Elle a fait un diabolo nioc'mam.

On se met dans l'ambiance, ce jour là, il faisait très chaud, trente degrés dans mon deux pièces, pas mieux dehors.

 J'ai une putain de soif, de celles où vos lèvres sont sèches et collent. Vous savez, quand vous avez l'impression que votre langue a gonflé, qu'il y a du sable dans votre gorge et que votre bouche fait de la mousse.

L'eau du robinet reste tiède et de toute façon, je rêve de diabolo grenadine. Â ce petit goût acidulé, cette fraicheur gourmande, mes papilles se réveillent.

J'ouvre le réfrigérateur, moment sublime où la température devient divinement supportable. On ne rêve pas, cela ne dure que quelques secondes. À l'intérieur, il reste dans la bouteille de limonade à peine de quoi remplir non pas deux verres, non pas un verre et demi, non, juste un.

J'aime autant vous dire qu'il vaut mieux ne pas se louper !

Je sors le liquide transparent, frais et pétillant, bavant par avance le peu de salive qu'il me reste. J'attrape l'autre grande bouteille en verre pour le sirop dans la porte de mon frigo. Dans mon verre je dépose une paille, j'ajoute un doigt à peine de sirop sur lequel je verse lentement la limonade.

Le petit bruit des micros bulles se fait entendre, il chante à mon oreille.

Et là c'est le drame !

Un relent d'odeur infecte et très fort de poisson pourris envahi mes narines.

Eurk ! Est l'onomatopée qui sort naturellement de ma bouche pour accompagner ce frison de dégout qui s'empare de moi.

C'est alors qu'enfin mon regard s'attarde sur cette bouteille qui stagnait dans ma porte et que j'ai prise pour de la grenadine.

J'y lis toute désappointée : "Sauce nuoc mâm".

Je cuisine beaucoup asiatique donc les bouteilles de sauce du genre, je les achète toujours en grand.

J'ai but de l'eau tiède, du coup.

Je ne devrais pas me plaindre, j'ai eu la chance dans mon malheur, d'avoir été stoppée par l'odeur.