Le ronronnement du moteur de la navette a un effet apaisant. Mon cœur, soumis à bien des hauts et des bas ces derniers temps, a au moins l’avantage de se calmer dans cette boîte de métal haute-technologie. Assise à l’arrière avec les autres membres de l’escouade, mon attention est attirée par la présence d’un blond qui me tire déjà des grognements agacés. Je me demande encore ce qu’il m’a pris de choisir le quartier-maître Cooper. Au bout de trois mois, l’animosité entre nous n’a cessé de croître, sans aucune réelle raison. Alors très vite, pour éviter que je ne regrette amèrement mon choix, je reporte mon attention sur l’immensité spatiale.
Je n’ai jamais été intéressée par l’espace, quand bien même mon père ait travaillé pour la Confédération sur la fin de sa carrière. C’est peut-être à cause de ça, aussi, que j’ai toujours voulu fuir cette organisation.
Ma mère a sacrifié sa vie de famille pour la Confédération.
Mon père y a laissé la sienne.
Et moi, mon seul désir, c’est de marcher dans ses traces. Pas d’être officière dans la Confédération, non… Mais de voler à bord d’un chasseur, d’être connue et reconnue pour mes exploits aériens, pour les missions que je pourrais mener. Un peu comme Thomas.
Un sourire étire mes lèvres et le vague reflet que j’entraperçois me renvoie toute la mélancolie qui commence à m’envahir. Je ferme les yeux et appuie mon visage contre la vitre. La fraîcheur bienvenue m’arrache un soupir. Pourtant, je ne suis pas tout à fait à mon aise. Depuis le début du transit jusqu’à la Station Arès, je supporte le regard analytique d’Anastasia. Depuis la mission en Amazonie – à laquelle je n’ai pas pu participer, rappelons-le ! – la Russe agit d’une bien étrange façon avec moi. Je ne sais si elle a un côté maternelle inavoué qu’elle cherche à assouvir avec moi, ou alors si c’est son habitude. Elle joue avec une cigarette, qu’elle ne fumera certainement pas avant la mission. Une manie qu’elle a, mais nous avons tous nos méthodes pour ne pas songer à ce qui nous attends réellement… Parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre.
— Eithné ? Peux-tu nous donner la situation sur la Station Arès, s’il te plaît ? demandé-je soudainement.
Ma voix n’a pas tranché férocement avec le silence de l’habitacle, pourtant, Cooper sursaute. Est-ce que ce crétin a été surpris de m’entendre parler ? Rien à foutre.
— Bien sûr, aspirante ! répond avec calme placide l’IV. Un Etat d’Urgence a été signifié, astreignant la population à un couvre-feu à dix-neuf heures, heure terrienne. Les autorités locales sont en alerte, et la major Désirée N’Bomba vous attend au spatioport pour vous faire un rapport de la situation.
— Je croyais que nous avions reçu tout ce qui était déjà nécessaire au bon déroulé de l’opération ! m’étonné-je.
Je me tourne instinctivement vers Anastasia, dont le visage, pourtant marqué par la surprise, est barré par un sourire narquois. Dès fois, elle me fait flipper avec ses sourires ! La voix d’Eithné, emprunte d’amusement, vient pourtant me contredire bien vite :
— Non, vous n’avez pas tout en votre possession.
— Vu son ton, s’amuse Anastasia, j’imagine qu’Eithné a encore outrepassé certaines de ses prérogatives. Je me trompe ?
— C’est bien exact, lieutenante Mikhaïlovna. Je n’ai accès qu’à l’intranet de la Confédération, mais je me suis permise de chercher quelques information supplémentaires. Mes systèmes ont été contrés au dernier moment, mais j’ai pu découvrir que le SCPAU de la Station Arès avait transmis des logs classifiés à l’Etat-Major de Pretoria.
Si le visage de la Russe se ferme, le mien ne doit pas exprimer une émotion bien loin de la sienne. Quoi que je sens bien le coup fourré.
— Il semblerait que Panoptès soit derrière l’attaque. Sans revendication pour l’heure, mais le niveau de sécurité de la station laisse facilement penser à des agents infiltrés.
— Quel est le putain d’abruti d’officier général qui s’est dit que c’était une bonne idée d’envoyer une escouade à l’aveugle sur une station où un groupe terroriste tente de faire des incursions pour on-ne-sais-quelle-raison ? explose Anastasia.
— L’amirale Moïra O’Brian. Les renseignements étaient dans son…
Mes oreilles bourdonnent en même temps que mon sang pulse violemment dans mes tympans. Entendre le nom de ma mère était la dernière chose à laquelle je m’attendais. Les yeux fermés, je cogne doucement à plusieurs reprises ma tête contre le métal de la navette. Comment ma propre génitrice n’a-t-elle pas cru utile d’informer l’équipe dépêchée sur place des informations en sa possession ? Pis encore ! Moïra croit-elle franchement, en faisant cette rétention, que les conséquences ne m’impacterait pas directement ?
Je serre si fort ma mâchoire que mes dents grincent, le bruit désagréable à mes oreilles me force à revenir sur terre. Et le vague relent de colère qui pulse encore dans mes veines peine à se tasser. Une pression sur mon genou me force un peu plus à reprendre pied avec la réalité. Lentement, j’ouvre mon regard pour croiser celui de Mikhaïlovna. Son sourire trouve un écho dans ses iris océan et elle s’adresse directement à moi :
— Les amiraux ont parfois de bons motifs pour ne pas transmettre d’informations. D’autant plus que nous craignons des infiltrations de Panoptès dans nos rangs. Tout se passera bien O’Brian, il n’y a aucune raison que nous devions faire face à de plus gros problèmes qu’un service de sécurité un peu drastique et relou.
Son franc-parler m’arrache un sourire et j’admets qu’elle a raison. Si ma mère ne nous a rien transmis de plus, peut-être est-ce parce qu’il s’agit de données beaucoup trop sensibles pour risquer de transiter plus encore dans les réseaux de notre intranet, quand bien même celui-ci puisse être l’un des plus sécurisés.
— OK, soufflé-je. Je vous crois.
Je frappe trois fois contre la vitre qui nous sépare du pilote pour attirer son attention.
— Dans combien de temps sommes-nous censés arriver ?
— HPA vingt-cinq minutes, aspirante;
J’inspire profondément et me tourne vers la petite escouade que j’ai constitué. Si je commence à vraiment bien connaître Anastasia, j’ai beaucoup moins eu l’occasion de faire des sorties avec Iounevitch… et encore moins avec Cooper, qui me toise d’un air suffisant. Connard. Les regards des trois soldats sont braqués sur moi, et je me surprend même à déglutir avec difficulté. Je ne dois pas leur montrer que je suis intimidée, il n’y a pas de raison que je le sois !
— Notre objectif est seulement de comprendre exactement pourquoi cette station est la cible des attaques de Panoptès, d’en faire un rapport à l’amirauté et de suggérer d’éventuelles améliorations au niveau de la sécurité. Si nous nous retrouvons en plein cœur de combat, l’ordre premier est de ne pas éliminer les éventuels terroristes présents sur place. Nous devons les mettre aux arrêts avant de demander leur transfert à Pretoria.
Je m’étonne de mon aisance, mais le quartier-maître Cooper vient appuyer sur ma béquille trop fragile avec son mépris.
— Et tu penses, gamine, que ça sera aussi simple que ça ? Ca se voit que t’as jamais eu affaire à ces connards. Ils ont tendance à se faire griller la cervelle avec leur puce mémorielle.
Je roule des yeux. La fameuse puce mémorielle, localisée dans le lobe temporal et dont une petite zone de connexion grise ressort au niveau du crâne permet le stockage de tous les souvenirs des Augmentés… et seulement des Augmentés. Sauf que, si ça a l’air bien pratique, cette petite zone extérieur est extrêmement fragile et les terroristes de Panoptès n’hésite pas un seul instant à l’endommager. Ils se font ainsi “griller” le cerveau, s’octroyant une mort certaine, mais nous empêchant aussi d’avoir accès à leurs souvenirs. Et on se retrouve dans l’impasse, incapable de pouvoir les confondre et les traduire en justice.
Et si la réflexion de Cooper a du sens, je sais qu’elle est pleine de ressentiment et qu’il s’agit surtout d’un affront. Alors, je m’oblige à rester impassible, poussant même le vice à un léger sourire poli.
— Ceux qui n’auront pas le temps de se faire griller la cervelle, précisé-je alors. L’interpellation nécessite une neutralisation à laquelle vous avez été formés, quartier-maître, en tant que Tireur d’Elite. Il n’y a pas de raison pour que, si nous devions en attraper un, il nous file entre les doigts, n’est-ce pas ?
Je me penche cependant un petit peu vers lui. Si je rêve de lui éclater le nez à nouveau, je préfère préciser un petit point :
— Ensuite, je vous prierai de ne plus m’appeler gamine. Je reste votre supérieure hiérarchique, que ça vous plaise ou non.
Bordel, je déteste ça ! Ce n’est tellement pas moi de balancer ce genre de phrase. Et pourtant, c’est le cas. J’ai encore du mal à appeler mes subalternes par leurs grades, jugeant parfois que leur expérience prévaut sur le symbole de mes épaulettes, mais je n’ai aucune difficulté à remettre Cooper à sa place.
L’intéressé hausse des épaules, comme s’il semblait bien peu atteint par ma remarque, et se cale mieux dans son siège, les mains croisées sur son ventre. Pourtant, son regard reste rivé sur moi, et ça finit par me tendre. Je serre discrètement des poings, avant de mimer le désintéressement, en tâtant le générateur de bouclier fixé à ma hanche.
— Et comme le dit si bien la lieutenante Mikhaïlovna, reprené-je placide, il n’y a aucune raison pour que ça se passe mal. Nous nous rendons dans les locaux du SCPAU, nous récupérons les informations et nous rentrons à bord de l’Alecto.
Qui ne dit mot consent, dit l’adage. Le silence de la navette est donc pour moi une approbation, et je relève légèrement le nez, bien fière. Ce n’est de toute façon pas une mission compliquée qui se profile.
La navette finit par se poser sur le spatioport, toujours dans un silence de plomb. Si je me sens toujours un peu frustrée de devoir m’immiscer dans une chaîne de commandement où je me sens illégitime, j’arbore un air que j’espère le plus professionnel possible lorsque la major N’Bomba s’approche de nous dès notre sortie du véhicule.
Conditionnée par le grade et le decorum, je salue ma supérieure hiérarchique, dont les lèvres pleines s’étire en un sourire affable.
— Repos, aspirante. Je ne croyais qu’à moitié à l’histoire d’une recrue bien peu convention…
— Je ne fais pas partie de la Confédération. Du moins, pas de manière officielle, ne pus-je m’empêcher de l’interrompre.
— L’aspirante O’Brian a rejoint nos rangs le temps de finir sa formation, informe Sasha.
La major arque un sourcil, visiblement surprise, avant de retrouver son masque de placidité.
— Eh bien… Nous n’allons pas nous éterniser fort longtemps. Je vous prie de me suivre jusqu’au SCPAU et… Oh ! J’oubliais…
L’officière fait signe à deux gardes du spatioport de s’approcher.
— Nous sommes obligés de procéder à une fouille complète de votre escouade, ainsi que de votre navette, pour des raisons de sécurité. Et ce, même si vous faites partis de la Confédération. Nous nous devons aussi de prendre vos ICP, ainsi que vos armes. Elles sont interdites depuis l’Etat d’Urgence.
Je cligne des yeux, et secoue lentement, alors qu’un sourire étire mes lèvres. Il y a beaucoup d’ordres que je peux accepter. Mais, alors que la station vient de subir une attaque, je trouve totalement incohérent et inconscient de retirer l’arsenal d’une escouade dûment composée et accréditée. J’incline très légèrement la tête sur l’avant, comme pour lui signifier que je suis d’accord… mais je ne le suis qu’avec une seule partie de ses recommandations.
— Je peux obtempérer pour tout ce que vous voulez, sauf le retrait de nos armes, major. Vous comprendre que, malgré l’établissement de votre Etat d’Urgence, je tiens à ma sécurité et à celle de mon escouade. Nous garderons nos armes.
— Je ne crois pas que votre grade vous permette de…
— Avec tout le respect que je vous dois, major, le capitaine Nivens est celui qui m’a officiellement détachée sur cette mission et j’ai moi-même composée l’équipe présente devant vous. Vous comprenez donc que je suis désignée chef d’équipe et que mon statut n’aurait eu d’intérêt que si je vous avais été directement subordonnée.
Bon sang, mais depuis quand je suis capable d’autant de calme et de flegme devant une personne qui, en tant normal, m’aurait irritée pour aucune raison ? Je me sentirais presque pousser des ailes, alors que je sens dans mon dos des regards aux sentiments bien différents. Je suis persuadée que si je tourne la tête vers Anastasia, je croiserais ses iris illuminés d’une lueur fort encourageant.
— Je suis navrée, major, je ne réponds que des ordres du capitaine Nivens. Si quelqu’un doit répondre de mes décisions, c’est bien lui. Nous pouvons tout à fait vous donner nos armes, mais nous resterions alors au spatioport.
M’Bomba fronce du nez et s’agite quelque peu. C’est une femme de caractère, une femme de pouvoir. Une femme qui a sûrement dû se battre pour en arriver là où elle est, en témoigne la large cicatrice qui barre sa peau noire. Et moi, je suis une petite insolente qui doit avoir la moitié de son âge, un petit cafard insupportable pour plus de la moitié des officiers qui seraient au-dessus de moi. Je la plaindrais presque, la major, mais je ne le ferais pas.
— Cette station a été victime d’une attaque terroriste, souligne-t-elle comme dans un vain espoir de me convaincre.
Je ne démordrais cependant pas de ma décision et secoue la tête négativement.
— Pour ce que ça vaut, nous sommes du même camp, je ne vois pas ce que vous pourriez craindre de la part de soldats de la Confédération Terrienne.
Elle cède, finalement, au bout de quelques secondes. J’admire son sang-froid, que je n’ai pas en temps normal. Personnellement, je me serai très certainement mise une gifle. Désirée M’Bomba n’est pas faite de ce bois. Elle reste malgré tout digne alors que son autorité a été contrariée au sein de sa station.
Du menton, elle intime l’ordre silencieux à ses deux hommes de fouiller la navette. Et pour le temps que ça prendra, je prends même le temps d’observer un peu la station sur laquelle nous avons posé le pied.
Austère et froide, la baie d’amarrage, tout en long, est protégée par un champ de force qui, le temps que le sas se referme, évite la décompression de la zone et maintient l’atmosphère en place. C’est peut-être le seul moment où nous pourrions voir l’espace de là où nous sommes. La zone est très vaste, elle s’étend à perte de vue et est suffisamment haute pour permettre la circulation des vaisseaux qui viendraient à sortir. Mais vu le couvre-feu, les vols doivent même avoir été suspendus. Ce n’est pourtant pas ce qui m’intrigue. Un peu plus loin, non loin de l’une des portes dont le cadran de verrouillage est en rouge, j’observe de multiples impacts de balles. L’attaque est récente.
Le temps me paraît interminablement long, pour cette fouille. Et, enfin, les deux hommes de mains de la major ressortent ; rien d’alarmant ne se trouve dans la navette. Sans blague. Je m’empêche de rouler des yeux alors que Désiré amorce une levée de talons et que nous la suivons.
Si la baie d’amarrage est loin d’être accueillante et semble déjà bien glauque avec ses traces de combats, celles-ci se poursuivent. Eithné intervient sans crier « gare ! », ce qui me fait sursauter. Anastasia réprime un rire, Iounevitch sourit, Cooper grogne, mais Désirée semble n’avoir rien remarqué.
— Les zones ouest de la station ont été complètement dévasté, m’informe Eithné. Et les quartiers de vie ont subi de lourdes attaques.
Je n’ai pas nécessairement envie d’interroger l’IV, qui de toute façon n’a pas besoin de question ou de répondant pour donner son avis. D’un geste lent, je rabats une mèche de cheveux indisciplinée derrière mon oreille. J’en viens à être d’accord avec les autres membres de l’équipage de l’Alecto ; Eithné aurait dû accepter le corps que la Confédération lui proposait.
— Le plus intéressant, si je puis dire, continue l’IV, c’est que le plus gros de l’attentat n’est pas survenu dans des zones de vies. On aurait pu croire que, comme d’habitude, Panoptès chercherait juste à prouver que la Confédération est incompétente à protéger l’Humanité dans son ensemble.
Accouche, Eithné, je n’ai pas que ça à faire, adorerais-je lui répondre. Mais là, je dois suivre une officière qui allonge le pas, comme si elle était pressée de se débarrasser de nous ou de quitter ce long dédale de couloirs éclairés de néons trop blanc qui agressent mes yeux.
— Non, le plus gros des attaques s’est concentré sur les laboratoires. Tout le reste n’a été que des dommages collatéraux.
J’écoute à moitié Eithné. De toute façon, elle doit bien transmettre la même information aux autres. Et bon sang ce que je dois être fatiguée ! D’ordinaire, ce genre de luminosité ne me dérange pas, mais là, avec l’agacement en plus, mes yeux commencent à me faire souffrir. Je frotte mes paupières, appréciant la fraîcheur du cuir sur ma peau.
— Et si vous vous posiez la question, taquine Eithné, non, les assauts sur les laboratoires n’ont rien donné. C’est pour ça que les quartiers ont aussi été durement touchés. Le SCPAU a bien fait son travail, même si l’on déplore la perte de sept unités.
Je frotte à nouveau mes yeux, la gêne pulsant dans mes globes occulaires. De toute façon, qui ira pleurer la disparition de sept intelligences artificielles ? Personne. C’est l’avantage, comme diraient certains, d’avoir de pareils éléments au sein de groupement de sécurité et de protection.
Le bruit des bottines résonne contre les parois de métal et rebondit dans le silence imposé par la marche rapide. Je tente, tant bien que mal, de mémoriser le trajet, quand bien même le dispositif de géolocation implanté dans mon ICP – et à la base de la nuque des soldats officiellement rattachés à la Confédération – me permettra de me retrouver si je me perds.
Parfois, mon regard un peu trouble accroche des éraflures et, comme mu par un réflexe incontrôlable, mes doigts gantés viennent parfois caresser les écorchures de balles jusqu’à ce que mon cœur se serre si brusquement que je m’arrête brutalement. Discrètes, je ne les avais pas encore remarquées ; de multiples traces rouges croquent de grotesques taches sur les murs, comme des dessins de Rorschach qu’un étudiant en psychologie se serait amusé à tenter de reproduire.
Sauf qu’il n’y a pas d’étudiants en psychologie ici, et que ce n’est pas de l’encre.
— En plus des sept unités du SCPAU, reprend Eithné la voix plus solennelle, nous déplorons la pertes de vingt-quatre vies humaines. Je vous transfère les premiers éléments d’autopsie que j’ai pu réussir à obtenir.
La communication s’interrompt, en même temps que ma marche. Mes yeux se perdent sur une des traces en particulier. La gerbe de sang encore frais s’étire autour d’un impact de balle, comme une fleur un peu chaotique. Un impact à la hauteur de mon nez. Cette personne… Elle a été exécutée de face ? De dos ? Mise à mort comme un vulgaire chien galeux ? Essayait-elle de fuir ? Autant de questions qui s’écrasent avec force dans tous les recoins de mon esprit. Je savais que je ferai face à la mort, un jour. Mais pas de manière aussi distante, aussi détournée, aussi froide. J’inspire profondément, et tête blonde d’Anastasia apparaît dans le coin de mon œil. Elle pose une main sur mon épaule, et me tire de mes pensées.
— C’est toujours quelque chose, la première fois qu’on est confronté à ce genre de violence, souffle-t-elle. Venez, O’Brian, on aura tout le temps d’en discuter à notre retour sur l’Alecto si vous en éprouvez le besoin.
Pour une première incursion dans un monde aussi impitoyable que celui-là, c’est… Je n’ai pas les mots. Je ne suis pas certaine de vouloir poser un mot dessus. Je déglutis, la bouche aussi sèche que du parchemin et je recule d’un pas. J’ai l’impression qu’en détournant mon regard de ce simple spectacle – et pourtant si révélateur – je me soustrais au drame qui a pu se jouer ici, et que je déshonore la mémoire de ces vies parties trop tôt.
Non, je n’ai rien à voir avec tout ça. Me détourner, ce n’est pas les oublier. J’inspire profondément et pose une main sur ma poitrine. Le métal de mon armure m’empêche de sentir directement mon cœur sous ma paume, mais je le sens quand même battre un peu plus rapidement que d’ordinaire. Le stress. Le dégoût. Et la colère. Tout va bien se passer.
"Elle joue avec une cigarette, qu’elle ne fumera certainement pas avant la mission." : c'est pas la première fois pour Anatasia^^
Ah ouais, donc en plus le ressentiment d'Eireann envers sa mère ne risque que de croître... Elle et Nivens jouent à un jeu dangereux :/
Bon, Eireann a bien fait de remettre Cooper à sa place. C'est un petit con lui ><'
Par contre, bon courage à elle avec le syndrome de l'imposteur.
Mh... je sais pas pourquoi, mais je sens que ça craint pour la suite^^
Sinon, voilà mes corrections :
> "HPA vingt-cinq minutes, aspirante;" : un point final suffira ;)
> "et j’ai moi-même composée l’équipe" : "composé" sans e final.
> "Et pour le temps que ça prendra, je prends même le temps" : répétition de "temps" et "prendre".
> "Je m’empêche de rouler des yeux alors que Désiré" : avec un e final, c'est fois, pour le prénom de Désirée^^
> "Les zones ouest de la station ont été complètement dévasté" : et là, "dévastées" s'accorde ;)
Il semblerait qu'Eireann se soit un tant soit peu assagie... 😇 La pauvre. Tomber sur une telle violence... heureusement qu'elle est bien entourée !
J'ai tellement hâte de la voir sur le terrain avec Anastasia ❤
J'ai repéré une petite erreur : "une lueur fort encourageante".
Bonne continuation
Petit suspens mit en place, ça sent le roussi!
Tout n'est pas clair dans la station :D.
La fatigue d'Eireann me conforte dans ma supposition qu'elle "se transforme". J'aime.
Sinon pas grand chose à reprocher à ce chapitre, toujours bien écrit! La petite imagerie avec Rorshar est parfaite. Quelques détails de décors sont simples mais rendent le tout super cool (les néons trop blanc, tout de suite on imagine).
Quelques petite fautes de grammaire : "soufflé-je" (?). "Désirée" est orthographié différemment parfois. (Mais ça c'est du pinaillage).
Si, un truc qui m'a un peu perturbée (mais pour pas grand chose), tu mets "heure terrienne", mais la terre elle-même dispose de différents fuseaux horaires. Alors c'est tout con (j'ai peut être loupé ou oublié un truc du lore et dans ce cas je m'en excuse), mais il suffirait de mettre "heure de Londres" (ou n'importe quelle ville) où "heure de Greenwich". C'est un détail tout con mais ça rajouterais du réel au récit.
Mais dans l'ensemble bah toujours aussi plaisant :)
Alors pour les heures j'avoue que j'ai dû me fail, mais je vais clairement mettre heure de Londres pour le coup ! Merci de l'avoir relevé ♥
Et je suis contente que ça te plaise !
Avant de te faire un retour sur mes impressions je me permet de te relever deux petites coquilles, tu as dit "Vous comprendre", au lieu de comprendre ici :
« Je peux obtempérer pour tout ce que vous voulez, sauf le retrait de nos armes, major. Vous comprendre que » et tu as oublié un "la" devant la tête blonde pour Anastasia deux paragraphes avant la fin !
BON ! Je me suis ENFIN remis à EA, et je suis si heureuxse de te lire de nouveau et retrouver Eireann et surtout sur ce chapitre qui est réellement excellent, mais genre excellent excellent (et qui donne très envie de lire la suite, j'y saute dès que j'ai fini mon retour)
Eireann, je sais que tu aimes pas te voir répondre avec tant de flegme, mais bordel qu'est-ce que tu es canon quand tu le fais, même si tu as envie de mettre une patate aux gens, sérieux, woaw, cette repartie je gdskfdj m'y attendais pas et j'aime beaucoup
Je sens la catastrophe arriver au prochain chapitre, j'avais une mauvaise impression je m'étais dit "oki à la fin de ce chapitre c'est le désastre" mais j'ai eu tort, à voir si mon intuition se révèle juste sur les futurs chapitres !!
En tout cas, tu réussis subliment bien à faire monter le stress et j'ai été fatigué quand tu as décrit la fatigue de Eireann c'est fou
Et puis, les morts humains sont tellement mis en exergue (c'est pas pejoratif !!) c'est vraiment super, genre on s'attarde sur les mort d'intelligence artificielle et la Eireann s'en fou et puis bim du sang, bim l'info des 24 pertes humaines : j'adore.
Je devrais pas adorer car c'est triste mais c'est si bien écrit que demander de plus ?????
JE FILE LIRE LA SUITE !
(Ps : je te remercierai jamais assez pour m'introduire comme ça à la SF, je sais pas si je t'avais dit que j'en avais jamais réellement lu et que j'y connais que dalle, mais vraiment ça me donne envie de me pencher d'avantage dans ce genre !!!!)
Ohlala je sais pas du tout quoi te dire, merci beaucoup ♥ Je suis contente que ça te plaise autant ♥
Autrement j'ai bien aimé, tu as su nous guider dans la navette, amener l'intrigue et les émotions avec subtilité. Ton style fonctionne et donne l'impression d'écouter Eireann penser en temps réel !