Epilogue

— Keep calm, children. The class is not over.
Les élèves sont intenables aujourd’hui, mais Rachel ne désespère pas plus que ça. Cela fait partie des aléas de son métier, et elle l’a choisi avec ses avantages et ses inconvénients. Il ne se passe pas un jour sans qu’elle réalise à quel point elle est heureuse d’être aujourd’hui professeur d’anglais, de pouvoir réaliser le rêve qui lui tenait à coeur depuis tant d’années. Elles sont trois femmes dans l’ensemble des professeurs de son collège, et Rachel sait que ce nombre ne fera qu’augmenter dans les prochaines années. Les temps sont en train de changer, et ce n’est pas elle qui s’en plaindra.
   Quand la cloche sonne, Rachel range ses affaires presque aussi vite que ses élèves. Pendant que les collégiens sont excités parce que c’est les vacances, elle est excitée parce que pour elle, c’est le grand soir. Paul l’attend dehors avec la voiture chargée de valises. Ce soir, ils s’en vont en Inde. Et Rachel sait que, comme lors du voyage en Argentine l’année dernière, Paul et elle vont ajouter encore une pierre dans la construction de leur vie. Parce que chaque endroit, chaque ville, chaque peuple, chaque individu est différent, et que cette richesse ne peut en rien égaler l’argent que possèdent tous ces gens qui les regardent de haut. Rachel et Paul ne vivent pas comme les autres, ils ne sont pas conformes aux coutumes de leur entourage. Mais ils savent du plus profond d’eux-mêmes que pour rien au monde ils n’aimeraient changer cette vie pour une autre, pour une vie plus stable, pour la vie vécue par le plus grand nombre. Ils garderont la leur.