“Diable (diablesse, diablæl)
Quiconque ayant passé ne serait-ce qu’un mois sur l’Euphrosyne est presque assuré d’avoir déjà rencontré un diable. Si vous venez tout juste d’arriver, il est même probable que le premier visage amical que vous ayez aperçu ait été l’un des leurs.
Mais comment en être sûr ? Afin d’apaiser votre esprit, votre auteur vous propose, inopinément, un petit jeu ludique qui répondra une fois pour toutes à cette interrogation :
Un : cette personne vous a-t-elle offert à boire, à manger ?
Deux : vous a-t-elle conduit en sécurité ?
Trois : vous a-t-elle fait monter sur son bateau, et puis, après vous avoir fait répéter quelques phrases obscures, vous a-t-elle serré la main, et laissé, dans la souffrance et le sang, une marque indélébile au creux de la paume ?
Avez-vous répondu par l’affirmative à ces trois questions ? Dans ce cas, félicitations ! Vous avez effectivement interagi avec un diable.
Les diables sont l’une des plus vieilles races de l’Euphrosyne. Il a été découvert, dans les années 1200, des accords commerciaux prouvant que les diables voguaient déjà sur ses flots il y a plus de dix mille ans. Cette ancienneté, à laquelle aucun autre peuple n’a pu prétendre depuis, pousse même certains ambassadeurs diaboliques à affirmer qu’ils seraient les habitants originels de notre bel et terrible océan.
Dans Le Guide Pyriadique de l’Euphrosyne (qui vous a sûrement été recommandé dès votre arrivée en lieu sûr), il est appris au lecteur à reconnaître les diables grâce à leurs caractéristiques physiques, telles que leurs cornes, leurs couleurs et leurs queues. Cependant, l’utilité d’une telle description est discutable. En effet, les diables se présentent sous une grande variété de formes, et il serait impossible de dresser une liste exhaustive de tous les traits qui composeraient leur physionomie (sans compter sur le fait que bien d’autres personnes possèdent, eux aussi, des cornes et des queues, et n’en sont pas des diables pour autant !).
Ce bref article pourra donc être utilisé en complément du Guide Pyriadique, car, afin d’offrir une vision à la fois globale et fonctionnelle, il se concentrera sur le talent particulier que possèdent tous les diables de l’Euphrosyne et qui vous permettra, lecteur avisé, de les reconnaître à coup sûr : celui de pactiser.
Ce qui différencie un diable d’un humain, d’une fée ou de tout autre créature est en effet son aptitude innée à former des pactes engageant corps et âme deux participants. Ces serments ne peuvent être violés impunément, car le parjure subirait aussitôt un châtiment convenu au préalable par les deux signataires.
Les origines de ce don, considéré par la majorité comme une certaine forme de magie, sont jalousement gardées. Serait-ce le résultat d’un accord ancestral avec une conscience supérieure ? L’expression d’une source interne de pouvoir occulte ? Ces secrets ne sont pas révélés aux étrangers, et quand bien même votre auteur aurait eu vent de la vérité, il ne la divulguerait pas, par respect pour l’intimité des diables et par peur pour sa propre vie.
Certes, les cachotteries ne font pas partie de la ligne éditoriale de cet almanach. Comprenez cependant qu’il ne s’agit pas là d’une fantaisie passagère, mais littéralement, pour les diables, d’une question de vie ou de mort. Derrière ce don se cache le secret de leur longévité. En effet, s’ils peuvent mourir de vieillesse, c’est bien rare que cela arrive : le fait même de pactiser les maintient en vie.
Le pourquoi du comment n’est, pour un public non-diabolique, pas encore tout à fait clair – et il est probable qu’il ne le sera jamais. Il a longtemps été cru que les diables volaient les années de vie de ceux qui acceptaient leurs marchés. Fort heureusement, plusieurs études indépendantes[1] ont prouvé le contraire, et si la rumeur court toujours, elle a, ces derniers siècles, perdu de sa superbe.
De nos jours, certains pensent que la magie des diables s’apparenterait à de la chronomancie. Suspendus dans le temps, ils conserveraient ainsi la force et la fougue nécessaire pour accomplir leurs promesses. D’autres suggèrent que les pactes eux-mêmes dégageraient une forme d’énergie particulière, une nourriture éthérée que les âmes des diables auraient appris à dévorer. Ce mets mystique, intangible à nos yeux, leur conférerait l’immortalité.
Cette dernière école de pensée est également la plus courante, pour la simple raison que les diables semblent préférer, entre tous les serments, ceux qui finissent par être brisés (ou plus exactement – ceux que leurs clients finissent pas ne plus pouvoir remplir). Cette tendance n’est pas cohérente avec l’hypothèse chronomagique, car il semble logique que les diables se seraient, depuis le temps, promis les uns aux autres afin de traverser les âges sans s’embarrasser du quotidien des mortels. Un solide appétit, en revanche, expliquerait bien des choses…
Ainsi, par gourmandise et par précaution (car qui du diable ou du client a le premier tenté de gruger l’autre ?), les diables ont, au fil des années, développé une grande maîtrise des finesses du langage, et s’en servent volontiers pour pointer du doigt les failles rhétoriques dans la promesse de leur contractant. « Je promets, à l’aube, d’assassiner le conte de Rochefer » – mais n’est-ce pas déjà l’aube sur la Côte d’Auguste ? « J’obéirai pendant six jours au moindre de vos ordres » – alors pourquoi ne vous êtes vous pas immédiatement transformé en lièvre des marais lorsque je vous l’ai demandé ?
Là ! Votre auteur vous entend déjà, sourcillant devant votre article, vous exclamer tout haut : « Plaît-il ? C’est ridicule ! Un mot ne peut être synonyme d’intention ! »
Hélas, pauvre lecteur ! La magie semble croire le contraire. Aussitôt l’erreur admise que le petit malin, libéré de ses devoirs, peut partir à la recherche de son prochain contrat (et, dans le cas des diables, de son prochain repas) ; quant à l’infortuné parjure, sa sentence est tout aussi immédiate.
Il n’est malheureusement pas rare d’entendre des remarques désobligeantes sur les diables, dont la culture et les traditions ont souvent été décortiquées de manière obsessionnelle. Cette tendance a pu enfanter plusieurs extrêmes, la dévotion aveugle (le prophète Femur Et-Tebbyin) comme la haine destructrice (le culte des Six Langues).
Les diables, bien sûr, n’ont pas la cruauté dans le sang. Cependant, leur régime alimentaire si particulier a longtemps été utilisé contre eux. Quelque seigneur frustré, ayant trouvé ses plans déjoués par une langue plus intelligente que la sienne, aura affirmé haut et fort avoir été dupé par un esprit malfaisant.
En réalité, il y a autant de menteurs chez les diables qu’il y en a chez les nains, c’est-à-dire quelques uns. Après tout, même le plus fin des diables ne pourrait prononcer de phrase qui parerait la dague d’un assassin ou purgerait le poison de son vin. Ne craignez donc pas les diables et leurs promesses, car c’est pour eux le meilleur moyen de gagner leur vie, et ces serments pourraient bien, un jour, sauver la vôtre.
On trouve des diables dans l’entièreté du Premier, Deuxième et Troisième Cercles, « en haut comme en bas », et plus loin encore. Bien que leurs cités soient devenues rares, toute personne intéressée par la riche histoire de la culture diabolique devrait embarquer pour Brim-Sharandar, au nord de l’empire du Glaucome (au bord du Quatrième Cercle, coordonnées X1046.12, Y2762.40, Z03 (vérifié et approuvé par le Comité Pyriadique de Cartographie) et UTP+2 (vérifié et approuvé par le Comité Pyriadique de Chronophysiques)).
Là, rois, reines et dignitaires s’enchantent, s’escroquent et s’exécutent mutuellement dans un intemporel réseau d’alliances et de rancunes. La politique est bien au-delà des compétences de votre modeste auteur, mais ses sources s’accordent à dire que Brim-Sharandar est un incontournable pour tout orateur cherchant à perfectionner son art.
(Des recherches approfondies sur la flore de Brim-Sharandar ne sont pas encore disponibles dans ce numéro, ou dans le numéro précédent, de l’Almanach de Mandraccio. Cependant, votre auteur, toujours en mouvement, espère un jour atteindre ses rives et vous relater ses observations. Pour plus d’informations, il vous est recommandé de consulter l’essai de Reiner Danscie « La Géographie de Brim-Sharandar » (dans Les Transactions Philosophiques de la Société Pyriadique, vol.3, 1653) ou le livre de Dame Ennui Visions de la Grande Cité (1710)).
Extrait de : "Diable", issu de L’Almanach de Mandraccio: le Guide Complet des Merveilles et des Terreurs de l’Euphrosyne, Île par Île, Cercle par Cercle, pour le Nouveau Venu et l’Autochtone : 2ème édition.
[1] La plus connue fut conduite par Dantalion Marlowe et son compagnon Mora Weyer dans « Cent Années de Partenariat, La Dernière Dizaine (1403-1413) : Notes & Conclusions », Prestiges d’Esperitz, 44 (1417). Voir aussi, plus récente, celle d’Ici-Mon-Cœurdesuie publiée dans La Hiérarchie Infernale, Éditions Plancy, p.334-378 (1630).
J'aurais bien aimé ici une énumération (comique) de plein de physiques possibles de diables, histoire de m'en représenter certains concrètement - même s'il est évidemment impossible de les généraliser, puisqu'ils sont tous différents.
→ "Ces secrets ne sont pas révélés aux étrangers, et quand bien même votre auteur aurait eu vent de la vérité, il ne la divulguerait pas, par respect pour l’intimité des diables et par peur pour sa propre vie." Éclat de rire retentissant.
→ "c’est-à-dire quelques uns" Manque le tiret à quelques-uns, il me semble.
→ Je veux tant aller à Brim-Sharandar. Emmène-nouuuuuus, s'il-te-plaîîîîîîît !
Bon, je me défais enfin de ce rêve étrange où ton roman s'accompagnait d'une pub pour un matelas violet, et je poursuis mon périple dans l'Euphrosyne : sans plus de suspens, c'est un régal !
J'avoue avoir été un tantinet déroutée au premier chapitre, ou beaucoup de choses se mettent en place : les personnages, leur singularité (par rapport à des romans plus "classiques" du même genre), l'univers, toute sa construction... Mais avec du recul, je te conseillerais de changer pour rien au monde : l'entrée en matière est par à coups déroutante parce que tout L'Euphrosyne est exigeant (tout en gardant une écriture 100% fluide), sort des entiers battus, et c'est tout ce que j'aime dans les histoires imaginaires - être surprise, placée ailleurs que ce à quoi je m'attends. Au final, plus je m'avançais dans le texte et plus j'y prenais racine et m'y plaisais - jusqu'aux toutes dernières inventions, Cribellée (incroyable) Spectre (incroyable cf Cribellée), le cerf à trois têtes (ibid incroyable).
J'aime beaucoup le jeu de narration qui alterne avec des extraits de l'Almanach. La jeune étudiante en moi traumatisée par les rédactions de mémoires à gogo et les lectures de textes universitaires jubile !
Les personnages me plaisent beaucoup. Je suis (du verbe suivre) Isaac et Philomela avec beaucoup de plaisir, j'ai envie de voyager avec elleux et je leur souhaite du bien. Ce qui ne m'empêche pas de les trouver imparfaits (heureusement, et d'ailleurs j'ai lu que c'était ce que tu visais ?) : lui un peu empreint de ses privilèges, parfois, elle assez dans le contrôle (m'enfin ce trait de caractère-là, je le connais que trop bien ^^')
Moi aussi j'ai été surprise par le fait que Philomela soit naine. J'ai cru comprendre que c'était ton objectif, pour normaliser cet aspect d'elle ? Par contre, une fois cet élément donné, il m'est complètement sorti de la tête et c'est en me disant "tiens, que vais-je écrire exactement en commentaire" que ça m'est revenu. J'imagine qu'il y a une pluralité de choix entre les deux extrêmes que sont "on ne dit jamais ô grand jamais qu'elle est naine" et "je le remue sous le nez des lecteurices à tout bout de champ pour éviter qu'iels l'oublient, au risque de tomber dans une forme de voyeurisme voire de misérabilisme" - ? Et j'ai tout à fait conscience, aussi, que ma propre taille et les représentations dont je m'entoure ne m'aident pas à dé-normaliser ma condition physique, jugée "normale"...
Voilà, élucubrations finies ! Je reviens naviguer par ici bientôt avec grand plaisir :-D
Je te remercie d'autant plus pour ton retour qu'il me semble que lorsqu'on s'était croisés cet été et qu'on avait causé bouquins, tu m'avais dit que tu n'étais pas très avide de littérature de l'imaginaire (dis-moi si je me trompe, mes souvenirs sont flous). Mais si c'est exact, alors c'est d'autant plus gentil de ta part de t'accrocher !
Je suis content que l'univers te plaise en tous cas ! Effectivement, c'est un peu dense, j'espère que l'habitude se fera petit à petit. Je pense que j'ai (pour le meilleur et pour le pire) une logique de jeu vidéo quand j'écris - le joueur doit s'adapter au monde qu'il découvre et son exploration fait partie de l'expérience autant que la narration elle-même. Mais j'avoue qu'après il faut savoir doser ! Si ça reste compréhensible et qu'on s'y habitue dans la foulée, alors ça me va ^^
Content aussi que les personnages soient attachants, et oui j'espérais qu'on les trouverait un petit peu insupportables (j'avais peur qu'Isaac soit trop gentil ahah !) Après, comme je crois l'avoir dit (mais je sais plus à qui), lui et Philomela sont aussi dans une dynamique où ils se soutiennent bien intérieurement mais extérieurement ils font surgir les mauvais côtés l'un de l'autre. Philomela aura d'autres choses à dire quand elle ne sera pas en sa présence ^^
Et du coup en parlant d'elle, ce que tu dis sur sa taille me fait me demander si je devrais pas préciser des trucs. Effectivement, elle est naine, mais je l'aborde sous l'aspect fantasy classique du truc - il y a une "race" de nains, qui ne sont pas des humains et sont majoritaires dans la société dans laquelle Isaac évolue (en fait, il y a très peu d'humains ! Isaac est une minorité). A la base, c'est pour ça que je n'insiste pas dessus, parce que pour Isaac, c'est une évidence.
Mais je suis aussi conscient que du coup ce n'est pas évident *pour le lecteur* et qu'il y a un vrai double-sens ici, surtout que les aspects de fantasy classique du texte ne sont pas mis en avant. Je me souviens aussi d'une très bonne interview de Peter Dinklage qui disait qu'il aimerait voir davantage de rôles donnés à des personnes naines en tant que telles, et pas comme une race à part. J'ai considéré tout simplement changer le nom de la race de Philomela en autre chose, mais j'hésitais parce que ça ne donnerait pas au lecteur l'indication que c'est quelqu'un de petite taille (et l'implication, plus tard, que c'est un monde fait pour des gens plus petits, plus robustes, et surtout qui vivent plus longtemps qu'Isaac). J'avais l'impression que du coup utiliser le bagage narratif de "nain" m'ôtait une grosse écharde explicative du pied.
Je suis content d'avoir ton avis en tous cas, et j'adorerais avoir une discussion plus poussée sur la question, si c'est quelque chose qui te tient à coeur ! C'est clairement un détail qui peut être malléable ^^
Bref, merci encore et bisous !
Nothe
Et d'ailleurs, mon regard moins expérimenté m'a entraînée vers "notre" définition de "nain-e", je n'ai pas pensé au concept de race en fantasy... Alors que ça reste pourtant évident ^^' On pourra en discuter à loisir, par MP ou en vrai !
Je passe me mettre à jour par ici avant la sortie de ton prochain chapitre -
Décidément, j'aime comme tu joues à fond le jeu du texte très référencé, avec ses notes de bas de pages, ses références hyper précises et tout. Cela fait très érudit et ça donne beaucoup de corps à ton univers, même si ce n'est pas immédiatement directement lié à l'intrigue. Cela dit, tout ça sera peut-être mobilisé dans des chapitres futurs - avec des rencontres de diables ? ;) Curieuse de voir quels seront les "pay of" de ces inter-chapitres si jamais il y en a.
Très sympa, le petit moment avec le questionnaire - ça me rappelle certains tests qu'on peut aisément trouver sur Internet, genre "êtes vous ceci ou cela en 3 questions". Le tout est toujours porté par une voix complice, joueuse, tout en pastichant l'érudition avec les différents écoles d'interprétations.
Toujours un plaisir !
À bientôt !
Petit détail : « Aussitôt l’erreur admise que le petit malin » : grammaticalement, il manque une proposition principale dans cette phrase. Ou alors le « que » est une coquille.
Si j’avais ton histoire, écrite en entier, entre les mains, je serais tenté-e de lire toute l’histoire avant de m’attarder sur l’Almanach. En tous cas, j’aurais envie que ce soit possible, parce que ces chapitres-là ne m’apportent pas, j’ai l’impression, d’élément essentiel à la compréhension, bien qu’il soit très agréable de plonger un peu plus profondément dans cet univers si riche. J’admire ta méticulosité qui pousse le détail jusqu’à écrire les notes de bas de page. Si je voulais un peu pinailler, je poserais la question : qu’est-ce que ces notes de bas de page apportent ? Alors, ça donne l’impression de réel et d’un vrai travail de recherche de la part d’Isaac, mais il y a aussi beaucoup de dates et de détails qui me paraissent encombrer la lecture. C’est aussi dû au fait que la police est de même taille que le texte principal.
Cela dit, on peut effectivement passer dessus sans les lire (mais du coup, qu’apportent-elles?). Je ferais la même remarque à propos des coordonnées. Autant la localité « empire du Glaucome » me fait bien rire, autant les coordonnées et chiffres me rebutent un peu dans cette écriture par ailleurs extrêmement agréable à lire dans sa finesse.
Bon, je suis peut-être seul-e à penser ça ; ça ne m’empêchera évidement pas d’attendre les prochains chapitres avec grand plaisir.
Je ne sais pas si je comprends bien la coquille ? La phrase entière (sans les trucs superflus) va comme telle : "Aussitôt l’erreur admise que le petit malin [...] peut partir à la recherche de son prochain contrat." Je m'y connais très peu en grammaire, mais j'ai l'impression que ça marche ? Est-ce que c'est le "l'" de l'erreur qui fait bizarre ?
De toute façon, y'a plusieurs phrases un peu alambiquées dans cette partie qu'il faudra que je revoie - celle-là risque fort d'être écourtée ! Je la relis maintenant et je ne l'aime plus du tout :p
Pour l'utilité des chapitres et des notes de bas de page : oui, moi aussi, si j'étais lecteur, y'a des chances que je saute certains de ces articles à ma première lecture ! (gros flashback du moment où j'ai lu Eragon 2 pour la première fois et que j'avais sauté tous les chapitres avec le POV de son frère parce que je m'en fichais :p)
En vrai pour moi ce n'est pas grave : il y a beaucoup d'indices sur l'intrigue, mais tout ce qui sera important sera dans l'histoire principale, donc ils sont juste là pour le plaisir et pour la clarification. Quelque part, le format PA force les lecteurices à considérer avec autant d'attention ces interludes, alors que concrètement, c'est des annexes : ils ne devraient pas recevoir la même attention qu'un chapitre.
Après, c'est aussi un bon moyen d'étoffer le personnage d'Isaac hors contexte narratif : ce à quoi il porte de l'attention, ce qui l'amuse, ce qu'il trouve digne de louanges, même juste le fait qu'il catalogue tout ça, c'est important ^^
Après, ce que je peux faire à l'avenir, c'est ne poster ces chapitres qu'en même temps qu'un chapitre d'intrigue, pour ne pas "ennuyer" les lecteurices ?
Mais par contre, je tiens vraiment à leur format et à leur existence ! Au delà du fait que ce sont des chapitres que *'j'adore* écrire, c'est aussi un hommage à ce que devait être l'Euphrosyne à la base - une collection de carnets de voyage comme un gros Guide du Routard absurde. Pareil, les notes de bas de page, dans les livres que je lis, j'adore quand il y en a, c'est un détail qui m'emballe toujours, alors j'en mets ^^ (bon là c'est vrai que sur PA elles sont en gros et c'est pas très joli, je suis pas satisfait du résultat esthétique)
Donc je dirais que les notes et les coordonnées sont là pour l'univers et parce que j'aime bien :p Mais après tu as raison, à moi de ne pas trop en faire non plus.
Merci encore pour toutes tes remarques et le temps passé à commenter, je suis ravi que l'histoire te plaise !! Bonne soirée à toi !!
"Aussitôt que" fonctionne ainsi :
- Aussitôt levé-e, je prends mon thé.
- Aussitôt qu'elle réalise son erreur, elle modifie sa trajectoire.
Je pense qu'il manque le verbe dans ta première proposition.
Je vais aller chercher sur vos Jdb ces échanges sur la grammaire neutre, merci pour cette indication dans ton autre réponse.
Et je t'envoie un mp à propos de plaies et cicatrices :-).
Juste pour dire que j'aime beaucoup ces interludes almanachiaux (je ne suis point sûr de la poétique de ce mot-là...) ; la litanie de sources est à la fois drôle et appellatrice de joyeux (non) souvenirs universitaires. Bref, un chapitre réussi encore, j'ai hâte d'avoir la suite !
Plein de bisous !
Très chouette chapitre encyclopédique, les ajouts que tu as faits sont au poil ! J'aime beaucoup le petit tutoriel du début notamment. Et je suis toujours aussi enchantée par l'ampleur de l'univers qui s'esquisse à travers ces petites présentations.
Pas grand-chose à redire, si ce n'est :
— J'ai encore l'impression que certaines virgules sont superflues. C'est vraiment du pinaillage mais je trouve que ça gagnerait en fluidité en essayant de les réduire un peu.
— ce passage : "Cette tendance n’est pas cohérente avec l’hypothèse chronomagique, car il semble logique que les diables se seraient, depuis le temps, promis les uns aux autres afin de traverser les âges sans s’embarrasser du quotidien des mortels. Un solide appétit, en revanche, expliquerait bien des choses…" a été un peu plus difficile à saisir pour moi.
— Deux tirets manquants : "pourquoi ne vous êtes-vous pas" et "c’est-à-dire quelques-uns".
Et ça devient une habitude maintenant : j'ai hâte de découvrir la suiiite ! <3
Je suis toujours bluffée par le réalisme des rédactions de ces extraits. Les titres d'ouvrages de référence, les tournures qui me rappellent aussitôt les "guides du routard". Le petit ton mi-guindé mi-drôle.
Ils sont savoureux, ces morceaux !
"[...]que possèdent tous les diables de l’Euphrosyne et qui vous permettra, lecteur avisé, de les reconnaître à coup sûr : celui de pactiser." -> en partant devant, mon oeil a lu "pâtisser"
Je guette donc le moment où Spectre préparera un mille-feuilles.