Annie courait à perdre haleine. Elle courait plus vite que le vent, plus vite que le temps. Son cœur battait à tout rompre dans sa course éperdue, sa sacoche lui martelait la hanche.
De nouveau, la sueur mouillait son front pâle. Ses pieds rebondissaient, se tordaient, flageolaient et s'écrasaient sur les dentelles des nuages.
Elle courait à l'aveuglette, ne sachant ni sa destination, ni même son envie. Elle courait simplement. Son souffle se saccadait et pourtant, elle avait l'impression de ne jamais plus pouvoir s'arrêter. Cette impression se mua en certitude lorsqu'au lieu du contact moelleux des nuages sous ses talons, elle rencontra du sable froid et doux. Elle passa un pont scabreux, elle traversa des ruelles inconnues le cœur en feu... mais l'âme en délice.
A combien de temps remontait cette succulente sensation de liberté ? Ce vent dans ses cheveux... Ses bouffées d'air frais qui vivifiaient ses poumons... Annie était sur le point d'exploser de joie.
La liberté lui paraissait comme la meilleure des saveurs, une pure merveille, ou un trésor à chérir. Cet arôme sucré, dont le jus frais et fruité éclaboussait l'âme d'euphorie, restait pourtant un mystère. Il était presque trop bon pour être goûter perpétuellement. Mais les papilles d'Annie le délectèrent sans se faire prier.
Des points scintillants dansaient devant son champ de vision. Annie plissa les yeux, incapable de déterminer où commençaient les étoiles et où finissaient les réverbères de cristal noir.
La jeune fille courut encore longtemps, très longtemps, accompagnée par ce merveilleux sentiment. Elle n'esquissa pas un mouvement pour regarder en arrière. A bas le passé. Vive le destin. L'avenir. Elle embrassait l'horizon trouble des yeux. Elle embrassait l'espoir.
Puis, lorsque soudain, et trop spontanément d'ailleurs, elle se sentit vraiment à bout, son corps s'effondra dans un bruit sourd.
j'ai peur toutefois que sa joie ne soit qu'éphémère et que son aventure prenne une tournure dramatique... ah la la, je ne suis pas prête pour ça !
Une tournure dramatique ? Tu vas voir (niaf, niaf) XD
Merci <3
Les origines des pégases sont bien claires dans ma tête mais ce n'est pas en référence avec Poséidon.
Encore merci !
Haha, sûrement ! C'est vrai que je les torture mes pauvres personnages... Et ça me rend triste de les torturer. Mais je continue quand même, car je suis une sadique XD
Merci encore !!!!
Ça a beau être court, j'ai aimé ce chapitre : ta plume est délicate et m'emporte en quelques mots.
J'ai hâte de connaître la suite des aventures d'Annie.