est normal que tu sentes comme moi, c’est à toi que j’ai fait un câlin ce matin. C’est sur toi que mes yeux se sont posés emplis d’amour. Tu récupères le plus beau vêtement de ma garde-robe. Cette petite blouse bleue, la même que celle que je porte sur la photo avec ma sœur. Ton regard dédaigneux se jette sur la photo de la table de chevet. Il est là et me tiens dans ses bras. Quel horrible cliché ! Tu ne veux plus le voir. Tu passes une partie de la journée, rodant dans ma maison comme si elle était tienne. Tu te prélasses sur mon canapé laissant courir tous tes fantasmes. La journée défile et tu ne la vois pas passer. Jusqu’à ce que tu entendes un bruit de clé dans la serrure. Vite tu t’élances vers la chambre, ouvre la fenêtre et t’y jettes. Je ne t’ai pas vu. La fenêtre de ma chambre est ouverte. Je me dis que c’est mon copain, il a oublié de la fermer.
*
Une dispute éclate. Tu t’en repais comme un rapace sur les carcasses des animaux morts. C’est si beau de me voir en colère contre cet homme qui ne devrait pas être dans notre maison. Il est là et ne comprends pas. Tu vois en lui une bête apeurée et ça te réjouit. Enfin je lui fais comprendre qu’il n’est pas assez bien pour moi. Pas assez bien pour nous. Tu n’entends rien de notre conversation mais tu sais. Tu sais que je ne veux pas de lui, c’est de toi que je veux alors tu sais que ce que je lui dis est mesquin. Je suis ta femme après tout. Je sais me battre avec toute ma force alors ce que je lui dis est forcément méchant. Une femme de caractère c’est si beau.
Puis il m’embrasse. Il m’embrasse ! Comment ose-t’il après ce que je lui ai dit. C’est contre mon consentement. C’est forcément contre mon consentement. J’étais en train de lui dire à quel point il était mauvais pour moi et il m’embrasse. Quelle audace, comment peut-il oser poser ses mains sur moi, ton bijou, ton saphir, ton précieux petit jouet. Il le fait contre ma volonté, c’est obligé, ça ne peut être autrement. Comment pourrait-ce être autrement ?
Puis je lui rends son baiser. Je lui rends son baiser ? Non je ne peux pas. Je ne suis pas en train de l’embrasser. Je suis sous son emprise. Sinon j’aurais couru vers toi dès qu’il m’a forcé. Il m’a forcé. Je ne fais rien. Je l’encourage. Je le laisse poser ses mains sur mes hanches. Je le laisse poser ses mains dans mon cou. Je le laisse toucher mon si précieux visage. Je le laisse faire. Il décide que je suis sienne et je ne fais rien. Je ne fais rien et je le laisse faire. Je le laisse faire. Je suis sous son emprise. Je ne peux pas être éprise de lui je dois être sous son emprise. C’est obligé. C’est toi que j’aime, pas lui. C’est toi que j’aime ! Je t’aime !
Tu détournes les yeux alors qu’il me prend sur le lit. Tu détournes les yeux pour ne pas voir le désir qui brûle en moi. Le désir que j’aie pour lui. Lui et pas toi. Non, pas toi.
*
Pendant plus d’une semaine tu as continué à venir dans la maison à notre insu. Tu as récupéré plusieurs objets qui m’appartenaient, puis tu es partie quand je rentrais.
Ce matin, je cherche en vain ma petite blouse. J’étais sensée la porter aujourd’hui pour aller au travail. Mon patron me l’a demandé. Je dois absolument la trouver. C’est la seule blouse correcte que j’ai pour rencontrer des clients. Où est-elle ? Je ne sais pas que c’est toi qui l’as. Tu as aussi récupéré mon parfum. Deux amants doivent tout connaître de l’autre.
Tu me vois appeler mon copain. Pourquoi est-ce toujours lui que j’appelle et non toi. Tu n’as pas conscience que pour moi tu n’existes même pas. Je ne me souviens déjà plus de ton visage. Je t’ai vu mais je ne t’ai jamais regardé. Jamais. Pourtant selon toi, tu es mon dieu vivant.
Je remarque les autres objets qui manque chez moi. Mon parfum n’est plus à sa place, la photo avec mon copain est retournée. Je regarde une nouvelle fois la pièce et je le vois. C’est ma chambre et en même temps ça ne l’est pas. Il y a des petits détails qui diffèrent. Elle a changé depuis hier matin. Ça me glace le sang. Je ne peux plus bouger. Je suis tétanisée par cette découverte. Je ne sens plus l’air dans mes poumons. Je ne sens plus rien. Je me sens comme un petit animal en cage. Je sais que tu as entré dans cette maison. Tu as fait tienne ma vie.
Mon copain me rattrape alors que je m’effondre prise dans mon angoisse. Tu ne l’entends pas. Mais il pose encore ses mains sur moi. Je suis ta propriété. Je t’appartiens. Je suis à toi. Personne ne peut m’avoir si ce n’est toi !
Après une heure à me réconforter, il finit par s’en aller de la maison. Je suis seule et l’angoisse revient. Tu le perçois. Tu sens mon angoisse et cela t’excite. Tu t’approches de la maison. Tu t’y glisses. Je suis si proche. Je sens ta présence. Tu es derrière moi pendant que je suis sur le canapé. Tu t’approches encore, tel un félin vers sa proie. Tu me sens. Tu me renifles. Ma respiration est courte. J’entends tes pas derrière moi mais je n’ose rien faire. Je ne bouge pas. Puis tu prends mes cheveux. Tu les as dans ta main comme si tu tenais un trophée. Je ne bouge toujours pas. Je n’ose pas te regarder. Je dois te regarder. Il n’y a que toi que je devrais voir. Regarde-moi ! Je ne bouge plus. Je ne respire pas. Tu tires ma tête en arrière pour m’obliger à te voir. C’est là que je bouge. Je crie. Puis je cours me réfugier dans ma chambre. Je la ferme à clé. Je prends quelques affaires. Je cherche mes clés de voiture. Où sont mes clés de voiture. Tu frappe contre la porte. Des coups de pieds. Des coups d’épaule. La pièce vibre. Mon cœur bat à tout rompre. Tant pis pour les clés. J’ouvre la fenêtre. Tu réussis à détruire la porte. Je passe ma première jambe. Tu attrapes la deuxième. Tu me tires vers toi. Ton regard est avide. Ton sourire se déforme en grimace. Une bosse se forme sous ton jean. Et je comprends. Tu me déshabille et je me débats en vain. J’essaye de t’échapper. Je ne t’échappe pas. Tu me prends. J’ai mal. Tu assouvi ton désir pendant que j’ai envie de mourir. Je me sens quitter mon corps. Je te vois au-dessus de moi. Je te vois. Tu as pénétré ma maison, tu as pénétré ma vie et tu me pénètres à mon tour. Alors que ton moment jouissif arrive tu mets tes mains autour de ma gorge. Je ne jouis pas en même temps que toi. Je suis une personne horrible. Finalement je ne mérite pas d’être tienne. Je mérite la mort. Alors que ta semence coule en moi tu m’étrangles et tu regardes mon dernier souffle s’en aller. Tu regardes mes yeux s’injecter de sang. Quel beau tableau. Comme c’est magnifique de voir un être si fragile tombé sous notre volonté. Tu aimes ce que tu vois. Tu es grisé par mon corps sans vie. Tu es repu de moi. Tu as eu ton bonbon de fête foraine et tu t’es régalé. Puis tu t’en vas. Laissant mon corps dans cette pièce comme s’il n’était qu’une ordure.
Tu es prédateur et le restera. Ta prochaine victime ne le sait pas. Pourtant tu connais déjà tout d’elle, car tu ne peux te contenter de moi, de toutes celles avant moi et de toutes celles après moi. Tu les auras toutes, toutes celles que tu veux aussi longtemps que tu vivras. Mais dans la mort, tes souris te trouveront, et ton âme elles décimeront.
C'est fidèle à ce qui est annoncé dans la note d'auteur, même si l'avertissement créé un horizon d'attente bien plus important que ce qui est donné dans le texte. (c'est le problème des avertissements). L'écriture est fluide, ça se lit vite.
Par contre (goût personnel) la narration en Je/tu ne fonctionne pas ici car la narratrice raconte des choses qu'elle ne sait pas et ne peut pas savoir, et moi, ça me sort complètement du texte. Cela fonctionnait pour "je serais ton pantin" car l'héroïne racontait essentiellement des souvenirs/crainte/espoirs, pas des faits auquel elle n'a pas assisté.
En plus je trouve que cela enlève toute émotion et vu qu'il n'y a pas de suspens (vu que l'avertissement spoile l'intrigue et que ça se devine de toute façon très rapidement) on est dans une sorte de mélancolie qui noie tout qui enlève une grande part de l'intérêt du texte. C'est dommage.
Sinon, une coquillette :
«Je le laisse poser ses mains dans mn cou» : il manque un "o" à "mon".
Je suis désolée que la narration ne t'ai pas plu. Malgré tout c'est celle qui fait le plus sens pour moi ici. A voir si d'autres lecteurs partagent ton avis puisque la mélancolie n'est vraiment pas le but ici.
Merci pour la coquille, je vais la corriger de ce pas!