Dernière danse

Il faisait particulièrement sombre dans cette pièce. On ne voyait pratiquement rien sauf peut-être deux silhouettes très proches, l’une contre l’autre, penchées sur une table. Il semblait que la première silhouette appartenait à une femme aux courbes fines et aux cheveux longs qui lui arrivaient à la taille. L’autre appartenait probablement à un homme qui se penchait et se pressait sur la femme adossée sur la table et dont le dos, sous le poids de l’homme, se penchait dangereusement en arrière, révélant en elle une souplesse d’élastique. Cet endroit ressemblait à une cuisine, à juger par la seule table qui se montrait dans le cadre de ce paysage. La scène vue de loin et ainsi obscurcie par l’ombre enveloppante, ressemble à un moment romantique entre deux amoureux qui se câlinent et s’échangent des confessions. Mais qui aurait cru qu’au lieu de cela, une voix aussi froide et imbibée de haine et de dégout, ressortirait de la bouche de l’homme pour cracher au visage de la femme :
- Tu prends ce que tu mérites. Essaye de réfléchir à ton vice en enfer.
Cette voix était légèrement plus aigue que la normale, donnant même une légère impression de folie à cette personne. Et ces mots ne semblaient pas des menaces en l’air, surtout quand ils sont ainsi ponctués par les hoquets sourds de la femme qui sanglotait et tremblait devant don interlocuteur. Le tout fut suivi d’un BANG ! strident et du bruit sourd de la tête de la femme qui tomba sur la table, le corps plié en deux tel une vigne, une vigne sans vie. L’homme contempla sa victime avec un sourire sarcastique. L’obscurité était si intense qu’on ne pouvait pas bien discerner les traits de cet homme. Mais apparemment, rien en lui ne paraissait humain car l’ombre lui même semble trembloter autour de lui et la lumière le fuyait carrément. On ne savait pas qui cet homme était. Mais, il n’était sûrement pas frêle. Avec un corps comme le sien, costaux et grands, il ressemblait tellement à un prédateur qui contemplait sa proie avec arrogance. 

De retour à la lumière du jour. On voyait maintenant Liam qui, en descendant l’escalier de son appartement, réfléchissait, la mine renfrognée :
- Bon ! Il parait que ce type, André ou quoi, apporte vraiment la poisse. Ah mon dieux ! Que dois je faire maintenant ? L’autre femme est déjà morte. Je n’y peux rien. Et la scène, je peux toujours la voir plus tard avec Reynolds, c’est pas grave. Mais mon suspect pourrait s’enfuir encore une fois et cette fois-ci je dois le saisir entre mes doigts. Il n’est pas question. C’est décidé donc j’y vais. 
Et ainsi il prit la direction de la demeure d’André qui était assez éloignée de chez lui, espérant qu’il ne serait pas déjà parti le temps qu’il y arrivait. Une fois sur place, il frappa doucement à la porte, et il alors entendu :
- Fous le camp qui que tu sois !
- Chui détective. Si tu n’ouvres pas la porte tu seras déclaré coupable. Je ne te garantis pas que la réciproque est correcte. Expliqua Liam. Ce fut, pour lui, une phrase très longue et compréhensible. Mais, ce que répondit André après prouva le contraire :
- T’es malade ou quoi qu’est ce que tu racontes ? 
Mais il se tut instantanément en trouvant devant sa porte un homme, qui ne semble pas là pour rigoler, suivi du détective Reynolds, l’un des détectives les plus connus dans le pays, les cheveux en bataille et complètement hors d’haleine :
- Un …. Hh… moment… nous sommes… le détective …Reynolds …et Liam. 
- Arrête les conneries et laisse nous entrer. Répondit sèchement Liam, couvrant les halètements de son compagnon.
Ah mon Dieux je ne l’aime déjà pas ! Se dit-il, n’essayant même pas de cacher son ressentiment envers André. 
Celui-ci en contre partie, était une confusion. Le flux de véhémence, avec lequel il ouvrit la porte, prit fin en voyant devant lui l’homme costumé en violet et la moustache épaisse et inoubliable de l’autre. Son visage se figea donc dans une expression ridicule. Puis une valse de couleurs dansa sur son corps. Tournant du cramoisi, au violet puis, se vidant de tout son sang, il devint blanc comme un linge. Il se retourna pour faire face à ses visiteurs qui cherchaient une place pour s’assoir entre les objets éparpillés partout. Finalement, tous les deux installés, ils levèrent tous les deux les yeux vers André, qui, déjà inquiet, paniqua sous la pression de leurs regards perçants. Cela ne passa pas inaperçu. Liam comprit directement que quelque chose n’allait pas avec cet homme. Il lui demanda alors directement :
- Où étais-tu ?
Visiter de la famille. Répondit-il aussitôt, sans même prendre le temps de réfléchir. 
Il paraît que la réponse était prête. 
- Pourquoi as-tu décidé d’un coup, et surtout lorsque ta petite amie était morte, que tu iras visiter vos parents ? 
- Je n’en ai pas le droit ? Répondit-il un peu plus agressivement que nécessaire.
- Wo wo wo calme-toi mon pote. Tu sais on n’est pas encore ennemis tant que tu donnes de bonnes réponses aux questions de M.Young. Dit Reynolds tout courroucé parce qu’on venait de manquer de respect à son idole.
- La nouvelle de la mort de ma petite amie m’a totalement détruite. Et je ne peux pas faire semblant d’être courageux, okay ?? J’ai très peur. Qui peut me garantir que celui qui l’a tuée ne viendrait pas après moi ensuite ? Répondit André sûr que ce qu’il venait de dire était suffisamment convaincant, surtout, en voyant le hochement de tête approbatif du détective Reynolds. Mais il rata un petit détail. Il n’a pas remarqué le sourire en coin de Liam qui lui dit d’un ton menaçant :
- Crâche tout !
- Je viens de le faire poto ! Dit André mais sans pouvoir cacher le léger tremblement de sa voix.
- Non. Il faut une double inclusion pour prouver l’égalité. Dit Liam en voulant s’expliquer.
Mais son explication fut retournée par un double « Hein!!?? » de la part des deux autres.
- Il voulait dire que le fait que t’as dis la vérité maintenant ne veut pas dire que c’est la totalité de la vérité. Apparemment tu n’as pas menti mais tu caches quelque chose.
Oui, c’est bien elle. Qui d’autre pourrait traduire ainsi les paroles d’UV à part Alexa ? Elle fit irruption dans la pièce, sauta légèrement par dessus un vieux canapé tout déchira et s’y installa à califourchon :
- Wassup UV. J’ai reçu ton message. 
Dit-elle en adressant un sourire radieux à Liam puis jetant un petit clin d’oeil à un Reynolds hypnotisé par sa beauté et dont la mâchoire semble s’être cassée les jointures, tellement sa bouche était entrouverte. 
- Frère, tu m’a jamais dis que t’as une déesse comme petite-amie ! C’est logique par contre. Un couple angélique.
Liam ne prit pas la peine de répondre aux conneries de Reynolds et continua d’observer André. Celui-ci paraissait évidemment comme un grand dragueur. Mais apparemment il ne s’était même pas rendu compte qu’une beauté était entrée en son champ de vision, tellement il était préoccupé. 
Reynolds, une fois revenu à ses sens, regarda Liam en froissant les sourcils et demanda à voix basse :
- Tu penses qu’il cache quelque chose ? Tu sais c’est normal pour certains gens de paniquer lorsqu’ils sont interrogés. 
- 1 Comment as-tu su que la victime était tuée. Les résultat qui a été rendu public était que c’était un accident. 2 pourquoi penses-tu que le tueur viendrait te chercher après ?? Tu sais quelque chose point final. 
Les yeux d’André ont traversé en ce moment un phénomène anormal. Ces pupilles s’élargirent d’un coup et son iris vibra dans ces yeux. On aurait dit qu’en ce moment son âme lui est sorti par les yeux. Mais il se remit très vite et dit : 
- Je le sais ! Je le savais, me mêler avec cette famille de politiciens était risqué. J’en étais sur ! Je l’avoue ! J’étais sûr qu’elle était tuée ! Je la connaissais bien Kristen ! Elle n’aurait pas commis une erreur comme celle-ci et perdu connaissance. Mais j’avais très peur d’être la prochaine victime si j’avouais cela. Et il fendit en pleurs. 
Sa prestation était vraiment convaincante. Liam ne pouvait que le croire sur parole alors. Au moins il n’était pas aussi emporté que Reynolds qui se mouchait déjà à côté de lui et consolait André. Dégouté par la sentimentalité du détective, Liam se leva d’un bon, non sans noter la grimace de soulagement sur le visage d’André. Et quitta, trainant avec lui Alexa :
- Il voudrait pas être acteur par hasard ? Il aura surement plus de succès qu’en étant gamer ! Dit Alexa d’un ton sarcastique. 
Liam marchait à côté d’elle, totalement plongé dans ses observations. 
- Ce mec cache surement quelque chose mais il n’est certainement pas le coupable. Peut-être qu’il a vraiment un secret mais qu’il n’a rien à voir avec la victime. En tout cas il était temps de passer à l’incident qui vient de se passer. 

Alors que Liam roulait dans sa nouvelle voiture Wallys, avec Alexa en guise de traductrice sur le coté passager, il reçut un appel depuis le centres d’identification d’ADN. Et c’était en ce moment qu’il apprit que les chaussettes qu’il avait trouvé plus tôt dans les bois en face du mur de l’université on été identifiés. Et un message envoyé lui précisa leurs propriétaire et son adresse. Il demanda alors à Reynolds d’aller s’occuper de l’interrogation de cette personne, alors qu’il continua son chemin vers la nouvelle scène de crime. 
C’était dans un appartement dans un quartier calme, qu’une femme qui était danseuse, fut découverte morte dans la cuisine de sa maison. Mais cet incident, était encore plus terrifiant. 
Sur place, Liam mit ses gants et tout ce qu’il fallait pour ne pas altérer inconsciemment les preuves. Puis regarda le corps de la victime. Elle était, dos allongé, sur la table à manger dans sa propre cuisine. Et elle avait un trou dans l’arrière de sa tête, UN TROU À BALLES !
Elle était ainsi allongée tenant un pistolet à la gorge, par la main droite. Le plus étrange était que ce pistolet ressemblait aux pistolets à eau avec lesquels jouaient les enfants. La femme semblait être en train de danser avant qu’elle ne décida de mettre fin à sa vie, parce qu’elle portait en fait ses chaussons de danse. La femme, identifiée comme une danseuse quelque peu renommée, portait sur son visage une teinture de peur lorsqu’elle était morte. 
Liam se mit au travail, alors, il inspecta tout, et surtout, il chercha s’il y avait la trace d’une autre présence dans les lieux. Pendant ce temps, le corps de la victime a été emmené pour l’autopsie et le pistolet dans sa main a été emmené à l’examen. Personne n’a jamais vu aucun qui lui ressemble. Ce qui laisse penser qu’il a été fait sur mesure. Si c’était le cas, on aurait peut-être une petite piste qui emmènerait vers le coupable. Après avoir noté ce qu’il avait à noter, Liam et Alexa décidèrent d’aller manger en discutant :
- Reynolds, le détective, a parlé avec la personne qui a laissé ses chaussettes dans le bois, comme je te l’ai dis. Elle était ivre et s’est mise à danser dans l’herbe au même temps que le meurtre. Et il a avoué s’être allongé après et mis à regarder l’araignée géante, dans le mur en face de lui, sortir de la fenêtre et sauter habilement vers la fenêtre de l’étage au dessous et y entrer. Il était ivre, cette araignée est l’assassin. Expliqua convenablement Liam à Alexa.
- Oui mais le verdict d’un homme ivre n’est pas pris en compte. Tu ne peux que confirmer tes hypothèses grâce à cet aveu. Ce n’est pas utile en termes de lois. Et en plus, cela ne rajoute rien aux informations sur le coupable, répondit Alexa à un Liam quelque peu excité, mais j’ai un pressentiment à propos de cet autre incident, il apparaît aussi comme un suicide. Mais mon intuition le dénie.
On attend le compte rendu de M. Sanders.
Moi, j’ai mes propres pensées sur cette mort. 
Un peu de temps après, il a été déclaré que la danseuse s’est suicidée. La femme a vécu sous une terrible tension durant toute sa vie, et dernièrement elle passait par un fort bouleversement sentimental, d’après le verdict de ses proches. M.Sanders a annoncé le suicide de la victime par un tir de balle à la gorge. 
Liam ne fut pas du tout satisfait par le résultat de l’examen du médecin légiste. Il put enfin prouver qu’il surpassait M.Sanders dans son propre domaine. 
La victime a été découverte tenant le pistolet par la main droite, l’index sur la queue de détente. Ce qui ne convenait pas du tout à la situation, car la seule façon de se suicider à l’aide d’un pistolet, est de tirer la langue avec le pouce. Et en plus, l’endommagement rapporté au crâne diffère dans les deux cas. Conclusion, la victime était assassinée et M.Sanders a commis une erreur. 
Liam devrait prendre les choses en main. Cet assassin a veillé à faire apparaître ce meurtre encore comme un suicide. Liam sut qu’il avait affaire au même coupable dans les deux crimes. Mais qui est cette rusée de personne !?