Nous sommes en l'an 385 du calendrier Zanclean. Cela fait vingt ans que les oiseaux ont déserté les villes du royaume d'Aalenian. Ces créatures aux couleurs si vives et qui pouvaient voler libres et haut dans le ciel me fascinaient depuis toujours.
Jusqu'à il y a peu je n'en avais jamais vu que dans les livres.
Et puis il y a deux mois, un homme-oiseau aurait été capturé. Cette créature aurait été enfermée dans la prison d'Orosirian réputée pour être l'une des mieux gardées et des plus strictes du royaume. L'emprisonnement de cet homme à des fins d'études coïncidait avec une arrivée massive d'oiseaux dans la cité de Norian où se trouvait la sinistre prison, et entre-autres, l'armurerie de maître Artinskian.
Je contemple pour la énième fois hirondelles et mésanges interpréter leur incessant ballet aérien avant de se poser juste devant la cellule pour picorer les graines que la main à travers les barreaux a déposé à leur intention. Plusieurs volatiles vont même se percher sur cette main et picorer dans sa paume ouverte.
Parfois j'arrive à distinguer des yeux perçants dans la pénombre de la cellule. Il m'observe. Son regard inquisiteur et rétif me captive. Et je sais que c'est avec ce magnétisme qu'il envoûte de la même façon fauvettes et moineaux.
"Eifelian ! Ne reste pas planté là et dépêche-toi ou maître Artinskian va nous attendre !" La voix de mon condisciple Danian m'arrache à ma contemplation. Je me retourne une dernière fois avant de partir vers la prison pour voir une nuée d'ailes multicolores s'envoler haut dans le bleu du ciel.
Très triste un monde sans oiseaux... Pas de chants au réveil.
Les contours de ton histoire se précisent un peu plus, même si c'est encore très bref (pourquoi pas).
On découvre notre narrateur Eilefan, hâte d'en savoir un peu plus à son sujet.
Bien à toi !