Dégradation

Cela fait maintenant 6 ans que j’ai quitté le lycée. Non, c’est depuis l’époque du collège que cela dure. À l’époque, la vie était simple. J’allais à l’école à 5 pieds de chez moi. J’avais alors les capacités suffisantes pour me permettre de passer mon temps à être entourer de mes amis. Malgré les nombreux essaies à trouver une copine, je retombais toujours sur le dos de mon meilleur ami de l’époque avec qui un simple rire était synonyme de joie. Donc, c’est tout attendu, qu’à la fin de cette époque, alors que nos chemins se séparaient, je sois triste, rejouant sans cesse dans ma tête les bons moments passés ensemble. On s’était fait de belles promesses ; continuer à s’écrire malgré la distance et peut-être même, si nos parents étaient d’accord, se revoir. Celles-ci se sont brisées 2 semaines après la rentrée au lycée. 

 

C’était alors le début d’une nouvelle époque et j’avais désespérément besoin de présence physique. Son sourire n’étant plus là, il me fallait retrouver un replacement, comme je suis sûr que lui-même, de son côté, se devais de penser pareil. Les premières connexions se furent. J’ai compris en allant au lycée que la ville dans laquelle j’avais grandi n’était pas très diversifié et donc par effet de groupe et ne voulant pas être catégorisé comme le rabat-joie de la classe, il me fallait ignorer les interdits que brisaient mes nouveaux amis. Puis, au fur et à mesure du temps, je fini par y prendre goût et à rire grassement avec eux. 

 

Là aussi à cause du choix de bac, je me séparais avec certains d’entre eux. Je fini par rester lié avec un petit groupe. Mais on n’étais plus en seconde, cette fois-ci, il fallait penser à notre avenir - quoi que cela, à l’époque, voulait dire quelque chose de concret -  et donc, je ne devais plus me reposer sur mes lauriers qui s’amenuisaient avec force, vu les notes que je me ramassais et les nombreux cris, énervements et signes de déception je recevais de mes parents. À cette époque, mes amis et moi étions lié par la souffrance d’être en bac scientifique. Mais si à l’époque du collège, le manque de diversification m’a permis d’adopter un rôle exotique et de camaraderie pour mon ami mauricien, dans cette classe, diversifié par son nombre de noirs, arabes et asiatiques, ma couleur et mon ton blagueur était synonyme d’échec scolaire. D’ailleurs les professeurs n’hésitaient pas à me le rappeler lorsque je l’oubliais. 

 

À la fin du collège, j’ai découvert internet grâce au pc de la maison et au téléphone portable et dans le même temps, j’ai eu accès à la pop culture. Alors que mes amis de première scientifique et moi passions nos récrés à parler d’animés, je passais mon temps à en regarder, de la soirée jusqu’à tôt le matin, à me projeter pour oublier les notes, le stress de l’avenir, les parents et le célibat. C’est aussi vers la fin collège que j’ai découvert les plaisirs de la pornographie. Mettez vous deux secondes à la place d’un lycéen qui ne pense avoir sa place au lycée, la fille nue et excitée qui l’appelle à travers son écran lui demandant de la prendre par derrière est une place assez satisfaisante. À mesure que la consommation grandissait, j’ai vu tout type de personne me demander de prendre cette place.

 

Rien ne changea en terminale, à part que le groupe d’amis créer en seconde s’était tellement réduit que seulement un ami, je dépendais. Mais cet ami était tellement lumineux que toute la classe voulait se conforter dans sa chaleur amicale. Le problème est que je n’aimais pas toute la classe et eux ne m’aimaient pas particulièrement non plus. Enfin, la terminale passa sans moins de nombreuses séquelles, et à la fin il ne resta que moi. Aujourd’hui ces amis sont je ne sais où et moi je suis seul. 

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