Le Havre, deux mois et demi plus tard.
Un franc soleil éclairait les pavés des quais, encore mouillés de la pluie du matin. Derrière moi s’alignaient des immeubles cossus de cinq ou six étages, tous différents. Appuyés les uns contre les autres, comme une foule immobile, ils semblaient eux aussi attendre les bateaux. Leurs toits pentus étaient percés de lucarnes où s’accoudaient par endroits les domestiques qui logeaient là, leur visage pointé vers les rayons. J’enviai leurs perchoirs : de là-haut, j’aurais été mieux placée pour voir arriver le paquebot.
Ici, on aurait pu croire que rien n’avait changé. Que le monde continuait à tourner, immuable ou plutôt… remis sur sa course naturelle après la fermeture des failles vers l’univers faéerique.
Rien n’aurait été plus faux.
Une ombre grise me fit lever les yeux. Ce n’était qu’un nuage, annonciateur d’une prochaine ondée. D’ailleurs, il aurait été fort étonnant de voir ici un des monstres qui rôdaient la nuit dans le ciel de Paris.
Car les failles étaient fermées, certes. Le génie de Nikola Tesla avait évité le pire. Mais le monde d’après différait du monde d’avant les faées, même si c’était encore une connaissance peu partagée, l’objet de rumeurs plus qu’autre chose. L’attention de tous se focalisait sur la crise économique qui s’annonçait, conséquence de la disparition d’une énergie illimitée et d’une main-d’œuvre gratuite. Edison devait fulminer, mais je me doutais qu’il retomberait sur ses pieds, en homme d’affaires avisé. Ces difficultés masquaient toutefois une autre réalité : les monstres du nether qui avaient trouvé un chemin vers notre dimension n’étaient pas repartis à la fermeture des failles.
À côté de moi, l’oncle Fulgence tapa le sol de sa canne avec impatience.
— Ah ! si je n’avais pas promis à votre père…
Il s’était senti obligé de m’accompagner, mais il se serait bien passé de la corvée. Il savait que je n’avais pas besoin de lui. Et surtout, lui et moi, nous avions à faire à Paris. Il considérait que venir jusqu’au Havre chercher Hippolyte relevait de l’enfantillage ou d’un caprice dû à l’excès de sentimentalité de sa nièce. En outre, je le soupçonnais de s’intéresser bien moins qu’avant à mon frère, depuis qu’il nous avait écrit qu’il souhaitait s’engager dans des études de médecine. La vocation familiale avait encore frappé ! Finalement, je serai celle qui ne la perpétuerait pas. Au grand dam de ma mère, qui avait fini par penser qu’infirmière, cela n’aurait pas été si mal, puisque je refusais le glorieux destin de mère au foyer.
Elle n’était jamais contente.
On entendit au loin une corne de brume qui signalait l’approche du bateau. Sur l’horizon de nouveau gris se profilait le paquebot qui arrivait de New York. Je regardai sa silhouette grandir avec impatience.
— Quand est-ce qu’on rentre ? C’est tannant de poireauter. On a du turbin. Y commence à me courir sur le haricot, ton frangin.
La grosse voix familière était sortie de la poche de mon manteau. Gus râlait. Gus boudait. Gus était jaloux. Gus n’aimait pas la pluie ni les trains. Gus n’aimait que moi et la chasse aux monstres que nous pratiquions ensemble.
Les faées n’étaient pas toute parties, elles non plus, dans ce monde de l’après. Une petite poignée demeurait. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour comprendre pourquoi les faées des amis anarchistes de Jules étaient toutes restées : l’affection, tout simplement, le lien tissé entre égaux plutôt que la relation de maître à esclave instaurée partout ailleurs. Druse était là, elle aussi !
Avec Jules, j’avais revu Louise et Amaïs, sa faée. Nous avions tant à leur raconter : je leur avais dit comment mon oncle avait reconnu mes talents et fait pression sur mes parents pour que je m’installe à Paris. Comment il avait fondé une société encore secrète pour traquer les monstres, dans laquelle il nous avait enrôlés, Jules et moi. Nous les avions fait frémir en leur expliquant comment Jules, ses amis et moi perfectionnions nos techniques afin d’exterminer les créatures assoiffées de sang humain qui se cachaient dans les sous-sols de Paris.
Il n’y avait plus officiellement de clairvoyeurs – et il n’y avait jamais eu de clairvoyeuses –, mais une nouvelle confrérie avait fait son apparition : celle des chasseurs de monstres. J’en étais la seule chasseresse et je n’avais pas à rougir de mon palmarès.
Du reste, j’avais décidé que je ne plus m’en laisser compter : ni par les monstres, ni par les vieux barbons qui refusaient de me ménager une place dans la société.
Jules me le répétait avec affection :
— On fera une anarchiste très correcte de cette demoiselle. Ou à tout le moins une contestataire, pour sûr !
Dans mes derniers commentaires, j'ai peut-être été un peu trop critique, dans le sens où j'ai l'impression d'avoir priorisé un retour sur les points qui me semblaient améliorables plutôt que sur ce qui fonctionnait bien... et c'est pas top, ça ! Donc autant clarifier même si ça paraît bête : j'ai aimé une foultitude de choses dans cette histoire, je suis vraiment ravie de l'avoir lue et j'ai le sentiment qu'elle va me rester en tête et rejoindre d'autres récits qui m'habitent. Elle touche à des tas de thèmes qui prennent une importance croissante dans le cercle de mes préoccupations. J'aurais absolument adoré la découvrir quand j'étais ado, ça c'est sûr ! (bon... ado, j'aurais aussi espéré une romance... mais adulte, je suis très contente qu'il n'y en ait pas, c'est bien de diversifier !) J'aime aussi cette fin et l'horizon qu'elle ouvre ! Léo chasseresse, Gus toujours fidèle au poste, c'est génial <3 (micro détail : une phrase coquillée "Du reste, j’avais décidé que je ne plus m’en laisser compter")
En fait, si j'ai priorisé les "remarques" plutôt que les ressentis sur ce que j'aimais, c'est aussi parce que je rejoins Claquette et Danette : y a teeeellement de potentiel dans cette histoire, vraiment, et du coup ma lecture a switché sur le mode "je veux donner des retours utiles". Il m'en reste encore quelques-uns à te livrer.
Le fait que le rythme s'accélère à la fin est plutôt cool, ça va avec l'urgence. Par contre, dans l'enchaînement des événements, il y a un point qui me questionne. J'essaye de récapituler pour que tu voies si je ne me goure pas quelque part : après le premier tremblement de terre, les hommes d'Edison capturent Léo & cie ; ensuite, elle passe un accord avec lui pour aller aider en ville ; alors qu'elle vient de commencer, les monstres venus du nether surgissent et sèment la panique ; comprenant l'urgence, Léo & cie filent chez Tesla pour résoudre le problème ; tout est prêt pour cela, ils doivent juste se transporter à Paris ; après des adieux, la machine est activée et le monde sauvé. Si c'est bien ainsi que ça se déroule, je m'interroge sur la pertinence de la péripétie chez Edison. Certes, rencontrer le personnage, c'est très cool ; j'ai aussi aimé que Léo se retrouve en charge, même si ç'a été très bref ; il y a aussi les éléments mettant en cause Tesla ; mais au-delà de ça ? J'ai vu qu'un commentaire s'interrogeait sur le pourquoi du délai entre la fin du tremblement et l'apparition des monstres, je partage ce questionnement et je le relie à la péripétie chez Edison.
Concernant les monstres toujours, je t'avoue que s'ils avaient déjà été évoqués dans l'histoire, je ne m'en souvenais pas, et du coup j'ai été un peu perplexe face à leur apparition. Il me semble que la tension m'aurait davantage gagnée si j'avais su depuis plus longtemps que ce risque existait et qu'on s'en rapprochait. (si c'est moi qui ai loupé un truc : désolée !)
Je suis assez d'accord avec le retour de Claquette concernant la disparition-réapparition de Gus : tu mets un petit suspense sur sa présence dans l'épilogue, puisqu'elle n'est dévoilée qu'à la moitié ; je me dis que ça m'aurait fait un gros sursaut de cœur si elle l'avait été encore plus vers la fin ^^ (au passage j'ai adoré que les faées restantes soient celles qui avaient tissé de vrais liens avec leurs clairvoyeurs, c'est si cool <3)
Pour essayer de synthétiser un retour sur l'ensemble, je dirais que j'ai été complètement embarquée par la première partie de l'histoire et que j'ai eu ensuite plus de points d'intrigue qui m'ont questionnée (je vais revenir sur le moment à Pantruche très bientôt pour pouvoir faire la part des choses), même si les personnages et les thèmes m'ont gardée accrochée sans problème. Je trouve que l'ensemble se tient bien ! Tous les points que j'ai relevés ne me semblent pas remettre en question la cohérence de l'intrigue et de l'univers, et vu leur complexité, ça témoigne du boulot que tu as abattu dessus et pour lequel je suis super admirative. C'est plus des questions de "quand" donner telle info, "comment" mener telle scène, "pourquoi" telle péripétie, et quelques moments de confusions (mais qui ont peut-être à voir avec ma lecture épisodique !)... Mais sur le fond, les moteurs de l'histoire sont là, évidents et ô combien importants.
Merci beaucoup d'avoir partagé cette nouvelle histoire issue de ton (inépuisable ???) imagination <3 J'espère que mes retours pourront t'être utiles. Évidemment, conserves-en ce qui trouvera résonance en toi et n'aies aucun scrupule à laisser le reste de côté, voire à le balancer aux orties ^^ À la revoyure !
Concernant les monstres, j'ai essayé de les suggérer dans la première visite de léo and co dans le monde des faées, mais c'est sûrement un peu trop subliminal... Gus est inquiet, il veut rester le moins possible dans le nether, mais il ne dévoile pas vraiment pourquoi. Peut-être que je devrais faire un peu moins subtil... mais je ne veux pas non plus gâcher la surprise à la fin, je voudrais juste qu'on puisse se dire, "ah tiens, c'est une surprise mais pas tant que ça..." (pas facile, cette affaire !).
Quand à mon imagination inépuisable, elle est un peu en panne en ce moment, mais je me demande justement si revoir ce qui reste "inachevé" ou non satisfaisant dans la fin de mon histoire n'aiderait pas à donner un sens de "c'est fini, je peut passer à autre chose". Je me demande toujours si j'envoie à Galli ou pas...
Bizzz
Alors permets-moi un avis sur ce point : oui, oui, il faut absolument que tu l'envoies à Galli ! Il y a vraiment quelque chose dans cette histoire ! Et si certains trucs sont améliorables, ils le seront d'autant plus par un éditeur qualifié qui saurait te guider :) Bien sûr c'est toi qu'il faut écouter pour cette décision, mais en tout cas, moi je crois en cette histoire et en toi.
Comme j'ai commenté presque tous tes chapitres, je ne reviendrais sur mes lectures antérieures et me contenterais de cet épilogue que j'ai savouré. Déjà : Gus ! Belle surprise, très bien amenée et très bien expliquée (avec, cherry on the cake, petite leçon de morale en subtilité). Le fait que les atroces bébêtes soient encore là me plait également (bah oui, il faut un peu de poivre et de sel pour l'équilibre du Monde) et puis ça ouvre sur une suite, éventuellement ? J'aime aussi que tu termines sur une pincée de féminisme via l'émancipation de Léo tout en rappelant les contraintes de l'époque via le tonton et la mère au foyer. La phrase finale étant une ligne de dialogue de Jules, j'en profite pour réitérer la tendresse toute particulière pour ce personnage. J'aime beaucoup Léo, mais elle n'est que troisième de mon top 3 (Gus trust la deuxième place du podium, tu t'en doutes.) Le ton de cet épilogue est léger sans pour autant que tu ne tombes dans le cliché du happy ending trop facile. J'aime que la menace soit encore bien présente et que la folie de l'Homme ne soit pas sans conséquence.
Mon seul regret est que j'aurai aimé mieux comprendre ou connaître le processus de fermeture des failles. C'est la seule chose qui me laisse un peu sur ma faim. Au-delà de cela, toutes mes questions ont trouvé réponse sur les trois derniers chapitres et épilogue, donc : Bravo !
Et encore merci pour ce récit dont je ne suis pas la cible mais qui m'a bien tenu en haleine !
Je sais que j'ai un peu éludé la question de la fermeture des failles, mais je ne voulais pas sortir des explications foireuses et finalement sans grand intérêt. Tesla étant génial, pas sûr que même Léo et Jules comprennent vraiment le truc... bref, j'espère que ça passe quand même !
Pour une suite, je ne sais pas trop, on verra si ça me démange de montrer l'évolution des uns et des autres...
Merci encore, bises !
Et voilà, j’ai fini ♥ Les aventures de Leontine ne font manifestement que commencer, mais c’était un vrai plaisir de l’accompagner jusque là.
Tu as brillamment mélangé notre monde et le tien. Tes descriptions de Paris étaient faerique (et j’en ai été souvent un peu jalouse :p ). Blague à part, ce Paris revisité fonctionne merveilleusement bien, et j’ai adoré avoir des précisions sur tel ou tel fonctionnement d’une machine ou de l’utilisation des faés. Tu as su prendre ce temps sans que cela ne ralentisse l’intrigue (au contraire, elle s’emballe de plus en plus jusqu’à la fin, et j’ai particulièrement aimé cette accélération, après la bascule de leur passage à Pantruche).
Je te l’ai dit à mon commentaire précédent, mais ce Jules que tu avais retravaillé, je l’ai redécouvert un peu moi-même et l’ai beaucoup apprécié. Il entrait davantage en opposition par rapport à Léontine, ce qui marchait davantage dans leur duo.
Tes notices bibliographiques étaient aussi un plus énorme. Je ne connaissais pas la moitié des choses que tu racontais sur des personnes pourtant connu, et je les ai lu avec curiosité et délice. Avoir tous ces personnages historique, adaptés à l’histoire, c’était super !
(Si tu ne parviens pas à faire éditer cette histoire, franchement, y a un soucis… Elle a tout pour attirer l’oeil, plaire à tout âge ; elle est super bien écrite, tes faés sont novatrices… je croise tous mes doigts!!)
S’il y a un truc qui m’a fait tiqué, c’est la fin, que j’ai trouvé très abrupte. Que le chapitre des adieux soit si courts, ça ça m’a pas dérangé (au contraire, il se concentre sur Léo et Gus, ce qui est émouvant, et se termine sur un choc des lumières qui s’éteignent. On en arrive à se demander si ça a marché). Mais la transition avec l’épilogue (très court aussi) forme un léger déséquilibre, et la réapparition de Gus perd en force (parce qu’on a à peine le sentiment de l’avoir perdu).
Je crois que pour moi, il aurait manqué un chapitre. Un chapitre où Léo mettrait ses pouvoirs en action pour les sauver, par exemple (ils referment les failles ; un tremblement de terre qui leur ferait perdre l’équilibre ? L’apparition d’un de ces monstres du Nether qu’on aurait cru disparu ? ( désolée si j’abuse avec mes hypothèses, j’y ai pas mal réfléchi avant ce com’ pour te donner des exemples au cas où j’exprimais mal mon ressenti)
Le dernier chapitre aurait pu se terminer sur la voix de Gus, pour « l’introduire » à l’épilogue. Ou sur un monstre, pour l’introduire aussi. Pour moi il manquait un pont entre « est-ce que ça a marché » et « Léo castagne du monstre à Paris » (♥ trop forte)
Mais franchement… C’était ce détail au milieu d’un texte que j’ai adoré et dévoré ! Bravo pour ce roman, Rach ! Je lui souhaite une vie papier de toutes mes forces !
Super si Jules t'a paru plus présent, plus distinct, moins "faire-valoir" que dans la première version. il fait plus appel à la magie, aussi, il a ses propres talents, même s'ils sont plus limités que ceux de Léo.
Ah, les bios ! ca m'a pris un temps phénoménal, ces petites notices ! pas facile d'extraire de la vie d'un homme/femme les quelques lignes qui vont le/la qualifier, tout en restant assez fidèles au personnage.
Je vais garder précieusement ce que tu tu me dis sur la fin. Comme c'est la fin, elle a été écrite il n'y a pas si longtemps, pas totalement à l'arrache pour Galli, mais pas loin, alors je manque totalement de recul dessus. Possible en effet que ce soit un poil abrupt, genre : "bon allez, hop, c'est fini maintenant". XD
Je note tout ça et je reprendrai ça dans quelque temps avec un oeil plus reposé (là, j'en ai juste marre !)
Merci pour ta lecture et ton commentaire. Merci pour les doigts croisés !
Comme tu peux le constater, j’ai pas trop tardé pour engloutir la suite et la fin de la Clairvoyeuse ! Le fait que j’aie tout lu en une semaine te donne une petite idée du plaisir que j’ai pris à découvrir cette histoire, mais je vais quand même essayer de te faire un retour un peu plus détaillé que « j’ai adoré ».
D’abord : j’ai adoré. L’époque, les modifications apportées par la présence des faées, le langage, l’ambiance, le rythme effréné, et évidemment ta plume et tes descriptions ♥ Vraiment en quelques phrases tu arrives à peindre des scènes hyper claires et originales, et pour moi qui ai une imagination très visuelle c’était un spectacle de tous les instants. La preuve, j’ai eu du mal à me réfréner pour ne pas cliquer sur « suivant », parfois !
Le travail de recherche qu’on devine derrière chaque étape du récit, chaque personnage, même chaque réplique, ça force vraiment le respect. J’ai adoré les petites notices biographiques, j’ai appris des tas de choses sur des tas de gens et d’événements, sans jamais avoir l’impression qu’on me faisait la leçon ou que ça alourdissait ou retardait l’histoire en elle-même. Vraiment chapeau pour la construction du background et l’aspect uchronie du décor et de l’intrigue, c’est excellent !
L’intrigue, d’ailleurs ! J’ai beaucoup aimé la menace grandissante que les faées faisaient peser sur le monde, à leur insu, et que ce soit finalement les humains et leurs abus qui en soient responsables. J’y ai vu un parallèle avec les catastrophes naturelles qui se multiplient à notre époque (parallèle renforcé par la place des tremblements de terre) et j’ai beaucoup aimé la morale, enfin disons plutôt le message qui s’en dégage. Je suis soulagée que la fermeture des failles ait pas effacé les faées des protagonistes, cela dit, ça aurait été un crève-cœur, même si la fin n’est pas toute rose pour autant (et c’est super comme ça !)
Je dois avouer que je suis pas absolument certaine de la façon dont les failles ont été fermées, par contre :/ J’ai enchaîné vite sur la fin et j’ai sûrement manqué des éléments concernant le fonctionnement de l’équipement que Tesla leur donne, le rôle de l’électricité pour refermer la faille, et comme c’est Jules qui se charge des manipulations je suis pas sûre d’avoir saisi le procédé… ^^’ Désolée si c’est moi qui ai raté une étape, je te le signale au cas où v.v
Ça m’amène à une autre réflexion, dans le chapitre 32, Tesla dit :
« Pour fermer les failles, nous devons opérer en même temps ici et à Paris. Mais nous n’avons pas le temps de prendre des moyens de transport conventionnels. Il faut passer par le monde faéerique, comme vous l’avez fait déjà. »
→ Mais la première fois ils en sont ressortis cinq mois plus tard, non ? Ça semble pas forcément le plus rapide, ou alors c’est seulement le détour par l’Élysée qui a déformé le temps ? J’ai relu les chapitres 20 et 21 une fois mis à jour alors sans doute que mon cerveau a emmêlé les deux versions. Là il n’y a plus de forêt, plus de « monde dans le monde », où ils rencontrent les cibèles (?), c’est ça ? Est-ce que l’Élysée est aussi un lieu à part dans la dimension faéerique ? J’ai pas bien saisi où ils basculaient après leur entretien avec le « président », mais là encore une fois je pense que c’est le mélange des versions qui m’a embrouillée ><’
Et j’en profite pour un mini-point dans le même chapitre :
« Quand le prochain marché aura-t-il lieu ? »
→ Tesla connaît toute l’origine et le fonctionnement du marché aux âmes (qu’il leur expose) mais il ne sait pas quand il se tient ?
C’est vraiment les seules choses qui m’ont posé question sur le fond de l’histoire ! J’avais noté quelques points de forme (des prénoms donnés avant que les personnages ne les apprennent) mais j’imagine qu’avec les corrections et la MAJ tu les as déjà repérés ^^
J’en viens donc aux personnages ! Léo fait un très bon point d’entrée dans le texte, je trouve ça vraiment chouette qu’elle ait des préjugés et des a priori à cause de son statut, qu’elle défende avant tout sa place et s’insurge contre les injustices dont elle est victime (le fait qu’elle soit une femme) avant de réaliser jusqu’où les injustices vont vraiment, notamment grâce à Jules. C’est un « twist » assez intéressant, je crois pas avoir déjà lu des fictions « historiques » allant au-delà de « je vaux autant qu’un homme ! ». Et le contexte anarchique s’y prêtait très bien (en plus j’ai encore appris plein de choses). J’ai bien aimé Jules, aussi, et la façon naturelle avec laquelle ils s’apprivoisent et se soutiennent (et le fait qu’il n’y ait pas de romance établie !). Je trouve ça cool d’avoir des personnages masculins sincèrement gentils (il a ses convictions, et parfois Léo semble l’agacer, mais il ne dépasse jamais les limites, il fait attention à elle), même s’il m’a peut-être manqué une petite aspérité supplémentaire pour vraiment me raccrocher au personnage. Cela dit je saurais pas définir quel genre d’aspérité donc mon retour n’a absolument aucune utilité x’D et d’ailleurs c’est seulement mon ressenti !
Mon retour me paraît bien maigre face à l’ampleur de l’histoire et au soin que tu as mis dans chaque phrase v.v Je pense sincèrement que Gallimard aurait tort de passer à côté de cette pépite, et s’ils font cette erreur, je doute pas qu’elle trouvera le chemin des librairies et de nos étagères par d’autres voies. J’en profite pour te remercier du voyage : dans cette période compliquée, j’avais aussi perdu l’envie et le plaisir de lire, et je les ai retrouvés tous les deux en me laissant happer par les aventures de tes clairvoyeurs. Vraiment, merci beaucoup ♥
Et le bonus avec ton commentaire, c'est que tu as vu dans l'histoire tout ce que j'ai voulu y mettre, (sans être sûre évidemment que ce serait perceptible ou notable). C'est sûr que ça fait écho au monde d'aujourd'hui, et c'est aussi pour cela que je voulais une fin ou tout ne rentre pas complètement dans l'ordre et où les erreurs ont des conséquences. Pour les injustices, en effet, je voulais apporter un peu de complexité avec l'idée qu'elles sont multiples et toutes à combattre, sinon chacun se replie sur ses indignations et ses "petits" combats personnels .
Pour les points que tu soulignes, j'espère avoir apporté des améliorations dans la nouvelle version, notamment sur Jules, que j'ai fait un chouia plus soupe au lait. Il apporte toujours son soutien indéfectible à Léo, mais il râle un peu plus. Concernant le temps qui s'écoule différemment dans le monde faéerique, l'idée c'est que la seconde fois, ils ne vont pas s'y attarder, mais juste le traverser. C'est vrai qu'une petite phrase d'explication ne nuirait pas.
Enfin pour la fermeture des failles, je ne me suis pas trop attardée sur les aspects techniques, c'est vrai, peut-être là aussi, quelques explications sur les éclairs de génie de tesla seraient utiles. Je le garde dans un coin de tête!
Merci encore pour ce super commentaire qui m'a bien boosté le moral !
Non non ne t'excuse pas, j'aurais dû anticiper, je savais que t'avais fait des corrections pour le concours donc ça aurait été mieux de te demander avant de me lancer !
Comme j'avais pas lu toute l'histoire au moment des cibèles, j'aurais pas pu dire si ça me semblait trop éloigné du reste et de la fin, mais je comprends le changement et la nouvelle version me semble très cohérente ! Je pense effectivement qu'il suffirait d'une toute petite indication concernant leur traversée, pour cette histoire de temps déformé.
Pour la fermeture des failles, il me semble que ça pourrait être un bonus appréciable, les explications techniques (pas nécessairement des tartines et peut-être pas dans le feu de l'action, mais quand Tesla leur présente la mission ?). C'est peut-être seulement une attente personnelle, mais puisqu'on met beaucoup l'accent sur les inventions et le côté "scientifique" ou au moins technique de l'affaire dans les derniers chapitres (tu donnes un processus précis pour les cuves du marché, par exemple), ça m'a un peu manqué pour le grand dénouement.
Et super pour Jules ! Je pense franchement qu'il manquait pas grand-chose pour que je le cerne plus facilement dans la première version des chapitres que j'ai lus.
Encore merci pour cette histoire ♥