Elle ne savait pas danser. Lui non plus, à vrai dire. Ils n’avaient aucune grâce. Ni seul, ni ensemble. Mais ils dansaient. Dans l’appartement ordonné. Dans la rue. Dans les bars. Dans son taudis. Ils dansaient lorsqu’il avait trop bu. Il la faisait tourner du bout de la main, la collait contre lui. Il titubait. Il manquait de tomber. Mais ils riaient.
Une nuit, en pleine rue, la pluie avait tenté d’interrompre leur spectacle. Mais il avait continué de la faire tourner, de tendre le bras vers elle, de tituber et de rire. Ils avaient réveillé toute la ville. Et même trempés jusqu’aux os, même ivres, même étourdis par la danse, ils étaient restés cyniques, sarcastiques et complices.
Au moins jusqu’à ce que l’alcool ne puisse plus justifier leur proximité.