Mr.Deladoey, connu dans la région pour être un homme excentrique, avait, quelques dizaines d’années auparavant, ouvert un hôtel perdu dans la montagne. « J’y ouvrirai une salle de théâtre, et les gens viendront pour la programmation » disait-il, « On est tellement loin de Zurich que les gens n’auront d’autres choix que de dormir ici », et dans l’ensemble il avait raison. Au début personne n’en entendit parler, mais quand il installa un funiculaire plus esthétique quelques curieux vinrent voir et le bouche à oreille fit le reste du travail.
C’était un bâtiment immense, presque un château, qu’il avait choisi de peindre en nuances de bleu foncé et de jaune. Il aimait énormément La Nuit Étoilée, disait-il quand on lui demandait pourquoi de tels tons. Beaucoup, plus pragmatiques, pensaient qu’en réalité c’était pour le détacher de la montagne, par contraste en quelque sorte. Toujours était-il qu’avec un nom pareil, l’on avait tôt fait de l’appeler La Salamandre, bien que M. Deladoey continua longtemps de l’appeler sa nuit étoilée.
La clientèle grossit les premières années, puis les chiffres s’étaient stabilisés assez rapidement. Ensuite il n’y eut plus tellement de roulements, et les clients furent toujours les mêmes sur toujours les mêmes périodes. On finissait par retenir les visages, les noms, les habitudes, l’âge des enfants, les chambres réservées, les plats favoris et le jour d’arrivée de tout un chacun. C’était en quelque sorte un microcosme rotatif dans lequel rares étaient les nouveaux arrivants. Même les troupes qui venaient représenter finirent par ne plus changer, l’une devenant au final quasiment employées de l’hôtel.
Pourtant à l’époque à laquelle l’on finissait de faucher les blés arriva Charly, que beaucoup de clients prononcerait ensuite « Tchaaaarly» avec un accent britannique ridiculement fort pour avoir l’air sophistiqué. Charly venait du Wiltshire et personne ni même elle ne savait réellement ce qui l’avait amené à La Salamandre en particulier, si ce n’était que l’on le lui y proposait du travail. Elle signa son contrat assez rapidement, et bientôt prit place au sein d’une équipe qui n’avait pas changé depuis que Georges, un domestique, avait succombé à une chute depuis le premier modèle du funiculaire il y avait déjà quinze ans. L’intégration fut longue et compliquée, surtout parce que tout le monde connaissait les us et coutumes de chacun, et il devint vital pour Charly de les connaître au mieux en un temps record pour s’en sortir correctement, puis d’apprendre ceux des familles qui viendraient ensuite pour y être préparée au mieux.
Quand s’achevèrent les récoltes du maïs et que les arbres commencèrent à perdre de leurs feuilles, Charly avait ingéré une immense quantité d’informations et occupé différents postes afin d’assez rapidement avoir touché à un peu tout et être capable de travailler en autonomie ou qu’elle soit assignée, du soin du bâtiment à celui des clients. M. Duroux et Mme. Galland se l’était échangée pendant toute la période de sa formation, tout en feintant ne pas être son responsable, la faisant finalement atterrir sous la surveillance Mme. Paccot, Greta de son prénom, que tout le monde aimait beaucoup. Charly avait dû la suivre au pas pendant plusieurs semaines et avait ainsi vu à peu près tous les rouages de l’hôtel qui lui était possible de voir en plus des postes que l’on lui confiait. Ainsi elle avait vu la salle des machines pour le théâtre, le fonctionnement des chaudières et leur entretien, l’étiquetage et le rangement des clés derrière le comptoir d’entrée, les cuisines… Tout un tas de choses qui, bien que pas indispensables à son travail, l’aidait à l’appréhender.
Quand vint la fin de novembre elle avait officiellement fini sa formation, et on la colla d’abord à un triptyque que Greta Paccot appelait craillière en diminutif de croissant-rail-chaudière. Il s’agissait de s’occuper de servir le petit déjeuner, faire le groom dans le funiculaire toute la journée puis fournir les chaudières en bois en venant en soutien de ceux qui s’en occupaient la journée.
C’était aussi à cette période qu’arrivaient les Wicht et les Chevalier à quelques jours d’écart. Les premiers venaient en couple avec la grand-mère et parfois leur fille et son conjoint bien qu’assez rarement, prenaient toujours la chambre sept qui avait vue sur la vallée en contre bas, bien qu’elle se retrouvait souvent perdue dans la brume, et commandaient toujours des potages, de la salade de fruit et des toast le matin. Les seconds venaient en duo de couples de frères et sœurs et beaux-frères et belles-sœurs, avec un jeune enfant en tout, prenaient les chambres neuf et huit qui donnaient sur l’arrière-coure mais avaient un balcon commun avec la chambre voisine, et commandaient toujours, toujours un petit-déjeuner français. Ce matin là, les Chevalier étaient déjà à l’hôtel depuis deux jours et les Wicht depuis la veille. Ils furent comme souvent les premiers à descendre pour le petit-déjeuner une fois que la salle eut ouvert, et Charly fut au poste pour faire l’intermédiaire entre les cuisines et les tables. Les Chevalier l’avaient déjà vue les deux matins précédents mais ce n’était pas le cas des Wicht, et le père remarqua aussitôt qu’il avait à faire à une nouvelle tête en levant la sienne de son menu, qu’ils parcouraient toujours tous du regard avant que l’on vienne les servir tout en commandant toujours la même chose, par principe sans doute.
- Vous savez, le personnel n’a pas changé depuis quinze ans c’est particulier d’avoir à faire à du nouveau monde.
- Oui Monsieur.
- Comment vous appelez-vous ?
- Charly Monsieur.
- Tcharly ? répétait-il en exagérant son accent, Vous venez d’où dont ?
- Du Wiltshire Monsieur. Que dois-je transmettre aux cuisines pour votre table Monsieur ?
- Notez trois potages de saison et quatre salades de fruits.
- Une assiette de toast en suppléments ?
- S’il vous plaît.
- Je vous amène ça dès que possible.
Puis elle transmit la commande en cuisine pour revenir en salle avec le café, le thé, et les chocolats chauds des Chevalier qui avaient déjà reçu leurs assiettes de croissants, de pains et de petits palets de beurre. Le temps que l’arôme des légumes n’imprègnent l’eau bouillante et que les Wicht puissent être servis arrivèrent M. Strauss et Mlle. Rosenthal, un jeune couple d’allemands qui venaient tous les ans pour « s’éloigner de la civilisation et se retrouver un peu » comme ils disaient. Ces deux-là ne prenaient jamais la même chose au petit-déjeuner, c’était un cas exceptionnel. Tout ce qui leur importait était d’être sur la table dans le coin du fond à côté de la fenêtre et de la peinture de montagnes d’auteur inconnu, avec du thé blanc fleur d’oranger pas trop chaud. Pour le reste ils choisissaient au hasard sur la carte, et vous appelait une fois qu’ils s’étaient mis d’accord sur s’ils respectaient le dit hasard ou non. Ensuite plus personne jusqu’à ce que les Wicht n’approchent de la fin et que les Chevalier ne soient déjà repartis dans leurs quartiers. Parmi les plus tardifs l’on comptait les Bauer qui venaient sans leurs enfants ayant quitté le nid depuis un moment déjà, eux prenaient une assiette de charcuterie et de la soupe de pomme-de-terre, sans être contre un peu de gnôle en plus si par chance l’on en avait. Ils étaient là depuis une semaine et avaient déjà pris la fâcheuse habitude de brailler « Tchaaaaarly ma grande ? Ils ont encore de la soupe en cuisine ? » à travers la salle tandis qu’elle s’occupait d’autres clients, souvent les Dubois qui petit-déjeunaient aux mêmes heures. Leurs enfants avaient aussi quitté le nid familial mais n’avaient pas cessé de venir à La Salamandre tous les ans avec leurs parents, ne faisant qu’agrandir l’assemblée de temps à autre. Deux des trois étaient mariés, le premier mariage ayant donné un enfant et un deuxième sur la voie, et le second une jeune demoiselle qui tâtait déjà la dizaine. Pour la dernière du trio d’enfants déjà bien adultes, leur mère, Jeanne, ne cessait d’assurer que tout ceci se ferait sous peu de son côté quand on le lui demandait, mais six ans après le mariage de son plus jeune frère; leur fille n’avait pas l’air bien encline à leur fournir davantage de descendance. Eux avaient déjà un petit déjeuner plus éclectique puisque la partie française de la famille prenait un petit-déjeuner français tandis que la branche s’étant installée en Suisse alémanique était déjà moins regardante et demandait souvent une tourte salée à partager entre eux.
En basse saison il n’y avait guère plus de monde et l’hôtel n’était pas rempli, c’était donc logiquement plus confortable à gérer. Il y avait ainsi exactement quatre chambres occupées à chacun des deux étages dont les couloirs en mezzanine protégés par des petites barrières de balcon donnaient sur le grand hall. En conséquence l’entretien des chambres demandait moins de personnel sur place, permettant à certains des employés chargés de celui-ci de rentrer en famille pour la fin de l’automne. En revanche avec le froid grandissant les bains et le chauffage général de l’hôtel étaient plus sollicités que d’ordinaire, et il était hors de question de se délester de ceux qui s’en occupaient. S’organisait alors une rotation au sein des employés entre ceux qui avaient bien envie de retourner au pays, et ceux qui préféraient largement rester, équilibrant au final le nombre de congés entre les deux groupes. Les départs se firent fin novembre et les quatre derniers nouveaux vacanciers partirent le mardi de la première semaine de décembre. Charly, qui s’occupait du funiculaire, les fit descendre jusqu’à la route, retourna en haut chercher les valises, les leur amena ensuite et salua ses collègues d’un geste de la main avant de remonter vers l’hôtel où l’attendait la famille Dubois qui allait faire une excursion touristique de quelques jours en dehors du domaine.
Le funiculaire n’était pas de toute nouvelle fraîcheur mais il remplissait son rôle. D’extérieur il avait l’air d’une cabine téléphonique sur laquelle on aurait greffé de quoi aller sur les rails, et de l’intérieur aussi, bien qu’également à un genre d’ascenseur sur les moment où il montait vers le haut grâce à des câbles que l’on avait installé en soutien des rails qui longeaient la paroi de la montagne. Bien que moins joli que l’ancienne version il avait au moins le mérite de ne pas représenter de danger mortel.
Ce jour là personne d’autre n’emprunta le funiculaire. Charly attendit tout en bas que quelqu’un ne fasse sonner sa cloche pour appeler l’engin mais personne ne descendit ni ne monta. Un peu avant que ne ferme le service elle récupéra le courrier de l’hôtel et les lettres personnelles adressées à M. Deladoey fils qui arrivaient dans la même boîte et remonta avec au rythme lent de la petite machine en observant par ses vitres quadrillées la montagne et ses vallées. Elle traversa ensuite l’allée qui menait à la grande porte et, une fois dans le hall, se délesta du courrier auprès de Nicole Botteront qui s’occupait de l’accueil. Nicole était une petite femme au caractère souvent effacé qui se cachait derrière de grandes lunettes aux verres trop épais et aux branches trop fines. Cela faisait des années qu’elle travaillait ici et pourtant il semblait que la montagne ne l’endurcissait que très peu, et le contact répété avec les clients ne la faisait pas s’affirmer tellement plus. Sans doute ne le voulait-elle pas, pensait Charly.
Elle rendit également les clés du funiculaire et descendit au sous-sol où étaient installées les chaudières qui chauffaient l’hôtel et produisaient la vapeur des bains, naturellement situés juste au dessus, au rez-de chaussée. N’ayant un accès que très restreint et coûteux à l’électricité produite par l’usine la plus proche, qui était malgré tout encore bien trop loin, le chauffage ne pouvait-être fourni que par des chaudières manuelles que des employés devaient nourrir en combustibles toute la journée. Comme c’était un travail épuisant et répétitif ils étaient remplacés à la fin de celle-ci, au moment où les bains étaient les plus utilisés, et soit s’occupaient de récupérer le linge dans les chambres, qui serait ensuite lavé dans cette même salle, soit pouvaient prendre leurs quartiers jusqu’au lendemain matin. La nuit le chauffage tournait naturellement au ralenti mais puisque certains finissaient très tard et d’autres commençaient très tôt, c’était finalement une période de froid assez courte à laquelle tout le monde s’accommodait très bien puisqu’elle ne pouvait être remarquée qu’une fois que vous en aviez connaissance. Charly assurait donc le chauffage du soir bien qu’elle ne restait pas si longtemps puisqu’elle devait s’occuper du service des petit-déjeuner le matin ensuite. Ce soir-là, comme la plupart du temps, elle était avec Hans et Eugène qui s’occupaient du ménage pendant la journée. Hans et Eugène étaient là depuis l’ouverture et avaient fait partie des tout premiers employés, quand l’hôtel n’était même pas tout à fait rentré dans ses frais et que les salaires étaient encore assez hypothétiques. Ils connaissaient tout le bâtiment et le personnel sur le bout de leurs doigts, ce qui était moins le cas de Maria et Simon s’occupant des chaudières en journée qui, arrivés ensuite, avaient tout appris dans leur premières années avant d’oublier beaucoup d’informations avec le cours du temps. Assez curieusement pourtant les deux premiers étaient moins froid avec la nouvelle arrivée Charly que ne l’étaient les deux seconds qui, bien qu’ayant l’air tout aussi sympathiques, s’ouvraient moins et se montraient plus méfiants.
Après avoir fini son travail aux chaudières, Charly terminait sa journée en passant voir s’il y avait besoin d’aide au théâtre quand il y avait eu une représentation la veille. Ce jour-là c’était le cas alors elle remonta au rez-de chaussée et traversa le hall avant de pousser doucement la porte à double battant qui donnait sur le fond de la salle. Devant elle s’étalaient des rangées et des rangées de fauteuils rouges et tout au bout la scène sur laquelle s’agitaient encore trois personnes. Il y avait le scénographe, Arnfried, qui était à peu près toujours le dernier à quitter les lieux, un des comédiens qui en l’occurrence devait jouer le rôle principale le lendemain et posait sûrement quelques question scéniques à Arnfried, et Charles, un des employés de l’hôtel, qui après avoir rangé les rouleaux de décor dans les coulisses passait la serpillière sur les planches. Ce dernier fit un signe de la main à Charly dès qu’il la vit, et lui indiqua qu’elle pouvait encore passer parmi les fauteuils pour vérifier s’il y avait quelques objets oubliés. Une fois que cela fut fait il lui assura qu’il n’avait pas plus besoin d’aide et elle quitta l’endroit en même temps que le comédien avant de rejoindre la chambre commune des employées.
Quand le réveil sonna le lendemain matin, elle sauta dans son uniforme et se dirigea vers la salle-à manger, disposée à reproduire à l’identique le déroulé de la veille, comme à chaque fois. Mais si la première partie de la journée se déroula effectivement sans soucis, la seconde pris une tournure bien différente de celle qu’elle aurait dû emprunter.
Par contre, je trouve que certains passages pourraient être èpurés, comme par exemple quand tu décris le service du petit dèjeuné, à savoir qui arrive quand, qui mange quoi... C'est un peu long et les détails peu important pour l'histoire.
J'ai aussi remarqué que tu fais de très longues phrases. Tu devrais essayer de les réduire, ça permettrait aux lecteurs de faire des pauses.
Je continue ma lecture.
Pour les longues phrases et les informations inutiles j'espérais que ça donne un certain rythme, mais s'il manque des pauses c'est un problème en effet. Je vais voir à comment aérer tout ça encore davantage dans ce cas!
Je profite de la contre IRL proposé par Dédé pour revenir lire par ici et par conséquent découvrir ta plume. Je trouve que tu écris bien et que ce chapitre instaure le rythme que tu as décrit dans ton résumé : celui d'une routine. Là où ça aurait pu être un peu ennuyeux (poser un décor, etc), je trouve que ton style est suffisamment entraînant pour que permettre au lecteur de bien s'immerger dans ton texte. C'est rythmé je trouve et ça se lit tout seul.
Mon seul reproche serait l'absence de virgules. Est ce volontaire ? D'un côté c'est ce qui donne un rythme au texte, d'un autre j'aurais bien voulu reprendre mon souffle durant ma lecture.
Si je parviens à dégager du temps je viendrai lire la suite demain. Sinon, ce sera dès que possible !
Ouf ça fait plaisir d'entendre ça j'avais justement peur que ça puisse être ennuyeux, tant mieux si le rythme permet que ça ne le soit pas
Pour les virgules disons que j'en mettais là où ça me paraissait nécéssaire, sentant à l'oral que parfois ça rendait mieux sans, mais si ça empêche de reprendre son souffle autant ça peut être un problème... Si tu as des exemples d'endroits où des virgules t'ont manquées n'hésite pas je suis preneur!
Merci beaucoup d'être passée laisser un commentaire! J'espère que la suite te plaira aussi si tu reviens dans le coin uhu
Lyrou
Ce chapitre explique bien le travail et l’ambiance de l’hôtel, les habitudes de la maison et celles des clients, voire leurs petites manies. Tu racontes l’arrivée de Charly, son adaptation, les difficultés qu’elle rencontre, mais je trouve que tout ça reste très factuel. Tu expliques, mais tu ne dépeins pas assez à mon goût : il me semble que tu n’as pas véritablement créé une ambiance et qu’on s’attacherait davantage à Charly si tu exprimais ce qu’elle ressent.
Contrairement à Elia, je ne trouve pas que le texte est vraiment rythmé. En revanche, je la rejoins en ce qui concerne le manque de virgules. Certaines phrases me semblent longues, plutôt lourdes et parfois un peu maladroites. J’ai l’impression que tu veux dire trop de choses en une phrase ; mais par endroits, il y a des indications qui ne sont pas forcément pertinentes dans l’immédiat. En répartissant les informations d’une manière différente, tu pourrais alléger les phrases et rendre ton écriture plus fluide. Tu devrais relire ton texte à haute voix pour mieux te rendre compte.
Je ne prétends pas récrire ton chapitre, mais voici quelques exemples :
Au début personne n’en entendit parler et il n’y avait pas un éventail de spectacles bien large ni diversifié mais quand il installa un funiculaire plus esthétique quelques curieux vinrent voir et le bouche à oreille fit le reste du travail.<br /> [Tu dis que personne n’en a entendu parler ; le fait que l’éventail de spectacles ne soit ni large ni diversifié n’entre donc pas en ligne de compte. « Au début personne n’en entendit parler, mais quand il installa un funiculaire plus esthétique, quelques curieux vinrent voir et le bouche-à-oreille fit le reste du travail » me paraîtrait suffisant et plus rythmé.]
L’intégration fut longue et compliquée, surtout parce que tout le monde connaissant les us et coutumes de chacun et il devint vital pour Charly de les connaître au mieux en un temps record pour s’en sortir correctement, puis d’apprendre ceux des familles qui viendraient ensuite pour y être préparée au mieux.<br /> [Il y a une faute de syntaxe : dans « tout le monde connaissant les us et coutumes de chacun et il devint vital », il faut remplacer « et » par une virgule. Cette phrase me paraît un peu tarabiscotée, mais je sèche. À mon humble avis, il faudrait complètement la remanier. L’expression « us et coutumes » donne l’impression qu’on a affaire à des gens de cultures complètement différentes. Il s’agit simplement de leur méthode de travail et de leurs petites habitudes, non ? Et pourquoi apprendre les particularités des clients en avance ? Il me semble que ça devrait s’apprendre au fur et à mesure.]
Quand s’achevèrent les récoltes du maïs et que les arbres commencèrent à perdre de leurs feuilles, Charly avait ingéré une immense quantité d’informations et occupé différents postes afin d’assez rapidement avoir touché à un peu tout et être capable de travailler en autonomie ou qu’elle soit assignée, du soin du bâtiment à celui des clients.<br /> [Est-ce vraiment nécessaire d’avoir « assez rapidement » et « à un peu tout » dans la même phrase ? Ça me paraît vraiment lourd et un peu maladroit. Je dirais « Charly avait ingéré une immense quantité d’informations et occupé différents postes, afin d’avoir touché un peu à tout et d’être autonome où qu’elle soit assignée, du soin du bâtiment à celui des clients. »]
L’expression « assez rapidement » revient dans trois paragraphes successifs. Attention aussi au verbe « s’occuper de » qui revient très souvent.
C’était aussi à cette période qu’arrivaient les Wicht et les Chevalier à quelques jours d’écart. (...) « et commandaient toujours, toujours un petit-déjeuner français.<br /> [Pour ce passage, je propose quelque chose comme : « C’était aussi à cette période qu’arrivaient les Wicht et les Chevalier, à quelques jours d’écart. Les premiers venaient en couple avec la grand-mère et parfois, bien qu’assez rarement, leur fille et son conjoint. Ils prenaient toujours la chambre sept qui offrait une vue sur la vallée en contrebas, bien qu’elle fût souvent perdue dans la brume. Ils commandaient toujours des potages, de la salade de fruits et des toasts le matin. Les seconds venaient en duo de couples – le frère, la sœur et leurs conjoints respectifs – avec un jeune enfant. Ils prenaient les chambres neuf et huit qui donnaient sur l’arrière-cour, mais avaient un balcon commun. Ils commandaient toujours, toujours un petit-déjeuner français. »]
Ils furent comme souvent les premiers à descendre pour le petit-déjeuner une fois que la salle eut ouvert et Charly fut au poste pour faire l’intermédiaire entre les cuisines et les tables.<br /> [Je propose une simplification :« Ils furent comme souvent les premiers à descendre pour le petit-déjeuner dès l’ouverture, alors que Charly faisait le service. »]
Comme c’était un travail épuisant et répétitif (...) avant d’oublier beaucoup d’informations avec le cours du temps.<br /> [Je propose quelques modifications dans ce passage : « Comme c’était un travail épuisant et répétitif, ils étaient remplacés le soir, au moment où les bains étaient les plus utilisés, et pouvaient soit s’occuper de récupérer dans les chambres le linge qui serait ensuite lavé dans cette même salle, soit prendre leurs quartiers jusqu’au lendemain matin. La nuit le chauffage tournait naturellement au ralenti, mais puisque certains terminaient très tard et d’autres commençaient très tôt, c’était finalement une période de froid assez courte à laquelle tout le monde s’accommodait très bien, vu qu’elle était à peine perceptible. Charly assurait donc le chauffage du soir, bien qu’elle ne restât pas longtemps, devant servir les petits-déjeuners le matin. Ce soir-là, comme la plupart du temps, elle était avec Hans et Eugène, qui s’occupaient du ménage pendant la journée. Ils étaient là depuis l’ouverture et avaient fait partie des tout premiers employés, quand l’hôtel n’était pas tout à fait rentré dans ses frais et que les salaires étaient encore assez hypothétiques. Ils connaissaient tout le bâtiment et le personnel sur le bout des doigts, ce qui était moins le cas de Maria et Simon, chargés des chaudières en journée, qui étaient arrivés par la suite et avaient tout appris dans leur première année, avant d’oublier beaucoup d’informations au cours du temps. »]
Il y avait le scénographe, Arnfried, (...) passait la serpillière sur les planches.<br /> [Je propose : « Il y avait le scénographe*, Arnfried, qui était à peu près toujours le dernier à quitter les lieux, le comédien qui devait jouer le rôle principal le lendemain et posait sûrement quelques questions scéniques à Arnfried, et Charles, un des employés de l’hôtel, qui passait la serpillière sur les planches après avoir rangé les rouleaux de décor dans les coulisses. » (*ou « le metteur en scène »)]
La description de ce qui semble être un funiculaire-téléphérique me paraît un peu confuse. Mon fils ne l’a pas comprise non plus. Normalement, tous les funiculaires fonctionnent avec un câble, le poids du train descendant aidant à tracter le train montant. Si la cabine est suspendue à des câbles comme un ascenseur, elle ne peut pas rester sur les rails. S’agit-il d’un véhicule à traction par câble avec un système de pince débrayable ? T’es-tu inspiré d’un funiculaire qui existe ? Si oui, lequel ?
J’avance en parallèle avec les coquilles et les virgules. Je te les enverrai quand j’aurai terminé les trois chapitres.<br /> Voilà, maintenant que j’ai bien critiqué et trituré ton chapitre, j’espère que tu ne vas pas trop me détester…
Après un certain temps, me revoilà sur cette histoire. (Presque deux ans, c’est un peu la honte, quand même…)
Pour t’épargner la recherche des coquilles et remarques dans le fouillis ci-dessus et pour éviter de charger les commentaires des deux chapitres suivants, je vais t’envoyer deux documents : le texte que tu m’as transmis à l’époque, que j’ai annoté, et un document à part avec des propositions concernant les tournures de phrases.
Dans l’avant-dernier paragraphe du commentaire, la remarque sur le funiculaire est toujours valable.
Est-ce que je peux t’envoyer ça sur l’adresse de courriel que tu avais utilisée ou depuis le Discord ?