Mes yeux se promènent sur la cabine, vide de la moindre présence de Nivens. C’est étrange. Je ne parviens pas à savoir si je suis triste ou nostalgique. Pourtant, Cameron m’a accueillie avec un sourire ravi, je dirai même soulagé. Comme si le fait de prendre sa place l’avait rendu infiniment heureux. Ma cantine à côté de moi, je pose mon regard sur les moindres recoins de la pièce, tandis que je m’interroge : qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette promotion, déjà ? Ce n’était pas tellement pour faire plaisir à ma mère, même si une pointe de défi a pu naître un court instant dans le creux de mon estomac. Je soupire, longuement : ma tendance à vouloir surprendre les autres, à avoir leur respect et leur approbation a potentiellement joué dans l’équation.
On frappe énergiquement à la porte de ma cabine, et je sursaute. Le cœur battant, je me demande qui peut bien venir me voir alors que je ne suis même pas installée ? J’enjambe ma cantine, franchis le bref espace qui me sépare de la porte pour l’ouvrir. Je suis quelque peu surprise de découvrir Anastasia sur le palier et me raidis. En vérité, maintenant que j’y songe, je réalise que je me suis précipitée dans la cabine pour la fuir, parce que je me sens mal vis-à-vis d’elle. Mikhaïlovna est à bord depuis plus longtemps que moi, c’est elle qui aurait dû prendre la place du capitaine.
La Russe s’approche de moi, pour me tendre un datapad, un franc sourire aux lèvres.
— Bonjour, commandante ! J’ai compilé les derniers rapports de l’Alecto et de la faction Nona. En bref, au cours des précédentes semaines, on a juste eu à souffrir d’un raid de mercenaire sur la Station Perséphone, mais rien de dramatique. Ils n’ont même pas eu le temps d’érafler les boucliers avant d’être mis en déroute. Mais au pire, vous avez une vue d’ensemble dans les dossiers, m’informe-t-elle en agitant le datapad.
J’attrape l’écran, un sourire maladroit, bien que chaleureux aux lèvres.
— Merci beaucoup, lieutenante…
— Pas de quoi, s’amuse-t-elle. Je vous ais déjà assurée que je serais toujours là pour couvrir vos arrières, et je pense que vous aurez plus que jamais besoin de l’aide de quelqu’un qui connaît ce vaisseau sur le bout des doigts !
Elle a sûrement raison, et je ne trouve rien à redire. Elle penche alors la tête, me salue brièvement, avant de tourner les talons. Piquée au vif par une mouche invisible, je l’interpelle :
— Mikhaïlovna ! Attendez !
Le pied en suspens dans l’air, la Russe fait volte-face, ce même sourire moqueur au coin des lèvres que je lui ai toujours connu. Ça a quelque chose de rassurant que de la voir ainsi. C’est un peu comme si on n’avait pas perdu de ce petit lien qui se crée tout doucement entre elle et moi. Je baisse la tête, et me sens rougir. Gênée, je masse ma nuque.
— J’aimerais parler avec vous. J’ai… vraiment besoin de discuter avec vous.
— De quoi donc, commandante ?
— De… cette promotion, lâché-je de but en blanc. Normalement, c’était à vous qu’elle devait revenir. Je n’étais pas prête à recevoir ce grade avant un moment et…
— Je n’en veux pas, m’assure Anastasia. Et, nous savons très bien la situation quelque peu délicate dans laquelle je me trouve. J’ai déjà refusé un tel avancement, et j’ai exposé mes raisons.
Ces raisons, je les connais. C’est même devenu un secret de polichinelle avec le temps. Je la vois jouer avec sa cigarette, sans pour autant l’allumer. Son visage se fait plus sombre, plus lointain. J’ai comblé mes lacunes sur l’histoire de l’Empire russe, et je sais tout à fait qu’Anastasia est la deuxième sur l’ordre de succession, si sa sœur, Alevtina, venait à mourir sans descendance.
— Pourtant, reprend la Slave dans un moment de silence, j’ai beau dire que la politique me gonfle, l’Empire russe reste mon chez-moi, et je ne peux décemment pas laisser le trône vacant si Alevtina venait à mourir. Je serai donc obligée de quitter mon devoir ici pour retourner dans ma patrie et prendre la succession. C’est plus facile de remplacer un lieutenant qu’un commandant de bord.
— Je… comprends.
— Alors, si votre inquiétude reposait uniquement sur votre avancement exceptionnel et le fait que je puisse potentiellement en être jalouse ou envieuse, rassurez-vous ! s’exclame Anastasia, un rire dans la voix. Il n’en est rien. Je ne suis même pas certaine d’en vouloir.
Un sourire fleurit sur mes lèvres, le soulagement m’envahit par vagues. J’angoisse pour rien, m’inquiète du ressenti des autres, alors que l’évidence est parfois sous mes yeux.
— Je vais retourner à mon poste. L’équipage est dans l’attente de vos instructions.
— Mettez simplement en route les protocoles de routine, je dois contacter l’amirauté.
Elle hoche la tête et s’apprête à partir, mais, je l’interpelle une nouvelle fois :
— Au fait ! Mikhaïlovna… Je tenais à vous remercier. Pour votre soutien ces derniers mois et… pour le reste. Merci pour tout, Anastasia.
La lieutenante, qui s’est simplement immobilisée, tourne sa tête vers moi, un sourire éclatant aux lèvres :
— Y’a pas de quoi, Eireann. Je suis sûre que cette dynamique promet d’être intéressante quand elle aura fini de se développer.
Et la porte se referme finalement sur la silhouette athlétique de la Slave. La toute jeune officière que je suis prend une profonde inspiration, puis je contacte les bureaux de l’amirauté. L’interface de communication grésille un instant ; je souris. Notre technologie est bien avancée, mais dès lors qu’on met un nez dans l’espace, ça commence à coincer. Les ansibles sont perfectibles, mais elles fournissent déjà un excellent travail. Pour le moment, ce sont encore neuf cases vides qui s’affichent sur le grand écran de la cabine. Mais, je n’ai qu’à patienter quelques secondes avant que, tour à tour, les visages de chacun des neuf amiraux de la Confédération apparaissent.
— Commandante O’Brian ! s’exclame une dame brune au sourire éclatant. C’est un plaisir de vous voir enfin en chair et en os.
Elle a le teint mat et les yeux en amande. Sa crinière de lion est retenue par un épais chignon et je penche la tête pour remercier Hafsa Baykam, l’amirale tunisienne. Mais, Kyoko Tsukiyama, la Japonaise, s’agace ; elle ne souhaite pas perdre plus de temps à des formules d’usage alors que nous devons discuter d’une affaire de la plus haute importance. Elle se fait taquiner par Devdas Singh qui souligne son aigreur, mettant ça sur un séjour à Tokyo qui aurait mal fini. Tsukiyama ne répond pas, et un sourire pâle naît finalement sur mes lèvres. Huit des neuf officiers sont pris dans ce que je considère être une dispute, qui met en exergue les difficultés de coopération que l’on peut encore parfois rencontrer. Histoire d’égo mal placé.
Je laisse la voix de l’amiral brésilien, Markus Pereira, plus forte que les autres, tenter de ramener le calme sur l’assemblée. En vain, car même le très frenchy Antoine Chapuis ne parvient pas à s’imposer naturellement. Ntoko Sisulu, la fière représentante sud-africaine, est celle qui apparaît le plus inaperçue, et son comparse canadien, Isaac Lancaster, ne se fait pas prier pour répéter ce qu’elle dit, afin que sa voix soit entendue.
Sans grande surprise, celle qui ne prend pas part aux vives discussions sans grand intérêt, c’est Moïra, dont les yeux restent baissés sur quelque chose. Pas moyen de savoir quoi. Pourtant, quelque chose dans l’expression de son visage m’interpelle. Je me racle la gorge, avant de clamer d’une voix forte – ce qui me surprend moi-même :
— Amirale O’Brian ? Quelque chose ne va pas ?
Elle met plusieurs longues secondes à répondre, et son visage se fige dans l’incompréhension de ceux qui sont tirés d’un mauvais rêve. Son regard émeraude, terni par la visioconférence, demeure un instant songeur.
— Je crois que nous avons une autre affaire de la plus haute importance à discuter, souffle-t-elle d’une voix rauque. Les tensions aux États-Unis et les disparitions devront être confiées aux autorités locales.
Ça a au moins le mérite de faire taire immédiatement les autres.
— Comment ça ? grogne Bayram. Encore Panoptès ?
Mon ICP clignote et je l’active, pour lire en diagonale les informations à peine reçues qui défilent lentement sur l’écran holographique. Une grimace fuse sur mon visage et un murmure parcourt les officiers généraux.
— Il faut immédiatement qu’un SSAS aille sur place ! s’exclame l’amiral Chapuis.
— Et qui donc ? demande Sisulu. Nakamura est au niveau de la Ceinture et Morthon…
— Je viens de prendre mon service, m’avancé-je. L’Alecto n’est, pour le moment, affilié à aucune mission. Je peux tout à fait me rendre sur Europe.
— Vous ? s’exclame avec condescendance Tsukiyama. Vous êtes promue depuis seulement…
Mon esprit se coupe immédiatement de la discussion, alors qu’il bouillonne. La rage est montée en flèche dans mes veines, et je rive mon regard sur ma mère. Il est plus facile de rediriger ma colère vers elle.
Personne ne te fait confiance.
Je remue la tête, chassant cette voix inopportune de mon esprit. Me voient-ils réellement comme un poids du fait de ma jeunesse ? Mais, si personne ne me donne ma chance, comment pourrais-je seulement continuer à me former ? À apprendre ? À prouver ce dont je suis capable ? Pourtant, la proposition tombe sous le sens ! Nous sommes les plus à même de pouvoir intervenir rapidement.
— Commandante O’Brian.
Contre toute attente, je réagis à la voix de Moïra, qui m’observe d’un air placide.
— Rendez-vous immédiatement sur la Station Europe pour enquêter sur ce qu’il s’est passé. Une fois vos informations récoltées, revenez immédiatement à l’État-Major. Convoquez au passage vos confrères commandants pour une réunion de crise. Briefez-les rapidement.
— Après, ce n’est peut-être pas si grave que ça, intervient Chapuis. Jugez vous-même de la gravité de la situation.
Moïra désapprouve la réflexion du français, et ça, quiconque voit son sourire cagneux peut le comprendre. Je choisis de ne pas réagir, et de ne pas lui demander ce qui la chiffonne. Elle ne m’aurait très certainement pas répondu de toute façon.
— Vous êtes de toute façon notre meilleure option, reprend Lancaster. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
— Oui, amiral !
Et la visioconférence se coupe de fait. Sans attendre un seul instant, je quitte ma cabine, ma veste d’uniforme dans une main, un datapad dans l’autre tandis que j’y transfère les données reçues sur mon ICP. Une fois dans l’ascenseur, je coince l’appareil entre mes lèvres et enfile mon habit, l’or des barrettes captant la lumière tamisée de la cabine qui m’amène au pont de commandement.
Mais, ce n’est pas sur cette passerelle que je reste, je file droit vers le poste de pilotage. D’un bras, j’interpelle au passage Anastasia, qui discute avec un navigateur. Je lui demande de préparer une escouade de toute urgence, puis de me rejoindre auprès des deux pilotes. Sa réponse n’a pas le temps d’atteindre mes oreilles que je me retrouve auprès d’Azna.
— Ah bah ! On se demandait quand vous nous feriez l’honneur de venir nous voir ! s’exclame l’Espagnol de son accent chantant et chaleureux.
Un claquement de langue retentit et sa comparse, la Française Audrey Morvan, s’exaspère :
— Non, tu te demandais ça tout seul !
J’hésite entre les rabrouer, pour éviter une chamaillerie futile, ou juste lâcher mon ordre. Je choisis une autre option, plus douce à mes yeux.
— Officier Aznar, vous vous doutiez bien que je serais venue me présenter à vous aussi tôt que possible. J’adorerais écouter vos dernières blagues, mais… là, nous devons nous rendre immédiatement sur Europe.
L’homme à la peau hâlée hausse un sourcil, avant d’étirer ses lèvres dans un sourire caustique. C’est comme si c’était fait pour lui. Il me tourne désormais le dos, alors que le voyage commence. Quelques minutes seront suffisantes pour franchir la distance. Nos vaisseaux n’ont pour le moment que la capacité de couvrir le Système solaire en quelques minutes, mais nous ne pouvons guère aller plus loin. Ces quelques précieuses minutes sont utiles, cependant, pour la préparation.
Anastasia me rejoint d’ailleurs en ce sens, l’écran de son ICP activé. Elle me présente l’escouade, et je retiens une grimace lorsqu’elle m’annonce avoir choisi Cooper. Pour autant, je dois désormais faire contre mauvaise fortune bon cœur : Cooper est un bon ingénieur de combat, il n’est pas forcément nécessaire de rajouter quelqu’un d’autre sur place. J’approuve dès lors le choix opéré par la Russe d’un mouvement de tête, gardant pour moi mes réserves quant à la présence d’Evan Cooper dans l’équipe.
Je n’oublie pas que depuis mon arrivée sur l’Alecto, il y a un an de cela, le soldat éprouve plus qu’un profond ressentiment envers moi. Et notre inimitié est telle que nous ne parviendrons sûrement pas à apaiser les tensions. J’espère seulement que, maintenant que je suis l’officière de commandement, les choses seront autres. Notre mission sur Europe sera l’occasion de vérifier si Cooper est capable de rester à sa place, sans chercher à me provoquer.
Car, à n’en pas douter, mon expérience peut être un problème. Ce n’est pas pour autant que j’accepterais de me faire marcher sur les pieds par un subordonné.
Le ton tendre d’Eithné s’élève — et me tire de mes pensées — pour annoncer l’arrivée du vaisseau dans l’orbite d’Europe. Mon estomac se noue, les doigts de Ian Aznar pianotent à toute vitesse sur son interface de pilotage tandis qu’Audrey ouvre un canal de communication.
— Contrôleur aérien Andrews, retentit une voix dans l’intercom. Déclinez votre identité.
— Lieutenante-commandante Eireann O’Brian. Matricule 10K21-TC-62315, commandante de bord du SSAS Alecto. Nous avons été spécialement missionnés par la Confédération Terrienne suite à un rapport émis depuis la colonie.
Un silence se fait de l’autre côté. Mon identité est contrôlée, et le vaisseau est également scanné. J’imagine que nos dossiers du personnel, dépourvus des informations sensibles, sont scrutés de A à Z. Je ne sais pas ce qu’ils pensent trouver ou ce qu’ils veulent vérifier. En tout cas, le contrôleur Andrews nous donne l’autorisation de nous poser sur une des baies d’amarrage qui nous est dédiée. Puis, le canal se ferme et Aznar entame la manœuvre d’approche. Les bras croisés dans mon dos, j’observe les premières structures de la colonie se faire sous mes yeux. Si la majeure de la colonie est en grande partie à usage militaire, il y a quelques civils installés sur la lune jovienne. Peut-être que je viendrais finir mes vieux jours ici, dans les pavillons huppés des quartiers civils, quand ils auront fini d’être déployés.
Sans un mot, je quitte la cabine de pilotage, talonnée de près par Anastasia, qui me suit jusqu’à l’armurerie. Je n’ai toujours rien dit à ma subordonnée, et j’en suis bien consciente. Tout comme je me doute qu’elle attend la bonne occasion de pouvoir m’interroger. C’est devant les casiers où nous nous apprêtons que la voix, un peu traînante, de la Slave s’élève.
— Que se passe-t-il O’Brian ?
— Je ne suis pas certaine moi-même… Le rapport ne dit pas grand-chose. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a eu une intrusion dans un secteur hautement sécurisé de la station. Aucun survivant.
— Panoptès ?
Je souffle du nez, légèrement agacée à l’entente de l’organisation terroriste.
— Je préfère ne pas m’avancer. On m’a mis ce bébé sur les bras, j’aimerais ne pas faire de connerie.
Le visage d’Anastasia se ferme, alors qu’elle finit d’enfiler son armure atmosphérique. Si elle accroche son fusil à pompe dans le creux de ses reins, mon fusil de précision se loge le long du côté droit de mon dos. Lorsque nous quittons le vestiaire, Cooper nous attend près du sas de sortie, une moue revêche sur le visage. Il nous salue cependant, non sans me jeter un bref regard en biais. Fugace, certes, mais pas suffisant pour que je puisse l’ignorer.
— Je vous conseille de perdre très rapidement cette attitude, quartier-maître. Ma patience a des limites que vous n’aimeriez pas que j’atteigne !
On dirait Nivens quand tu parles comme ça.
La ressemblance me frappe de plein fouet, et de voir Cooper se renfrogner me fait l’effet d’un miroir désagréable. Suis-je… Étais-je, plutôt, aussi insupportable que ça ? En tout cas, je le laisse simplement vérifier ses armes à feu et quand j’ai le feu vert de mes deux coéquipiers, nous sortons.
La lumière jaunâtre est douce, mais elle contraste malgré tout avec l’ambiance toujours très tamisée de l’Alecto. L’air est excessivement sec et ma première profonde inspiration n’est pas agréable. Je m’y habituerai vite. Un peu plus loin sur la plateforme d’atterrissage, un androïde masculin nous attend, assis sur une rambarde. Toute la partie gauche de son visage est criblée de cicatrices et autres dommages qui laissent entendre que son corps mécanique a subi bien des épreuves et qu’il n’a jamais jugé utile de les faire disparaître. Peut-être pour ressembler un peu plus aux humains, qui eux affichent parfois fièrement les traces de glorieux combats ?
Ou alors simplement qu’on lui a refusé du fait de son statut.
Peu importe. D’un mouvement souple, il saute au sol et s’approche de notre escouade, avant de me saluer, moi qui me tiens à la tête du trio.
— Bonjour. L’amirauté m’a prévenu de votre arrivée, commandante O’Brian.
Il est beaucoup moins rigide, je trouve, moins parfait que Hope ne pouvait l’être. Étrangement, il m’apparaît bien agréable.
— Je suis l’Auxiliaire Solace. Ma brigade a été dépêchée d’urgence ici.
— Votre brigade ? En renfort ? Vous avez des informations sur ce qu’il s’est passé ?
Le regard gris de l’androïde traîne sur les deux soldats, droits comme des i derrière moi, avant de reporter son attention sur moi. Il secoue la tête, négativement.
— En remplacement, me corrige-t-il. Toute l’unité du SCPAU affectée à cette partie de la colonie a été entièrement mise hors fonction. Je vous emmène sur les lieux. Je vous ferai un rapport une fois sur place.
— Est-ce que c’est si grave que ça ? intervient Cooper, étrangement nerveux.
Solace, qui avait amorcé une levée de talons, s’interrompt dans son geste et se retourne vers nous ; à l’expression désabusée de son visage, et le visible mépris qui traîne un instant dans son regard, nul doute que cet androïde est également un affranchi.
— Si on vous a demandé de venir en toute urgence, c’est que, oui, c’est aussi grave que ça. Mais, je vous en dirai plus sur place.
Cette fois, on ne nous demande pas de nous désarmer. Et cette flagrante différence de traitement entre la station Arès et Europe fait bouillir l’inquiétude dans mes tripes, qui se nouent une nouvelle fois. La double porte du bâtiment scientifique s’ouvre sur nous, comme un trou béant prêt à nous avaler… ou à vomir les horreurs qu’il garde en son sein.
(Te lire est toujours un plaisir colossale, sache-le)
OH MON DIEU MAUREEN I SEE U
J'ai adoré ce chapitre (je commence a radoter mais j'y peux rien si ton histoire est excellente et que j'ai plus rien a dire au bout d'un moment ??) J'ai adoré la comparaison avec Nivens, ça m'a grave plu, parce que c'est super réaliste en plus !!
Et la fin est génial et j'ai hâte de voir leur réaction quand ils vont faire face à ce qu'a fait Nathanaël aaaaaaaah
Et y aura-t-il une confrontation ??? JE VEUX TOUT SAVOIR
Eh oui, Maureen n'est plus très loin de toute façon !