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C'est dans une chambre spacieuse, éclairée par les rayons du soleil naissants que Joséphine revêtait sa robe de mariée avec la précieuse aide de l'une de ses domestiques. La femme tirait sur les lacets du corset que portait la princesse de Sharpe, ce qui lui arrachait une grimace de temps à autre. L'esprit égaré à de nombreuses pensées, ses doigts glissaient le long du bas évasé de sa robe qu'elle trouvait fort jolie. Elle avait toujours rêvé de ce jour où elle se sentirait magnifique toute drapée de blanc, mais la réalité n'est pas telle qu'elle l'espérait. Toute jeune fille rêve de se marier à un beau jeune homme, qu'elle aimerait, et réciproquement. Joséphine avait, comme toute enfant, voulu de cet amour. Le destin en aura décidé autrement, puisqu'en ce jour, elle allait offrir sa main et sa vie au prince Lucas de Verley, choisi par ses parents, le roi Léon et la reine Hélène de Sharpe.
C'était d'après eux un garçon bien élevé, respectable, et très convoité. Joséphine ne doutait nullement de tout cela, le majeur problème était qu'il n'y avait aucun amour entre eux. Elle n'aimait pas le prince Lucas. Ils s'étaient vu quelques fois, au château de ses parents, ils avaient même partagé une balade à cheval ensemble, mais Joséphine n'a jamais succombé au charme de ce garçon. Ce n'était pas faute d'avoir pourtant essayé.
Cette journée est celle dont elle se souviendrait jusqu'à sa mort.
Tout le monde, dans ce majestueux château encore inconnu à la jeune femme, était actif et des centaines de personnes au service du Roi et de la Reine de Verley courraient dans les couloirs pour les préparatifs. Il fallait que tout soit parfait, tels étaient les ordres.
C'est dans ce château que Joséphine allait continuer sa vie, et tandis que sa domestique formait une belle tresse avec ses longs cheveux dorés, la jeune femme observait la chambre dans laquelle elle se trouvait. Cette chambre où son futur mari et elle vivront la nuit la plus importante de leur vie. À cette pensée, Josephine frémit. La domestique s'excusa, pensant que ce frisson venait du fait que ses doigts froids avaient sûrement frôler la peau du cou nu de la princesse.
À cette idée de ce que ses parents aimaient à appeler "le devoir conjugal", Joséphine ressentit une angoisse profonde. Elle ne se sentait pas prête à offrir son corps, encore moins à un homme envers qui elle n'éprouvait aucune attirance. Elle ne saurait comment être naturelle. Cette nuit ne sera pas anodine, comment allait-elle pouvoir se laisser aller dans de telles circonstances? Elle n'avait aucune envie de faire ceci. Le problème est que sa future belle-mère, la reine Marlène mettait un point d'honneur à ce que les deux jeunes gens perdent leur virginité ce soir-là, et a même déclaré qu'elle viendrait en personne s'assurée que tout aille bien, et que la jeune Joséphine ne se soit pas déshonorée avant.
Jamais aucun homme ne l'avait touchée, elle qui pensait que cet acte était preuve d'amour, car jamais elle n'était tombée amoureuse en vingt ans de vie. Elle avait ressenti, ces dernières années, ce besoin vital d'être chérie à son tour. C'est bien malheureuse que la future mariée se résignait à passer le restant de sa vie avec un inconnu qui ne l'intéressait pas.
– Tout va bien votre Altesse? demanda la domestique en regardant la jeune femme d'un air inquiet. Le visage fermée et l'air triste de la princesse l'avait interpellé depuis quelques minutes.
– Oui Fanny, je vous remercie.
Joséphine lui adressa un tendre sourire pour mettre fin à ses inquiétudes. Elle se devait d'adopter un air plus heureux si elle ne voulait pas que ses invités d'aujourd'hui puissent lire en elle comme Fanny. Elle s'était promis de ne décevoir personne et d'accomplir son devoir. Elle aurait pourtant aimé faire part de ses inquiétudes à quelqu'un qui saurait la rassurer, mais le sujet était ici bien trop délicat.
Dans une autre pièce, à l'opposé du château, dans sa chambre où il avait passé sa plus tendre enfance, le prince Lucas se préparait lui aussi pour la cérémonie. C'est en compagnie de son jeune frère, Maxime, qu'il choisissait ses vêtements. Le cadet lui tendait diverses cravates qu'il avait trouvées dans l'armoire de celui qui succéderait un jour à son père, et posséderait un héritage important dont le trône.
– Pas celle-là.
Maxime lui en montrait une autre, d'un vert impérial qui contrastait parfaitement avec le noir de son costume et le blanc de sa chemise en soie.
– Ni celle-ci.
Le ton qu'employait Lucas était des plus indécents et la mine de Maxime se renfrogna bien vite, chose qui passa totalement inaperçue aux yeux de son aîné qui ne s'intéressait qu'à sa petite personne depuis toujours.
– Si tu comptes me rendre ridicule, tu t'y prends de la bonne manière! Cesse dont de me faire part de tes goûts douteux.
Maxime réprima un soupir qui n'aurait plu au jeune homme sur qui l'avenir de la famille reposait. Las de toute cette mascarade, il attrapa une cravate noire, la plus simple du tiroir de la grande armoire de son frère.
– Celle-là te convient? Je ne peux pas faire plus sobre, souffla le cadet en regardant le plus vieux d'un air exaspéré.
– Pauvre idiot, tu n'as pas plus simple? Personne ne me fera de compliments sur ma tenue si tu me donnes une vulgaire cravate noire!
Prenant une grande inspiration, la colère montait en Maxime plus vite que jamais. Restant immobile quelques secondes sans quitter le reflet de Lucas dans le grand miroir qui dominait la pièce, il finit par jeter au sol la cravate noire qu'il tenait entre les doigts et décida de quitter la pièce d'un pas décidé, n'omettant pas de claquer la porte à son départ.
Il ne comprenait pas comment cet affreux personnage allait pouvoir épouser une femme comme la princesse Joséphine qu'il affectionnait particulièrement. Ils n'avaient tous les deux rien en commun! Joséphine était douce et d'un naturel calme. Lorsqu'elle se déplaçait, c'était toujours avec des gestes des plus élégants, on dirait même qu'elle flottait dans l'air. Elle agissait bien plus comme une sœur pour lui que le garçon avec qui il partageait son sang. Son frère était de quatre ans plus vieux qu'elle, mais manquait pertinemment de maturité. Il était grincheux, râlait bien trop souvent, et Maxime pensait fermement que leurs parents avaient omis de lui apprendre le respect des autres.
Il était d'une tristesse accablante de voir que l'on pouvait gâcher tant de vies en obligeant des gens complètement différents à s'unir l'un à l'autre pour la vie.
par où commencer ? j'ai été propulsé dans une histoire super passionnant.
c'était incroyable, j'ai grave aimé. j'ai lu le chapitre en moins d'une minute,(nouveau record). bref, c'est pour dire que j'ai vraiment aimer cette histoire
continue !!!
merci beaucoup, je suis hyper touchée que tu aies aimé et que tu aies pu lire si vite! j'espère que tu aimeras autant le reste de l'histoire.
à très bientôt j'espère🌻
Je dois t'avouer que le titre et la couverture m'ont fait de l'oeil et encore plus quand j'ai vu qu'il s'agissait d'un roman historique. J'ai tout de suite été plongée dans l'histoire (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots). Joséphine me semble être une femme forte qui sait ce qu'elle veut et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. En tout cas, je l'aime déjà beaucoup, je trouve qu'on arrive facilement à s'attacher à elle. Lucas en revanche, je le trouve détestable.
Le résume me plait beaucoup ,j'ai hâte de découvrir la suite. Qui plus est, Gabriel et Joséphine sont des prénoms que j'apprécie beaucoup, aussi cela risque de me plaire encore plus. J'apprécie également la manière dont tu décris les choses, ce qui se passe. Je trouve que tu as une très belle plume et je t'encourage vivement à continuer !
au plaisir de lire ton avis sur la suite. 🥰 je te souhaite une belle journée.
J'aime trop les romances historiques donc ton histoire m'a attirée ! Lucas est pour l'instant détestable, j'espère qu'il s'améliorera (même si j'ai peu d'espoir) :)
Tu écris très bien, je lis la suite demain !
l'espoir fait vivre… mais il ne faut pas trop en avoir non plus hehe.
je te remercie pour ton compliment, j'espère que la suite te plaira tout autant!
hâte d'avoir ton retour!
Le résumé laisse penser que "l'amoureux" principal est d'un rang inférieur à celui de la princesse, ça change des intrigues habituelles où celui de l'homme est au-dessus, j'ai vraiment hâte de lire la suite !!! :)
j'ai hâte d'avoir ton retour sur les prochains chapitres! :-)